Mardi 26 juin 2012

Voyage et bivouac à la prise d'eau de la Cavicchia

Bivouac à la prise d'eau de la Cavicchia : vue de Punta Minuta et de la SolitudeC'est ainsi que nous nous sommes retrouvés en cette fin du mois de juin 2012 à Sainte-Lucie de Porto-Vecchio où Eckard était venu passer quelques jours pour se mettre en jambes avant l'épreuve finale en effectuant quelques parcours avant de nous transporter à Barghjana pour notre périple. Finalement, c'est à trois que le raid a dû se faire puisque les copains allemands d'Eckard avaient abandonné pour d'obscures raisons et que seul Bruno avait accepté de nous accompagner ! Nous avions donc convenu de nous retrouver là-bas en nous contactant par téléphone pour un rendez-vous local quand nous serions tous sur place.

Le voyage en voiture Sainte-Lucie - Fangu/Pont de Cinque Arcate se passa plutôt bien, par une météo agréable, à l'exception sérieuse d'un arrêt du véhicule par la gendarmerie dans la dernière ligne droite menant à Corte. Dans cette ligne droite, avec une visibilité devant moi sur plusieurs kilomètres, j'eus la mauvaise idée de vouloir doubler un camion arrêté avec une file de voitures devant lui que je ne voyais pas... Malheureusement, il s'avéra 1°) que le camion et cette file de voitures étaient arrêtés par un feu tricolore (rouge évidemment !) temporaire, installé pour cause de travaux et mal signalé, 2°) que la première voiture arrêtée à ce feu en tête de file était une voiture de gendarmes qui furent tout surpris de me voir débouler à leur hauteur alors que le feu était encore rouge ! Bilan : 40mn d'arrêt en plein soleil en attendant que nos braves gendarmes puissent vérifier informatiquement mon permis et mon véhicule et enregistrer l'infraction !
A l'arrivée au Fangu, nous retrouvâmes Bruno pour déjeuner au petit restaurant ouvert du hameau du Fangu avant de retrouver Achille à sa maison forestière pour le saluer, lui indiquer notre objectif et lui demander des informations complémentaires. Il était en train de démaquiser autour du terrain (on ne savait pas que cela faisait partie du boulot des agents ONF), mais il nous consacra suffisamment de temps pour nous encourager et nous (re-)décrire l'itinéraire RG du Fangu qu'il utilise pour monter ou descendre à Campu di Vetta.

Dans la suite de l'article, vous trouverez à gauche, au début du récit de chaque étape de la journée, la carte du parcours réalisé lors de cette journée.

Carte du Falasorma avec le parcours Barghjana - Prise d'eau Cavicchia le 1er jour Mardi 26/06/2012 C'est vers 18h10 que nous sommes mis en route pour la Cavicchia depuis Barghjana, non sans avoir pris le temps de saluer Lucien (Biccheray) et ses amis du Bar du même nom... Emoticone Nous fîmes tranquillement la montée vers la prise d'eau par le sentier RG de la Cavicchia, puis la piste, en environ 1h40. Nous nous installâmes le long de l'eau pour dîner, le temps de constater que les moustiques étaient vraiment trop voraces à proximité du ruisseau et de faire la connaissance du frère (un des frères Sanroma !) d'Achille, en train de tronçonner du bois en amont du barrage, et de tailler une petite bavette avec lui. Nous nous éloignâmes un peu de l'eau pour installer le bivouac pour la nuit en espérant que les sales insectes nous laisseraient un peu plus de tranquillité. Extinction des feux vers 21h30...

Sur la piste de la Cavicchia : Pinzu Scaffone et Valle Serrata, objectifs du lendemain

Sur la piste de la Cavicchia : en vue du Pinzu Scaffone Bivouac à la prise d'eau de la Cavicchia : préparatifs pour Bruno et Eckard

Mercredi 27 juin 2012

La trace de Valle Serrata :

Dans une trouée des sous-bois de Valle Serrata : la vallée de la Cavicchia jusqu'à Punta Minuta et le Pinzu Scaffone Lever matinal peu après 6h et préparatifs divers nous amenèrent à démarrer la "randonnée" vers 07h15 depuis la prise d'eau pour une journée que nous pressentions tous les trois s'avérer du genre galère ! Nous allions être servis...

Carte du Falasorma avec le parcours Prise d'eau Cavicchia - Bergeries de Scaffone par l'Andadonna le 2ème jour Mercredi 27/06/2012 Le jeu consistait à revenir sur nos pas d'hier sur environ 400m avant de retrouver le départ de cette exaspérante trace de chasseurs qui nous résistait depuis deux ans. La trace est déjà compliquée à suivre jusqu'au premier ruisseau, mais, s'il n'y se trouve strictement aucun cairn, des marques de peintures en orange fluorescent aident au parcours et les fameux "flashies" font déjà leur apparition. Nous arrivâmes donc ainsi vers 07h45, sans trop de problèmes ni de réflexion, au ruisseau qui descend de l'Ouest du Pinzu Scaffone et qui marque le premier obstacle d'orientation de la trace. Achille nous avait conseillé de le traverser au plus haut, à l'endroit où il propose une dalle rocheuse, ce que nous fîmes, et, ensuite de monter sur une butte. Là, problème, car de butte évidente il n'y en avait point et la seule vague trace que je pus suivre m'emmena vers le Sud et s'avéra vite une impasse ! Pendant ce temps, mes deux compagnons cherchaient plus bas et je dus redescendre un peu pour les rejoindre ensuite par une trouée en ligne de niveau. Nous ne voyions rien d'évident... Pour multiplier nos chance, nous laissâmes les sacs et partîmes individuellement à la recherche de la suite de la trace. Bruno restait assez haut, Eckard descendait en se rapprochant du ruisseau et je restais entre les deux. A un moment, je crus retrouver la trace et la suivit avec confiance..., pour la reperdre aussitôt. Et c'est Eckard qui retrouva un tronçon plus bas que j'aurais dû rejoindre si j'avais mieux ouvert les yeux. Cette fois-ci, il semblait que l'on soit à nouveau sur la bonne sente avec traces au sol et "flashies" sur les troncs, ces découpes d'écorces censées aider le chasseur/randonneur à suivre ce parcours "éthéré". Pourtant, il nous fallut encore pas mal de temps pour récupérer Bruno d'une part, les sacs d'autre part, et nous remettre en route. Il est 08h45 et cela faisait en gros une heure que nous tournions en rond dans cet étrange sous-bois. Nous ne sommes d'ailleurs pas sûr que les indications d'Achille nous aient aidés dans cette traversée, car il semble que la trace était en fait beaucoup plus bas que là où nous avons franchi le torrent !

Sur la sente des chasseurs : traversée des rochers à l'arrivée au 1er ruisseau

La sente retrouvée s'avéra étonnamment facile à suivre (pour une fois !) jusqu'à l'approche du deuxième ruisseau (5 à 6mn), même s'il nous fallut un bon moment pour nous regrouper. A la traversée de ce ruisseau, à proximité de la confluence entre le ruisseau descendant de Bocca Laggera et celui venant de Punta Larticella que nous retraverserons plus haut et plus tard, nouveau point d'interrogation. La trace GPS de Georges et Eckard d'août 2011, que j'avais inscrite sur ma montre GPS, montrait qu'ils avaient remonté le ruisseau avant de le quitter. Une tentative pour remonter se compliqua assez vite et les berges n'offraient aucun point de sortie évident. De plus, cela semblait peu conforme à mes souvenirs de 2009 où l'on retrouvait une trace claire en montée en sous-bois. C'est Bruno qui trouva la solution en descendant un peu dans le lit du ruisseau et en découvrant un point de traversée plus clair qui nous amena effectivement vers 09h10 sur la suite de la sente dans la montée en sous-bois espérée ! Là encore, une bonne vingtaine de minutes perdue dans cette traversée... Nous étions à 680m d'altitude et avions parcouru à peine plus de 3km pour moins de 200m de dénivelé depuis deux heures : et ce n'est que le début !

Sur la sente des chasseurs : arrivée au 2ème ruisseau

A partir de là, la pente devient très raide et la montée pénible. La trace est très délicate à suivre avec ces "flashies" difficiles à repérer et dont certains semblent dater du siècle dernier, et des cairns erratiques. Sur la sente des chasseurs : un abri après le 2ème ruisseau Quelques abris sous roches signalent qu'il y a eu de l'activité dans le coin il y a des lustres. Pour épicer la montée, le couvert végétal a été explosé par les tempêtes de l'hiver dernier, comme partout en Corse, et de nombreux troncs abattus se sont posés en travers de la sente, empêchant de bien la repérer. D'ailleurs certains troncs entourés d'une végétation touffue demandèrent beaucoup d'efforts pour les franchir : l'un d'eux nous prit un bon quart d'heure pour traverser les entrelacements de branches et buissons qu'il avait formés. La température était maintenant infernale sous les chênes-verts et nous transpirions abondamment en commençant à ressentir la soif. Il nous sembla finalement utile de faire une bonne pause avec boisson entre 10h15 et 10h35 vers 850m d'altitude : 4260m parcourus et 360m de dénivelé en plus de 3h !!

Nous reprîmes ensuite la montée en rencontrant toujours autant de difficultés à suivre la trace avec de multiples sentes annexes à explorer, de "flashies" à expertiser et même de variantes demandant des choix. Ainsi vers 900m, sous une sorte de ressaut rocheux vaguement visible à travers le feuillage, Bruno trouva une trace cairnée partant sur la G (SE) alors qu'Eckard et moi suivions une trace bien marquée par des "flashies" et des marques au sol qui nous emmenait vers la D (SW). Il fallut choisir et nous décidâmes au hasard pour la trace de Bruno dont les cairns nous emmenèrent jusqu'à proximité d'un ruisseau où un dernier cairn et une marque de peinture orange nous firent croire que nous étions bien sur la bonne voie. Sauf qu'au-delà, plus rien : ni cairns, ni traces, ni "flashies" et une végétation pas engageante... Il n'y avait plus qu'à remonter le ruisseau, comme nous l'avions fait en 2009 avec Achille lorsque lui aussi avait perdu la trace principale. Il est presque 11h et nous sommes à 930m d'altitude environ.

Sur la sente des chasseurs : Eckard et Bruno dans la raide montée après le 2ème ruisseau Sur la sente des chasseurs : un autre abri dans la forêt

C'est à partir d'ici que la montée devint une épreuve ! Le lit du ruisseau est encombré de blocs et de ronces qui nous obligèrent souvent à contourner par les rives en trouvant alors un maquis incommode. La pente est toujours aussi forte et Eckard et Bruno commencèrent à voir leur cadence ralentir. Dans le lit du ruisseau de Bocca Laggera : une éclaircie vers la vallée de la Cavicchia Le seul avantage du ruisseau était que la végétation était ouverte au-dessus de nous et nous permettait enfin de voir le paysage alentour : vallée de la Cavicchia en dessous, Punta Minuta et ravin de la Solitude au fond et Pinzu Scaffone en haut de l'arête à notre gauche. Au-dessus de moi je voyais Bocca Laggera, col d'où le ruisseau descend, sans me rendre compte que cette branche du ruisseau nous emmenait trop à l'W par rapport au départ de la vire de l'Andadonna, en me souvenant du conseil d'Achille nous disant qu'il n'y avait qu'à se repérer sur ce col pour trouver le départ de la vire. Nous fîmes à nouveau une pause à l'ombre en RD du ruisseau pour nous reposer et boire, avant de reprendre la montée toujours en direction du col. En tête de la montée, je repris un peu d'avance sur mes compagnons, mais, lorsque j'atteignis 1120m d'altitude vers 12h15, je compris qu'il y avait un problème et sortis la carte pour vérifier où nous en étions car j'avais noté que la vire démarre à l'altitude 1100m et je ne reconnaissais pas du tout le paysage de 2009. L'explication évidente donnée par la consultation de la carte était que nous étions effectivement sur la branche principale du ruisseau descendant de Bocca Laggera alors que le départ de la vire se trouve plus à l'E sur une branche secondaire descendant de la falaise. Il fallait donc entamer une traversée à gauche pour retrouver l'autre ruisseau : elle m'amena rapidement dans une pente raide, pile entre deux amorces de vires. N'ayant pas envie de redescendre, j'eus la mauvaise idée de choisir la plus haute, avec assez vite la joie de retrouver une trace et quelques rares cairns. J'attendis Eckard et Bruno avant de repartir et nous nous retrouvâmes rapidement sur une vire que nous suivîmes en traversant une arête jusqu'à nous retrouver en vue du ruisseau que nous aurions dû suivre. Oui, mais trop haut, car on voyait clairement le départ de l'Andadonna, mais 50m plus bas en altitude alors que nous étions sur la vire de l'étage supérieur. Nous avons tout de même continué à avancer en pensant pouvoir redescendre à l'étage inférieur, mais en vain car un raide ressaut rocheux séparait les deux vires. Cette vire, pourtant utilisée (cairns et marques) n'était donc pas la bonne et je me demande encore pourquoi certains s'en servent (?). Repli stratégique donc, pour retrouver une descente plus facile que nous avions aperçue dans l'échancrure rocheuse précédente, puis longer la paroi rocheuse entre les deux vires et retrouver le bon ruisseau. Il est 13h10, nous sommes bien entamés et en rupture d'eau dans nos gourdes. Heureusement, le ruisseau est alimenté, puisque nous trouvons des ruissellements à sa source le long de la paroi provenant de la vire supérieure où nous étions tout à l'heure. Ce sont vraiment de petits ruissellements et il nous faut une quarantaine de minutes pour remplir nos gourdes, nous désaltérer et nous reposer avant de démarrer la vire. Vous pouvez voir sur la photo de droite ci-dessous la configuration des lieux, pas très facile à déchiffrer !

Dans le lit du ruisseau de Bocca Laggera : une éclaircie vers la vallée de la Cavicchia, Punta Minuta et Pinzu Scaffone Depuis le départ de l'Andadonna : au fond Bocca Laggera, devant l'échancrure formée par le ruisseau qu'on aurait dû suivre, à gauche les ruissellements sous la paroi de la vire supérieure suivie par erreur

La vire de l'Andadonna :

Vire de l'Andadonna : les premiers pas sur la vire au-dessus de la Cavicchia et face au Pinzu Scaffone Lorsque nous sommes repartis pour franchir la vire, nous avions bien conscience que nous avions fait le plus dur avec la fin de cette épreuve d'orientation et d'obstination de la "sente des chasseurs", car, si l'Andadonna est éprouvante sur le plan physique avec ses deux descentes et ses deux montées, elle ne comporte ni problème de recherche de parcours (que nous étions déjà censés connaître, car sinon le choix des vires à utiliser peut être un peu déroutant...), ni obstacle d'escalade.
Carte du Falasorma avec le parcours Prise d'eau Cavicchia - Bergeries de Scaffone par l'Andadonna le 2ème jour Mercredi 27/06/2012 C'est vers 14h que nous fîmes les premiers pas sur cette superbe vire en commençant d'abord par contourner l'arête N issue de Punta Larcitella avant de descendre l'impressionnante sente menant au profond ravin qui n'est autre que le cours supérieur du deuxième ruisseau franchi antérieurement sur la trace de Valle Serrata. De cette sente, quand on examine le système de vires sur l'autre versant du ravin, on se demande bien par quelle vire on doit remonter ! Dans la traversée du ravin, nous avons trouvé encore suffisamment d'eau pour compléter notre stock et avons fait une pause photos que nous n'avions eu ni le temps ni le courage de faire dans la partie inférieure, moins riche en paysages spectaculaires.

Vire de l'Andadonna : le départ de la vire en face du Pinzu Scaffone Vire de l'Andadonna : sur la sente de la 1ère descente, vue du système de vires de la 2ème partie

VVire de l'Andadonna : arrivée au 1er ravin entre parties 1 et 2 Vire de l'Andadonna : arrivée d'Eckard au 1er ravin à la fin de la descente de la 1ère partie

La remontée par la vire sur l'autre versant réserve à son début une petite traversée rocheuse, suivie du seul petit pas d'escalade de la vire pour descendre un ressaut de 2/3m où nos prédécesseurs ont eu la bonne idée de laisser une branche d'arbre comme prise de pied artificielle... Ce fut ensuite la fastidieuse remontée, qui a encore bien entamé nos forces, jusqu'à l'arête suivante, l'arête N de la pointe 1366, que nous atteignîmes vers 15h. La plate-forme que constitue la vire sur cette arête est recouverte d'un belle pinède qui procure un paysage bucolique dans cet environnement de parois sévères. Elle aménage des vues spectaculaires sur le système de vires que nous venons d'emprunter, les parois de Valle Serrata qu'elle surplombe et la suite du système de vires que nous allions franchir en direction du Pinzu Scaffone. Quand on examine ce système de vires, on se rend compte qu'il est constitué de QUATRE vires parallèles qui traversent toute la paroi Nord de Valle Serrata en deux montées-descentes qui font gagner au total un faible dénivelé. Et un examen encore plus approfondi montre qu'il vaut mieux ne pas se tromper de vire si l'on ne veut pas se trouver en mauvaise posture !

Vire de l'Andadonna : début de la remontée de la partie 2, après le 1er ravin Vire de l'Andadonna : arrivée sur l'arête de fin de la remontée de la partie 2 avec Pinzu Scaffone et la suite de la vire

Vire de l'Andadonna : le système de vires de la 1ère partie

Pause-déjeuner sur l'Andadonna : les parois N du Pinzu Scaffone Pause de 15h à 15h30 pour déjeuner et repos sur ce site superbe ! Contemplation des parois des versants de la vallée de la Cavicchia en dessous de nous et de celles du Pinzu Scaffone devant nous, où je ne suis pas surpris qu'une voie d'escalade magnifique mais peu (jamais ?) répétée y existe, Vallis Clausa (sans doute une reprise latine du toponyme corse Valle Serrata)...

Pause-déjeuner sur l'Andadonna : les parois de la vallée de la Cavicchia Pause-déjeuner sur l'Andadonna : paysage bucolique de fleurs de montagne

Vers 15h30, reprise des hostilités et remise en jambes avec la descente vers le deuxième ravin qui n'est autre que le correspondant du premier ruisseau traversé ce matin. Là encore, ce ravin est suivi d'une remontée commençant par une petite traversée rocheuse avant d'aborder une raide pente encombré de maquis malcommode. Vire de l'Andadonna : fin de la partie 4 de la vire marquée par ce beau pin lariciu C'était la dernière épreuve de la journée, mais qu'elle fut pénible pour mes deux partenaires qui avaient du mal à me suivre dans la montée. Eckard semblait vraiment bien entamé et à bout de forces ! Je les attendis à la hauteur du grand laricio qui marque grosso modo la fin de la vire avant de finir avec eux la dernière montée menant aux bergeries. Il est 16h30 à l'altitude de 1250m et il nous reste encore 180m à monter...

Vire de l'Andadonna : la descente de la partie 3 de la vire sous la plate-forme de l'arête où nous avons déjeuné Vire de l'Andadonna : la petite traversée rocheuse après le 2ème ravin avec une variante d'Eckard

Vire de l'Andadonna : Bruno dans la remontée de la partie 4 Vire de l'Andadonna : vue générale de l'Andadonna avec la dernière partie de la vire et la partie précédente derrière l'arête

Les bergeries de Scaffone :

Arrivée aux bergeries de Scaffone : les ruines d'une des bergeries La fin de la montée ne fut exaspérante que parce que nous étions trop épuisés pour en profiter et nous fûmes Carte du Falasorma avec le parcours Prise d'eau Cavicchia - Bergeries de Scaffone par l'Andadonna le 2ème jour Mercredi 27/06/2012 tous les trois bien contents de rejoindre notre objectif à 17h15, au terme de cette escalade éprouvante et après quelques contorsions pour éviter un maquis parfois encombrant. Heureusement, pour nous éviter une pénible corvée d'eau, un ruisselet traversé à quelques dizaines de mètres des bergeries nous offrit une garantie contre la soif... Les bergeries en ruines étaient plus nombreuses que ce que ma mémoire me laissait penser et ce site en balcon sur la Cavicchia à plus de 1400m d'altitude avec vue jusqu'à Galeria est vraiment magnifique !

Depuis la fin de l'Andadonna : la montée vers les bergeries de Scaffone Arrivée aux bergeries de Scaffone : les ruines d'une des bergeries

Bergeries de Scaffone : le site et la vue vers l'Andadonna

Il ne nous restait plus qu'à profiter de la fin de soirée pour récupérer, nous restaurer et regarder un peu ce qui nous attendait demain. A ce sujet, nous avons d'ailleurs été étonnés par l'abondance des aulnes, beaucoup plus nombreux qu'en 2009 semble-t-il, qui nous promettaient un début de journée épique demain matin pour les contourner... Préparatifs de bivouac, dîner, café, photos du coucher de soleil devant un versant Scaffone illuminé et extinction des feux vers 21h.

Bergeries de Scaffone : des aulnes pour demain ! Bergeries de Scaffone : l'abri du bivouac

Bergeries de Scaffone : ablutions pour Eckard devant le Pinzu Scaffone Bergeries de Scaffone : coucher du soleil vers Galeria

Conclusions :

En synthèse, une journée assez étonnante :

  • Une montée de seulement 8km en distance mais avec 1800m de dénivelé positif et 900m de dénivelé négatif, réalisée en près de 10h au total dont environ 6h30 de progression réelle en décomptant recherches d'itinéraire aux deux ruisseaux, pauses, prises d'eau et déjeuner, contre 4h en septembre 2009
  • Le moins que l'on puisse dire, c'est que nous n'avons pas été rapides, mais une lenteur à mettre en perspective avec des sacs de trek plus lourds, une forte chaleur, et les pertes de temps liées au suivi de la trace
  • Pour mon compte, c'était même plutôt une bonne surprise puisque je nous accordais au départ moins de 50% de chances d'atteindre les bergeries de Scaffone dans ces conditions : heureusement, nous n'étions que trois, car, avec un groupe plus nombreux, cela aurait risqué de tourner au cauchemar...
  • Cet itinéraire est le plus direct et, donc, le plus court pour atteindre les bergeries de Scaffone, mais il n'empêche qu'il est fortement déconseillé de l'utiliser si l'on n'est pas initié antérieurement à la sente des chasseurs de Valle Serrata. Il vaut mieux monter par l'itinéraire traditionnel via les bergeries de Saltare et Laoscella
  • Quant aux points clés de la montée, contrairement à certaines indications d'Achille, je recommanderai 1°) de bien noter que la trace après le premier ruisseau continue assez en aval de la traversée et qu'il n'est pas utile de monter trop en amont dans le ruisseau pour traverser (même si c'est plus facile) 2°) que la traversée du deuxième ruisseau doit se faire un peu en aval du point d'arrivée pour retrouver un versant raide mais clair en face 3°) que si l'on veut trouver au plus vite le départ de la vire de l'Andadonna, il n'est pas souhaitable de viser Bocca Laggera et de rester dans le ruisseau qui en descend, mais de chercher à rejoindre son affluent à l'Est avec qui il conflue vers 900m. Evidemment, uniquement dans le cas où l'on a perdu la trace en-dessous...

Enfin, pour en terminer avec ce premier épisode de notre raid, coup de chapeau à Eckard qui, malgré sa condition limite pour ce genre de galère, a réussi à surmonter son épuisement pour aller jusqu'au bout de cette étape qui s'avérera la plus pénible de tout le raid !

A bientôt, pour le prochain épisode de notre saga : Bergeries de Scaffone - "Bergerie" de Campu di Vetta...

Et pour terminer cet article, le diaporama avec les photos relatives à l'ensemble du raid que vous pouvez découvrir sans même attendre la suite du récit :

Diaporama "Raid des vires du Falasorma"