1) 1ère journée : remontée de la trace de Tana di l'Orsu, traversée de la vire du Tafonatu et bivouac sous la face W

Ruines du couvent de Sainte-MarieEncore un départ matinal raté pour cause de veste de montagne oublié à l'hôtel qui me coûte 1 h d'aller - retour pour rien dès le départ ! Il faut dire que je ne suis plus très habitué aux préparatifs du sac dans le contexte d'un trek, nécessitant de quoi manger chaud et dormir. C'est donc seulement à 9 h 20 que je démarre le sentier de Monte Estremu vers le couvent de Santa Maria. Le temps est splendide et les prévisions météo excellentes pour les deux jours à venir...
Les ruines du couvent sont atteintes rapidement à 10 h : cela n'a plus rien à voir avec le sentier de 2004 où il m'avait fallu 1 h 30 pour réaliser le même parcours maquisé Emoticones.

Entrée de la vallée supérieure du Fangu

Ensuite, inutile de donner une description précise de la remontée de la trace cairnée de Tana di l'Orsu, puisque je l'ai entièrement parcourue et décrite en juillet dernier (Cf. 4) Prolongation du ravin de Tana di l'Orsu) et je ne donnerai que les horaires de montée jusqu'au "chorten" marquant sans doute la fin de la trace, ainsi que les photos correspondantes :

  • Col 1150 m : 12 h 10
  • Pied de la falaise : 12 h 40

Au col 1150 m : au-dessus de Tana di l'Orsu, le cirque rocheux terminal Au-dessus de Tana di l'Orsu, dans le cirque rocheux terminal

Au pied de la falaise pour déjeuner : le cirque rocheux terminal de Tana di l'Orsu La falaise sous l'amphithéâtre de Campu Razzinu

  • Déjeuner sous la falaise : de 12 h 40 à 13 h 15

Attaque de la falaise sous Campu Razzinu : face W du Tafonatu

  • Attaque de la falaise sous Campu Razzinu : 13 h 15
  • Sommet de la falaise : 13 h 40
  • Fin de la trace au "chorten" : 14 h

Dans la falaise sous Campu Razzinu Dans la falaise sous Campu Razzinu : au-dessus du pas exposé

L'amphithéâtre de Campu Razzinu Fin de la trace cairnée (le 'chorten') et face W du Tafonatu

Finalement, tout s'est très bien passé jusque là, même la remontée de la falaise malgré un sac un peu trop lourd pour jouer aisément les funambules sur ces vires vertigineuses et pour escalader les ressauts verticaux ! La falaise doit certainement comporter d'autres voies de montée plus faciles, évitant le pas exposé à mi-hauteur, mais je n'ai pas eu envie de perdre du temps à les chercher. En outre, la traversée finale vers 1550 m frôlant le bas de ce spectaculaire amphithéâtre de Campu Razzinu strié de multiples traînées mauves et passant par deux brèches rocheuses successives et un col, signalés par de gros laricios, est tellement belle que c'est plutôt dans cette partie qu'on a envie de perdre du temps à contempler le spectacle et à prendre des photos... Dommage, mon copain de juillet dernier, le mouflon du Razzinu, n'est pas de sortie aujourd'hui, alors que cette fois-ci j'ai appareil photo avec cartes mémoire et batteries de rechange ! Emoticones

Au chorten, je rentre de nouveau en terrain inconnu : en juillet dernier, j'avais poursuivi sur la gauche en escaladant le profond couloir qui monte vers un pan de muraille verticale de granit foncé caractéristique et rejoindre la vire de l'Andatone (Scaffone) 50 m au-dessus, mais cette fois-ci je dois aller sur la droite vers le SE pour rejoindre le pied de la face W du Capu Tafonatu qui me semble tellement proche que j'imagine y être dans moins d'une heure...
Malheureusement, la traversée directe vers le sommet du cirque rocheux surplombant le ravin de Tana di l'Orsu n'est pas très évidente : un premier essai en escaladant le versant rocheux du couloir en face du chorten m'amène sur des dalles si inclinées que je préfère revenir sur mes pas pour trouver un passage plus simple. C'est en descendant de 50 m le profond couloir escaladé la dernière fois que je vais pouvoir entamer une traversée sur des dalles plus amicales qui vont m'amener à la partie horizontale du ruisseau venant de Bocca a Rossu.

Dans les dalles de la traversée pour rejoindre le sommet du cirque terminal de Tana di l'Orsu

Là, aucune question à se poser tant le col que l'on voit en haut et à droite du versant RG de ce ruisseau, en haut de l'épine rocheuse de Tana di l'Orsu, vous tend les bras. J'y arrive à 14 h 35 en pensant y trouver derrière les replats herbeux de Campu di Vetta : damnation Emoticones, la pente débonnaire que je viens de remonter débouche de l'autre côté sur une paroi verticale surplombant Campu di Vetta d'environ 150 m, "infranchissable" - pour un randonneur ! C'est une impasse et il faut trouver une autre voie car la crête à ma gauche se redresse et est entrecoupée de ressauts rocheux pas faciles à franchir. Seule consolation : cet endroit permet des prises de vues spectaculaires, d'un côté vers le NE sur la vire de l'Andatone (Scaffone) et le Campu Razzinu, de l'autre vers le SW sur la face W et la vire du Tafonatu !

Au col 'infranchissable' de l'épine rocheuse : la vire de l'Andatone (Scaffone) et le Campu Razzinu Au col 'infranchissable' de l'épine rocheuse : la face W du Tafonatu

Au col 'infranchissable' de l'épine rocheuse : en surplomb au-dessus de Campu di Vetta

Il faut donc trouver un autre moyen de parvenir à la vire du Tafonatu et la solution la plus simple semble de contourner la crête par le versant au-dessus du ruisseau venant de Bocca a Rossu : revenant sur mes pas en redescendant une partie de la pente remontée, une longue traversée à flanc me mène à une vire caillouteuse remontant du ruisseau vers un col marqué par le seul arbre de cette crête finale de l'épine rocheuse. Cette vire est en fait le prolongement d'une vire symétrique, sur le versant opposé du ruisseau, descendant de l'extrémité de la vire de l'Andatone (Scaffone) en haut de l'amphithéâtre de Campu Razzinu... La vire me mène au "col de l'arbre" à 15 h 20 et le col en question s'avère vite, cette fois-ci, être "franchissable", avec, à nouveau, une vire descendant vers la gauche et aboutissant au début de la vire du Tafonatu que l'on aperçoit 80 m en contrebas.

Au col 'franchissable' de l'épine rocheuse : le Capu Rossu Au col 'franchissable' de l'épine rocheuse : la vire du Tafonatu

Au col 'franchissable' de l'épine rocheuse : le trou du Tafonatu

Dix minutes plus tard, j'arrive vers 15 h 30 à la base du Grand Couloir Central à l'aplomb du Trou du Tafonatu, après avoir descendu la vire N sous la face W : cette base est matérialisée par une sorte de grotte dont le fond constitue le support d'une cascade par laquelle s'écoule tout ce qui descend de là-haut, et donc un ruisselet à cette époque sèche...

Le couloir du Trou du Tafonatu et sa grotte La grotte du Tafonatu et sa cascade Grotte/cascade du Tafonatu

Le ravin du Fangu sous la grotte/cascade du Tafonatu

Après un peu de repos et de contemplation (extatique !) Emoticones du paysage local, il me reste largement le temps d'aller visiter la partie S de la vire vers le versant de la Punta Silvasticcia. Une bonne occasion d'examiner les pentes de Campu di Vetta où l'on reconnaît les restes de bergeries (il fallait de l'imagination pour mener des troupeaux ici !), le ravin du Fangu qui se creuse vertigineusement à l'aplomb d'une 2ème cascade en aval de celle de la grotte, les nombreux abris-bivouacs aménagés sous la roche surplombante de la face W, le couloir descendant des 2100 m de la crête de Ghjarghjole avec un petit névé subsistant à son pied et l'immense ravin qui le prolonge, ... Depuis l'extrémité de la vire parvenue à ce ravin, on voit bien le cheminement qui permet de remonter à la Punta Silvastriccia et de s'échapper de ce piège minéral, en cas de mauvais temps par exemple, pour retrouver rapidement Ciottulu di I Mori côté Niolu.
La visite de cette partie de la vire me prend de 16 h à 17 h environ, en prenant largement le temps de flâner. Emoticones

Visite de la vire du Tafonatu côté Silvastriccia Vire du Tafonatu côté Silvastriccia : le ravin descendant de la crête de Ghjarghjole

Les replats herbeux de Campu di Vetta vers la bergerie supposée

Ensuite, ce sont les préparatifs habituels en prévision de la nuit : recherche d'un lieu de bivouac (superbe abri monoplace trouvé 100 m au S de la grotte/cascade), installation matelas/duvet et divers équipements, préparation et ingestion du dîner, ... Tout cela permet d'être prêt à prendre encore quelques photos au coucher du soleil (20 h fin septembre), avant de se coucher à la nuit noire à 20 h 30..., en ayant pleinement conscience du privilège de loger sur cet incroyable bivouac naturel, surplombé par les 600 m d'une des plus hautes parois de l'île et surplombant un des plus inaccessibles ravins insulaires. Emoticones

Depuis le bivouac : l'épine rocheuse de Tana di l'Orsu et son col 'infranchissable'

Endroit du bivouac à 100 m de la grotte/cascade, côté Silvastriccia Depuis le bivouac : coucher de soleil sur la vallée supérieure du Fangu

2) 2ème journée : aller/retour de l'Andatone (vire de Scaffone) et redescente à Monte Estremu par Tana di l'Orsu

Depuis la grotte/cascade : lever de soleil sur la vallée supérieure du FanguRéveil à 7 h 30 ce Vendredi matin : j'ai rarement passé une aussi bonne nuit en montagne avec 11 heures de sommeil ininterrompu. Emoticones Il faut dire que ce ne sont pas les voisins qui risquaient de me réveiller et seuls les mouflons, ou bien le stress du montagnard solitaire, auraient pu troubler ma nuit, mais ce ne fut pas le cas ! Consultation de mon thermomètre : 12° C au petit matin et un ciel sans nuages, à près de 1600 m d'altitude, mieux qu'en juillet dernier ; on peut dire que la météo est idyllique pour ce périple, même si je garde bien à l'esprit qu'un coup de tabac dans ce coin ne doit pas être évident à supporter avec des perspectives de retraite difficile...

La grotte/cascade du Tafonatu au petit matin : quelles couleurs !

En route pour l'autre vire à 8 h 40 et la remontée au col "franchissable". Comme constaté hier, il suffit de descendre la vire inclinée de l'autre côté jusqu'au ruisseau de Bocca a Rossu, puis de remonter une des autres vire inclinées (il y en a plusieurs...) sur l'autre versant pour arriver à un laricio sous le départ de la vire de l'Andatone (Scaffone). Pensant que ce départ est à l'aplomb du laricio, je monte droit au-dessus et... je me retrouve sur une petite arête surplombant de 20/30 m la bonne montée à la vire plus à gauche : et hop, encore un petit détour avec désescalade d'un col rocheux plus haut pour aboutir vers 9 h 30 à cette époustouflante chaussée horizontale de granite coloré d'environ 20 m de large qui pave l'entrée de la vire !

Au col 'franchissable' de l'épine rocheuse : le trou du Tafonatu

Au col 'franchissable' de l'épine rocheuse : le versant Campu Razzinu et la vire de l'Andatone (Scaffone) Le départ de la vire de l'Andatone (Scaffone)

Le départ de la vire de l'Andatone (Scaffone) en haut de l'amphithéâtre de Campu Razzinu

Depuis le début de la vire de l'Andatone (Scaffone) : l'amphithéâtre de Campu RazzinuLe cheminement au départ de cette vire est très spectaculaire avec une vue plongeante sur le ravin mordoré constituant l'amphithéâtre de Campu Razzinu et alors que le soleil n'a pas encore atteint cette partie de la montagne ! Quelques mouflons s'ébattent un instant dans l'amphithéâtre avant de disparaître vers un de leurs repaires. La chaussée pavée initiale fait place à un large rebord herbeux prolongé d'une rampe rocheuse au-dessus du vide. Quelques arbres font leur apparition, plaqués contre la paroi verticale, et agrémentent le parcours, maintenant ensoleillé, qui passe petit à petit des touffes d'herbe à des blocs rocheux en arrivant à l'extrémité S de la vire en versant Campu Razzinu (laricio mort caractéristique).

La vire de l'Andatone (Scaffone) versant Campu Razzinu Sud La vire de l'Andatone (Scaffone) versant Campu Razzinu Sud à son extrémité (laricio mort)

Depuis l'Andatone : Capu Rossu et couloir vers Bocca a Rossu

Le ravin du 1er VA l'extrémité de sa partie S, la vire aborde un virage à droite en épingle à cheveux en démarrant la partie W de son versant Campu Razzinu et amorce un large V pour contourner un profond ravin abritant un torrent rejoignant le Fangu 1200 m plus bas. En boucle autour de ce V, la vire, toujours horizontale, permet de rejoindre un piton rocheux délimitant deux échancrures dans la paroi. Sur la vire elle-même, deux mouflons, alarmés par mon apparition, s'enfuient rapidement en rejoignant la première brèche avant le piton (vous n'aurez pas de photos : j'ai complètement raté ma prise) : décidément, ces bestioles n'ont pas toujours la placidité de leur congénère de l'autre versant !
Le parcours de cette partie de la vire, toujours horizontale, est aussi aisée que celui de la partie précédente et j'arrive bien vite au piton rocheux : je visite d'abord l'échancrure rocheuse la plus à gauche pour vite constater que c'est la précédente, via une petite montée/descente, qui permet le passage !

Depuis l'extrémité Campu Razzinu Sud : le 1er V versant Campu Razzinu Ouest Depuis l'extrémité Campu Razzinu Sud : le piton rocheux versant Campu Razzinu Ouest

Dans le 1er V versant Campu Razzinu Ouest : le col entre les deux V Au col entre les deux V : vue générale du 1er V

Le ravin du 2ème VA la brèche, on découvre la suite du parcours, très semblable à celui que l'on vient de franchir : un 2ème V autour d'un 2ème ravin abritant un 2ème torrent rejoignant le Fangu 1200 m plus bas !
Là encore, aucun problème pour franchir la boucle de ce V, en contemplant au passage l'étroitesse du canyon qui y démarre, et atteindre la large plate-forme qui marque l'arrivée sur le versant Scaffone. Et voici enfin le plaisir de pouvoir contempler par l'autre côté l'itinéraire parcouru avec les Web-trekkers en juillet dernier et le point extrême atteint à 400 m de là ! Emoticones

Dans le 2ème V versant Campu Razzinu Ouest : petit col entre les deux V Depuis la plate-forme versant Scaffone : le 2ème V versant Campu Razzinu Ouest

Depuis la plate-forme versant Scaffone : vue générale du versant vers le Pinzu Scaffone

Le ravin du 2ème VComme prévu, la vire ne s'arrête pas là, mais continue sur le versant Scaffone : on voyait bien cette vire en juillet dernier du point où nous avions fait demi-tour, mais nous ne savions pas alors que c'était le début de la vire de Scaffone (l'Andatone)...
La vire se poursuit encore sur 200 m environ et son parcours complet, terminé à 10 h 30, permet de vérifier qu'on peut y accéder assez aisément vers son extrémité E depuis Scaffone, en évitant par la gauche les aulnes de cette pente.

Sur la vire de l'Andatone (Scaffone) versant Scaffone : un des couloirs d'accès à la vire La fin (ou le début ?) de la vire versant Scaffone : vers la plate-forme sur l'arête

Et voilà accompli l'ensemble du périple prévu, puisque je cherchais à boucler avec la fin du parcours de juillet, avec maintenant la perspective du retour sur Monte Estremu, en commençant par réitérer le franchissement de la vire de l'Andatone (Scaffone) dans son parcours inverse. Il me faut 1 h pour parcourir la vire en sens contraire et arriver à son extrémité pavée à 11 h 30. Il s'agit alors de chercher un moyen de descente directe sur Tana di l'Orsu !
Ce chemin est vite trouvé en se remémorant le pan de muraille verticale qui surplombe le début du profond couloir menant au "chorten", marque de départ de la trace cairnée. En descendant directement sur la droite (W) de ce pan de muraille, bien visible depuis la fin de la vire, la pente se creuse au fur et à mesure de la descente et l'on passe des pentes herbeuses à l'étroit ravin entrecoupé de ressauts rocheux qui constitue le couloir. Cent mètres plus bas, le chorten apparaît à 11 h 50 et la boucle est bouclée, puisque je me retrouve en territoire connu... Emoticones

Depuis la vire de l'Andatone (Scaffone) : le ravin du Fangu et Tana di l'Orsu

Quoi dire de plus pour le reste de la descente, sinon que j'y pris un maximum de précautions, puisque c'est l'exercice le plus délicat en désescalade et en solo, que la fatigue fait commettre des fautes que l'on ne fait pas à la montée et que les éboulis de Tana di l'Orsu constituent un piège majeur pour les genoux et les chevilles ?
La descente fut donc lente et, malgré mes précautions, entrecoupée de plusieurs chutes sans conséquences Emoticones, principalement à cause de la taille inconvenante des éboulis :

  • Attaque de la trace cairnée : 11 h 50
  • Sommet de la falaise sous Campu Razzinu : 12 h 05
  • Pied de la falaise : 12 h 30
  • Arrivée au col 1150 m : 13 h 05
  • Déjeuner au col : de 13 h 05 à 13 h 30


Après le déjeuner, en me souvenant des traces de l'ours recherchées par Charles (PUJOS), j'essaie de traverser au col vers le N pour atteindre l'autre versant du vallon forestier de Tana di l'Orsu. Peine perdue : j'abandonne très vite, découragé par l'absence de sente pour franchir la végétation dense des arbustes qui encombrent ce col. Il est certain que j'en avais déjà aussi plein les bottes, après deux jours à parcourir ces terrains pas très reposants, et pas suffisamment de volonté pour me remettre à de l'exploration ! Emoticones

  • Reprise de la descente : 14 h 00
  • Couvent de Santa Maria : 15 h 45
  • Monte Estremu : 16 h 25
  • Bar des Amis à Barghjana : 17 h 00

Fin des deux jours à déguster une Pietra Emoticones au Bar des Amis en devisant avec le propriétaire qui, au courant de notre échec de juillet, me félicite pour avoir réussi cette vire que peu de gens connaissent et franchissent, y compris dans le pays !

Bar des Amis à Barghjana : attention, voilà le patron ! Comme en juillet dernier, fin de parcours à la Pietra

En conclusion : difficile de ne pas être dithyrambique Emoticones en écrivant sur cette partie du Filosorma qui est l'un des endroits les plus reculés, sauvages, insolites et spectaculaires de Corse. Je croyais être blindé face à la diversité et la magnificence des paysages en Corse, mais ceux de cette partie du Tafonatu et de Scaffone sont franchement ahurissants et dépassent en beauté et splendeur tout ce que j'ai vu jusqu'alors ! Il n'est pas assez de mots Emoticones pour décrire les nombreux paysages hors de l'ordinaire rencontrés : le cirque rocheux terminal de Tana di l'Orsu raviné par le torrent descendant de Bocca a Rossu, l'épine rocheuse infranchissable qui sépare ce ravin de celui du Fangu, l'élégante aiguille rocheuse accolée au Capu Rossu, l'amphithéâtre coloré de Campu Razzinu et sa difficile falaise d'accès et ces deux vires remarquables qui, pour l'une, ponctue le pied des "piliers géants" de la formidable paroi W du Tafonatu, et, pour l'autre, permet une traversée insolite entre les deux versants d'orientations opposées que sont le Scaffone et le Campu Razzinu.
Ces vires du Tafonatu et de l'Andatone permettent un extraordinaire voyage horizontal et dolomitique Emoticones (oui, mais ici dans du granite) de plus de 4 km (2100 m pour l'Andatone (vire de Scaffone), 700 m pour les vires inclinées traversant le vallon de Bocca a Rossu, 1200 m pour la vire du Tafonatu) entre le versant Silvastriccia du Tafonatu et l'extrémité W du versant N du Capu Scaffone, accompagnées des vues sur les merveilles naturelles précédemment citées.
En ce qui concerne les horaires pour réaliser tout cela, outre les miens donnés précédemment, essayons de préciser des horaires moyens pour randonneurs avec charge pour 2/3 jours et allure moyenne :

A la montée :

  • Monte Estremu - Couvent de Santa Maria : 1 h
  • Couvent de Santa Maria - Col 1150 m Tana di l'Orsu : 3 h
  • Col 1150 m Tana di l'Orsu - Fin trace cairnée (chorten) : 1 h 45 à 2 h (le premier parcours peut être plus long !)
  • Fin trace cairnée (chorten) - Grotte/cascade du Tafonatu : 1 h 30
  • Grotte/cascade du Tafonatu - Début vire de l'Andatone (Scaffone) : 1 h 30
  • Vire de l'Andatone (Scaffone) dans le sens Campu Razzinu - Scaffone : 1 h 15


A la descente :

  • Vire de l'Andatone (Scaffone) dans le sens Scaffone - Campu Razzinu : 1 h 15
  • Fin vire de l'Andatone (Scaffone) - Début trace cairnée (chorten) : 30 mn
  • Début trace cairnée (chorten) - Col 1150 m Tana di l'Orsu : 1 h 30 à 2 h (le premier parcours peut être plus long !)
  • Col 1150 m Tana di l'Orsu - Couvent de Santa Maria : 2 h 30
  • Couvent de Santa Maria - Monte Estremu : 1 h


Pour des compléments d'information, voir Ravin du Fangu pour Tana di l'Orsu et La traversée Laoscella-Tafonatu par la vire de l'Andatone (Scaffone) pour les vires du Tafonatu et de l'Andatone.

La carte ci-dessous reproduit l'itinéraire complet du parcours réalisé en boucle depuis Monte Estremu, en le complétant de celui du trek de juillet dernier pour compléter la description de la traversée Tafonatu - Laoscella dans un sens ou dans l'autre et d'itinéraires en couleur verte donnés par Achille, garde de la maison forestière de Piriu, qu'il est conseillé d'aller discuter avec lui avant de les pratiquer (montée directe aux bergeries de Scaffone et montée par le ravin de Ghjargalone à la vire du Tafonatu).

Carte des parcours des vires de l'Andatone et du Tafonatu en boucle depuis Monte Estremu par Tana di l'Orsu

Dans cette aventure, j'ai pris le temps de faire des photos de ce coin où l'on s'étonne de ne trouver personne. Vous pouvez les regarder à votre aise dans la Galerie Photos en Vires du Tafonatu et de l'Andatone ainsi que l'ensemble complet des photos (112) sur flickr en Vires du Tafonatu et de l'Andatone.