Partie NW : le ruisseau de Mela et ses affluents

Ruisseaux de Mela et Carciara avec le canyon de Carciara - porte de Bavella Un seul accès aisé pour ce ruisseau : le radier, le bout de piste complémentaire et la branche de sentier allant sur la droite après la fin de la piste, en restant sur la RG du Mela au lieu de le traverser.
Comme pour la partie ruisseau de Sainte-Lucie, cette région est encore plus complètement abandonnée par les "pataugeurs", randonneurs, ... du fait que le "sentier" en question est encore plus végétal que les "sentes" précédemment décrites. Carte de la partie Nord-Ouest de la Haute vallée du Cavu : ruisseaux de Mela, Carciara, Peralzone, ... Pourtant, là encore, depuis le pont de Mela sur la carte IGN, vous suivez normalement une "piste" sur environ 2 km avant de poursuivre par un sentier censé vous emmener au GR20 à 971 m d'altitude tout près de Bocca di Monte Bracciutu !

A ma première tentative, je pensais monter au refuge de Paliri (eh oui, à 30 mn du point 971 sur le GR20) en 3 heures depuis le radier, sans imaginer que je n'arriverais à Paliri qu'un mois plus tard après une belle "aventure" de basse montagne, ni que cette aventure se poursuivrait avec la reconnaissance d'une porte d'accès secrète au massif de Bavella.

Radier de Niffru - Refuge de Paliri : un mois de délai et 5 jours sur le terrain

  • 1ère reconnaissance : Dimanche 27/09/2009
    Parti pour aller visiter le refuge de Paliri depuis Sainte-Lucie pour faire mieux que d'y aller par le GR20 depuis Conca, cette randonnée a vite tourné court et s'est muée en simple reconnaissance de l'itinéraire. La cause en était la "piste" réduite à une simple trace maquisée qui m'a vite "gavé" lorsque j'ai compris que les 3 heures étaient PLUS qu'optimistes : comprenant ne pas pouvoir y arriver dans la journée, j'ai fait demi-tour avant la traversée du ruisseau de Peralzone, avec la seule consolation qu'une trace existait bien pour monter là-haut et semblait praticable.

La végétation de la 'piste' du ruisseau de Mela La végétation de la 'piste' du ruisseau de Mela

Le ruisseau de Mela depuis le sentier

  • Deuxième essai avec François : Mercredi 07/10/2009
    Lors du séjour de François (Despax) à Sainte-Lucie début octobre dernier, après deux jours de randonnées littorales, j'avais proposé de ré-essayer ce sentier à deux, pensant toujours que la trace reconnue permettrait l'accès au GR20 dans la journée, même si c'était plus compliqué qu'indiqué sur la carte... Partis peu après 8h du radier, nous avons remonté la trace végétale déjà reconnue : fin de la "piste", une sorte d'aire de pique-nique pour chasseurs, vers 9h25 et traversée du ruisseau de Peralzone vers 10h.

    Remontée du ruisseau de Mela : l'aire de pique-nique (François) Sentier du ruisseau de Mela : au loin le canyon de Carciara (la 'porte' de Bavella)

    La cascade du ruisseau de Peralzone : on retrouve la trace à cet endroit en RD

    Les obstacles ont déjà un peu entamé notre détermination, car, en plus du combat végétal prévu, il a fallu affronter l'humidité apportée par une rosée matinale automnale qui nous a trempés des pieds à la tête ! La suite du sentier à Peralzone a été une gageure : le sentier avait complètement disparu sous la végétation, mais des cairns discontinus nous firent poursuivre vers l'amont dans le torrent avant de rejoindre à nouveau ce qui restait du sentier quelques centaines de mètres plus loin en direction d'une crête surplombant la RD du ruisseau. Les ruines du sentier se poursuivaient le long de cette crête et nous permirent une progression dans une raide montée ponctuée de diverses traversées qui débouchèrent sur un replat vers 570 m d'altitude en vue de la pointe IGN761 à gauche de laquelle le sentier devait passer. Des vues splendides : à gauche, vue imprenable et originale sur le "Tafonu di u Cumpuleddu" (Trou de la Bombe) sous l'angle inverse de l'angle habituel et à droite, cette magnifique "Punta di Monte Sordu", extrémité rocheuse de la crête partant de Paliri.

    La crête après la traversée du Peralzone Le replat 570m avec l'aiguille IGN 761 à gauche et Punta di Monte Sordu à droite

    Tafonu di u Cumpuleddu au zoom Punta di Monte Sordu au zoom

    Et là, plus de sentier du tout ! Il nous faudra plus d'une heure et demi pour franchir 150 m sans aucunes traces, retrouver le semblant de trace au-delà et poursuivre un combat intense contre la végétation par une trace horizontale innommable qui nous fit arriver à l'aplomb de la muraille de la pointe 761 vers 11h30.

    Perte du sentier en vue de la pointe 761 m (le sentier est censé passer à sa gauche) Combat contre le maquis sous la pointe 761 m (François)

    La paroi W de la pointe 761 m

    Plus question de penser monter à Paliri et redescendre dans ces conditions végétales : demi-tour donc et fin de la journée passée dans les vasques désertes du ruisseau de Sainte-Lucie, avec baignades diverses par une température de l'eau (et de l'air) estivale...

  • Fin du parcours en trois jours de démaquisage : Samedi 24, Lundi 26 et Mercredi 28/10/2009
    Sur la partie piste du sentier de Mela, l'aire de pique-nique avec les outils de démaquisageComprenant qu'il fallait s'armer un peu mieux pour combattre la végétation locale, je repartis au combat avec les armes anti-maquis, machette (antillaise... rapportée de là-bas dans les années 70), sécateur et scie à bois.
    - Samedi 24 : démaquisage des parties très encombrées de la zone entre le radier et le ruisseau de Peralzone. Malgré ce démaquisage partiel, cela m'a pris quasiment la journée en comptant parfois une heure pour faire une centaine de mètres ! Déjeuner à Peralzone vers 15h et retour avec compléments de démaquisage ensuite...

    Déjeuner au ruisseau de Peralzone : vue vers l'aval Déjeuner au ruisseau de Peralzone : vue vers l'amont

    - Lundi 26 : démaquisage de la partie centrale (celle où nous avions galéré avec François) et reconnaissance de la partie haute. Deux heures environ pour faire la trace des 150 mètres manquants et autant pour le bout de sentier horizontal menant sous la pointe. La reconnaissance au-delà de la pointe me montre que ce n'était pas gagné : plus de sentier évident, multiples traces en impasse, ... Seule consolation, la végétation devient un peu plus clairsemée et demande une utilisation moins fréquente des outils. Par contre, les sorties de piste sont légions... Demi-tour sans même avoir pu atteindre le col derrière la pointe et belle chute dans la descente sous la pointe (perte de mes lunettes de soleil) !

    Cible en vue : crête de Cervi et col 971 m sur le GR 20 (arrivée du sentier) Retour sous la pointe 761 m

    Sous la paroi de la pointe 761 m, l'arbre mort est un bon repère pour continuer En continuant après la pointe 761 m, combat contre le maquis en face de la crête de Cervi

    - Mercredi 28 : départ vers 8h et fin du démaquisage jusqu'au col derrière la pointe 761, atteint vers 11h45 : de faire ce parcours à l'aller n'empêchera pas une magnifique sortie de route à la descente dans cette même zone ! Après le col, la trace, toujours aussi discontinue, suit la crête en direction des rochers marquant l'extrémité droite de la crête de Cervi dont elle rejoint le pied dans une nouvelle zone de végétation exubérante où il fallut sortir à nouveau les outils. La sente longe ensuite le pied de la crête jusqu'à la montée finale plus raide vers le col précédant de quelques dizaines de mètres le GR20 atteint à 13h15.

    Au col derrière la pointe 761 m : suite du sentier en crête vers la crête de Cervi Progression sur la crête après le col derrière la pointe 761 m

    Depuis la crête, vue vers la pointe 761 m sous laquelle la trace est passée

    Les pentes finales avant le col 971 m Arrivée du sentier de Mela au GR 20

    Un déjeuner rapide (30 mn) et un aller/retour à Paliri encore plus rapide (1 heure) et j'ai repris la descente par le même chemin, avec la chance de retrouver mes lunettes de soleil perdues la veille sous la pointe 761 et une arrivée à la voiture à la tombée de la nuit vers 17h30. Une bouteille d'Orenga di Gaffory fut débouchée à Sainte-Lucie pour fêter cette victoire !

    Monte Bracciutu Punta Tafonata di Paliri et son trou

Remontée de Mela/Carciara : la "porte de Bavella"

Le canyon de Carciara  - porte de Bavella Les journées précédentes passées à remonter ce sentier de Mela vers Bocca di Monte Bracciutu m'avait permis de contempler de loin, depuis la "piste" de Mela, une sorte de canyon rocheux spectaculaire devant la crête Punta Velacu - Paliri, étroiture de granit de quelques dizaines de mètres de large simulant un portail d'accès au massif de Bavella.
Ce n'est qu'à la dernière Toussaint que j'eus l'occasion de visiter ce portail avec Nicole, par une magnifique journée d'automne où la température particulièrement clémente nous aurait presque permis une baignade dans les vasques du Mela ! Arbouses L'itinéraire fût le même au départ que pour le sentier de Mela, mais nous choisîmes de descendre dans le lit du Mela, peu avant d'arriver au ruisseau de Peralzone, à la hauteur d'une belle vasque-cascade circulaire où nous prîmes le temps de déjeuner. Vers 13h... après un départ tardif du radier à 11h30 !

Sur la piste du ruisseau de Mela, arbousier en fleurs/fruits Vasque/cascade et toboggan dans le ruisseau de Mela

Vasque/cascade dans le ruisseau de Mela

Après le déjeuner, nous avons entrepris de remonter le lit du Mela jusqu'à à la confluence avec le Peralzone, où il change de nom pour devenir le Carciara, puis, dans un enchaînement de blocs, de vasques et de traversées par les rives du ruisseau, de poursuivre jusqu'au canyon atteint vers 14h45. Nous ne sommes restés sur place que le temps de contempler ce site majestueux et de vérifier que l'on pouvait continuer le périple vers les lointains ravins de Frassicia, Velaco et du Vangone di Neve... mais à condition de se mouiller les pieds pour franchir l'étroiture, au moins à cette période de l'année !

Canyon de Carciara par les ruisseaux de Mela/Carciara : les vasques du Mela Canyon de Carciara par les ruisseaux de Mela/Carciara : les blocs du Mela

Canyon de Carciara par les ruisseaux de Mela/Carciara : en vue du canyon Canyon de Carciara par les ruisseaux de Mela/Carciara : arrivée au canyon

Le canyon de Carciara (la 'porte de Bavella')

Retour sur le sentier de Mela pourtant 'démaquisé'Le retour se fit en revenant jusqu'à la confluence, en remontant le ruisseau de Peralzone, puis en retrouvant le sentier de Mela plus haut pour achever la descente jusqu'au radier atteint à la nuit vers 17h.


Afflux de champignons à cette époque : comment cela, pas comestible ? Le canyon de Carciara à la tombée de la nuit

Et là, surprise, un chien de chasse était couché près de notre voiture, attendant visiblement notre retour. Nous ne tardâmes pas à comprendre pourquoi, quand il commença par nous faire la fête et nous faire comprendre qu'il voulait monter dans le coffre... La pauvre bête était si épuisée qu'elle était incapable de monter par elle-même dans la voiture où il nous fallut la porter et où elle se coucha aussitôt. C'était en fait un chien appartenant à une famille de chasseurs de Tagliu Rossu qui n'avait pas retrouvé leur bête après la chasse de la veille. Cela faisait donc 48 heures que l'animal errait sur ces chemins ardus : la pauvre bête était épuisée et morte de faim et bien contente, en outre, d'avoir trouvé quelqu'un qui lui avait évité de passer une nouvelle nuit à la belle étoile sans manger ! Emoticones