Vires du Tafonatu et de l'Andatone (Scaffone)
Par PhE le lundi 15 octobre 2007, 22:38 - Ravinisme - Lien permanent
Dernier article sur les parcours de Corse de ces dernières vacances estivales, avec le point d'orgue qu'a constitué ce parcours intégral de la montée de Tana di l'Orsu, déjà réalisé début juillet dernier, complété de la visite de la vire du Tafonatu, bordant le pied de la face W de ce spectaculaire sommet, et de la vire de l'Andatone (nom corse du passage de la vire de Scaffone), reliant le versant Campu Razzinu au versant Scaffone et permettant une originale traversée entre Tafonatu et Laoscella.
C'est avec un bivouac que ce parcours a été réalisé et qu'il est recommandé si l'on veut avoir du temps pour profiter de ces lieux magiques et une marge de manoeuvre pour en affronter toutes les difficultés. Bien entendu, vous ne trouverez sans doute pas à tous les coups les conditions météorologiques optimales qui m'ont accompagné durant ces deux journées, mais il faudrait un temps vraiment exécrable pour que vous ayez à regretter votre séjour là-haut !
Voici les deux journées de ce parcours mémorable, conclusion malencontreusement échouée du trek de juillet dernier :
- 1ère journée (jeudi 20/09) : remontée de la trace de Tana di l'Orsu, traversée de la vire du Tafonatu et bivouac sous la face W
- 2ème journée (vendredi 21/09) : aller/retour de l'Andatone (vire de Scaffone) et redescente à Monte Estremu par Tana di l'Orsu
Nota 1 : modification du texte précédent de cet article pour tenir compte du véritable nom de ce passage que nous avions baptisé "vire de Scaffone" avec Eckard : il s'appelle en fait "l'Andatone", nom communiqué par Mirendone di Lozzi dont le grand-père transhumait aux bergeries de Scaffone.
Nota 2 : modification de la carte précédente de cet article pour tenir compte d'une erreur du tracé de montée à Tana di l'Orsu et la compléter avec des itinéraires indiqués par Achille, le garde-forestier installé à la Maison Forestière de Piriu, que nous remercions pour ces informations (pour randonneurs expérimentés !).
1) 1ère journée : remontée de la trace de Tana di l'Orsu, traversée de la vire du Tafonatu et bivouac sous la face W
Encore un départ matinal raté pour cause de veste de montagne oublié à l'hôtel qui me coûte 1 h d'aller - retour pour rien dès le départ ! Il faut dire que je ne suis plus très habitué aux préparatifs du sac dans le contexte d'un trek, nécessitant de quoi manger chaud et dormir. C'est donc seulement à 9 h 20 que je démarre le sentier de Monte Estremu vers le couvent de Santa Maria. Le temps est splendide et les prévisions météo excellentes pour les deux jours à venir...
Les ruines du couvent sont atteintes rapidement à 10 h : cela n'a plus rien à voir avec le sentier de 2004 où il m'avait fallu 1 h 30 pour réaliser le même parcours maquisé .
Ensuite, inutile de donner une description précise de la remontée de la trace cairnée de Tana di l'Orsu, puisque je l'ai entièrement parcourue et décrite en juillet dernier (Cf. 4) Prolongation du ravin de Tana di l'Orsu) et je ne donnerai que les horaires de montée jusqu'au "chorten" marquant sans doute la fin de la trace, ainsi que les photos correspondantes :
- Col 1150 m : 12 h 10
- Pied de la falaise : 12 h 40
- Déjeuner sous la falaise : de 12 h 40 à 13 h 15
- Attaque de la falaise sous Campu Razzinu : 13 h 15
- Sommet de la falaise : 13 h 40
- Fin de la trace au "chorten" : 14 h
Finalement, tout s'est très bien passé jusque là, même la remontée de la falaise malgré un sac un peu trop lourd pour jouer aisément les funambules sur ces vires vertigineuses et pour escalader les ressauts verticaux ! La falaise doit certainement comporter d'autres voies de montée plus faciles, évitant le pas exposé à mi-hauteur, mais je n'ai pas eu envie de perdre du temps à les chercher. En outre, la traversée finale vers 1550 m frôlant le bas de ce spectaculaire amphithéâtre de Campu Razzinu strié de multiples traînées mauves et passant par deux brèches rocheuses successives et un col, signalés par de gros laricios, est tellement belle que c'est plutôt dans cette partie qu'on a envie de perdre du temps à contempler le spectacle et à prendre des photos... Dommage, mon copain de juillet dernier, le mouflon du Razzinu, n'est pas de sortie aujourd'hui, alors que cette fois-ci j'ai appareil photo avec cartes mémoire et batteries de rechange !
Au chorten, je rentre de nouveau en terrain inconnu : en juillet dernier, j'avais poursuivi sur la gauche en escaladant le profond couloir qui monte vers un pan de muraille verticale de granit foncé caractéristique et rejoindre la vire de l'Andatone (Scaffone) 50 m au-dessus, mais cette fois-ci je dois aller sur la droite vers le SE pour rejoindre le pied de la face W du Capu Tafonatu qui me semble tellement proche que j'imagine y être dans moins d'une heure...
Malheureusement, la traversée directe vers le sommet du cirque rocheux surplombant le ravin de Tana di l'Orsu n'est pas très évidente : un premier essai en escaladant le versant rocheux du couloir en face du chorten m'amène sur des dalles si inclinées que je préfère revenir sur mes pas pour trouver un passage plus simple. C'est en descendant de 50 m le profond couloir escaladé la dernière fois que je vais pouvoir entamer une traversée sur des dalles plus amicales qui vont m'amener à la partie horizontale du ruisseau venant de Bocca a Rossu.
Là, aucune question à se poser tant le col que l'on voit en haut et à droite du versant RG de ce ruisseau, en haut de l'épine rocheuse de Tana di l'Orsu, vous tend les bras. J'y arrive à 14 h 35 en pensant y trouver derrière les replats herbeux de Campu di Vetta : damnation , la pente débonnaire que je viens de remonter débouche de l'autre côté sur une paroi verticale surplombant Campu di Vetta d'environ 150 m, "infranchissable" - pour un randonneur ! C'est une impasse et il faut trouver une autre voie car la crête à ma gauche se redresse et est entrecoupée de ressauts rocheux pas faciles à franchir. Seule consolation : cet endroit permet des prises de vues spectaculaires, d'un côté vers le NE sur la vire de l'Andatone (Scaffone) et le Campu Razzinu, de l'autre vers le SW sur la face W et la vire du Tafonatu !
Il faut donc trouver un autre moyen de parvenir à la vire du Tafonatu et la solution la plus simple semble de contourner la crête par le versant au-dessus du ruisseau venant de Bocca a Rossu : revenant sur mes pas en redescendant une partie de la pente remontée, une longue traversée à flanc me mène à une vire caillouteuse remontant du ruisseau vers un col marqué par le seul arbre de cette crête finale de l'épine rocheuse. Cette vire est en fait le prolongement d'une vire symétrique, sur le versant opposé du ruisseau, descendant de l'extrémité de la vire de l'Andatone (Scaffone) en haut de l'amphithéâtre de Campu Razzinu... La vire me mène au "col de l'arbre" à 15 h 20 et le col en question s'avère vite, cette fois-ci, être "franchissable", avec, à nouveau, une vire descendant vers la gauche et aboutissant au début de la vire du Tafonatu que l'on aperçoit 80 m en contrebas.
Dix minutes plus tard, j'arrive vers 15 h 30 à la base du Grand Couloir Central à l'aplomb du Trou du Tafonatu, après avoir descendu la vire N sous la face W : cette base est matérialisée par une sorte de grotte dont le fond constitue le support d'une cascade par laquelle s'écoule tout ce qui descend de là-haut, et donc un ruisselet à cette époque sèche...
Après un peu de repos et de contemplation (extatique !) du paysage local, il me reste largement le temps d'aller visiter la partie S de la vire vers le versant de la Punta Silvasticcia. Une bonne occasion d'examiner les pentes de Campu di Vetta où l'on reconnaît les restes de bergeries (il fallait de l'imagination pour mener des troupeaux ici !), le ravin du Fangu qui se creuse vertigineusement à l'aplomb d'une 2ème cascade en aval de celle de la grotte, les nombreux abris-bivouacs aménagés sous la roche surplombante de la face W, le couloir descendant des 2100 m de la crête de Ghjarghjole avec un petit névé subsistant à son pied et l'immense ravin qui le prolonge, ... Depuis l'extrémité de la vire parvenue à ce ravin, on voit bien le cheminement qui permet de remonter à la Punta Silvastriccia et de s'échapper de ce piège minéral, en cas de mauvais temps par exemple, pour retrouver rapidement Ciottulu di I Mori côté Niolu.
La visite de cette partie de la vire me prend de 16 h à 17 h environ, en prenant largement le temps de flâner.
Ensuite, ce sont les préparatifs habituels en prévision de la nuit : recherche d'un lieu de bivouac (superbe abri monoplace trouvé 100 m au S de la grotte/cascade), installation matelas/duvet et divers équipements, préparation et ingestion du dîner, ... Tout cela permet d'être prêt à prendre encore quelques photos au coucher du soleil (20 h fin septembre), avant de se coucher à la nuit noire à 20 h 30..., en ayant pleinement conscience du privilège de loger sur cet incroyable bivouac naturel, surplombé par les 600 m d'une des plus hautes parois de l'île et surplombant un des plus inaccessibles ravins insulaires.
2) 2ème journée : aller/retour de l'Andatone (vire de Scaffone) et redescente à Monte Estremu par Tana di l'Orsu
Réveil à 7 h 30 ce Vendredi matin : j'ai rarement passé une aussi bonne nuit en montagne avec 11 heures de sommeil ininterrompu. Il faut dire que ce ne sont pas les voisins qui risquaient de me réveiller et seuls les mouflons, ou bien le stress du montagnard solitaire, auraient pu troubler ma nuit, mais ce ne fut pas le cas ! Consultation de mon thermomètre : 12° C au petit matin et un ciel sans nuages, à près de 1600 m d'altitude, mieux qu'en juillet dernier ; on peut dire que la météo est idyllique pour ce périple, même si je garde bien à l'esprit qu'un coup de tabac dans ce coin ne doit pas être évident à supporter avec des perspectives de retraite difficile...
En route pour l'autre vire à 8 h 40 et la remontée au col "franchissable". Comme constaté hier, il suffit de descendre la vire inclinée de l'autre côté jusqu'au ruisseau de Bocca a Rossu, puis de remonter une des autres vire inclinées (il y en a plusieurs...) sur l'autre versant pour arriver à un laricio sous le départ de la vire de l'Andatone (Scaffone). Pensant que ce départ est à l'aplomb du laricio, je monte droit au-dessus et... je me retrouve sur une petite arête surplombant de 20/30 m la bonne montée à la vire plus à gauche : et hop, encore un petit détour avec désescalade d'un col rocheux plus haut pour aboutir vers 9 h 30 à cette époustouflante chaussée horizontale de granite coloré d'environ 20 m de large qui pave l'entrée de la vire !
Le cheminement au départ de cette vire est très spectaculaire avec une vue plongeante sur le ravin mordoré constituant l'amphithéâtre de Campu Razzinu et alors que le soleil n'a pas encore atteint cette partie de la montagne ! Quelques mouflons s'ébattent un instant dans l'amphithéâtre avant de disparaître vers un de leurs repaires. La chaussée pavée initiale fait place à un large rebord herbeux prolongé d'une rampe rocheuse au-dessus du vide. Quelques arbres font leur apparition, plaqués contre la paroi verticale, et agrémentent le parcours, maintenant ensoleillé, qui passe petit à petit des touffes d'herbe à des blocs rocheux en arrivant à l'extrémité S de la vire en versant Campu Razzinu (laricio mort caractéristique).
A l'extrémité de sa partie S, la vire aborde un virage à droite en épingle à cheveux en démarrant la partie W de son versant Campu Razzinu et amorce un large V pour contourner un profond ravin abritant un torrent rejoignant le Fangu 1200 m plus bas. En boucle autour de ce V, la vire, toujours horizontale, permet de rejoindre un piton rocheux délimitant deux échancrures dans la paroi. Sur la vire elle-même, deux mouflons, alarmés par mon apparition, s'enfuient rapidement en rejoignant la première brèche avant le piton (vous n'aurez pas de photos : j'ai complètement raté ma prise) : décidément, ces bestioles n'ont pas toujours la placidité de leur congénère de l'autre versant !
Le parcours de cette partie de la vire, toujours horizontale, est aussi aisée que celui de la partie précédente et j'arrive bien vite au piton rocheux : je visite d'abord l'échancrure rocheuse la plus à gauche pour vite constater que c'est la précédente, via une petite montée/descente, qui permet le passage !
A la brèche, on découvre la suite du parcours, très semblable à celui que l'on vient de franchir : un 2ème V autour d'un 2ème ravin abritant un 2ème torrent rejoignant le Fangu 1200 m plus bas !
Là encore, aucun problème pour franchir la boucle de ce V, en contemplant au passage l'étroitesse du canyon qui y démarre, et atteindre la large plate-forme qui marque l'arrivée sur le versant Scaffone. Et voici enfin le plaisir de pouvoir contempler par l'autre côté l'itinéraire parcouru avec les Web-trekkers en juillet dernier et le point extrême atteint à 400 m de là !
Comme prévu, la vire ne s'arrête pas là, mais continue sur le versant Scaffone : on voyait bien cette vire en juillet dernier du point où nous avions fait demi-tour, mais nous ne savions pas alors que c'était le début de la vire de Scaffone (l'Andatone)...
La vire se poursuit encore sur 200 m environ et son parcours complet, terminé à 10 h 30, permet de vérifier qu'on peut y accéder assez aisément vers son extrémité E depuis Scaffone, en évitant par la gauche les aulnes de cette pente.
Et voilà accompli l'ensemble du périple prévu, puisque je cherchais à boucler avec la fin du parcours de juillet, avec maintenant la perspective du retour sur Monte Estremu, en commençant par réitérer le franchissement de la vire de l'Andatone (Scaffone) dans son parcours inverse. Il me faut 1 h pour parcourir la vire en sens contraire et arriver à son extrémité pavée à 11 h 30. Il s'agit alors de chercher un moyen de descente directe sur Tana di l'Orsu !
Ce chemin est vite trouvé en se remémorant le pan de muraille verticale qui surplombe le début du profond couloir menant au "chorten", marque de départ de la trace cairnée. En descendant directement sur la droite (W) de ce pan de muraille, bien visible depuis la fin de la vire, la pente se creuse au fur et à mesure de la descente et l'on passe des pentes herbeuses à l'étroit ravin entrecoupé de ressauts rocheux qui constitue le couloir. Cent mètres plus bas, le chorten apparaît à 11 h 50 et la boucle est bouclée, puisque je me retrouve en territoire connu...
Quoi dire de plus pour le reste de la descente, sinon que j'y pris un maximum de précautions, puisque c'est l'exercice le plus délicat en désescalade et en solo, que la fatigue fait commettre des fautes que l'on ne fait pas à la montée et que les éboulis de Tana di l'Orsu constituent un piège majeur pour les genoux et les chevilles ?
La descente fut donc lente et, malgré mes précautions, entrecoupée de plusieurs chutes sans conséquences , principalement à cause de la taille inconvenante des éboulis :
- Attaque de la trace cairnée : 11 h 50
- Sommet de la falaise sous Campu Razzinu : 12 h 05
- Pied de la falaise : 12 h 30
- Arrivée au col 1150 m : 13 h 05
- Déjeuner au col : de 13 h 05 à 13 h 30
Après le déjeuner, en me souvenant des traces de l'ours recherchées par Charles (PUJOS), j'essaie de traverser au col vers le N pour atteindre l'autre versant du vallon forestier de Tana di l'Orsu. Peine perdue : j'abandonne très vite, découragé par l'absence de sente pour franchir la végétation dense des arbustes qui encombrent ce col. Il est certain que j'en avais déjà aussi plein les bottes, après deux jours à parcourir ces terrains pas très reposants, et pas suffisamment de volonté pour me remettre à de l'exploration !
- Reprise de la descente : 14 h 00
- Couvent de Santa Maria : 15 h 45
- Monte Estremu : 16 h 25
- Bar des Amis à Barghjana : 17 h 00
Fin des deux jours à déguster une Pietra au Bar des Amis en devisant avec le propriétaire qui, au courant de notre échec de juillet, me félicite pour avoir réussi cette vire que peu de gens connaissent et franchissent, y compris dans le pays !
En conclusion : difficile de ne pas être dithyrambique en écrivant sur cette partie du Filosorma qui est l'un des endroits les plus reculés, sauvages, insolites et spectaculaires de Corse. Je croyais être blindé face à la diversité et la magnificence des paysages en Corse, mais ceux de cette partie du Tafonatu et de Scaffone sont franchement ahurissants et dépassent en beauté et splendeur tout ce que j'ai vu jusqu'alors ! Il n'est pas assez de mots pour décrire les nombreux paysages hors de l'ordinaire rencontrés : le cirque rocheux terminal de Tana di l'Orsu raviné par le torrent descendant de Bocca a Rossu, l'épine rocheuse infranchissable qui sépare ce ravin de celui du Fangu, l'élégante aiguille rocheuse accolée au Capu Rossu, l'amphithéâtre coloré de Campu Razzinu et sa difficile falaise d'accès et ces deux vires remarquables qui, pour l'une, ponctue le pied des "piliers géants" de la formidable paroi W du Tafonatu, et, pour l'autre, permet une traversée insolite entre les deux versants d'orientations opposées que sont le Scaffone et le Campu Razzinu.
Ces vires du Tafonatu et de l'Andatone permettent un extraordinaire voyage horizontal et dolomitique (oui, mais ici dans du granite) de plus de 4 km (2100 m pour l'Andatone (vire de Scaffone), 700 m pour les vires inclinées traversant le vallon de Bocca a Rossu, 1200 m pour la vire du Tafonatu) entre le versant Silvastriccia du Tafonatu et l'extrémité W du versant N du Capu Scaffone, accompagnées des vues sur les merveilles naturelles précédemment citées.
En ce qui concerne les horaires pour réaliser tout cela, outre les miens donnés précédemment, essayons de préciser des horaires moyens pour randonneurs avec charge pour 2/3 jours et allure moyenne :
A la montée :
- Monte Estremu - Couvent de Santa Maria : 1 h
- Couvent de Santa Maria - Col 1150 m Tana di l'Orsu : 3 h
- Col 1150 m Tana di l'Orsu - Fin trace cairnée (chorten) : 1 h 45 à 2 h (le premier parcours peut être plus long !)
- Fin trace cairnée (chorten) - Grotte/cascade du Tafonatu : 1 h 30
- Grotte/cascade du Tafonatu - Début vire de l'Andatone (Scaffone) : 1 h 30
- Vire de l'Andatone (Scaffone) dans le sens Campu Razzinu - Scaffone : 1 h 15
A la descente :
- Vire de l'Andatone (Scaffone) dans le sens Scaffone - Campu Razzinu : 1 h 15
- Fin vire de l'Andatone (Scaffone) - Début trace cairnée (chorten) : 30 mn
- Début trace cairnée (chorten) - Col 1150 m Tana di l'Orsu : 1 h 30 à 2 h (le premier parcours peut être plus long !)
- Col 1150 m Tana di l'Orsu - Couvent de Santa Maria : 2 h 30
- Couvent de Santa Maria - Monte Estremu : 1 h
Pour des compléments d'information, voir Ravin du Fangu pour Tana di l'Orsu et La traversée Laoscella-Tafonatu par la vire de l'Andatone (Scaffone) pour les vires du Tafonatu et de l'Andatone.
La carte ci-dessous reproduit l'itinéraire complet du parcours réalisé en boucle depuis Monte Estremu, en le complétant de celui du trek de juillet dernier pour compléter la description de la traversée Tafonatu - Laoscella dans un sens ou dans l'autre et d'itinéraires en couleur verte donnés par Achille, garde de la maison forestière de Piriu, qu'il est conseillé d'aller discuter avec lui avant de les pratiquer (montée directe aux bergeries de Scaffone et montée par le ravin de Ghjargalone à la vire du Tafonatu).
Dans cette aventure, j'ai pris le temps de faire des photos de ce coin où l'on s'étonne de ne trouver personne. Vous pouvez les regarder à votre aise dans la Galerie Photos en Vires du Tafonatu et de l'Andatone ainsi que l'ensemble complet des photos (112) sur flickr en Vires du Tafonatu et de l'Andatone.
Commentaires
Bonsoir,
Oui, c'est effectivement "holorime" le terme qui désigne ce genre de rime, "mariage de la poésie et du calembour" !
En voici un autre exemple, provenant de Louise de Vilmorin :
Elle sort là-bas des menthes,
La belle Eve à l'âme hantée
Et le sort l'abat démente.
L'abbé laid va lamenter.
Ce serait plutôt "holorime", le "ù" a dû être tapé par dérapage depuis le "m"... J'aurais dû vérifier avant!
Merci, Charles, je n'étais effectivement pas très sûr que cet "holorimùe" fût de VH, mais comme dans ma famille on est traditionnellement gavé du "grand homme", je le lui ai attribué à tort: on ne prête qu'aux riches; mais question de goût, je préfère la blême araignée.
La pratique des sentiers de la Corse sauvage n'exclut pas d'autres préoccupations...
Hé bien, le niveau du Blog est en train de décoller : moi qui pensais avoir conçu un site Internet au ras des pâquerettes !
Cette figure de style s'appelle un holorimùe ; celui (le + célèbre) cité par François n'est pas de Victor Hugo (auquel, comme à Talleyrand ou au Général on attribue trop de choses...) mais de Marc Monnier.
VH serait bien ,en revanche, l'auteur du suivant :
Et ma blême araignée, ogre illogique et las
Aimable, aime à régner au gris logis qu'elle a
Un autre exemple connu (bien meilleur à mon goût que les deux précédents) :
Au Café de la Paix, grand-père, il se fait tard
Oh ! Qu'a fait de la pègre en péril ce fêtard ?
Sans parler bien sûr des faciles "ma femme m'affame" ou "eduquons, eh ducon !
Ou bien encore (que l'on peut entendre tantôt Girolata tantôt à Cadaques) : "Ah la baie laisse Pagnol, ah la belle espagnole..."
Merci, Eckard, ça fait du bien de se sentir compris comme poète! Amitiés à Thérèse et toi-même, et joyeux Noël.
Alors que je croyais le blog en hibernation, craignant même un passage vers le coma, le voilà ressuscité ! Il est vrai que la saison n'est pas très propice à des activités en montagne, à part le ski mais c'est plutôt au printemps.
Merci, François, j'ai beaucoup apprécié ta belle ballade sur notre tentative (avortée) à l'Andatone. Ne te laisse pas faire par les mauvaises langues, c'est des jaloux !
J'en profite pour vous souhaiter, à toutes et à tous, de joyeuses fêtes de fin d'année et une belle année 2008 avec de nouvelles aventures en montagne corse...
Laoscella-là-haut, c'est là: c'est mieux qu'une blague à deux balles, c'est une rime riche.
Mais je n'en suis pas encore à la cheville de V. Hugo:
"Gal, amant de la reine, alla, tour magnanime,
Galamment de l'arène, à la tour Magne, à Nîmes".
Je ne me rappelle plus comment on nomme cette figure de littérature: si quelqu'un peut me rafraîchir la mémoire...
Ce n'est plus du blog ("Ouaibelogue"), c'est du chat ("tchate") !
Oui, j'aurai normalement un peu de temps pendant ces fêtes de fin d'année pour rajouter un ou deux articles au blog, puisque je ne vais jamais skier pendant cette période (en Corse ou ailleurs !).
En ce qui concerne le commentaire de Charles :
- Je ne sais pas ce qu'il adviendra de la Corse du fait du réchauffement climatique
- Ma future retraite n'est (mal)heureusement pas si éloignée que Charles le laisse supposer
- J'ai effectivement l'impression (du fait du point précédent) que je ne skierai en Corse qu'en position de retraité (qui n'est pas une attitude de skieur, comme la position de l'oeuf ! Zut, moi aussi, les vannes à deux balles)
- J'ai moyennement confiance dans les modèles de prévisions climatiques à long terme et je ne suis pas sûr que je ne reverrai pas "de visu" revenir l'ours en Corse ces prochaines années à la Tana di l'Orsu. Compte tenu de la neige accumulée ces dernières semaines sur l'île, ce pourrait même être un ours blanc !!!
C'est effectivement la version du 10 juillet, légèrement remaniée et surtout complétée, ce qui explique que j'aie pu introduire le nouveau nom de la vire; mais je n'avais pas eu le loisir jusqu'ici de m'y atteler.
Bon, j'espère que tes soucis de boulot vont s'estomper pour te permettre de rebloguer comme il faut...
Ménage fait, François !
C'est vrai que j'avais oublié que tu nous avais improvisé une ballade de la vire de Scaffone au retour au Bar des Amis...
Elle nous avait bien amusés, mais je n'en avais pas noté les paroles. C'est une adaptation tirée de ta version du 10 juillet dernier ? L'Andatone ne nous était pas encore connue à l'époque, mais je me souviens que tu avais déjà fait rimer mon nom avec celui d'Eckard !
Par contre, j'avais oublié les vannes à deux balles (style "Là_haut, c'est là") qui n'y étaient peut-être pas, mais j'avais déjà noté la parfaite adéquation des paroles avec l'ambiance de notre périple de l'époque.
Bon, finalement, tu as ma permission de continuer à animer ta retraite avec ce genre de plaisanterie : cela offre l'avantage de nous détendre tout en nous rappelant ces excellents instants.
Tellement admiratif, le blog, qu'il l'a imprimé deux fois : je compte sur Philippe pour faire le ménage
Allons, pour réveiller un peu le blog, l'épopée de la vire de Scaffone:
A l'origine, un oiseau rare
Amoureux de la Corse sauvage
Qu'il parcourut à tous les âges,
Et dénommé Philippe Evrard.
Et puis un second oiseau rare,
Un fana des vires extrêmes
Telles qu'un montagnard les aime :
Vous avez reconnu Eckard.
Nous partîmes de Barghiana,
Le sac au dos, pleins de courage,
Bercés par de joyeux ramages :
Il y avait, il est vrai, quat' nanas.
La rando commença fort bien
Tout le long de la Candela ;
Nous fredonnions nos tralalas
En prenant en passant de bons bains.
Nous montâmes jusqu'à Saltare
Et puis après Laoscella ;
C'est encore loin ? Là-haut, c'est là !
Mais nous y parvînmes fort tard.
Le lendemain, avec courage,
Nous partîmes vers l'Andatone
Pleins d'énergie. Ca vous étonne ?
Franchissant les vallons tout en nage.
Nous eussions dû mieux consulter
Notre carte et le GPS.
Or - présomption ou paresse -
Nous marchions, trop entêtés.
Car la vire, nous la cherchâmes
Tout un jour sans aucun répit.
Il fallut bien - profond dépit ! -
Y renoncer, la mort dans l'âme.
A Laoscella, derechef,
Nous refîmes le campement.
Ce fut encore un bon moment
Malgré l'amertume des chefs.
Nous revînmes sans coup férir
Chaudement, au bar des amis
Pour partager de frais demis.
A l'an prochain, perfide vire !
J'entends d'ici les sarcasmes : on voit bien qui est en retraite !
Bonnes fêtes à tous ! Pace e salute.
Puisque l'on en est à rechercher des sujets pour occuper l'entre-deux réveillons, voici mes suggestions (et un problème de mathématique appliquée qui ne résistera pas à certains esprits fréquentant ce blog) : compte tenu de la rapidité du réchauffement climatique et de l'éloignement tout aussi rapide de la ligne d'horizon de nos futures retraites, quel âge maximum faut-il avoir aujourd'hui pour espérer demain skier en Corse dans le cadre de notre temps libre de retraité.
La réponse étant malheureusement triviale (sauf à avoir déjà pris sa retraite, aucune chance de ne plus jamais skier en Corse dans ce cadre !), cela explique la jalousie et l'attaque envers François que tout le monde avait effectivement notées dans le message de Philippe...
Le ski en Corse est quelque chose que je n'ai pas encore goûté, mais je suis plutôt ski de pente que ski de fond...
Le Cuscione par ce temps doit effectivement être fabuleux et il y a de la place à l'ex-centre de ski de fond de Bucchinera pour se loger !! Je pense donc qu'il ne doit plus beaucoup y avoir de skieurs dans le coin, ou que ce sont vraiment des accros.
Pour la retraite, ce n'est que jalousie de ma part puisque je rêve en ce moment à trouver un peu plus de temps à consacrer à mes activités sportives
Oui, le blog hiverne, comme l'occupant de la Tana di l'Orsu.
Bon, je ne réagirai pas au petit coup de patte envers ceux-qui-sont-en-retraite, mais je te suggère, Philippe, au lieu d'enfourcher ton Vtt ou de revêtir ta combine de canyoning, de chausser des skis ou des raquettes: les guides racontent que le Cuscione est fabuleux par ce genre de temps!
Et le canyoning devient duraille !!!!
Pour parler un peu de la neige en Corse, moi qui aimerais tant la connaître, il semble que l'île soit particulièrement gâtée en ce moment...
Quelques photos d'une activité devenue difficile à pratiquer là-bas le WE dernier !
Bonsoir Charles,
Oui, tu as raison : le Blog est un peu mort depuis 5 à 6 semaines, et même si la vire de l'Andatone (que tu connais bien toi aussi) est un sujet majeur et captivant, il serait temps de produire d'autres articles sur le site.
C'est de ma faute, mais, malheureusement, je connais une période professionnelle particulièrement pénible en ce moment et elle a tellement empiété sur mon temps de loisir que je n'ai pas eu la disponibilité (et ne l'ai toujours pas d'ailleurs) de pouvoir travailler pour le site ou le blog.
Cela ne va pas durer éternellement bien sûr, mais n'étant pas en retraite comme certains, il faut bien quand même que je gagne ma vie. J'entrevois une sortie du tunnel vers les fêtes de Noël où j'aurai sans doute un peu de temps à consacrer à un nouveau sujet.
En attendant, je suis prêt à accueillir un article extérieur bien sûr...
Et alors, que se passe-t-il sur ce blog ; l'hiver aurait-il privé tous les participants d'envie de dialoguer et de raconter leurs dernières expériences dans les montagnes sauvages de l'île (encore plus quand la neige s'installe...) ?
Bonsoir Eckard,
Alors, de retour de Corse ? J'espère que vous avez eu un bon séjour... Merci pour la recherche de mes lunettes : je me demande vraiment où j'ai pu les laisser !
Oui, l'Andatone est un nom qui me plaît bien et comme nous avions hésité tous les deux entre "vire de Scaffone" et "vire de Campu Razzinu (Rasinu ?)", ce nom contrôlé appellation locale nous permet de clore le débat...
Bonjour,
Philippe, je n'ai aucun problème avec le fait que tu aies rebaptisé (pendant que j'étais la-bas en train de chercher tes lunettes...) la superbe vire qui a fait couler tant d'encre depuis un an sur ton blog. Au contraire, je suis content qu'elle ait retrouvé son nom original. Et "Andatone", c'est joli comme nom. Autre motif de satisfaction c'est que ce blog a enfin trouvé sa voix insulaire, en la personne de mirendone qui s'est révélé comme un excellent connaisseur de la région !!
Nous n'avons pas trouvé tes lunettes de soleil à Tana a l'Orsu, Philippe, aux environs de ton col 1150, seulement une pièce de 20 c ! D'ailleurs nous ne sommes pas montés beaucoup plus haut ensuite car malheureusement nous étions partis un peu tard le matin et il nous manquait une bonne heure pour explorer le ravin jusqu'en haut. C'est dommage car au-dessus de ce col le paysage est vraiment superbe.
Bonjour, mirendone,
Vous étiez donc berger ! Je comprends mieux votre connaissance de la région, des passages en montagne et des noms de lieux...
Bravo pour avoir continué la pratique de la montagne corse, ce n'est pas si fréquent de la part des insulaires.
J'ai l'impression d'ailleurs que le forum corse sur la montagne "U Foru di a muntagna corsa" est en train de s'éteindre faute d'animation.
Amicalement
Bonsoir,
c' est vrai que c est un peu compliqué on appelle le ravin ;ghjargalone ou ghjargalu di santa maria ,et non u fangu je suppose que l appelation fangu doit commencer a la confluence , ravin de campu di vetta et tana di l'orsu Dans la logique je pense que l'on attribue le nom a la riviere qui à le plus grand bassin versant .au fait 1983 c'est l'année de l'arret de mon metier de berger mais j ai aussi depuis lors gardé l 'àme du montagnard en pratiquant l'alpinisme et la randonnée dans ces massifs qui me sont si chers
amicizia!
Une carte du coin pour voir si j'ai compris :
Une petite question complémentaire, que quelqu'un a déjà posé sur le Blog : Fabrikant et l'IGN ne sont pas d'accord sur le cours du Fangu. Pour l'IGN, le Fangu est le fleuve en provenance du Tafonatu, alors que Fabrikant appelle celui-ci "la Rossa" du nom des anciennes cartes (?) et dit que le Fangu ne prend son nom qu'à la confluence de la Rossa et du ruisseau en provenance de Caprunale. Qu'en disent les habitants de la région ?
Ces histoires de noms de ruisseaux et de rivières sont d'un compliqué en Corse...
bonjour,
c 'est tout a fait vrai que les noms des lieux etaient transmis par la tradition orale et l orthographe differe parfois , faute d' academie corse! mais peut etre qu 'un jour!! je voudrais revenir sur certaines appelations des rivieres du falasorma .le ravin en amont de santa maria,jusque à campu di vetta , celui de gauche dans le sens" oro"pas celui de tana di l'orsu est toujours appele par les gens de la vallée qui connaissent bien le massif "u ghjargalone "ghjargalu ,ruisseau donc le grand ruisseau
amicizia!
Bonjour Mirendone,
Merci pour toutes ces précisions de toponymie : andatone, rasinu, sarra di i mori, ...
Il est certain que l'IGN a encore des progrès à faire quant à ses noms sur les cartes : néanmoins, je constate tout de même de très nets progrés depuis 1983 lorsque j'ai débarqué avec mes premières cartes en Corse !
Il est sûr que ce n'est pas très facile pour eux d'obtenir des renseignements exacts et précis et que c'est uniquement en recensant les souvenirs transmis par les anciens à des gens comme vous qu'ils obtiendront la plus grande exactitude. Je ne suis toutefois pas certain qu'il n'y ait pas des variantes locales selon les personnes qu'ils interrogent, que plusieurs dénominations ne couvrent pas le même lieu, etc... Et, de toute manière, il reste l'orthographe très fluctuante des noms corses transmis de manière exclusivement orale par le passé, n'est-ce pas ?
bonjour,
cest un plaisir pour moi de partager avec vous mes connaissances sur la toponymie de la montagne corse. la longue crète herissée de monts qui va de la punta minuta à paglia orba est appellee du falasorma au niolu "sarra di i mori " sarra 'traduction sierra , mori trad maures ,meme chose pour le col entre tafunatu et paglia orba "bocca di i mori"trad , col des maures .on se demande parfois ou l'ign se renseigne lorsque ils etablissent leurs cartes
amicizia! à prestu
Merci, Mirendone, de toutes ces précisions linguistiques, précieuses pour qui n'est pas spécialiste de la langue corse. Donc j'ai noté que "l'Andatone", le grand passage, n'est pas ambigü dans le Filosorma, il n'y en a qu'un; qu'il faut écrire rasinu et non razzinu, sous peine de contresens. C'est vrai que la toponymie de l'IGN est parfois un peu surprenante, et pourtant ils expliquent dans leur site qu'ils y font très attention, mais il faut reconnaître que ce n'est pas toujours très facile, car les orthographes peuvent différer largement d'un endroit à l'autre; et puis il faut trouver les bons interlocuteurs pour nommer valablement tel relief, ruisseau, vallée, etc... Quant à l'expression "grande barrière", elle est quand même assez évocatrice, et n'est pas particulière au Filosorma: Fabrikant l'emploie habituellement dans le sens "ligne de partage des eaux" entre l'est et l'ouest de la Corse; à propos, que signifie "sarra" di i mori?
Merci encore de nous éclairer sur tout cela, ce n'est pas si fréquent de trouver un "Corsophone" qui s'intéresse à cet aspect des choses!
a propos de la toponymie de l 'ign je voudrais faire quelques remarques ex (campu rasinu)de rasina,,ras denudé et non" razzinu" race ex 'di chi razzinu sè' de quelle race es tu ? campu rasinu veut dire tout autre chose,champ denudé de toutes vegetations .tout comme grande barriere qui ne veut rien dire, ilvaudrait mieux de l'appeler de son vrai nom ''sarra di i mori''
à prestu!
bonjour,
tous les andati menent t ils au scaffone je ne pense pas a part" l 'andatone"c'est le seul auquel le suffixe' one' s'applique qui veut dire "grand " exemple {zappa=pioche zappone =grande pioche} les autres andati du falasorma sont des simples .andatu di bocca bianca et non andatone di bocca bianca
l andatu di u scaffone est le seul dans la region a recevoir le qualifiquatif " d'andatone
amicizia!
Autre remarque sur la toponymie locale : l'emploi de La Uscella à la place de Laoscella, nom utilisé sur les cartes IGN et dans les guides. Tous les gens de la région de Barghjana et Monte Estremu qui m'ont écrit ont utilisé eux-aussi le nom La Uscella (A zinzala entre autres)...
Tu as sans doute raison, François, et je connais au moins un lieu du même nom non loin de là (mais ce n'est plus le Filosorma) : la crête de l'Andatone, arête rocheuse surplombant Ota à son Nord et que contourne par l'Ouest le Mare a Mare lorsqu'il se dirige vers le ravin de Vitrone... Cela me fait penser qu'il faudra que j'aille y voir par là s'il y a une vire ou un passage à "andar" du même genre !
C'est un des problèmes de la toponymie en toutes régions : on a tendance à retrouver les mêmes noms à des endroits proches les uns des autres. Mais je préfère personnellement Andatone ou vire de l'Andatone à vire de Scaffone.
Petit problème de sémantique: "andatone" est visiblement un nom commun, qui signifie , comme l'indique Mirendone, sentier (ou passage, ou allée, la racine andar est évidente). D'où ma question: y avait-il un seul "andatone" dans le Filosorma, auquel cas on peut effectivement parler de "l'Andatone", ou bien plusieurs (comme cela paraît vraisemblable, vu l'imagination des bergers pour franchir la grande barrière): il faudrait alors parler de l'andatone de... Scaffone, Razzinu etc.. (au choix).
En tous cas, il est bien que ce site ait pu réveiller des souvenirs d'activités pastorales pas si anciennes que ça!
Bonjour,
Je suppose donc, par votre pseudo, que vous êtes de Lozzi et donc du Niolu. Et aussi, que comme beaucoup de Niolins, votre famille a toujours eu des contacts étroits avec le Filosorma (je crois que les Niolins disent Falasorma ?) qui datent du temps de la transhumance entre les deux régions via Guagnerola et Caprunale...
Quelques animateurs de ce blog sont en ce moment en vacances en Corse : Eckard (Berberich), en particulier, m'a dit qu'il allait faire Tana di l'Orsu cette semaine. Il doit donc être actuellement du côté de Monte Estremu, mais il sera content lui aussi de vous accueillir sur ce blog et de discuter avec vous de cette vire qui lui est chère.
Je suis assez d'accord avec vous sur la nécessité de faire revivre ces lieux montagnards anciennement fréquentés et utilisés et donc cette région du Filosorma : il faut tout de même que vous ayez conscience que votre position n'est pas partagée par tout le monde et que certains m'ont reproché de "dévoiler" sur Internet des lieux qui devaient rester "secrets". Pour moi, on confond là "secret" et "oublié" et le risque de voir des hordes de touristes envahir le Filosorma pour visiter ces lieux est nul (malheureusement peut-être pour les habitants de la région ?).
En conclusion, bienvenu sur ce site et je profiterai bientôt de votre invitation à échanger par votre adresse de messagerie... (la mienne est sur le site mais je la rappelle : philippe.evrard@corse-sauvage.com)
Amicizia !
bonjour,
en effet c'est bien moi mirendone di lozzi.le fait d'avoir penser de donner a la vire son vrai nom sur votre blog m' à vraiment touche
"l 'andatone" je vous fais parvenir mon adresse 'msn' " sesta2b2@hotmail.fr" ce sera avec plaisir de correspondre avec vous .a l'avenir il faudrait que ces lieux puissent garder leurs àmes leurs magies et leurs memoires . comme vous et vos amis vous qui faites en sorte qu'ils ne restent pas dans l oubli?
amicizia!
Au fait, ne seriez-vous pas le pseudonyme "mirendone di lozzi" qui a écrit quelques commentaires sur le forum Montagne corse, en particulier sur "A muntagnera" (la transhumance) ?
Voir A muntagnera
N'hésitez pas à m'envoyer votre adresse de messagerie Internet si vous acceptez de correspondre avec un pauvre "pinzutu" !
Merci, mirendone !
Si vous avez pu lire tout ce qu'on a écrit sur cette vire de Scaffone, vous savez peut-être que c'est par Eckard Berberich que nous avons connu l'existence de "l'Andatone" !
Lui-même l'a appris d'un berger de Mansu qui lui avait donné la description de cette vire 20 ans auparavant ! Donc toute l'information vient des bergers au départ... il faut dire que j'ai toujours été émerveillé par leur science de la recherche des passages pour faire monter les troupeaux, car, quand on voit cela en randonnée, on se demande bien par où passaient les bêtes pour aller à La Uscella, à Scaffone ou à Campu di Vetta, et de quelles bêtes il s'agissait (vaches, moutons, chèvres, ... ou chamois, mouflons, yétis, ... ?).
En conclusion, en demandant son avis à Eckard, je vais proposer de rebaptiser cette vire que nous appelions de Scaffone faute de mieux, avec le nom de "l'Andatone" que vous nous avez indiqué. J'ai toujours été partisan des noms et toponymes locaux qui correspondent à quelque chose de vécu à l'inverse des noms données par des visiteurs occasionnels, du style des noms que j'ai vus sur Bavella : "Cuvier", "Dame Jeanne", "Trou de la Bombe", etc... qui semblent montrer qu'un Parisien (grimpeur bleausard de surcroît !) s'est permis de nommer lui-même des lieux ancestraux.
Et vive ce superbe passage de "l'Andatone" !
bonjour , a tous je voudrais, apporter ma modeste contribution ,et partager avec vous mes temiognages et mes connaissances que mes anciens m ont appris sur le massif tafunatu, paglia orba je vais vous parler du scaffone . la fameuse vire qui fait l objet des beaux articles ,de votre blog etait connue des anciens bergers du massif sous , le nom suivant ,(l andatone) de andatu /traduction sentier etroit empruntè par les chevres ou les bergers et qui permettait d aller d'un vallon à un autre la uscella campu di vetta dans ce cas precis, bien sur il n 'etait pas balisè et cairnè comme le sont tant d'autres actuellement .quand dans le passe les troupeaux frequantaient le massif ,je vous dirais comment faisait t'on pour trouver des vires et certains passages qui paraissaient impossibles. salute à prestu
Bonjour, Mirendone,
L'émotion n'est pas que de votre côté, car nous sommes quelques-uns qui, à fréquenter ces lieux escarpés anciennement utilisés par vos parents et grands-parents, ne demandons qu'à connaître et faire revivre leur histoire et leur mémoire.
De mon côté, ce blog est prêt à accueillir tous articles, informations, témoignages, photos, etc... qui pourraient nous aider à faire un peu revivre ces lieux !
Merci de nous aider à retrouver le sentier que votre grand-père utilisait pour monter ses bêtes (je l'ai vainement cherché fin septembre : cf. 3°/ Recherche du sentier des bergeries de Scaffone) et aussi l'histoire de Candela, du couvent de Santa Maria, et des autres bergeries (Maghine, Saltare, Cavicchia, Laoscella, Campu di Vetta, ...) !
bonjour quelle emotion de revoir les anciennes bergeries de scaffone ou mon grand pere transhumait dans les annees 1900 je ne pensait pas voir tous ces lieux ,qui sont si vivants, dans ma memoire sur mon pc merci a vous
Pour revenir au sujet Filosorma et à l'ours :
Charles, j'ai relu un détail qui m'avait échappé dans le livre d'Alain Gauthier "Corse des sommets" où il consacre une page sur l'ours corse (p. 80). En fait, il donne l'altitude de la tanière : "Au pied de l'imposante face ouest du Capu Tafonatu, creusée dans les roches volcaniques existe à 1377 m d'altitude une petite grotte difficile d'accès, la Tana di l'Orsu ou Grotta dell' Inferno."
Si c'est à 1377 m (quelle précision !) que se trouve la grotte, ce n'est pas au col où je la cherchais (vaguement), mais beaucoup plus haut, puisque quasiment au pied de la falaise de Campu Razzinu, en altitude, et non loin du cirque rocheux terminal du ravin de Tana di l'Orsu. Cela restreint pas mal la surface à explorer, mais il reste encore du boulot...
Non, tu as raison François, la discussion avec Charles est plus générale que le sujet Filosorma : il faut bien que quelques-uns élèvent le débat, non ?
Tu m'avais déjà indiqué ton échec de Capu Manganelleu, que j'ai fait avec mes enfants de 10 et 8 ans à l'époque et sans souvenirs de maquis délicat, mais tu ne m'avais pas indiqué qu'en plus tu t'étais renseigné avant !
Par contre, je savais bien que tu étais un spécialiste des couvents : c'est une rubrique qu'il faut que je rajoute sur le site...
Je me disais bien que je connaissais ce Lera ; accessible depuis Tasso par une variante du MM (balisage jaune au niveau d'une micro-clairière, avant la redescente sur Guitera...). Ma confusion est (peut-être !) liée au fait qu'il y a également une légende de la Sposata à Tasso (même type d'histoire, signalée dans au moins 2 guides ; mais je ne suis pas arrivé à situer le lieu + précisément...)
Mais oui, Catherine, je confirme: mais je ne savais pas que ton compagnon était le responsable de la maison forestière de Pirio; cette tentative de relier la bocca di Melza et les crêtes de Partinellu reste un de mes plus cuisants souvenirs de mes randos en Corse: j'ai cru que je n'arriverais jamais à me sortir du maquis! Mais par contre ton compagnon m'avait indiqué le nouveau sentier qui venait d'être remis en état pour gagner la bocca di Melza, en me rassurant sur le bon état de la "plate-forme" (c'est-à-dire l'horizontalité du profil du sentier): ce terme est resté dans ma tête; en tous cas, j'ai gardé un tès bon souvenir de cette rencontre...par une chaude journée!
C'est amusant de voir les deux discussions qui s'entrelacent dans ce chapitre du Blog: Charles et Philippe, vous êtes sûrs que vos propos un peu ésotériques concernent bien le Filosorma?
Enfin pour Philippe, si je n'ai pas été le dernier moine du couvent Sainte-Marie, j'ai bien été -d'ailleurs avec d'autres cet été- l'hôte du couvent Saint François à Calacuccia. Mais enfin, avec ma nombreuse famille, cela aurait fait jaser toutes les mauvaises langues du Filosorma....
Charles,
Bocca di Lera vers 1000 m, à 2 km à l'Ouest de Guitera-les-Bains sur le Mare a Mare Centre : cela te va ?
Effectivement, il s'agit du col de capu di u locu (je ne sais pas pourquoi il me semblait que ce col s'appelait Lera - celui-ci doit exister aussi mais où ? -
Si François est bien de Toulon, il est passé à la Maison Forestière en 2006 et a discuté itinéraire avec Achille mon compagnon. Il lui a écrit a son retour sur le continent pour lui dire qu'il n'avait pas trouvé le passage entre bocca di melza et les crétes qui surplombe Partinellu et Curzu. François est-ce bien toi?
François, je confirme les dires de Philippe : il est tout à fait possible de gagner la vire du Tafunatu depuis Gharghiole/Silvastriccia et ça fait partie du tour du Tafunatu décrit dans plusieurs ouvrages, dont le "Fabrikant" et "Corse des sommets" (le gros livre, pas le petit) de Gauthier. Mais ça serait dommage de se priver de la montée (ou descente) par ce magnifique ravin de Tana a l'Orsu. D'un autre côté, je comprends ton hésitation : je ne me vois pas, moi non plus, faire le funambule dans la falaise au-dessus de Tana a l'Orsu, sauf à être encordé ! Ou bien il faudra qu'on trouve un autre passage dans cette falaise, plus adapté aux non-alpinistes que celui emprunté par Philippe.
Pour les autres infos :
- François : pour le bivouac sur la vire, j'ai quasiment pris en photo tous les abris aménagés et il te suffit de compter le nombre de places. A vue de nez, je dirai une dizaine TRES confortables (sol plat + herbe + toit/surplomb). La grotte elle-même est très spacieuse, mais inconfortable : cailloux, pas toujours abritée, ...
Les abris sont presque tous vers l'extrémité Sud de la vire, sauf deux ou trois mono-places près de la grotte
- Charles : OK pour l'accès au haut vallon de Tigliu par Curiccia depuis le pont de Tévé ; je croyais que tu étais venu par le ravin ! Effectivement, le maquis y semble ardu... Si tu appelles col de Lera le col 850 m, je me demande bien où tu as trouvé ce nom ?
L'exploration de la crête RD du Tigliu et de ses variantes est peut-être intéressante à creuser... Tout cela pour approcher un sommet dont on nous dit (Fred Bruschet - Grimpe Info Corse) que l'escalade présente un pas de 4 ! Mais Fred ne nous a rien dit sur l'approche et il n'est pas sûr qu'il s'en souvienne !!!
Catherine,
Si quelqu'un de ton entourage a eu un contact avec François, c'est obligatoirement au cours d'un de ses pélerinages-randonnées : sans doute une de ses dernières virées au "Couvent de Sainte-Marie" dont on dit qu'il est le dernier moine !
Bon, ce Blog va finir par être exclusivement centré sur le Filosorma (ce qui ne me gênerait absolument pas) et je vais me faire engueuler par mes connaissances Corse du Sud (Cagne et Bavella) si cela continue... et je déteste me mettre des Corses à dos !
Mais, bien sûr, Welcome to... Catherine (Cathj) qui va peut-être enfin renforcer le petit groupe, malheureusement trop restreint, des connaisseurs de ces lieux peu fréquentés...
Il suffit que tu lises un peu le blog et le site, Catherine, pour te rendre compte en détail de qui nous sommes : en particulier, l'article sur le Web-trekking en Laoscella - Scaffone t'en dira beaucoup plus et te donnera même des photos de tout cela et de quelques membres de cette confrérie !
Question subsidiaire à Philippe: nombre max de bivouaqueurs possible à l'endroit où tu l'as fait?
Pour Cathj, ce serait intéressant de nous donner tes expériences "féminines" du Filosorma; mais je ne me rappelle pas avoir eu de contact avec un marcheur sur les sentiers dans ce coin -à part bien sûr les habitués du blog-
Je parle des randonnées dans le filosorma
Suite du message précédent :
Notre fuite vers le haut nous a conduit en crête (point 710 sur IGN) ; je voulais ensuite suivre la crête rocheuse de Gradu jusqu'à la route, mais coup de bol (enfin un dans cette journée !) une trace vaguement cairnée nous a conduit vers une seconde crête (point 682) parcourue par un sentier (assez bon, sauf au départ) nous ramenant sur Murzo.
Rétrospectivement, il n'est pas idiot d'attaquer la Sposata par ce versant ; il suffit probablement, vers l'altitude 800 m (le vallon entre 1200 et 800 est assez facile à parcourir, les épineux n'arrivant que plus bas), de longer le pied des escarpements rocheux pour prendre pied à la base de la combe (assez bien dégagée vue d'en face) qui arrive juste au nord du point 1191. Notre problème est que dans le fond du vallon, on ne voyait strictement rien et que je n'ai pas osé infliger à mon collègue une punition supplémentaire...
Bilan de la journée : une bonne occasion pour revenir dans le coin (encore que je trouve vraiment très sale tout ce secteur et qu'il faut vraiment être maso ou exagérément têtu pour escalader ce putain de sommet...).
Ou là là je vois qu'il y a des connaisseurs. Et moi qui croyais être une des rares femmes a être passé par là. Vous êtes qui tous?? Je crois que mon compagnon a eu un contact avec François en 2006.
Bonsoir,
Accès au haut vallon de Tigliu : très facile d'arriver à la crête de la punta di Curiccia (par le sentier évident et réellement magnifique qui part du pont de Tévé - chemin en super état, que je compte bien aller descendre à VTT un de ces jours après être monté par la mauvaise piste d'accès à la forêt de Libio partant de Rosazia). L'envers est scabreux : à l'origine, notre projet était de descendre sur Muna et de revenir sur Murzo par le bord du Liamone (et de tenter la Sposata par l'est) ; mais le ravin nous a semblé très scabreux (pas désescalade et végétation fournie) ; du coup, on s'est dit que l'on allait descendre par le vallon de Tigliu (assez facile à parcourir, sous une épaisse mais non épineuse forêt de buis, en partie haute), remonter au col de Lera (où je suis déjà monté depuis Muna) avant de rejoindre le hameau.
Mon problème fut que mon compagnon, peu expert dans l'art du maquis corse, s'est un peu mis à faire la gueule - j'avais d'ailleurs honte de l'avoir amené dans cette galère, alors qu'il aurait été bien + intéressant pour lui de monter au Cervellu par la MF de Libio -, de sorte que j'ai trouvé plus sage de poursuivre la descente en espérant rejoindre la trace qu'a remontée de son côté Philippe depuis la route. Vers 630 m d'altitude, constatant que le maquis était décidément impénétrable, nous avons fui vers le haut
Il me semble que ma réponse précédente incluait la réponse à ta question : il suffit de faire le tour du Tafonatu par le Sud (descente Fabrikant par Ghjarghjole ou descente Doumé-Matthieu-Eckard par Silvastriccia) pour arriver au début de la vire du Tafonatu par le Sud. Je l'indique dans l'article en "Depuis l'extrémité de la vire parvenue à ce ravin, on voit bien le cheminement qui permet de remonter à la Punta Silvastriccia et de s'échapper de ce piège minéral" et je précise qu'on ne fait pas que "voir" mais qu'on peut "parcourir". Il y a juste le ravin et le ruisseau à traverser et le cheminement est aisé de l'autre côté...
Ne surestime pas le petit pas d'escalade : côté escalade, c'est plus que facile et, côté vertigineux, c'est plutôt à la descente que c'est embêtant car on est obligé de se retourner pour descendre face à la paroi ; face au vide, on risquerait d'aller un peu trop vite et plouf tout droit (4-5 m de chute, de mémoire) ! Comme on le voit sur la photo, la vire rocheuse étroite où l'on atterrit part à droite, alors que tout droit c'est le vide. Je l'ai déjà fait 3 fois sans corde et avec gros sac : cela n'a rien à voir avec la descente du cirque de Tondu que j'ai expérimentée il y a quelques années !
Philippe, on ne s'est pas bien compris: ma question était de savoir si l'on pouvait rejoindre la "vire du Tafunatu", celle qui apparaît bien sur ta carte et qui se termine par un point rouge à 2 cm à gauche du point 2003, par le sud, donc en partant de Ciottulu ou Puscaghja (il me semble que c'était une suggestion de Doumé ); l'itinéraire 140 ne mentionne d'ailleurs pas la vire de Scaffone. L'avantage, par rapport à la montée par le Fango, est d'éviter l'aller-retour sur cette vire du Tafunatu, ainsi que le petit pas d'escalade exposé (mais peut-être y en a-t-il d'autres encore plus difficiles!).
Ceci dit, je suis bien conscient de pinailler, car au fond, il vaut certainement mieux faire un parcours que tu as bien reconnu que de se lancer dans de nouvelles aventures exploratoires; à mon avis, il est préférable de monter par le Fango pour franchir le pas exposé à la montée, et de redescendre par Laoscella.
Qu'on se le dise, les amis, je n'ai pas prévu de pèlerinage l'an prochain en mai-juin-juillet!
François,
Partir de Ciottulu et revenir (directement par Ghjarghjole - Silvastriccia ou par Puscaghja) revient à faire "le tour du Tafonatu" (Fabrikant - Didier-Richard 1993 : itinéraire 140). Annoncé en 6 h, et très intéressant (Matthieu nous avait dit l'avoir fait), il a un inconvénient fondamental par rapport à l'approche par le bas : il ne permet pas la contemplation des versants Campu Razzinu, Capu Rossu et Tafonatu avec éloignement des parois, car il y reste collé. Et l'on n'y parcourt que la haute partie rocheuse, sans la partie végétale diversifiée de Tana di l'Orsu (maquis, éboulis, lit du Fangu, col 1150 m, ...).
Le parcours que j'indique (en boucle depuis Monte Estremu) est plus complet et peut se faire dans la journée pour un petit groupe entraîné. Je recommande bien sûr le bivouac qui laisse plus de temps pour l'apprécier et permet de goûter à une ambiance hors norme. Le parcours du trek, tel qu'on voulait le réaliser, est le must puisqu'il permet de cumuler avec Laoscella/Scaffone (un ravin spectaculaire + un versant inconnu), de réaliser la visite complète enchaînée des 4 kms de vires et le bivouac, de conserver du temps le matin du 3ème jour pour faire une autre exploration (re-visite de la vire en A/R, Silvastriccia, Campu di Vetta avec ses bergeries, la tanière de l'ours) et de terminer par la redescente par Tana di l'Orsu ou le Fangu...
Entre treks et pélerinages, il va falloir choisir, François, si tu veux pratiquer avec nous : quoiqu'un pélerinage dans le Hoggar, cela doit dépayser pas mal !
Philippe, quel serait le tour qui te paraîtrait le plus intelligent pour enfiler de façon continue ces 4 km de vires sublimes? Partir du couvent, monter récupérer tes lunettes, faire un AR sur la vire du Tafunatu, bivouaquer, parcourir la vire du Scaffone et redescendre par Laoscella? Ou bien partir de Ciottulu pour éviter l'AR (mais là, ça ne serait pas une boucle, à moins de rejoindre Ciottulu via Puscaghja)?
Eckard, je vous aurais volontiers tenu la chandelle à Thérèse et à toi, mais je pars début novembre pour un pélé dans le Hoggar (encore un pélé, quel calottin que ce François!).
Eckard, je connaissais déjà une bonne partie de la course jusqu'à 1600 m au-dessus de Tana di l'Orsu et déjà jusqu'à cette partie-là le spectacle était au-dessus du lot. Quand on le complète de la dernière partie avec le versant Campu Razzinu et la vire de Scaffone (qu'on ne voit pas tant qu'on reste dans la falaise), le haut ravin de Bocca a Rossu et le Capu Rossu, l'échine rocheuse surprenante séparant ce ravin et Campu di Vetta, cette incroyable Face W, son Grand Couloir Central avec son canyon ruisselant, son ensemble de piliers et couloirs latéraux, le Trou au-dessus, les pentes herbeuses de Campu di Vetta en-dessous, les restes de bergeries dont on ne peut imaginer qu'elles aient pu servir à des troupeaux (sauf pour des mouflons...), les 3 grands ravins qui déchirent ces pentes et confluent pour former le Fangu, la vire horizontale, le versant Silvastriccia - Ghjarghjole, ... (j'en oublie !), il y a vraiment une telle accumulation de paysages hors normes sur si peu de surface qu'on peut effectivement dire que c'est sans doute la plus belle randonnée de Corse. J'ai indiqué un parcours comparable sur Bavella avec le Giru di Vangoni, son passage sous A Taula (plus haut que la face W avec ses 700 m), les deux canyons/ravins du Poliscellu et du Purcaraccia... mais il n'y a pas les 4 km de vires étonnantes qu'on s'attendrait plutôt à trouver dans du calcaire !
Philippe, je suis content de lire que la course sur les deux vires t'a plu autant ! Tu te souviens de ce que j'avais écrit dans l'article pour ton blog, l'année dernière : "C'est certainement l'une des plus belles course en montagne corse" ... Et au vu de ta description des passages exposés au-dessus de Tana di l'Orsu je comprends aussi pourquoi le berger m'avait dit de descendre le long (voire dans) le Fangu, même s'il fallait sauter de bloc en bloc (qu'est-ce que ça doit être pénible la montée !).
En ce qui concerne tes précieuses Ray-Ban, il y aura peut-être encore une chance de les récupérer avant que ton beau mouflon ne s'en empare : à la fin du mois et s'il fait beau on essayera, avec Thérèse, de monter à Tana di l'Orsu, le plus haut possible, et on cherchera aussi tes lunettes dans ce coin du col 1150.
Charles,
Bon, je perds tout espoir de retrouver mes magnifiques lunettes de maquis (et pas seulement de soleil...) que j'avais pourtant réussi à garder toute la saison malgré de multiples oublis (Focolara) ou incidents (fissure de rocher dans le chaos d'Apaseu). L'ours les a certainement cachées dans la tanière que tu n'as pu retrouver.
Je n'ai pas encore essayé le lit du Fangu à la montée ou à la descente, mais je me doute de la difficullté ! Eckard ne s'est toujours pas remis de sa descente directe dedans il y à 17 ans et Fabrikant qui parle de 4 h de montée par là s'est, à mon avis, mis le doigt dans l'oeil (une montre en bois ou bien un autre passage !).
Côté Spusata, il faudra quand même que tu me donnes des détails sur la montée dans le haut du ravin de Tigliu, car à moins que tu aies emporté du napalm , je ne vois pas bien... J'ai pourtant essayé de trouver un passage par là en juillet 2006 puisque c'est ce col que je voulais atteindre, mais la seule trace jouable m'a emmené à l'autre col 850 m que tu avais déjà fait. Et le sommet ?
Enfin, j'avais déjà aussi remarqué (et indiqué, je crois) que les chemins du Liamone, même bien marqués sur la carte IGN, était moins bons sur le terrain que la trace cairnée de Tana di l'Orsu (qui n'est tout de même pas une autoroute, sauf pour des vieux sangliers corses). Un bon entraînement pour ce type de chemin : la montée RG de la Cavicchia de la prise d'eau au gué suivant : pas de balises, aucun cairn, mince trace au sol discontinue, ...
Pour le Tretorre, je n'ai déjà pas pu réussir la VN (trempée par l'orage) en 2006 , alors je n'allais pas en chercher une autre !
Désolé que tu aies encore perdu un de tes derniers partenaires et que tu risques de devoir faire du solo, comme moi-même fin septembre dernier...
Bonjour à tous,
J'étais dans ce même secteur lundi dernier mais n'ai malheureusement trouvé ni la grotte (et pourtant j'ai fouillé) ni les lunettes de Philippe au col 1150 (et pourtant j'ai cherché au moins un quart d'heure, entre deux fruits secs avalés !!!) ! On n'est guère allé plus haut, faute d'être partis tôt (le gîte de Monte Estremo était fermé ; du coup on avait couché à Ota dimanche soir et n'étions d'attaque que vers 11 h compte tenu de qqs arrêts photos en route...) et pour cause de brouillard envahissant (je cherchais surtout à faire qques photos originales en situation - notamment de la fameuse tannière... -)
Bref, j'aurais bien aimé refaire l'enchaînement d'il y a 15 ans (sans sente tracée à l'époque) en redescendant sur mont Estremo par les vires de Scaffone (au lieu du ravin de Laoscella que j'avais franchi autrefois à la descente en RG - alors que Fabrikant décrit une voie en RD tout bonnement suicidaire quand on la découvre du haut... -) mais ce n'est pas pour cette fois (mais je me suis promis de grimper au Tafunatu par là dans la journée, maintenant que la sente de Tana di l'Orsu est effetivement devenue une autoroute - bravo aux nettoyeurs et cairneurs -.
Une consolation malgré tout ; j'ai été content de voir qu'il y a 15 ans j'avais suivi la voie actuelle et trouvé presque par hasard ts les bons passages (j'ai reconnu notamment toute la partie forestière de part et d'autre du point 1150, et l'échappatoire qu'elle avait consituée pour prendre rapidement de l'altitude - alors que remonter le Fango de bloc en bloc s'était révélé très pénible, de mémoire, en partie basse).
Pour ce qui est de la Sposata, le parcours que j'ai repéré (par le haut vallon de Tigliu) est vraiment fort embroussaillé (sauf en partie haute, avec une longue plongée sous une forêt de buis, à peu près dégagée par le passage des qqs milliers de sangliers qui peuplent l'endroit). Je n'en dirai pas plus, pour ne pas être traité de pousse-au-crime...
Dernière info, on est monté au Tretorre (au passage, en repérant une autre VN sommitale) en partant de Salice ; IGN repère dans ce coin des sentiers (surlignés en orange) dont seul le départ est repéré par une pancarte ! Plus une seule balise ensuite, de qui se moque-t-on (inutile de dire que mon pote Philippe, après une épineuse visite à la Sposata a commencé à me faire la gueule - je lui avis promis des chemins rasés de près et une ascension débonnaire... -.
Salut Caro,
J'espère bien te voir au plus vite un de ces jours répéter ce parcours ou une de ses variantes : il doit sans doute pouvoir se faire dans la journée avec une bonne condition physique comme la tienne (à moins que vous n'ayez pas encore récupéré de trop d'agapes dans les Tatras aux dernières vacances... ).
C'est vrai, pour mon opinion personnelle, que c'est l'un des coins les plus sublimes que je connaisse(en Corse ou ailleurs) et cette partie du Filosorma est encore plus spectaculaire que la partie Cavicchia/Solitude ou Laoscella/Géologues/Col des Maures, c'est tout dire ! Cette magnifique montagne percée y est sans doute pour quelque chose...
Encore merci de nous faire rêver et bravo pour ton reportage engageant et tes photos vraiment magnifiques !!
Je t'admire et t'envie d'avoir réalisé ce parcours. Bonne continuation!