Par un tour de passe-passe machiavélique, Pierre et Nicole réussissent à nous prendre tous dans leurs voitures et nous conduire à notre nouveau gîte, après un petit détour par la citadelle de Porto-Vecchio pour nous montrer les bons endroits … et les horaires de messes (mais c’est trop tard ! ou trop tôt !) que nous remplacerons par « jour du Seigneur », messe télévisée des sœurs de l’Annonciade de l’abbaye de Thiais en Seine-et-Marne que nous suivons sur très très grand écran.
Nous voici en effet arrivés à la résidence des Hauts de Porto-Vecchio, devant l’entrée d’une demeure « californienne » réservée à la Jet Set. Nous n’osons y entrer. Il doit y avoir erreur, ce n’est pas pour nous et puis nous risquons fort d’y prendre des goûts de luxe : grand salon, vastes chambres, le tout savamment décoré et donnant par des baies intégrales sur une large terrasse avec salle à manger et salon d’été, le tout agrémenté d’une vue panoramique sur le golfe de Porto-Vecchio ! J’oublie l’immanquable piscine, très utilisée dès le point du jour par quelques célibataires insomniaques …
Débarqué sur l’île à Bastia dès le petit matin, Alain nous arrive pour l’heure du déjeuner.
Grâce à lui, nous pouvons rallier San Ciprianu pour le bain et la marche sur la belle plage.
Dans la soirée, Pierre et Monique nous arrivent d’Ajaccio.
Les premiers talents culinaires s’agitent dans la cuisine de luxe pour nous préparer un bon dîner que nous savourons sur la terrasse à la lueur des chandelles. Nuit de luxe !

Pas le temps de nous laisser aller aux délices de Capoue ! Marche matinale vers Punta d’Araso, baignade dans une conche extraordinaire de sable rouge, puis seconde baignade au bout de la plage de San Ciprianu.
Après une Pietra et un rapide déjeuner sur la terrasse, départ par autocar de Gilles et Jean-Bernard pour l’embarquement retour au départ de Bastia. Comme je m’en doutais, ils ont bien eu leur car, mais de justesse. Après cette amputation brutale de notre équipe, je crois que nous avons tous plus ou moins fait la sieste corse ce jour-là.

Dès potron minet, nous voilà partis pour la plage de Tonnara. Philippe nous y rejoint, accompagné de Eckard, un ami médecin parisien d’origine allemande.
Marche dans les grès rouges sculptés de merveilleuses créatures. Baignade dans les eaux turquoises d’une crique du Capo di Feno. Pique-nique à la plage de sable blanc de Paraguano où Pierre nous rejoint. Marche dans le calcaire blanc des falaises bonifaciennes sous un soleil ardent. Las et assoiffés, nous parvenons à nous traîner jusqu’à la première brasserie du port de Bonifacio pour nous jeter sur la très chère Pietra qui nous est offerte par Eckard.

Visite de Bonifacio toujours aussi agréable. Retour à la thébaïde de La Trinité pour le dîner auquel ont été conviés Philippe, Nicole et Eckard.
Pour l’occasion, Pierre assisté de Véronique nous ont préparé un de ces poissons à l’aïoli dont on se souviendra longtemps. Tout cela agrémenté d’un muscat en apéritif, d’un agréable blanc corse, puis de deux excellents vins rouges corses offerts par Eckard. Nous sommes comblés ! Bonne nuit à la thébaïde ; pour nous elle aura été la dernière.

Encore un dernier départ matinal vers les rivages de Rondinara : après un court échange de points de vue avec le propriétaire, Philippe nous fait traverser un vaste domaine peuplé de maquis et de quelques étangs intermittents où viennent s’abreuver paraît-il des espèces rares, prétexte pour le Conservatoire du Littoral à geler le site …

Le sentier nous offre bientôt depuis un éperon une vue panoramique sur la baie de Rondinara, cercle presque parfait sur un littoral encore sauvage. Bain sur une belle plage de sable blanc.

Le sentier se poursuit vers les étangs lagunaires et les plages sauvages de Porto-Novo où se fondent des nuances de couleurs inexprimables : verts de la végétation, blancs des plages et des rochers, turquoise du rivage, bleus de la haute mer et du ciel.

Retour à la thébaïde de La Trinité pour une dernière Pietra avec nos amis marcheurs.
Tandis que François, Marie, Pierre et Monique s’offrent une dernière soirée Porto-Vecchienne … et la remise en ordre des lieux (merci à tous les quatre pour cette dernière attention), Véronique, Alain, Alix et Hubert, prennent la direction Bastia. Encore une autre vue de l’Ile de Beauté, tellement différente de sa façade occidentale : large plaine, prairies, cultures et vergers bien ordonnés, une terre riche et généreuse peuplée de fermes opulentes et de grands villages. On en oublie la proximité du littoral et de la montagne.
Bastia, grande ville corse fièrement étagée sur les pentes de la Serra di Pigno. Nous l’avons admirée toute la soirée au soleil déclinant, et encore à la nuit tombée, allumée de mille feux qui s’éteignent lentement à l’horizon lorsque notre ferry double le Cap Corse.

Corsica Trek 2012, c’est fini. Et nous nous prenons déjà à penser à Corsica Trek 2013 …

Restent quelques randonnées auxquelles les Marchadier et les Broche n'ont pu participer !

Pour cette nouvelle balade, c'est la "montagne" du Haut-Cavu qui nous tend les bras. Avec une randonnée entre 290 et 600m d'altitude, cela ne devrait pas être de la montagne et, pourtant, le parcours est bien rude avec une première partie par le sentier maquisé en RG du Mela puis, ensuite, la remontée rocheuse des lits du Mela et du Carciara jusqu'à cette titanesque brèche qui marque l'entrée des hauts ravins vers Bavella.

La chaleur est telle que nous faisons plusieurs arrêts-baignades, à la montée et à la descente, dans les superbes vasques que l'on peut trouver dans le ruisseau en aval de la brèche : une immense vasque turquoise à l'aplomb de la sente d'accès au Mela, une série de belles vasques circulaires entrecoupées de cascadelles à la confluence avec le Peralzone et une petite vasque ombragée juste sous l'entrée de la brèche.

Après déjeuner, nous prenons le temps de faire une longue visite de la brèche, avec la surprise de retrouver les restes de l'ancien sentier d'exploitation qui y menait, non seulement dans la brèche mais aussi en aval avec un large chemin agrémenté de soutènements magnifiques que je n'avais jamais découverts lors de mes passages précédents. L'histoire locale dit que ce sentier et l'exploitation de bois qui lui était associée existaient depuis les années 1850 jusqu'à la deuxième guerre mondiale et qu'un téléphérique permettait de descendre le bois directement depuis la brèche jusqu'au pont de Funtanella, 5km plus bas à vol d'oiseau ! D'ailleurs, les restes des câbles métalliques de ce téléphérique sont toujours visibles : roue dentée dans la brèche, câbles métalliques à la sortie de la brèche et dans le ravin plus amont du Velacu...

Quant à la brèche elle-même, c'est une spectaculaire merveille de la nature avec ses doubles parois de près de 200m de hauteur, verticales ou surplombantes, constituées de granites rouges, ocres ou gris et truffées de sculptures de tafoni de toute beauté. Elle donne accès en amont aux deux superbes ravins descendant de la crête des Terrasses depuis Bavella : le ravin de Velacu dévalant du Trou de la Bombe et le ravin de Frassiccia en provenance de Bocca di Fumicosa.

Une jolie balade, variée et ludique, accessible à beaucoup, et dont le parcours aller-retour peut se boucler en moins de 4h de marche effective...

Retour à la balade littorale avec cette boucle parcourue sur la presqu'île de Santa Manza depuis Marina di Fiori en passant par la tour génoise ruinée de Santa Manza. Une première partie le long de la mer nous fait traverser une succession de plages désertes où nous pouvons enchaîner les baignades et la bronzette.

Ensuite, le sentier quitte la proximité immédiate de la côte, devient confus et encombré de végétation et commence à escalader le bord supérieur des falaises sous-tendant la tour. Marie et François préfèrent faire demi-tour plutôt que de continuer à affronter les agressions du maquis... Pas de chance pour eux, le sentier redevient confortable un peu plus loin en obliquant directement vers la tour et la suite n'est qu'une grimpette plaisante avec une vue splendide sur la côte Sud vers Sperone, les îles Cavallo et Lavezzi et la Sardaigne. Même si la tour n'est plus très présentable, le panorama depuis son sommet compense cette petite déception !

Pour la descente, nous utilisons le sentier puis la piste partant sous la tour et rejoignant la bergerie d'A Camarata un peu plus bas. Nous réussissons à signaler à des locaux la présence d'une chèvre blessée que nous avons découverte plus bas sur la dernière plage et revenons par une piste secondaire à Marina di Fiori où nous retrouvons les Despax à la sortie de leur nième baignade de la journée...

Pour revenir en montagne, pourquoi pas Bavella ? Mais dans la partie Sud oubliée des touristes, la crête Samulaghja - Quercitella prolongeant la crête des Terrasses déjà connue de François.
La première partie de la course consiste à atteindre Bocca di Fumicosa depuis les virages de la route du col de Bavella au-dessus de l'hippodrome de Viseo. C'est d'abord une piste, puis un sentier facile en ligne de niveau sous la crête et les parois de Manzaghja et enfin une montée en sous-bois par des traces cairnées un peu déroutantes qui permettent d'atteindre les échancrures de ce col double. Vue superbe sur la crête des Terrasses avec Punta Velacu et le Campanile de Santa Lucia, l'arrivée du ravin de Frassiccia sous Punta di Ferru et le départ de la crête Samulaghja - Quercitella.

Pause-déjeuner dans un abri-bergerie entre les deux cols, puis redémarrage pour prendre la trace cairnée qui amène au col Nord de Samulaghja. On contourne ensuite la pointe pour redescendre au col Sud ou Bocca Cilindinu. Maintenant, c'est la remontée d'un couloir mi-herbeux, mi-rocheux, au-dessus du col, pour atteindre la crête entre les deux pointes.

Le parcours devient assez aérien, avec une vue sur les deux versants, le Haut Cavu à gauche et Bavella - Zonza à droite. Bien entendu, malgré la réalisation de ce parcours un mois plus tôt, je rate l'embranchement à gauche qu'il fallait prendre et nous nous retrouvons dans une sorte de boyau rocheux amenant à un couloir herbeux que je ne reconnais pas. Nous finissons par trouver un passage praticable qui devrait nous permettre de sortir et nous apercevons le sommet de Punta di Quercitella non loin, droit devant nous.

Il nous semble un peu tard pour aller plus loin et nous préférons faire demi-tour en reprenant la crête au retour en profitant des vues magnifiques sur les aiguilles qui en hérissent le fil et les panoramas sur la côte Est, le Haut Cavu et Bavella ! Bien entendu, au passage, je retrouve l'embranchement que nous aurions dû prendre à l'aller et j'ai le temps de vérifier que c'est bien la bonne voieafin de ne pas faire la même erreur une prochaine fois !
Aucun problème pour la descente et le retour à la route du col de Bavella : la météo magnifique nous permet de profiter de l'éclairage de fin d'après-midi sur la crête que nous venons de parcourir...