Chemins oubliés du Haut-Cavu
Par PhE le mercredi 23 janvier 2013, 18:49 - Archéologie - Lien permanent
Encore une histoire de sentiers dans ces hautes vallées du Cavu, alors que le sujet avait déjà été abordé en début d'année dernière avec l'Etat début 2012 des sentiers du Haut-Cavu ! Mais cette fois-ci, les seuls sentiers dont nous parlerons seront les vieux chemins dont la mémoire a été perdue dans cette région.
En effet, dans l'article précité, j'indiquais : "A noter qu'au-delà du pont IGN300 en allant vers l'Ouest, il n'existe plus aucun sentier et que les deux tracés portés sur la carte IGN sont imaginaires et sont donc indiqués EN NOIR sur ma carte". Or, cette affirmation s'est avérée totalement fausse, car j'ai au moins retrouvé et suivi celui de la rive Sud du Finicione et il n'y a aucune raison pour que l'on ne retrouve pas les vestiges de celui de la rive Nord encore plus digne d'intérêt !
De ce fait, si l'on rajoute ce chemin retrouvé en fin 2012 à celui de la brèche du Carciara, non indiqué dans l'Etat début 2012 des sentiers du Haut-Cavu mais déjà évoqué à plusieurs reprises ensuite (Mela et Brèche de Carciara, Ravin de Velacu intégral, Ravins de Carciara et Frassiccia) et à celui de Paliri par Mela/Peralzone déjà décrit depuis 2009 et dont le topo est dorénavant sur le site Web, cela nous fait trois anciens sentiers dont les vestiges existent encore et qui sont à restaurer ou en cours de restauration...
L'article qui suit va essayer de vous donner le maximum d'informations sur ces sentiers, en commençant par leur localisation sur le terrain, ce que j'ai pu apprendre de leur histoire et l'avancement en cours de leur restauration :
- Localisation sur les cartes anciennes et actuelles
- Le Chemin de la Montagne aux Plages (Finicione Sud)
- Le Chemin d'exploitation du Carciara
- Le Chemin de la Montagne à Conca par Bocca di Monte Bracciutu
Contrairement à ce qu'on aurait pu imaginer, malgré son isolement et son absence de fréquentation, le Haut-Cavu conserve encore des vestiges patrimoniaux dignes d'intérêt dont ces vieux chemins oubliés font partie : il n'est qu'à espérer que d'autres que moi s'intéresseront à les sortir de l'oubli !
Localisation sur les cartes anciennes et actuelles :
La carte ci-dessus, à gauche sous le titre du chapitre, donne la vue, sur la carte IGN au 25.000ème, de la partie centrale du Haut-Cavu avec le report des anciens chemins indiqués sur le Plan Terrier 1770-1795 et le Cadastre Napoléonien 1850-1888. Les chemins repris depuis le Plan Terrier sont indiqués en vert, ceux du Cadastre Napoléonien en ocre. Les parcours de ces chemins se recouvrent souvent, car ils ont été bien sûr réutilisés au cours des siècles, et ils recouvrent même certains parcours actuels de sentiers, pistes ou routes tracés sur la carte IGN actuelle : les décalages que vous pouvez constater dans certains cas sont liés aux erreurs faites en recalculant et reportant les tracés depuis les anciennes cartes sur la carte moderne. Il manque aussi des tronçons de chemins dont certains ne sont que partiellement tracés sur les anciennes cartes ou uniquement repris sur les cartes dites "d'assemblage", mais tout cela nous donne bien la vue générale des grands axes de déplacement utilisés il y a deux à trois siècles.
On retrouve ainsi les grands itinéraires actuels qui se trouvent au-delà des frontières du Haut-Cavu :
- Le GR20 Conca - Col de Bavella, passant par Paliri : les anciens chemins évitaient le ruisseau de Punta Pinzuta et le refuge actuel de Paliri et montaient sur la crête Punta di Pusu - Capeddu
- La route actuelle Zonza - Col de Bavella qui a repris le chemin du Cadastre Napoléonien 1859 alors qu'un chemin du Plan Terrier montait plus directement en restant parallèle à la crête Quercitella - Velacu - Aracale
Par contre, on découvre de grands axes de traversée du Haut-Cavu qui n'existent plus ou ne sont plus empruntés :
- Le "Chemin de la Montagne aux Plages" en provenance de Pinarellu qui rejoignait sans doute Bocca di Castellucciu en longeant la rive Sud du Finicione (RD) : le sentier était partiellement tracé sur le Cadastre et la carte IGN l'a repris tel quel alors qu'il ne semble plus exister sur le terrain pour cause de profond enfouissement sous les arbousiers. C'est le premier "chemin" qui sera décrit dans la suite de cet article,
- Le "Chemin de la Montagne à Conca - branche Castellucciu" en provenance de Conca qui rejoignait Bocca di Castellucciu en longeant la rive Nord du Finicione (RG) : le sentier était complètement tracé sur le Cadastre et la carte IGN l'a repris tel quel alors qu'il ne semble plus exister sur le terrain, sauf sans doute aux environs du Castellucciu. Pourtant, ses vestiges doivent toujours pouvoir être retrouvés et c'est donc un "chemin" qui sera à placer comme objectif personnel ultérieur !
- Le "Chemin de la Montagne à Conca - branche Bocca di Monte Bracciutu" par la RG des ruisseaux de Sainte-Lucie et de Mela, qui atteignait Bocca di Monte Bracciutu par la crête Cervi - Peralzone, où il rejoignait le tracé du GR20. Ce chemin est tracé sur la carte IGN et existe toujours à l'état de trace non entretenue et constitue le troisième "chemin" de l'article en cours,
- Le "Chemin d'exploitation du Carciara" qui est une branche du chemin précédent, le quittant pour traverser le Mela et passer sur sa RD en la suivant jusqu'à la brèche (ou canyon) du Carciara (Strette della Carcia sur le Cadastre) . Ce chemin n'a jamais été tracé sur la carte IGN et constitue le deuxième "chemin" de l'article en cours.
On trouvera la même carte ci-dessus, sous le titre du chapitre à droite, avec, en plus des itinéraires précédents verts et ocres, les parcours que j'ai réalisés dans la région avec les couleurs que j'emploie traditionnellement : bleu pour les sentiers, rouge pour les ravins et le hors-piste et jaune pour les canyons ou balades aquatiques.
Ci-dessous, les anciennes cartes en questions : deux issues du Cadastre Napoléonien au 4000ème et une issue du Plan Terrier au 10000ème (environ).
N'hésitez pas à agrandir les cartes ci-dessus au maximum, à l'aide de l'icône , quand vous cliquez dessus pour les examiner plus précisément.
Le Chemin de la Montagne aux Plages (Finicione Sud) ou "L'aventurier du Valdu Grande" :
Les chemins en RD (Sud) et RG (Nord) du ruisseau du Finicione, bien indiqués sur la carte IGN, avaient fait l'objet de mes recherches dès mon arrivée dans la région en 2009 ! En vain, puisque je n'ai jamais réussi à retrouver leurs traces, ni depuis la partie Ouest du pont IGN300 pour le Chemin Nord, ni depuis le sentier RD qui mène à ce même pont plus au Sud. Les recherches successives que j'avais effectuées dans ce coin m'avaient convaincu que ces sentiers n'existaient plus ou étaient devenus inaccessibles.
La partie démaquisée par les chasseurs :
Et pourtant, en septembre dernier (2012 !), alors que la fermeture imprévue des pistes RG de la Sainte-Lucie m'avait obligé à aller au pont IGN300 par la RD, le hasard m'amena à remarquer un départ de sente de chasseurs récemment ouverte qui ne demandait qu'à être explorée. Ce qui fut fait le 11/09/2012, avec la remarquable découverte que cette sente constituait une sorte de bretelle de raccordement aux restes du "Chemin de la Montagne aux Plages" du Finicione Sud dont j'avais abandonné l'idée de le retrouver.
La montée au plateau 487m et à Livisani :
En effet, après un petit parcours raide et sinueux, la sente retrouve, 40m plus haut en altitude, les vestiges du vieux chemin dont le parcours est sur le Cadastre Napoléon et que j'avais cherché sans succès 200m plus loin !
Ensuite, une raide montée le long de ce sentier contourne des vestiges de la bergerie ancienne que l'on trouve notée sur le Plan Terrier et que j'ai appelée Bergerie de Strascinella, du nom du ruisseau proche. Le chemin file ensuite en oblique vers l'W pour aboutir à un plateau indiqué 487m sur IGN d'où le paysage se découvre avec une vue magnifique sur la chaîne Punta di Bonifacio - Punta Buvone - Quercitella.
La montée raide reprend ensuite pour arriver à un replat vers 550m : ce lieu dénommé Livisani sur la carte IGN, marquée par une belle rangée de pins et une vue sur toutes les crêtes du Haut-Cavu en y incluant le Castellucciu que l'on voit bien à l'W se détacher au-dessus de profond ravin du Finicione. Une sente de chasseurs annexe sur la gauche semble mener au mamelon 667m au Sud, mais le chemin principal se poursuit vers l'W en ligne de niveau.
Entre Livisani et le col de la pointe 571 :
C'est à partir de là que cet ancien chemin prend toute sa dimension ! Il reste en ligne de niveau vers 550m d'altitude, dans une pente raide, exposée NW 150m au-dessus du Finicione, et les anciens qui l'empruntaient ont dû sécuriser son édification en l'étayant de murets et soutènements dont certains sont de vrais petits ouvrages d'art. Le sentier, bien conservé, a été démaquisé par mes chasseurs, sans doute courant 2012, ce qui m'a permis de le reconnaître sans outils jusqu'à un petit col rocheux, au-dessus de l'aiguille 571 marquée sur IGN, que j'ai appelé finement "col de la pointe 571". Cela correspond à une distance d'un peu plus de 500m en direction SW, avec deux traversées de ruisseaux (non marqués sur IGN), qui se termine par deux arêtes rocheuses à traverser dont la deuxième est celle du col pré-cité. On y trouve quelques très beaux soutènements en excellent état de conservation et seuls les murets érigés autour des deux ruisseaux ont été un tant soit peu dégradés. De ce fait, ce parcours est une balade très agréable et très facile en face des crêtes les plus élevées du Haut-Cavu et la vue depuis le col est tout à fait exceptionnelle si l'on prend la peine de monter sur les rochers qui le coiffent ! Vous y trouverez aussi quelques vieilles marques blanches qui ont dû le baliser à une époque assez lointaine et qui ne servent plus à rien...
Au total, cette partie, bien démaquisée en 2012, correspond à un tronçon du chemin de 1350m de long, entre 350 et 580m d'altitude, pour 240m de dénivelé positif et 20m de dénivelé négatif.
La partie en cours de restauration :
Les outils de restauration :
Lorsque je suis arrivé au col le 11 septembre dernier, j'ai tout de suite compris que la partie de plaisir et de découverte facile était terminée ! La descente du versant W opposé du col de la pointe 571 s'avéra aisée mais déjà envahie par le maquis. Plus loin, la progression devint vite laborieuse, puis impossible sur le chemin même. De grosses branches d'arbousiers, souvent bien morts, entravaient horizontalement toute la largeur du sentier et seuls la progression par reptation sous les branches ou le contournement hors sentier permettaient d'avancer. En cette journée initiale de reconnaissance, je ne pus guère dépasser que de 190m le col de la pointe 571 et souvent en dehors du chemin lui-même...
C'est donc au cours d'explorations ultérieures que je pus continuer à progresser en défrichant le passage sur le chemin même. Au départ à l'aide de la machette et de la scie comme d'habitude, avant de me rendre compte que la taille des branches et troncs en travers du sentier demandait un outil plus adapté. Et me voilà revenu avec une tronçonneuse à batterie de 5 kg dans le sac à dos pour continuer la restauration de ce vieux chemin. Avantages : pas d'essence à transporter, pas d'odeur, peu de bruit ; inconvénients : autonomie limitée (2h). Avec une batterie de secours, je disposais ainsi de quoi tronçonner pendant 4h à chacune de mes explorations en septembre - octobre dernier ! Sachant que, vers la fin de mes derniers travaux, j'avais 2h de marche pour accéder à la partie à démaquiser au bout de mon sentier, la formule était devenue simple : 4h de marche aller/retour + 4h de tronçonnage/déblayage à chaque virée sur ce "Chemin de la Montagne aux Plages". Et, pour résumer, chacune de ces virées était "Corse sauvage" à l'aller et "balade sur bon sentier" au retour...
Bien entendu, ma première tronçonneuse tomba en panne au bout de deux sorties et je dus attendre trois semaines pour en obtenir une nouvelle, neuve en échange standard, ce qui me fit perdre beaucoup de temps et m'empêcha de terminer les travaux comme je le souhaitais.
Quelques vues du "chemin" avant restauration pour donner une idée :
Entre le col de la pointe 571 et le Valdu Grande
Après le Valdu Grande
Du col de la pointe 571 au Valdu Grande :
Cette partie, longue d'environ 1000m, entre 545 et 580m d'altitude, amène à l'important ruisseau du Valdu Grande. La pente du versant traversé étant encore plus raide qu'avant le col, les ouvrages de soutènement sont aussi plus importants et spectaculaires.
Un premier tronçon, dans un maquis assez ouvert au début puis de plus en plus en sous-bois, permet de rejoindre un ruisseau intermédiaire avant le Valdu, bien marqué sur IGN. En deux journées de démaquisage avec tronçonneuse (avant qu'elle ne tombe en panne), les 15 et 21/09/2012, je pus atteindre et même dépasser ce ruisseau (à double branche à cet endroit) jusqu'à environ 500m après le col, avec un gros travail de coupe et de déblayage des troncs et branches accumulés au niveau du ruisseau par les tempêtes d'hiver. Très belles vues juste après le col sur le cours du Finicione, 150m plus bas, et un enchaînement de beaux soutènements redécouverts une fois dépouillés des branchages qui les recouvraient...
Un second tronçon conduit de ce ruisseau à celui du Valdu Grande par un parcours plus compliqué, avec des traversées de blocs rocheux, un virage inattendu à angle droit sur la gauche et un petit col à passer avant de rejoindre le chaos de blocs et de branches du Valdu Grande. J'ai réussi à atteindre le Valdu Grande dès le 23/09/2012, en démaquisant 500m au-delà du point précédent : démaquisage partiel, car c'était le jour où ma tronçonneuse est tombée en panne et j'ai dû dégrossir à la machette pour avancer un peu. Il me fallut revenir le 26/09 avec Nicole pour améliorer l'ouvrage et trouver la suite du chemin au-delà du Valdu Grande, ce qui n'était pas évident. Toute cette partie est quasi exclusivement en sous-bois dense, avec quelques rares éclaircies permettant de découvrir le paysage. Encore quelques beaux soutènements jalonnent cette partie du chemin avec d'anciennes charbonnières qui se découvrent sur le versant amont.
La traversée du Valdu Grande :
J'écris "Valdu Grande" plutôt que "Valdu" comme l'IGN, car c'est la dénomination indiquée par TOUTES les anciennes cartes et celle qui est encore employée par les "indigènes", c'est-à-dire les locaux qui connaissent encore leur montagne, soit une poignée de personnes ou guère plus ! Ce ruisseau est de loin le plus gros affluent du Finicione, en provenance de la crête de Luviu où il prend sa source non loin des bergeries. En haut de ce ravin, existe une source, 70m en altitude sous le hameau, toujours utilisée par les résidents de nos jours. C'est d'ailleurs à Luviu que Pascal, le berger de Tagliu Rossu qui estive l'été à Luviu et qui est l'un des derniers montagnards connaissant bien le Haut-Cavu, nous a expliqué, entre autres histoires du coin, qu'ils utilisent ce ravin pour leurs escapades locales et l'ont exploré jusqu'en bas. Il nous a ainsi parlé d'un "lac" qui se serait formé sur le parcours du ruisseau et qu'il me faudra chercher un de ces jours. Le ravin du Valdu Grande est donc un moyen direct de relier le Finicione et le vieux chemin de sa rive Sud aux lieux d'estives traditionnels autour de la crête de Luviu ("Pasciale").
Il me fallut un peu de recherche le 26/09/2012 pour trouver la suite du sentier après la traversée du ruisseau : le chemin est très dégradé à l'approche du Valdu Grande et on ne voit pas bien à quel hauteur il traverse dans le chaos qui s'est formé. De l'autre côté, le versant est rocheux et raide et on imagine que la traversée devait se faire au-dessus de la cascade de 3m qui marque cet endroit du ruisseau. Enfin, après avoir traversé au-dessus de la cascade et remonté un peu puis redescendu le versant opposé, on retrouve le chemin dont le départ longe le ruisseau d'assez près. Toute cette zone est assez étrange et demanderait effectivement un peu d'exploration pour vérifier si elle n'abrite pas des restes patrimoniaux, retrouver le "lac" légendaire, sans doute plus en amont où la pente est plus faible, ou attendre les mouflons qui viennent régulièrement s'y abreuver (Cf. mes photos du 30/10/2012).
Au-delà du Valdu Grande :
Contrairement à ce que je pensais, le chemin au-delà du Valdu Grande est encore bien marqué, même s'il devient encore plus confus et entravé par les troncs et branches abattus. S'il est aisé de suivre son cours et de trouver où il passe, le démaquisage y est beaucoup plus pénible et lent. Autant avant le ruisseau, j'arrivais à progresser de 200 à 400m à chaque sortie, autant à partir de ce point je n'ai pu avancer que de 100m en moyenne à chaque nouvelle visite. Il faut dire que la durée des journées se raccourcissant et la longueur de la marche d'approche s'allongeant, cela devenait de plus en plus compliqué. Jusqu'à ne plus pouvoir y accéder après fin octobre lorsque les pluies eurent tellement gonflé les ruisseaux qu'ils devinrent délicats à traverser, spécialement avec un sac de plus de 10kg sur le dos (tronçonneuse, outils, alimentation, eau, vêtements).
En quatre journées sur le terrain, les 3, 14, 25 et 31 octobre dernier, je ne pus réussir à avancer que de 650m au-delà du Valdu Grande en atteignant pratiquement la crête N de l'aiguille IGN 852, à moins de 200m du ruisseau suivant. Certes, pendant les deux dernières journées, j'ai profité d'avoir retrouvé ma tronçonneuse pour faire un travail de coupe assez complet des troncs que j'avais laissés en place avec la machette lors des sorties précédentes, y compris avant le Valdu Grande. De ce fait, le chemin, jusqu'au dernier point atteint, est normalement très largement praticable et peut procurer une belle balade à n'importe quel randonneur lambda qui acceptera de s'arrêter en plein maquis sans objectif final bien déterminé. Espérons que les tempêtes de cet hiver l'épargneront ! Au total, 10km aller/retour depuis la piste où l'on peut laisser son véhicule, avec 625m de dénivelé positif (idem en négatif), à parcourir en environ, avec des vues spectaculaires sur la micro-région et un chemin historique de toute beauté...
Du dernier point atteint le 30/12/2012, il reste encore près de 1000m pour atteindre la fin du tracé du chemin sur la carte IGN (identique à celui du Cadastre Napoléonien) et l'affluent du Finicione qui descend des crêtes de Bocca Calva, soit encore quelques jours de travail même si aucun gros obstacle ne se fait jour ! Au-delà, il n'y a aucun tracé disponible et seules les affirmations de Pascal, le chêvrier de Luviu, et de ses amis, et le fait que l'on comprendrait mal que le chemin s'arrête brusquement sans raison, laissent penser que ce sentier doit rejoindre la crête du Castellucciu et le col associé. Par quel parcours, mystère ?
A droite ci-contre, la carte représentant cette partie du Haut-Cavu avec les trois parties du chemin en cours de restauration (piste, sente des chasseurs, sentier restauré) et la suite du tracé IGN.
Enfin, ci-dessous, le diaporama avec les photos classées selon la chronologie du parcours du sentier, depuis le départ vers la piste du pont IGN300 jusqu'au point extrême de la restauration d'octobre 2012 sur la crête à l'W du Valdu Grande :
Diaporama "Le Chemin de la Montagne aux Plages (Finicione Sud)"
Le Chemin d'exploitation du Carciara :
Ce chemin n'est pas vraiment une nouveauté pour "Corse sauvage" puisque j'en avais déjà parlé dès début 2012 en relatant ma remontée des Ravins de Carciara et Velacu en octobre 2011. Mais je n'avais découvert alors que la partie du chemin à l'intérieur de la Brèche du Carciara, celle qui est en RG du ruisseau. Depuis, j'avais pu constater en examinant le Cadastre Napoléonien du coin qu'un sentier y était tracé quittant le "Chemin de la Montagne à Conca" pour longer la RG du Mela, puis traverser ce ruisseau vers le point IGN 349 et continuer sur la RD jusqu'à "Stretta de la Carcia", que je dénomme personnellement "Brèche du Carciara" ou "Canyon du Carciara" (sans nom sur IGN). Mais je n'avais pas imaginé que ce sentier pouvait encore exister en aval de la brèche ! Et c'est pas hasard que nous avons découvert ses vestiges avant d'arriver à la brèche au cours d'une randonnée complémentaire au trek toulonnais annuel de François, le 22 juin 2012. Plus tard, au cours de mes nombreux passages en 2012, j'ai eu l'occasion de trouver aussi des vestiges en amont de la brèche, alors que le Cadastre arrête le sentier à la Stretta (voir la carte ci-contre à gauche) : preuve que même les anciennes cartes n'avaient pas complète connaissance de l'aménagement de ce coin perdu...
La partie en aval de la brèche :
C'est le tronçon retrouvé par hasard avec Marie, Nicole, François et Eckard, le 22 juin dernier. Nous avions remonté traditionnellement le Mela puis le Carciara par le lit du ruisseau en faisant du bloc à bloc et en contournant les gros obstacles pour arriver jusqu'à la dernière vasque baignable juste sous la brèche. Là, pendant le déjeuner, Nicole remarqua par hasard une trace orange fluo sur un pin de l'autre rive (RD) qui s'avéra être une sorte de balise de cette partie du chemin. Nous en avons profité pour explorer ce tronçon vers la brèche, en évitant ainsi les obstacles habituels du torrent que le chemin surplombe d'une dizaine de mètres en cet endroit. Il rejoint le lit du Carciara, ses vasque et blocs, à l'endroit où les parois du canyon se resserrent à son entrée. Là, il devait traverser sur une passerelle démontable (?) pour reprendre en RG 50m plus en amont, à l'endroit où je l'avais découvert en octobre 2011.
Quelques semaines plus tard, j'ai pu descendre ce tronçon dans l'autre sens, avec mon fils Laurent, en démaquisant grossièrement à la machette les branches encombrantes jusqu'à atteindre le ruisseau de Pino Negro (Pinu Neru ?) et rejoindre le cours normal du Carciara. Nous n'avons pas eu le temps de chercher la suite du sentier de l'autre côté du Pino Negro, mais nul doute que ces vestiges doivent aussi y exister ! Mais nous avons pu profiter de ce démaquisage le 30/08/2012, lors de notre passage pour atteindre le Trou de la Bombe par le ravin du Velacu, pour emprunter ce tronçon et shunter les 400 derniers mètres chaotiques du Carciara.
Ce tronçon d'à peu près 380 m de long vers 450m d'altitude (environ 30m de dénivelé) est assez aisément praticable, avec un passage large de 2 à 3m, peu de végétation de type maquis et comme seuls obstacles les habituelles branches d'arbousiers en sous-bois. Il méritera un bon travail de tronçonneuse quand j'aurai du temps à y consacrer, mais il est d'ores et déjà plus rapide et moins fatigant de l'utiliser que de rester dans le Carciara pour monter au canyon...
La partie dans la brèche :
On retrouve la suite du chemin dans la brèche un peu plus loin en RG, après une petite escalade permettant de rejoindre un magnifique muret de soutènement supportant le large virage à gauche en provenance du lit du ruisseau. Le chemin remonte un peu dans le versant sous les murailles de la RG et longe quelques blocs pouvant laisser à penser à des abris avant de reprendre un trajet horizontal. Il surplombe un moment une profonde cavité qui a dû servir de refuge aux ouvriers du chantier, avec là encore des soutènements exceptionnels, puis redescend doucement vers le lit du ruisseau où il rejoint un chaos de blocs et des vasques. Il semble alors disparaître !
Une fois arrivé dans les blocs, on est gratifié du cadeau d'une vue extraordinaire sur les parois de la brèche. Ensuite, pour retrouver la suite du chemin, il vaut mieux savoir qu'elle existe car on est amené irrésistiblement à continuer dans le lit du torrent, ce que j'ai fait lors de mes premiers passages. En fait, il suffit d'escalader quelques mètres sur le versant RG, avant même de dépasser la première barrière de blocs, pour retrouver notre chemin toujours bien marqué en trajet horizontal en surplomb du ruisseau. Après quelques dizaines de mètres de trajet horizontal, le chemin commence à nouveau à redescendre en pente douce et rejoint un bras sablonneux du Carciara où il semble disparaître à nouveau.
La partie en amont de la brèche :
Nous sommes maintenant en amont de la brèche qui s'ouvre dorénavant derrière nous, sur une sorte de bras horizontal et surélevé du Carciara, qui doit être en eau uniquement durant les crues. Plus aucune trace du sentier, mais, en essayant de rejoindre le lit du ruisseau, on a la surprise de tomber sur des restes de câbles métalliques entourés autour d'un tronc d'arbre et qui descendent jusqu'au ruisseau.
A partir de là, on ne peut imaginer la reprise du chemin plus en amont... Et pourtant, quand on continue à remonter le Carciara, on arrive rapidement à une vaste vasque barrant toute la voie et que l'on est obligé de contourner par la gauche (RD). Et là, surprise : si l'on regarde d'un peu plus près que je ne l'ai fait lors de mes premières sorties, on retrouve à nouveau nos murets de soutènement, toujours aussi imposants et spectaculaires, avec un chemin qui monte au-dessus de la vasque en la contournant pour redescendre un peu plus loin et se perdre à nouveau.
On est alors à près de 200m au-delà de la brèche... Si l'on continue la remontée, après un rétrécissement du ravin, on retrouve ce qui pourrait être de nouveaux vestiges en RD, mais c'est beaucoup moins net. Il semble qu'il n'y ait rien de notable concernant ce vieux chemin au-delà de ce point.
Je me suis longtemps demandé à quoi correspondait ce vieux chemin et ces restes de câbles métalliques (?). L'explication m'a été donné par Pascal, le dernier berger local qui estive encore à Luviu : ce sont les restes d'une grosse exploitation de bois qui était encore en activité peu avant la dernière guerre mondiale. Les câbles métalliques ainsi qu'une grande roue dentée que l'on peut trouver au coeur même de la brèche (je ne l'ai pas vue pour ma part !) sont les témoins du téléphérique qui avait été construit entre le canyon et le pont de Funtanella, la maison toute proche en amont du pont en étant l'une des extrémités. Ce téléphérique transportait le bois ou le charbon sur près de 6 ou 7km : on retrouve aussi des restes de câbles métalliques plus haut dans le bas-ravin du Velacu et des vestiges de charbonnières dans les deux ravins amonts, Velacu et Frassiccia. La maison cantonnière du parking du Cavu en aval du pont de Marion constituait le lieu de résidence de l'intendant de cette exploitation !!
Aucune trace écrite de cette histoire, aussi bien dans les documents écrits que sur Internet, mais c'est une bien belle surprise que de savoir que ce "bout du monde" avait pu être un lieu d'exploitation aussi important et actif. Avec, là aussi, un beau travail de restauration de sentier à accomplir pour remettre en état la partie aval entre la brèche et la traversée du Mela pour rejoindre le sentier normal : du pain sur la planche pour 2013 et au-delà !
Et une analogie évidente avec l'exploitation de bois du ravin du Purcaraccia au point IGN 989 que j'ai pu visiter en 2004...
A droite ci-contre, la carte représentant la région des ruisseaux de Mela et du Carciara dans le Haut-Cavu avec les parties du chemin de la brèche du Carciara dont le tracé rouge représente la partie explorée (mais pas encore restaurée !).
Enfin, ci-dessous, le diaporama avec les photos, issues des différents passages effectués dans la brèche, reclassées dans l'ordre de remontée du ruisseau de l'aval vers l'amont :
Diaporama "Le Chemin d'exploitation du Carciara"
Le Chemin de la Montagne à Conca par Bocca di Monte Bracciutu :
Avec ce troisième vieux chemin, on aborde un sentier qui n'est pas neuf pour "Corse sauvage" puisque c'est le premier que j'ai exploré en 2009 lorsque j'ai commencé mes périples dans le Haut-Cavu. La remontée de ce sentier m'avait demandé un bon mois de délai et une demi-douzaine de sorties sur le terrain pour retrouver l'ensemble de la trace et la rendre grossièrement viable ! Finalement, c'est pourtant sans doute le moins joli et le moins spectaculaire des trois, même s'il permet lui aussi de contempler des paysages somptueux. Mais, en tant qu'ouvrage et édification de nos ancêtres, il ne possède pas les murets, soutènements et constructions qui caractérisent les deux précédents et les rendent si esthétiques et dignes d'intérêt...
C'est un sentier historique au même titre que le "Chemin de la Montagne aux Plages" : il est lui une des branches du "Chemin de la Montagne à Conca" par le Haut-Cavu qui permettait d'atteindre Bocca di Monte Bracciutu où il rejoignait le "Chemin de Bavella à Conca", en gros le GR20 actuel, avant de passer par Foce Finosa et d'aller au col. Vous retrouvez son tracé partiel de l'époque sur la carte ci-contre à gauche du Cadastre Napoléonien : c'est ce même tracé qui est marqué sur la carte IGN actuelle, alors que ce sentier n'est plus du tout emprunté.
Sans reprendre en détail ce qu'indiquait l'article de début 2012 sur ce chemin, rappelons en les principales caractéristiques. Partant de la fin de la piste carrossable en RG du Cavu/Sainte-Lucie, la montée au GR20 peut être découpée en trois parties :
- Du pont du Mela au ruisseau de Peralzone (1h - 1h15) :
Une sente remonte la RG du Mela sur les restes de l'ancienne piste encore inscrite sur la carte IGN jusqu'au point 349, puis continue en pente un peu plus raide jusqu'au ruisseau de Peralzone.
Relativement bien démaquisée et confortable, cette partie constitue le "pain blanc" de cette montée, mais reste tout de même une "surprise" pour les randonneurs peu habitués à la Corse. - Du Peralzone au petit chaos rocheux sous le versant W de l'aiguille 761m (1h15) :
On retrouve le sentier, disparu sous le maquis après le ruisseau, un peu plus loin en remontant le lit du Peralzone jusqu'à la cascade. Ensuite, c'est une trace ténue, encombrée de végétation heureusement assez basse, qui monte jusqu'à un plateau de cistes à 550m, puis continue en ligne de niveau en contournant par la gauche (W) l'aiguille rocheuse 761m. La végétation se fait plus haute et dense, mais la trace se suit aisément jusqu'à un premier chaos rocheux à la verticale de l'aiguille. Beaucoup de fausses pistes possibles dans toute cette montée, mais cela reste assez praticable grâce au démaquisage de la trace sur le plateau... - Du petit chaos rocheux sous le versant W de l'aiguille 761m au GR20 (1h) :
Partie la plus compliquée du parcours ! La trace monte d'abord très raide au-dessus du chaos vers la gauche et s'interrompt ensuite plusieurs fois avant de mener au col 750m immédiatement au N de l'aiguille.
Du col, elle suit la crête durant une longue traversée désorientante menant au pied du raide couloir montant à Bocca di Monte Bracciutu à 971m où l'on rejoint le GR20 en provenance de Conca. On est alors à moins de 30mn du refuge de Paliri.
Au final, c'est un sentier compliqué et retors (encore plus à la descente), dont j'ai tout de même inscrit le topo Paliri par le Haut-Cavu sur le site "Corse sauvage" ! Contrairement aux deux chemins précédents, celui-ci, bien que moins beau et moins spectaculaire, est le seul, pour le moment, à permettre une randonnée complète en traversée avec un objectif matérialisable (le refuge de Paliri et Bavella) et à pouvoir se parcourir normalement sans outils ou équipements spéciaux de maquis. Encore faut-il être bon en orientation, attentif et tenace...
Aucune information sur l'historique de ce chemin ni explication de l'arrêt de sa fréquentation. Les chasseurs ne l'empruntent que jusqu'au Peralzone et, au-delà, je dois être pratiquement le seul humain à le parcourir environ deux à trois fois par saison.
A droite ci-contre, la carte représentant la région des ruisseaux de Mela, de Cervi et du Peralzone dans le Haut-Cavu avec les parties du chemin montant à Bocca di Monte Bracciutu.
Enfin, ci-dessous, le diaporama avec les photos des différentes explorations préalables et de la visite du chaos et de l'oriu :
Commentaires
@sylvain :
C'est sûr que vous n'êtes pas tombés sur la meilleure semaine du mois, mais Octobre ne garantit pas le beau temps et, selon l'année, on peut aussi bien tomber sur un magnifique été indien que sur un temps pourri en majorité. Pourtant, il est rare que l'on n'arrive pas à trouver des belles journées ! 8-)
Merci pour l'info sur le sentier Punta di Brichella - Monte Rossu et la possibilité de rejoindre la piste annexe qui arrive sous Bocca d'Illarata ! C'est ce que l'on imagine sur la carte mais il y a souvent loin de la carte au terrain. Le chemin normal de l'Osu doit toujours pouvoir se pratiquer, même difficilement, non ? Mais il arrive beaucoup plus loin du col, si c'est l'objectif visé...
Bien entendu, photos et textes m'intéressent et peuvent faire l'objet d'un article sur le Blog : il suffit pour vous de rédiger un texte (Word, Open Office, etc...) comme vous le souhaitez, de me le faire parvenir avec les photos (éventuellement avec des instructions d'insertion dans le texte) et je me charge de la mise en forme en article du Blog. Si les photos sont trop volumineuses ou nombreuses, il suffit d'utiliser les sites de stockage en ligne style Dropbox, Google Drive, Onedrive, hubic (OVH), etc... avec un lien pour les retrouver. Ces méthodes ont été utilisées par François Despax, Olivier Hespel, David Abadie, etc... qui ont été intéressés à partager leurs expériences sur ce Blog.
Bravo pour la traversée de la Cagna, jamais facile surtout avec une météo capricieuse... :-)
On était en Cagna un peu avant vous (4 octobre) pour faire les sommets des Capellu et Capellucciu ! LOL
Bonjour Philippe !
Nous sommes rentrés hier de notre semaine en Corse où, comme annoncé, la météo n'a pas été fameuse... Par chance, nous sommes passés entre les gouttes, mais l'incertitude permanente a pesé chaque jour : continuer à monter ? redescendre avant l'orage ? partir dans le brouillard épais ? renoncer ? Ajoutez à cela les tâtonnements, les erreurs, les cairns erratiques... Nous avons donc du adapter le programme (en particulier abandonner la boucle prévue au nord par Luviu / monte Calva / Diamante) mais il y a UNE BONNE NOUVELLE : le sentier montant de l'Osu au monte Rossu par la punta Brichella existe encore, pour l'essentiel. Et il peut se raccorder avec une piste abandonnée jusqu'aux abords de la Bocca d'Illarata ! La traversée directe Osu / Illarata est possible. Pas toujours facile, mais faisable (merci, le GPS) ! Et splendide ! Quelles vues superbes sur tout ce versant !! Est-ce qu'une description (amateur, pas de la qualité de ce que je lis sur le blog !) et des photos peuvent intéresser ? Si oui, comment pratiquer ?
Pour le reste, la traversée de Cartalavonu à San Gavino était magnifique, malgré le vent violent par moments (par ex. le couloir de la punta Chantata !) et une nuit glaciale (replat au-dessus d'Arjetu), avant la descente finale vers Figari avec 26° et une moiteur maximale.
Au total, une semaine formidable (même si nous n'aurions pas refusé quelques degrés supplémentaires certains jours) grâce aux précieuses indications et cartes du blog. Un grand merci !
Une précision : nous partons tout à l'heure, en fin de matinée. Résultat des courses dans une semaine !
Bonjour PhE,
Content que le genou tienne ! 6/7h, c'est encore appréciable ! Et merci pour les réponses rapides. Nous avons tracé notre itinéraire avec une certaine prudence sur la longueur des étapes, en raison de la météo (qui s'annonce pas fameuse pour les jours à venir), de notre relative impréparation physique, et surtout de la double inconnue : "ça passe ou pas ?" (secteur Osu/Ospédale) et "on se perd ou pas ?" (secteur Cagna).
Si tout va bien, nous ferons : départ Ponts d'Osu - captage - crête Brichella/monte Rossu - Luviu - monte Calva - Illarata - Diamante - Piscia di u Gallu - punta di u Corbu - bocca di Mella - Vacca Morta - Cartalavonu (ravitaillement)- traversée Bacinu/crête de Compolelli/Arjetu -demie boucle Funtanella/Apaseu/Uovacce/Barba Porca - Naseu - San Gavino (Pastricciella ?) et arrivée Figari aéroport, retour au bercail
Si tout va bien ! Sinon, il nous faudra improviser. Nous vous dirons ce qu'on a trouvé (ou pas) au SE de Brichella/Rossu, et si la jonction peut-être faite avec d'autres chemins au NW (j'emporte une machette et des gants,on verra bien, pur nous ce sera une première expérience de ce genre en Corse).
Un seul regret : pas assez de temps pour pousser une pointe jusqu'au Finicione (en essayant d'y descendre par le ravin du Valdu Grande puisque nous avons lu sur le blog que le berger y passe). Ce sera pour la prochaine fois peut-être ? En tout cas, merci encore,
Cordialement,
Hélène et Sylvain
Bonjour @sylvain :
Et bien, il y avait longtemps que ce Blog n'avait reçu un commentaire aussi long et détaillé, ainsi que d'aussi sympathiques encouragements à continuer !
En ce qui concerne mon genou, celui-ci s'est stabilisé actuellement à un niveau qui me permet de faire des parcours de la journée jusqu'à 6/7 heures sans trop de mal, mais m'empêche de faire des raids de plusieurs jours continus puisqu'il me faut du temps pour récupérer (douleurs + gonflements). Mais j'essaie de retarder la prothèse au maximum...
Pour vos questions :
Pour la jonction entre le « Chemin de la Montagne » et le Finicione : le défrichage du sentier a été poursuivi un peu plus avant et contourne dorénavant la crête rocheuse suivante indiquée sur la carte. Il a été démaquisé pratiquement jusqu'au ruisseau de Quarciteddu, c'est-à-dire à la fin du tracé indiqué sur la carte IGN ! De là, il est relativement « simple », soit de poursuivre en ligne de niveau en rive droite du ruisseau pour le rejoindre 400m plus loin, soit de descendre directement au Finicione en suivant le Quarciteddu (on peut d'ailleurs rejoindre plus simplement le Finicione depuis la plate-forme rocheuse au bout de la crête rocheuse indiquée ci-dessus) pour retrouver la « trace rouge » qui est dans le lit du ruisseau.
Ces traversées demandent un bon examen de la carte IGN et des photos aériennes et satellites, ainsi qu'une bonne imagination pour concevoir le parcours. Il faut ensuite une bonne expérience du maquis et les outils appropriés (gants, pinatu).
Merci encore pour vos encouragements.
Bonjour, Corse sauvage et Philippe ! Heureux de faire connaissance avec vous !
Nouveau retraité, et préparant cette fois (après avoir parcouru plusieurs fois le GR 20 en presque 50 ans) une semaine de rando plutôt hors des sentiers battus autour de la montagne de Cagna, je cherchais des infos et... je suis tombé sur votre blog.
Doublement passionnant : d'une part, pour les randos formidablement décrites, photographiées et cartographiées (je n'insiste pas, c'est une mine !!) ; et d'autre part, à mes yeux, pour cette passion de "redécouvreur" de chemins oubliés.
Passion qui me parle beaucoup, à moi qui ai de longue date des attaches en Cévennes où, là aussi hélas -et pour les mêmes motifs-, les chemins, bergeries, clèdes et autres vestiges patrimoniaux disparaissent à grande vitesse. Quand j'y suis (et j'y suis assez souvent) avec mon épouse, nous aussi nous comparons la carte et la vie, et nous cherchons les chemins oubliés.
Je n'avais pas prévu de monter autant vers le nord, mais la lecture que je viens d'achever sur votre comparaison Plan Terrier / Cadastre Napoléonien / cartes IGN / état réel sur le terrain me donne furieusement envie d'aller, du côté du Castelluciu et des bergeries de Luviu, jeter un oeil sur le "Chemin de la Montagne aux Plages", le ravin du Valdu Grande, etc...
Philippe, sincère admiration pour le travail accompli ! J'espère que votre genou "en vrac" s'est arrangé, et que vous avez pu retourner (sans forcer) au défrichage. J'ai trois questions pour le fin connaisseur que vous êtes :
- primo : sur une de vos cartes, je vois (en rouge) que vous avez fait du ravinisme/hors piste dans le lit du Finicione entre le Valdu Grande et la Bocca Vechigianu ; selon vous, même si le défrichage du Chemin de la Montagne n'est pas achevé, est-il malgré tout possible (en suivant grosso modo votre trace rouge) de faire la jonction entre le "Chemin" et la Bocca ?
- secundo : selon la carte IGN, un peu plus au sud, il existe un chemin reliant la D 368 un peu au sud d'Illarata à l'Osu, via le Monte Rossu et la Punta di Brichella. Savez-vous si ce sentier existe encore, et s'il est praticable ?
- tertio : toujours selon la carte IGN, il n'existe AUCUNE traversée de la forêt de l'Ospédale dans tout le quadrilatère Piscia di Gallu / L'Ospédale / Arragio / Ponts d'Osu (par exemple une jonction Nord-Sud entre Piscia di Gallu et Arragio). J'ai peine à croire qu'il n'y ait RIEN. Vous confirmez ?
Je ne sais pas si vous lirez ce commentaire prochainement, ni si vous aurez des réponses à mes questions, mais en tout cas nous vous renouvelons nos chaleureux remerciements et toute notre admiration pour le travail accompli.
Sylvain et Hélène
Pour compléter l'article ci-dessus, voici des photos d'un des outils utilisés pour ces restaurations, la tronçonneuse électrique à batterie (Modèle Ryobi RCS36) :
Photos provenant des dernieres opérations du printemps (avant le mauvais temps et mes ennuis de genoux !) et rajoutées au diaporama...
Petit complément que j'avais oublié de préciser dans l'article :
L'aiguille 761m, sans nom sur la carte IGN actuelle, est dénommée "Punta Rossa dei Cervi" sur le Cadastre Napoléonien 1859 !
Pas de nom indiqué pour cette aiguille sur le Plan Terrier...
Salut @jeanjo2A :
Compte tenu de mon état physique actuel (genou droit en vrac !) :-C qui m'empêche de continuer mes travaux de restauration en cours, je ne manquerai pas d'aller vous voir un de ces jours prochains sur le Cavu !! 8-)
Merci de vos compliments ! ;-)
bonjour, je me présente je suis un des propriétaire du parc aventure sur le cavu j'ai vu votre blog et je suis très impressionné par votre persévérance, pour certains de ces chemins ils servaient de transhumance encore une fois magnifique travail.venez me rendre visite au parc et demandé jeanjo à bientôt.
@François :
TOUT était fermé hier matin et aucun approvisionnement n'a pu être fait !
Voir le dernier article en cours, mis en ligne peu après ton commentaire sur cet article...
Ouh là, je croyais que seules les Pyrénées Orientales étaient en alerte rouge. Pour aller faire vos courses, un kayak serait le bienvenu. Mais je constate que le feu du carrefour continue à fonctionner. Et vu la date de ton post, Internet aussi. Par contre la Poste m'a l'air fermée...
Bonjour, @Maxime :
Merci de tes commentaires sympathiques et de tes voeux 2013 !
Mes voeux en retour pour 2013 en espérant que ta randonnée de mai soit couronnée de succès et bénéficie d'une météo clémente...
Ce qui n'est pas le cas de la Corse-du-Sud en ce moment :!:
A Sainte-Lucie, les inondations ont frappé fort la nuit dernière et tous nos environs étaient sous l'eau ce matin !
EXTRAORDINAIRE
On retrouve là l’âme et la sueur des Corses qui t’ont précédés.
Que 2013 te permette de continuer cette entreprise de résurrection de ces sentiers!
@LEEROY :
Cela fait plaisir de lire quelqu'un qui est nouveau sur le Blog ! Surtout quand il propose de la matière à articles et photos... 8-)
Je ne savais pas trop que les Canadiens pouvaient s'intéresser à la Corse ? De toute manière, c'est avec plaisir que "Corse sauvage" accueillera de la matière en photos et/ou textes sur des "treks côtiers" avec accès par la mer. J'imagine que les difficultés d'accès doivent tout de même être concentrées sur la côte NW (Calvi - Sagone en gros) et sur le Cap Corse, car ailleurs, y compris en Corse-du-Sud à l'exception de quelques coins, les accès restent relativement aisés si la mer est belle et le vent dans une direction permettant un mouillage sans danger. :-)
Wow! Je suis d'accord avec François! C'est un véritable travail de moine. Après les treks en Corse, nous avons récemment fait le Tour de l'Île de Beauté à voile en essayant d'accéder aux meilleurs TREKS "de jour" à partir de la côte. C'est quand même tout en défi en considérant la difficulté d'accès des meilleurs sentiers. Je pourrais publier quelques photos de nos treks "côtiers" éventuellement. Pierre-André
Salut @François :
Merci de tes compliments, mais malheureusement le travail est loin d'être fini et je me demande toujours jusqu'où l'on pourra suivre le chemin du Finicione Sud !
Quant à le voir balisé en "PR", je doute que ce puisse l'être de mon vivant... LOL
En effet, il reste de quoi faire :
Fabuleux, Philippe, j'espère que le conseil général te décernera la médaille du premier démaquiseur de Corse. Dire que peut-être dans quelques décennies, ce parcours sera balisé en "PR" et qu'il y aura une stèle à ta mémoire!