Diverses reprises d'itinéraires ou ravins en 2016
Par PhE le dimanche 08 janvier 2017, 15:45 - Ravinisme - Lien permanent
Voici un article consacré à des itinéraires déjà décrits sur le Blog dont j'ai eu l'occasion de ré-éditer le parcours en 2016, l'un avec Olivier et les autres avec des amis de l'association "A Punta Bunifazinca". Une occasion de revoir des paysages grandioses et de se faire une idée de la manière dont ces coins sauvages ont évolué au fil du temps !
Vous trouverez les courtes descriptions de chacune de ces courses ci-dessous :
1°) Retour sur le "Chemin de la Montagne aux Plages"
Une proposition faite à Olivier pour terminer une série de randos en début de saison 2016 et nous voilà partis à re-découvrir (pour moi, c'était une première pour Olivier !) la rive droite du Finicione le 29 avril dernier sur le "Chemin de la Montagne aux Plages" ou le "Chemin du Castedducciu" comme il est appelé souvent localement. Comme son nom l'indique sur le Cadastre Napoléon, ce chemin est un ancien chemin de transhumance reliant le littoral de Pinareddu aux plateaux, crêtes et sommets autour de Zonza. Abandonné depuis très longtemps, il avait été repris par le maquis, démaquisé une dernière fois il y a une trentaine d'années, retrouvé par moi-même en 2012 et objet d'un nouveau démaquisage personnel en octobre 2012 qui a permis de le rendre praticable jusqu'aux environs de sa rencontre avec le ruisseau de Quarciteddu (fin du pointillé qui le marque sur la carte IGN) qui conflue avec le Finicione à l'altitude de 700m. Cela me paraissait intéressant d'y refaire un tour plus de 3 ans plus tard pour voir ce qu'il était devenu alors que sa fréquentation est restée quasi nulle depuis l'époque sauf par quelques chasseurs sur sa première partie !
Voir l'article Chemins oubliés du Haut-Cavu pour avoir plus de détails sur ce chemin.
Nous avions prévu de monter en voiture par la piste de Luviu au-dessus de la RD du Cavu et de la Sainte-Lucie jusqu'au virage à gauche dans lequel une piste secondaire démarre vers le pont de Figa à l'arrivée du Finicione et de partir à pied de cet endroit comme je l'avais fait de nombreuses fois en 2012 et deux fois en 2013. Raté ! L'état des pistes cette année s'est largement dégradé par rapport à cette époque et nous avons préféré arrêter ma Corolla tout-terrain un peu après l'embranchement de la piste de descente à la Sainte-Lucie, 700m environ avant d'arriver au virage prévu. Rajouter 2 x 15mn à l'horaire prévu..., cela fait partie des joies des parcours de pistes en Corse, aussi imprévisibles que la végétation sur les sentiers !
Nous démarrons à 09h10 sur la piste du pont de Figa, non carrossable. Nous la parcourons sur sa plus grande partie via les deux grandes boucles qui traversent les deux ruisseaux de Cervu puis de Strascinedda, puis un troisième ruisseau agrémenté d'une ancienne prise d'eau bétonnée (?). Un peu plus loin, vers 09h35, nous trouvons à gauche l'entrée de la sente de chasse (flèche verte) qui constitue le départ du raccordement à l'ancien chemin 40m plus haut. Jusque-là, aucun souci de végétation car cette ancienne piste reste actuellement bien tracée puisque relativement empruntée par les chasseurs. A noter que ce n'est plus le cas si on essaie de la continuer jusqu'au pont de Figa sur un tronçon beaucoup moins fréquenté et où la piste a été démolie par un éboulement sur une partie.
Nous arrivons rapidement à la jonction avec l'ancien chemin, bien visible encore sous les branches d'arbousiers qui l'ont recouvert et c'est lui que nous suivons à partir de maintenant. Surprise, il commence à être bien repris par la végétation basse sur cette partie, alors que je l'avais trouvé démaquisé en 2012. L'explication tient sans doute au fait qu'à l'époque il avait subi un démaquisage récent pour la chasse. En tout cas, nous voilà en train de sortir les "pinati" et de nous attaquer à un nettoyage succinct à même de faciliter la progression. Après les ruines de la bergerie de Strascinedda rencontrées non loin, toute la montée dans la zone appelée Livisani sur la carte IGN se fait accompagnée de ces travaux de démaquisage grossier et nous n'arrivons au replat de Livisani, marqué par une rangée de pins, qu'à 10h50.
C'est à partir de ce col qu'on a vraiment l'impression de rentrer dans la vallée du Finicione... Le paysage devient grandiose, même obscurci par les nuages qui sont arrivés peu à peu depuis notre départ par ciel bleu. Le chemin part en ligne de niveau vers un autre col rocheux 300m plus loin, puis continue en montagnes russes dans la pente très raide de cette rive droite du Finicione qui explique les soutènements monumentaux qui ont parfois été construits pour pérenniser ce sentier. Etonnament, la végétation cesse d'être un problème sur cette partie où elle a moins repoussé que sur le secteur précédent. Et, pourtant, depuis le replat précédent, nous sommes sur une zone jamais fréquentée par les chasseurs qui utilisent plutôt la sente qui en part vers le haut et rejoint, m'a-t'on-dit, les bergeries de Luviu. Jusqu'au col bien marqué qui domine la pointe rocheuse 571m, le chemin est magnifiquement bien marqué, avec des murets en bon état, une vue spectaculaire sur le ravin : seules les traversées de ruisseaux ont perdu leurs aménagements.
La descente du col est particulièrement marquante, avec une série de soutènements importants soulignant les lacets du chemin et la vue surplombante sur le ruisseau juste en dessous. C'est à partir d'ici que j'ai procédé au démaquisage en 2012, les chasseurs ne venant jamais dans cette zone. Comme je m'y attendais, le chemin n'a absolument pas été touché par une reprise du maquis : ici, la végétation consistait en d'énormes arbousiers en travers du parcours et aucune végétation basse à repousse rapide ne s'y trouvait. Nous avançons donc rapidement jusqu'au Valdu Grande sans avoir à sortir les outils et en notant au passage des vestiges de carbonara au-dessus du chemin.
Même chose après la traversée de ce ruisseau, rien de nouveau n'a obstrué le sentier à l'exception des troncs que j'avais laissés les années précédentes car trop gros pour ma tronçonneuse. Nous arrivons vite à la première crête de la double crête avant le ruisseau de Quarciteddu et, derrière, en vue de la remarquable aiguille 852m marquée sur IGN. Une nouvelle traversée de ruisseau bien ravinée et nous atteignons la crête suivante à l'extrémité de laquelle se trouve une sorte de plate-forme rocheuse accolée au chemin.
Arrivée à cette plate-forme promontoire à 12h25 et fin du parcours aller. Un peu en contrebas, au-delà et en dessous de notre promontoire, l'extrémité de la crête de Quarciteddu se profile sous forme de gros rochers déchiquetés surplombant le Finicione. Je sais qu'une sente de chasse arrive ici par la crête en provenance des alentours de Luviu et je me demande quel est le poste de chasse entre les deux promontoires ? Vers l'Ouest, on distingue la silhouette du Castedducciu émergeant des nuages...
Après le déjeuner et les photos, nous allons tout de même jeter un coup d'oeil au promontoire inférieur, sans rien voir de notable excepté une vue plus précise sur le ravin du Finicione et son versant en rive gauche couronné d'une kyrielle de fines aiguilles rocheuses entourant le ravin qui descend de Punta di Quercitedda. Par contre, aucune trace de vestiges de caseddi que l'on m'avait dit pouvoir trouver dans le coin (?).
Pas trop le temps d'aller voir la suite du chemin pour visiter les 250m qui restent démaquisés avant le ruisseau et pas question pour mon genou de retourner par le ravin lui-même comme nous l'avions envisagé un moment ! Départ à 13h avec un retour ultra-rapide qui nous ramène à la voiture en 2h malgré la douleur qui commence à tenailler mon genou gauche depuis la descente de Casteddu Muratu la veille. Nous y sommes à 15h alors que les nuages qui nous ont embêtés presque toute la course se volatilisent quelque peu...
Même s'il est préférable de la faire par très beau temps pour profiter au mieux des paysages du Finicione, cette course reste une très belle randonnée, facilement réalisable pour le moment tant qu'elle reste aussi propre ! Même si c'est un chemin, ne comptez pas que ce soit une balade : l'aller-retour prend au moins 5 heures sur ces montagnes russes malgré un dénivelé assez faible et la fatigue s'y fait vite sentir (surtout en début de saison !).
N'oubliez pas de jeter un coup d'oeil sur la carte du Finicione à gauche avec le tracé du parcours avant d'aller y faire un tour et renseignez vous avant sur la fermeture des barrières et l'état de la piste et du chemin.
2°) Explorations et découvertes en Aragali
L'année 2016 aura été l'occasion de retourner dans les ravins d'Aragali (Aracale) avec d'autres objectifs que la simple randonnée. Nous savions déjà que le ruisseau du Carciara avait abrité une exploitation de bois et charbon de bois dont de nombreux vestiges pouvaient être aperçus lors de la remontée du ravin, en particulier ceux d'un improbable téléphérique mais nous n'avions pas vu d'habitations autres que des abris sous roches.
Aussi, lorsqu'un des adhérents (un pêcheur !) de l'association "A Punta Bunifazinca" nous dit qu'il avait trouvé des caseddi lors d'un de ses parcours aux alentours de la confluence Velacu/Carciara, l'association en profita pour organiser en juin 2016 une reconnaissance en groupe vers ce coin avec le double objectif de faire découvrir les merveilles de ces ravins et de retrouver les caseddi en question...
Cette première exploration ayant permis effectivement de retrouver ces anciennes habitations ruinées mais trop tardivement pour que tous puissent les voir, une deuxième visite a eu lieu deux semaines plus tard qui permit même un premier démaquisage des caseddi. Autant dire que tous ont été aussi sidérés que moi-même de trouver des "habitations" dans ce "bout du monde" ! On est tout de même à près de quatre heures de marche de la civilisation en aval et, en amont, sous les ressauts des crêtes vertigineuses de Bavedda entre Punta Aracale (Aragali) et Calanca Murata...
Les caseddi d'Aragali
Mais ce ne fut pas la seule trouvaille faite au cours de ces deux expéditions !
Pour moi qui étais passé une demi-douzaine de fois en aller-retour dans ces ravins et quatre fois à la confluence Velacu/Carciara, la surprise fut que j'avais manqué une quantité incroyable de vestiges de l'exploitation sur les rives des ruisseaux. Il est certain que quand vous remontez les ravins avec un objectif d'atteindre leurs sommets, vous ne perdez pas de temps à explorer les rives sauf dans les contournements obligatoires d'obstacles sur le torrent. Et bien dans ce cas, j'avais raté beaucoup de choses intéressantes et ce jusque dans les plus improbables recoins du Velacu pourtant si inaccessible :
- De nombreux vestiges de carbonare :
Il y en a partout et sur les deux rives du Carciara et même du Velacu jusqu'à la hauteur de l'arrivée du canyon qui descend du "Tafonu di u Cumpuleddu" dans ce ruisseau - Des vestiges multiples d'anciens chemins :
Outre le "Chemin d'exploitation du Carciara" dont j'avais déjà trouvé de nombreux vestiges autour de la brèche et que je me proposais de démaquiser en aval, nous avons découvert de nombreux restes de murets de soutènements en amont de la confluence Frassiccia/Carciara constituant le marquage de chemins d'au moins 2m de large. Au vu de leurs tracés, ces chemins servaient sans doute à relier les carbonare entre elles et à débarder bois et charbon - Des ruines de culées de ponts (?) :
Des contreforts composés de blocs de pierre de part et d'autre du Velacu juste en amont de sa confluence avec le Carciara laissent à penser qu'un pont ou des soutiens pour une passerelle en bois ont été construits pour faciliter le passage d'une rive à l'autre. C'est d'ailleurs ce passage que nous avons utilisé pour nous rendre aux caseddi...
- D'autres vestiges de l'ancien téléphérique :
Une vaste plate-forme horizontale trouvée en rive gauche du Carciara en amont de sa confluence avec le Velacu et juste en face des caseddi fait penser qu'elle servait sans doute à l'usage du téléphérique (pylônes, station de chargement,... ?)
Une poulie du téléphérique retrouvée dans le ruisseau du Peralzone et rapportée par l'association
- Encore d'autres restes de câbles métalliques autour et en amont de la brèche du Carciara
- D'autres abris sous roches dont certains ont pu être utilisés à l'époque de l'exploitation
De part et d'autre, vous trouverez deux cartes avec les parcours de ces deux expéditions à 2 semaines d'intervalle. Il n'est pas nécessaire de donner des précisions sur l'itinéraire : la majeure partie a déjà été décrite plusieurs fois sur le Blog lors des remontées des ravins du Carciara, de Frassiccia et de Velacu. Les autres détails, avec les horaires (compter au moins 7h aller-retour pour aller à la confluence Carciara/Velacu depuis la fin de la piste en RG de la Figa Bona - Mela) et la carte pourront être découverts par la lecture des deux articles du site Internet de l'association aux adresses suivantes :
- Caseddi et patrimoine d'Aragali : exploration des ravins de Carciara et Velacu
- Caseddi d'Aragali : 2ème visite le 28/06/2016
Voici les diaporamas des deux parcours de juin 2016 :
3°) L'usine à bois de la Purcaraccia
Cette fois-ci, une autre occasion d'aller revoir un coin que je commençais à bien connaître : l'ancienne usine à bois dont on trouve les vestiges dans le ravin de la (du ?) Purcaraccia, à la confluence de ce ruisseau avec celui de Nura au point IGN marqué à 989m d'altitude. Par quelle occasion y sommes nous allés ? Je dois avouer que je ne m'en souviens plus bien, mais je crois que c'était Jean-Jo qui avait envie de voir ce site, peut-être pour le comparer à celui du (de la ?) Carciara pour les similitudes d'exploitation du bois. Du coup, nous sommes partis à cinq (re-)découvrir ce canyon jusqu'à ce point.
Pour moi, cela faisait finalement peu de temps que j'y étais allé puisque mon dernier passage datait de septembre 2014 lors de la réalisation du "Giru di Vangoni". De la même manière, Michel, Claude et Patrice l'avait fait encore plus récemment, en septembre 2015, pour reconnaître les extrémités de ce même Giru qu'ils s'apprêtaient à tenter. Il n'y avait donc que Jean-Jo, notre leader associatif, qui ne connaissait pas... Il était bien entouré et ne risquait pas de se perdre !
Pour résumer notre journée du 26 juillet 2016, je ne donnerai que les grandes lignes de notre parcours.
Partis à Bocca di Laronu à 09h par grand beau temps, nous sommes à 10h au départ du canyoning (pause de 15mn) et arrivons au "ravin en V" vers 11h sans aucun problème. Ensuite, escalade de la rive gauche pour retrouver les vestiges de l'ancien chemin de débardage 20m plus haut et franchir ce versant vertigineux en zigzaguant entre dalles lisses et blocs verticaux. Nous retrouvons le chemin à sa confluence avec le lit du ruisseau (un pas d'escalade) et rejoignons l'usine en suivant le ruisseau avec pas mal de difficultés liées à un débit assez aquatique qui empêche de remonter facilement la petite cascade habituelle. Arrivée au point IGN 989 à 11h45.
Visite du secteur avec les vestiges métalliques de l'ancienne exploitation (gros tuyau d'amenée d'eau à une sorte de moteur hydraulique, manette crantée, tiges et barres métalliques, ...), visite du bivouac des grimpeurs un peu au-dessus et pause-déjeuner jusqu'à 13h10.
Le retour dans le ravin en V s'est effectué par une variante à très haute altitude dans le versant rive gauche : nous avons démarré en suivant le pied des parois rocheuses depuis l'usine, puis en rejoignant le chemin et la variante inférieure bien plus loin après le passage au-dessus des tiges métalliques. Un passage scabreux dans la descente, peut-être contournable, rend cette variante à déconseiller aux randonneurs peu alpinistes ! Ensuite, la descente s'est effectuée comme pour l'aller en passant par le col accompagné de quelques pins au-dessus de la 2ème cascade de 40m ("col des pins"). Retour au parking de Bocca di Laronu à 16h20 après une pause-baignade de 45mn au niveau du départ du canyoning.
Quelques enseignements nouveaux (?) à tirer de ce nouveau passage dans ce ravin "mythique" :
- Curieusement, beaucoup moins de monde que d'habitude dans les "piscines naturelles", comme ils disent dans les guides touristiques. Le patauging ne serait-il plus autant à la mode ?
- Pour un parcours fait fin juillet, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup d'eau sous la confluence Nura/Purcaraccia. La cascade sous laquelle on traverse d'habitude (pour mon compte) et qui permet d'accéder à un bloc grimpable était arrosée à tel point que le bloc l'était aussi et plus très grimpable...
- Confirmation que toute cette eau (quasiment) vient de la branche Nura alors que la branche Purcaraccia est presque sèche
- Dans ce sens de parcours, le "ravin en V" n'est vraiment pas une sinécure. Il nécessite de passer par les dalles et blocs de la rive gauche car un bloc coincé après un bief bien aquatique empêche le passage par le lit du ruisseau. Aucun des deux itinéraires de ce versant n'est aisé et les deux promettent des difficultés d'orientation et de recherche d'itinéraire avec des pas d'escalade...
- Inversement, il est sans doute plus facile dans le sens de la descente, sens normal pour le Giru di Vangoni ou les canyoneurs du ravin de Nura : à mon avis, les canyoneurs sautent le bloc coincé ou le rappellent et beaucoup d'aventuriers du Giru doivent faire de même. Je n'ai personnellement jamais rien lu ou vu sur ce chemin en rive gauche dans aucun guide papier ou Internet (sauf "Corse sauvage" évidemment...), en particulier dans les descriptions très succinctes du Giru di Vangoni
De part et d'autre, vous trouverez deux cartes avec le parcours global de cette expédition et le tracé GPS aberrant de la partie de la descente dans le ravin en V. Les autres détails, avec les horaires (compter 6/7h aller-retour pour aller à la confluence Nura/Purcaraccia IGN 989 depuis Bocca di Laronu si vous êtes suffisamment expérimenté pour ne pas traîner sur cet itinéraire) pourront être découverts par la lecture de l'article du site Internet de l'association : L'association en visite à l'usine à bois de la Purcaraccia.
Voici le diaporama du parcours de juillet 2016 :
L'usine à bois de la Purcaraccia
Le 26 juillet 2016
Cliquer sur la photo ci-dessus pour visualiser le diaporama
4°) Retour sur le "Chemin de Paliri"
Un autre chemin important et intéressant dans le Haut-Cavu est le sentier de montée indiqué sur la carte IGN qui rejoint le GR20 à Bocca di Monte Bracciutu non loin du refuge de Paliri. Cet ancien chemin de transhumance a lui aussi été abandonné et a été largement repris par le maquis : néanmoins, quelques fréquentations annuelles (dont les miennes) font qu'il y a toujours une trace de bout en bout jusqu'au GR20, même si elle n'est pas évidente à suivre. Devenu l'un des objectifs de restauration de l'association "A Punta Bunifazinca", il nous avait semblé nécessaire d'y faire une reconnaissance en cette année 2016 afin d'imaginer les moyens à mettre en œuvre et le temps nécessaire.
Pour mon compte, je n'y étais pas retourné depuis 2013 alors que jusque là depuis 2009 je faisais chaque début de saison une montée au refuge au moment de son ouverture avec un démaquisage grossier au passage pour faciliter les passages les plus délicats et trouver plus facilement la trace.
Nous sommes partis à six adhérents de l'association le lundi 5 septembre dernier pour réaliser cette reconnaissance en ayant dans l'idée d'au moins rejoindre le GR20 et, si possible, d'aller jusqu'au refuge.
Voici ci-après une petite synthèse de cette "randonnée".
Partis vers 09h10 depuis l'extrémité de la piste de la Figa Bona, récemment restaurée par nos amis chasseurs avec un gain de près d'une heure pour la marche d'approche, nous remontons jusqu'au ruisseau de Peralzone par la sente le long de Figa Bona (Mela pour l'IGN) - Carciara. Là, au lieu d'aller jusqu'à la cascade en amont sur ce ruisseau, nous retrouvons la trace de l'ancien chemin par une variante plus directe mais peu recommandable. A partir de là, nous sommes obligés de sortir les "pinati" pour aider à la progression, la végétation étant largement revenue dans la trace sur toute la montée de l'arête Sud de Punta Rossa. Après le plateau intermédiaire, sur la trace qui contourne la Punta Rossa (aiguille IGN 761), la végétation de plus en plus envahissante exige encore plus d'efforts et nous n'atteignons le col Nord au-dessus de la pointe qu'un peu après midi !
Nous parcourons ensuite une bonne partie de la crête Nord jusqu'à presque atteindre les pentes terminales sous le col de Monte Bracciutu, mais la fatigue de plusieurs d'entre nous et la chaleur nous font arrêter là, puis redescendre sous le col Nord afin de déjeuner aux alentours de 13h20.
Après le repas, deux heures de descente plus facile après le démaquisage de la montée nous ramènent à 16h20 aux voitures sur la piste de la Figa Bona après avoir découvert de nouveaux abris sous roches (sapara) en bordure du "vrai" chemin (le tracé historique) à l'arrivée au Peralzone : la trace de l'ancien chemin a été déviée sans doute pour arriver plus court au ruisseau.
Les informations de mise à jour sur cet ancien chemin :
- La surprise de constater une plus forte reprise que prévu du maquisage de la partie supérieure du chemin après la traversée du Peralzone : la végétation reste en général assez basse et nécessitera des débroussailleuses, mais elle repousse vite et l'entretien devra être effectué tous les ans !
- Ce parcours reste toujours très physique malgré l'existence d'une trace de bout en bout, encore plus dans les conditions de maquis où nous l'avons réalisé... Pentes raides et exposition forte à la chaleur en font un itinéraire demandant condition et entraînement
- Compter au moins 3h de montée jusqu'au GR20 depuis la piste en RG de la Figa Bona (Mela) en supposant que vous ne perdiez pas la trace (les sorties de piste peuvent être nombreuses si on n'est pas attentif), 20/30mn de plus pour aller au refuge et 3h pour la descente depuis le refuge
- Son intérêt reste majeur car il conjugue le caractère historique d'un ancien chemin de transhumance, des paysages spectaculaires avec la brèche du Carciara, les aiguilles de Punta Rossa et Monte Sordu, la cascade et les sapare du Peralzone, les crêtes Nord et Sud de Punta Rossa, la vue sur les crêtes de Bavedda et un tracé très varié. Beaucoup plus intéressant, plus sauvage et plus beau que le parcours équivalent de Conca au refuge de Paliri par le GR20 dont la monotonie est le critère principal
A gauche, vous trouverez la carte de ce parcours du 05/09/2016. Les autres détails vous seront connus par la lecture de l'article du site Internet de l'association : Reconnaissance du chemin de Paliri le 05/09/2016.
Commentaires
@olivier hespel :
Le nettoyage par l'associu risque d'être long et compliqué ! :-(
De toute manière, un circuit à partir de la Figa Bona sera toujours possible mais dans le même contexte qu'en 2016 : trace discontinue et difficile à suivre, outils recommandés, ... LOL
Il me tarde que la Punta Bunifazinca le nettoie ! Et qu'on fasse un circuit à partir de Figa Bona.
Ce qui semble relativement clair en parcourant à nouveau ces itinéraires sauvages, c'est bien qu'ils le restent ! :-)
Le fait que certains de ces parcours existent depuis des années dans certains guides (Quilici depuis la fin des années 80, Fabrikant, etc...) ou aient été décrits par moi-même sur Internet leur a peut-être apporté une certaine notoriété mais ne les a pas rendus beaucoup plus fréquentés qu'avant !! :-D