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Barbara Furtuna - Un Ghjornu

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mardi 27 septembre 2022

Gymnopodies : première voie d'escalade en face Est de Punta Bunifazinca - mai 2022

Punta Bunifazinca face Est depuis Carciara d'Aragali Denis Allemand et Dumé Giorgi viennent de réussir l'ouverture d'une première sur la pointe emblématique de la vallée du Cavu (Punta Bunifazinca ou Pointe de Bonifacio) avec la réalisation de février à mai 2022 de Gymnopodies, première voie d'escalade en face Est de la Punta Bunifazinca, 10 longueurs sur 220m de dénivelé, TD, V+/6a oblig., 6b max. Celle-ci s'est effectuée par le biais d'une approche très originale puisque elle a combiné l'accès via la vallée du Cavu par la piste de Mela/Lora et le chemin du Carciara aval (HR21) avant de remonter le ruisseau de Pinu Neru en créant une trace cairnée de plus de 600m de dénivelé en rive gauche, de l'altitude 430m jusqu'au pied des parois à 1050m d'altitude environ.

Voici un article complet sur cette première avec une multitude de détails concernant l'histoire de l'escalade sur la Punta Bunifazinca, les protagonistes de la première de la face Est, la reconnaissance préalable de mars 2021, l'approche par le chemin aval du Carciara et la rive gauche du ruisseau de Pinu Neru et les détails de la réalisation de la voie...

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dimanche 14 novembre 2021

Un récit d'ascension de la Punta di a Spusata (1964)

Le hameau de Muna dominé à gauche par le massif de la Punta di a Sposata et à droite par le Monte a u Capu La Punta di a Spusata est complètement ignorée des topos de randonnée et d'escalade en Corse !
Une tentative personnelle de l'approcher et de la grimper en juillet 2006 avait abouti à un échec "sanglant" pour cause d'obstacles rédhibitoires du maquis local et aucune opportunité ne s'est présentée à moi ensuite pour y retourner. Le mystère restait donc total puisque, jusqu'à ces derniers jours, je n'avais trouvé sur Internet aucun élément d'information, ni sur l'itinéraire d'approche, ni sur la voie d'escalade, et seul un vague commentaire de Fred Bruschet, grimpeur-randonneur d'Ajaccio, avait signalé que son ascension avait été faite.

Par un heureux hasard, récemment, je suis rentré en contact avec Robert Romanetti, grimpeur bien connu dans les Alpes, les Calanques et plusieurs massifs insulaires où il a inauguré des voies originales : l'arête de Zonza à l'Acellu à Bavedda, l'arête des Casette à la Punta alle Porte en Liamone et la face W du Capu Tafunatu en Falasorma...
Il me contactait au sujet de l'arête SE de la Punta alle Porte ("arête des Casette") pour me signaler qu'il en avait fait la première en 1967 avec son client Yves Coulombeix, puis un parcours intégral ensuite en 1973 avec des grimpeurs du CIHM.

L'arête des Casette depuis la montée entre Belle e Buone et Bocca A Soglia
Punta di l'Acellu dans le massif de Bavedda avec l'arête de Zonza de profil
Face W du Capu Tafonatu avec son couloir central et l'éperon SW à sa droite
Punta di a Spusata depuis sous le versant W de la pointe 1182m

Evidemment, nous avons trouvé beaucoup de points et de lieux communs, en particulier la face W du Tafunatu, au pied de laquelle j'ai passé tant de bivouacs et sur laquelle il n'a pas hésité à ouvrir trois voies autour de l'éperon SW dans les années 1980, et la Punta alle Porte et les aiguilles de Bavedda. L'un de ces points communs s'avéra être cette "fameuse" Punta di a Spusata qu'il me dit avoir escaladée en 1964 et répétée plusieurs fois par la suite !!
Après plusieur échanges de mails sur les détails de ses itinéraires d'approche et sur le tracé de la voie, nous nous sommes accordés pour en faire ci-dessous un petit article détaillant tout cela...

Les textes insérés dans la suite de l'article sont des textes de Robert (en bleu) concernant son ascension et les itinéraires, suivis en fin d'article par des commentaires personnels associés.

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jeudi 04 juin 2015

Raid des 4 sommets Conca - Sari

La bergerie restaurée de Renosu De retour en Corse depuis mi-avril, peu d'occasions m'avaient été offertes de cultiver ma forme, entre actions diverses pour l'association "A Punta Bunifazinca" et travaux obligatoires dans la maison pour cause de tempêtes d'hiver et d'accidents domestiques... En outre, avec la température fraîche de ce début de printemps, une bonne "crève" m'avait mis à plat quelques jours avant le départ du raid que m'avait proposé Olivier quelque temps auparavant : Conca - Sari via les bergeries de Capeddu et le sentier historique reliant ces bergeries à Sari qui a été considéré un temps comme une variante du GR20 pour rejoindre Sulinzara au lieu de Conca. C'est donc un peu méfiant sur ma condition physique que je retrouvai Olivier et Francè chez moi Jeudi soir du 23 avril dernier pour pouvoir partir de Conca au plus tôt le lendemain matin, avec une voiture qu'ils avaient laissée au monastère ND de l'Assunta Gloriosa sur la piste forestière Sari - Canedda.
Le parcours standard (que j'avais déjà réalisé deux fois à partir du massif de San Martinu) étant considéré comme trop simple par Olivier, celui-ci avait dans l'idée de le "corser" en l'agrémentant des escalades de quelques sommets voisins : Punta d'Ortu au-dessus de Conca, Punta Balardia et Punta Batarchjone le long de la crête du Renosu et Punta di u Castellacciu en rive gauche du vallon de Mulinelle. Emoticones
Difficile de faire tout cela dans la journée et cette randonnée est devenue un raid à réaliser en deux jours, les Vendredi 24 et Samedi 25 avril 2015...

Pour suivre plus facilement les détails de l'article, vous trouverez ci-dessous, de gauche à droite dans l'ordre du trajet réalisé, les trois cartes avec le tracé des parcours entre Conca, les bergeries de Capeddu, les bergeries de Renosu, le Castellacciu et le monastère de Sari.

Carte du Jour 1 - tronçon de Conca/Radicale aux bergeries de Capeddu Carte du Jour 1 - tronçon des bergeries de Capeddu aux bergeries de Renosu Carte du Jour 2 des bergeries de Renosu au monastère ND de l'Assunta Gloriosa

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mardi 30 septembre 2014

U Giru di Vangoni

La remontée du ruisseau d'U Candelli après la descente depuis Bocca Pulischellu (photo Victor Gomis) Les pratiquants de la randonnée sportive et, en particulier, du "ravinisme" en Corse connaissent bien l'itinéraire du massif de Bavella qui a été baptisé "Giru di Vangoni" et qui est considéré comme le "must" de la pratique sur l'île !

Il consiste dans l'enchaînement des deux grands ravins de Bavella, Pulischellu et Purcaraccia, en les reliant par une traversée proche de la crête Furnellu - Muvrareccia des plus hauts sommets du massif. Habituellement parcouru dans le sens remontée du Pulischellu et descente de la Purcaraccia, ce parcours est long d'un peu plus de 10km avec plus de 1500m de dénivelé positive et négative et cumule les difficultés rencontrées sur les circuits hors pistes en Corse : remontée de ravins étroits avec nombreux ressauts infranchissables à contourner, plusieurs pas d'escalade ardus pour un randonneur, recherches de passages, problèmes d'orientation dans la liaison en traversée des deux ruisseaux, descentes raides dans terrains mixtes de blocs, éboulis, ronces et pentes terreuses,...

Les aiguilles du Pulischellu : Punta Rossa, U Candellu, U Candellonu, ... Son histoire est assez édifiante et remonte à une époque où les deux ravins méritaient bien de représenter symboliquement le "wilderness" corse puisque le Pulischellu n'avait a priori jamais été remonté (sauf dans sa partie très proche du pont sur la D268) avant les années 1970 et la Purcaraccia n'avait vu la visite de ses vasques et de son ravin aval que par des ouvriers italiens qui exploitaient le bois dès la fin du 19ème siècle à la confluence avec le ravin de Nura dans une "usine à bois" proche du point IGN 989m. La première exploration du Pulischellu date de septembre 1975 et est le fait d'une petite équipe de grimpeurs marseillais (Guy Allard, Ode et Jean-Philippe Bourley, Marlène et Marc Chabert, Jean-Marie Ricciardi, Jacqueline et Bernard Vaucher.) dont cinq d'entre eux conquérirent la Punta Pulischellu via l'arête de l'Ecureuil le 05/09/1975, tandis qu'une autre équipe continuait d'explorer le ravin. La suite de l'exploration de ce ravin continua à être poursuivie par ces mêmes grimpeurs, accompagnés par d'autres comme Bernard Bouscasse, Michel Charles, Jean Lefèvre et Jean-Paul Quilici, pour la conquête des autres parois de cette région reculée (A Taula, U Candellu, U Candellonu, Punta Pulischellu, Punta di a Calancona). Le Giru lui-même ne fut envisagé et réalisé qu'en août 1979 avec bivouac par Ode Bourley, Jacqueline et Bernard Vaucher et ne fut répété que 9 ans plus tard en août 1988 par Elisabeth de Bouard, Jacques Moliné et Francis Thibaudeau. A l'époque, les deux ravins étaient dépourvus de toute fréquentation, y compris à leurs extrémités, et ce n'est qu'à la fin des années 1990 avec la vogue des "piscines naturelles" que canyoneurs et "pataugeurs" sont venus s'agglutiner dans leurs vasques et cascades...

Le haut-ravin de la Purcaraccia (Photo Victor Gomis) Ayant déjà parcouru plusieurs fois ces ruisseaux, le Pulischellu (4 fois en fait) depuis les années 1980 avec sortie vers Bocca di u Santu ou Bocca di Maru et la Purcaraccia (8 fois jusqu'à Punta Malanda et 1 fois jusqu'à la confluence Puracaraccia - Nura), il ne me manquait plus que la traversée entre les deux ruisseaux et la descente de la Purcaraccia supérieure pour terminer ce parcours. Néanmoins, je ne pus trouver l'opportunité de le faire et, depuis l'année dernière et les problèmes physiques, je craignais les risques associés à un parcours en solo ! Aussi fus-je bien content qu'Olivier me propose de le faire avec moi après la saison touristique, sachant qu'à plusieurs les risques étaient amoindris...

C'est donc les 13 et 14 septembre derniers que nous mîmes en route à trois pour ce périple, Olivier (Hespel), Victor (Gomis) et moi-même, après l'abandon du quatrième candidat, Francè, pour cause de problème de voiture :

Carte Bavella-Giru di Vangoni Pour suivre l'itinéraire du Giru, il vous suffit de consulter la carte sur la gauche de la page avec le parcours estimé en rouge et ma trace GPS prise depuis le ruisseau d'U Candelli en vert fluo avec les multiples aberrations qui rendent les GPS presque inutilisables en ravins ou à proximité de parois verticales...

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