1) Bergeries et plage de Focolara

Plage de FocolaraIl n'est pas nécessaire de procéder à une description détaillée de ce parcours qui me sert uniquement de mise en jambe lorsque je suis sur Galeria (Cf. Randonnées estivales en juillet 2007 : 1) Région du Filosorma - 1) Bergeries de Focolara sur le Blog et Bergeries, plage et crêtes de Focolara sur le site). Mais comme je n'avais encore jamais visité la plage, j'en profite pour aller m'y baigner en aller/retour depuis Galeria en approfondissant au passage la visite des bergeries. A l'arrivée sur la plage, surprise : trois bateaux au mouillage et une douzaine de personnes pique-niquant sur la plage. Deuxième surprise : ce sont les gérants du Palazzu, accompagnés de famille et amis, qui sont venus y passer cette journée de Dimanche ! Du coup, cela me vaut un apéritif imprévu et quelques remarques ironiques du genre "Quelle idée de se taper 900 m de dénivelé et 4 h de marche pour se baigner alors que l'hôtel (avec piscine !) est à 50 m de la plage de Galeria ?" Emoticones.
Bof, les Corses ne comprendront jamais rien aux "pinzuti"... Emoticones

Le hameau des bergeries de Focolara La plage de Focolara avec les visiteurs venus en bateau

Outre la description de ce parcours déjà donné par ailleurs, les seuls compléments à indiquer concernent le sentier d'accès à la plage très bien tracé et démaquisé, avec un départ juste en aval des bergeries, et les précisions d'horaires qui sont plutôt de 5 h à allure et charge normales, avec effectivement 900 m de dénivelé à se grimper en aller/retour direct depuis Galeria. Par ailleurs, afin d'excuser le caractère original ("fada" pour les Corses Emoticones) de cette cible, il suffit d'imaginer le superbe spectacle de cette plage de Focolara, au milieu d'une magnifique baie du même nom à l'entrée de Scandula, que l'on ne découvre qu'au dernier moment, puisqu'elle reste invisible depuis l'ensemble du chemin d'accès, après avoir Carte Plage de Focolaratraversé ravins sauvages, maquis ébouriffants, ruisseaux couverts de verdure dont certains encore en eau (l'un d'eux arrivant même sur la plage avec un joli débit pour une fin septembre), crêtes vertigineuses et tout cela... sans rencontrer âme qui vive !
La carte ci-dessus concerne la région Sud de Galeria et donne l'itinéraire Galeria - plage de Focolara.

La crête de Pinzu di I Corbi depuis la plage de Focolara

Regardez quelques photos de ce parcours littoral dans la Galerie Photos en Bergeries et plage de Focolara et l'ensemble complet des photos sur flickr en Bergeries et plage de Focolara.

2) Bocca di Pittinahgja et approche du lac du Ceppu

Bocca di Pittinaghja : pointe 1629 ('Le Chien')L'un des avantages de Galeria, aussi, est sa localisation finalement proche du Massif de Bonifatu, avec le parking de l'Auberge de la Forêt situé à 25 mn du village par le col de Marzulinu. Bien qu'ayant pas mal vadrouillé dans ce massif du côté de Caruzzo ou du Ladroncellu, je n'avais jamais eu l'occasion de visiter la partie Sud, en particulier les vallées de Meta di Filu et de Pittinaghja. Une bonne occasion d'y aller voir donc, avec comme objectif au départ de monter à ce lac mystérieux du Ceppu, peu connu et d'accès assez complexe.
Me voici donc au parking de l'auberge en cette matinée du Lundi 17 septembre, avec un départ un peu tardif à 09 h 55, que je vais bientôt regretter de ne pas avoir pris plus tôt ! Emoticones Cela avance vite sur le sentier de Carozzu et je me retrouve à 10 h 45 à l'embranchement indiqué pour prendre le sentier menant à Bocca di Pittinaghja que j'avais choisi comme itinéraire de montée : l'embranchement est peu visible, mais simple à trouver (50 m avant le ruisseau de Meta di Filu avec un chêne caractéristique). Le "sentier" n'est en fait qu'une trace cairnée, relativement bonne au départ, qui remonte complètement en sous-bois, sans visibilité vers les reliefs rocheux, le long du Meta di Filu. Au bout de 15 mn, la trace principale fait un virage court à 90° sur la droite en laissant une autre trace moins nette continuer tout droit : cette trace directe traverse le ruisseau et continue vers Bocca di Filu et Bocca di Taïta. Il faut donc prendre par le virage à droite pour aller vers Pittinaghja et continuer sous buis et chênes d'abord, puis sous une forêt de laricios laissant entrevoir enfin la muraille de "l'arête de la Bergerie" sur la gauche du torrent de Pittinaghja que l'on longe de plus ou moins loin.

Sur la trace de Bocca di Pittinaghja : la sente cairnée Sur la trace cairnée de Bocca di Pittinaghja vers 1100 m

La trace demande de plus en plus d'attention, en particulier dans les zones d'éboulis, et continue à monter vers le SSW en s'écartant petit à petit du ruisseau jusqu'à toucher les parois sous l'arête de Pittinaghja : c'est à ce point, vers 1260 m, qu'il est le plus facile de traverser la végétation horizontalement vers la gauche le long de la paroi pour traverser un premier ruisseau, bien fourni en eau, à la sortie de la forêt, puis remonter en pente ascendante vers le SE jusqu'aux bergeries ruinées de Pittinaghja (1350 m) atteintes vers 12 h.

Sur la trace vers Pittinaghja : sortie de la forêt vers 1300 m Bergeries de Pittinaghja : les ruines de bergeries

On est là en terrain complètement dégagé et il ne reste plus qu'à remonter au col (1588 m), bien visible au-dessus, par une pente d'éboulis instables pour l'atteindre vers 12 h 30.

Bergeries de Pittinaghja : Bocca di Pittinaghja

Le panorama y est magnifique avec des vues sur "le Chien" (la pointe 1629 m) qui débute "l'arête de la Bergerie", le ravin du Ladroncellu et la crête de Pisciaghja, ainsi que les dalles granitiques sur le flanc SW du Capu di Meta di Filu.

Bocca di Pittinaghja : vers le ravin du Ladroncellu Bocca di Pittinaghja : dalles granitiques du Capu di Meta di Filu

Il est trop tôt pour déjeuner et je préfère repartir vers 12 h 40 afin de rejoindre le lac par le versant Sud de la crête prolongeant le col de Pittinaghja vers l'W : l'examen de ce versant me le laisse apparaître beaucoup plus complexe que sur la carte et, effectivement, je ne vais pas être déçu...
Cela commence par une série de montées et descentes bien cairnées pour contourner les premières barres rocheuses juste après le col, puis les cairns commencent à se dédoubler et je choisis une ligne remontant un couloir rocheux raide et étroit jusque vers 1600 m en traversant le versant rocheux RD en horizontal sur la gauche ensuite. Dans un des couloirs du versant Sud de Pittinaghja : les dalles granitiques du Capu di Meta di FiluDe là, j'entame une interminable traversée, avec seulement quelques cairns erratiques, en légère ascendance entre 1600 et 1650 m et en traversant plusieurs arêtes rocheuses détachées de la crête Pittinagja - Ceppu au-dessus de ma tête : pas de traces de ces arêtes sur la carte IGN, mais le terrain est difficilement reproductible sur une carte. Enfin, après avoir traversé une ces arêtes, je cherche à remonter vers un "sapin mort" qui pourrait être l'un des deux indiqués par Alain Gauthier dans Lacs de Corse pour matérialiser les deux cols à repérer sur la crête du Ceppu : peine perdue, ce sapin est bien mort, mais loin d'être sur l'arête ! Je continue donc, au jugé, à remonter vers le NW des couloirs d'éboulis exaspérants qui m'amènent à retrouver "une" ligne de cairns vers 1800 m, non loin de la crête du Ceppu. Seulement, maintenant il est plus de 14 h et les 1 h 30 indiqués par Gauthier dans son livre pour aller au lac depuis le col sont complètement enfoncés. Cet horaire me semble d'ailleurs tout à fait erroné, car je n'ai pas traîné et je ne suis pas réputé pour être lent dans ce terrain, même si je n'ai pas trouvé la bonne ligne de cairns !

Du point atteint vers 1800 m : versant vers le Capu di Meta di Filu et Bocca di Pittinaghja

Il faut être raisonnable : je suis en solo, j'ai mis plus de 4 h à monter ici, je n'ai pas déjeuné, je veux avoir suffisamment de "mou" avant la nuit qui tombe avant 20 h à cette époque et il me reste au moins 20 mn à monter à la crête plus 30 mn pour descendre au lac (plus le retour). Demi-tour donc, et retour sans encombre (mais non sans efforts, dans ce terrain aussi chaotique et compliqué en moins vaste que le versant Scaffone de notre trek estival) à Bocca di Pittinaghja à 15 h 10, avec un déjeuner bien mérité jusqu'à 15 h 40.

Du point atteint vers 1800 m : vers la crête du Ceppu surplombant le lac du Ceppu Bocca di Pittinaghja : Capu di Meta di Filu

Une descente très prudente (ah, ces éboulis m... sous le col de Pittinaghja !) ponctue cette fin de journée et me permet d'être de retour par le même chemin à l'Auberge de la Forêt à 17 h 50, sans avoir rencontré quiconque en dehors du sentier de Carozzu ! Regrets a posteriori, puisque j'aurai eu largement le temps d'aller au lac dans ces conditions, mais avec moins de marge de manoeuvre...

Bergeries de Pittinaghja : arête de Pisciaghja

Carte du massif Sud de BonifatuEn conclusion, avec la carte ci-contre pour vous repérer dans la description précédente : un itinéraire superbe dans une partie délaissée du massif de Bonifatu, avec des sentiers réduits à l'état de traces cairnées dans un environnement d'arêtes granitiques déchiquetées de toute beauté... Long et réservé aux randonneurs expérimentés pour la partie entre col de Pittinaghja et lac de Ceppu qui fait découvrir le versant Filosorma de l'arête du Ceppu avec son terrain complexe et chaotique donnant quelques difficultés d'orientation. On pourrait imaginer de descendre dans le Filosorma par le vallon de Sposata (course n° 11 des itinéraires du Filosorma), si le bas du vallon à l'arrivée vers la Bocca Bianca pouvait être démaquisé, ce qui serait tout à fait étonnant... La description donnée par Alain Gauthier dans son livre "Lacs de Corse" est bien adaptée, sauf précisément sur la partie sous l'arête du Ceppu : horaire entre Bocca di Pittinaghja et le lac très optimiste à 1 h 30 (compter plutôt 2 h à 2 h 30, plus 3 h pour le col de Pittinaghja) et repères futiles et inadaptés des sapins morts pour repérer deux cols sur l'arête ! Compte tenu des malédictions que m'ont remontées certains quant à l'utilisation de mes propres descriptions sur le terrain, ce n'est pas moi qui jetterais la pierre à Alain sur un tel sujet... Donc, en global, un peu plus de 5 h pour monter au lac et près de 4 h de descente par le même chemin.

Regardez quelques photos de ce parcours sauvage dans la Galerie Photos en Pittinaghja - Ceppu et l'ensemble complet des photos sur flickr en Bocca di Pittinaghja et Ceppu.

3) Recherche du sentier des bergeries de Scaffone

Ravin vers le Pinzu ScaffoneNous sommes quelques-uns à nous demander, après avoir atteint les bergeries ruinées de Scaffone par un chemin détourné (Saltare - Laoscella - brèche du Pinzu Scaffone), s'il n'y a pas un moyen de monter directement à ces bergeries par le versant Scaffone au-dessus de la piste qui conduit à la prise d'eau de la Cavicchia depuis Monte Estremu... Par le passé, ce moyen a nécessairement existé puisque bergers et troupeaux devaient certainement utiliser un chemin direct et rapide pour monter là-haut, mais que reste-t-il de ce chemin de nos jours ?
Cette question posée au Bar des Amis de Barghjana au propriétaire ne m'attire qu'une réponse évasive : "oui, un chemin existait pour monter là-haut mais il n'est plus en état...", sans pouvoir obtenir des détails sur le départ de ce chemin. Comme nous avions repéré sur la carte IGN un pointillé partant de la piste dans la bonne direction juste avant d'arriver à la prise d'eau de la Cavicchia, c'est ce que je décidais d'explorer en premier.
Montée à la prise d'eau par la piste : Pinzu ScaffoneEt me voici, Mardi 18 septembre en fin de matinée, remontant la piste de la Cavicchia rejointe depuis Barghjana, sous un ciel très nuageux et un vent déjà fort annonçant la tempête du lendemain : néanmoins, il ne pleut pas et la visibilité est claire. La prise d'eau est atteinte vers 13 h pour commencer par y prendre un bon déjeuner.

Ravin de la Solitude au zoom depuis la prise d'eau

Mes explorations commencent vers 13 h 45 en démarrant par la recherche de l'amorce du sentier IGN et se résument en trois phases.

1) Exploration du 1er ruisseau en aval de la prise d'eau sur la piste :

  • 1ère constatation : aucun départ de chemin, ni même de trace quelconque, en RG du petit ruisseau à l'E du ruisseau de Valle Serrata comme indiqué sur la carte à 150 m en aval de la prise d'eau (30 mn)
  • 2ème constatation : un départ de chemin relativement bien marqué (point orange sur un rocher de la piste + trace de montée évidente) existe sur l'autre rive de ce petit ruisseau (RD)

L'exploration de ce chemin se révèle très vite constituer une véritable école de Progression en maquis corse, avec le suivi d'une "trace" sans aucun repère (absence de cairns, pas de balises, pas de points de peinture, ...), uniquement sur les bases du marquage au sol (traces de pas, branches brisées, ...), dans un maquis consistant ayant l'avantage d'empêcher rapidement le cheminement si l'on sort de la trace ou si on la perd ! Malheureusement, la trace qui monte plein Sud au départ vire franchement à gauche 80 m plus haut et n'en démord plus ensuite ! La trace continue à monter en s'infléchissant vers l'E et je subodore très vite qu'elle va cheminer le long de la Cavicchia. Au point où j'en suis, et aussi par curiosité, je la suis jusqu'au bout, le bout s'avérant être la jonction avec le sentier normal du Saltare juste après le 2ème gué de la Cavicchia, rejoint en 50 mn depuis le départ de la trace.

Sentier RG de la Cavicchia : la Cavicchia en amont

C'est donc bien une sente en RG de la Cavicchia qui contourne quelques barres rocheuses au début (80/100 m au-dessus du ruisseau), redescend ensuite rejoindre le ruisseau puis le suit jusqu'au gué. Retour à la prise d'eau par cette même sente qui, en sens inverse, s'avère encore plus savoureuse qu'à l'aller et permet de vérifier l'efficacité du sang indien qui coule dans nos veines...

Sentier RG de la Cavicchia : la prise d'eau en aval Sentier RG de la Cavicchia : vers le Pinzu Scaffone

2) Exploration du ruisseau de Valle Serrata : Pour l'exploration suivante, je descends la piste plus loin jusqu'au ruisseau de Valle Serrata qui constitue le cours d'eau majeur du massif et est encombré de blocs monstrueux à son point de départ de la piste. Juste en RG de ce ruisseau, toujours le même repère (chasseurs ?), à savoir un point de peinture orange sur un bloc rocheux de la piste : Depuis la piste de la prise d'eau : un des 'sentiers' explorésc'est le départ "ultra-léger" d'une sorte de jeu de piste constitué de points de peinture orange disposés tous les 30 m, sur arbres ou rochers, et remontant à moins de 100 m du torrent, caché par une frondaison de végétation épaisse, dans une mini-forêt de petits arbres serrés au travers desquels il s'agit de trouver une trouée de taille humaine ! Je parviens à remonter ainsi une centaine de mètres en altitude avant de me fatiguer de ce jeu : de toute manière, je n'ai plus le temps d'aller très loin... Demi-tour et retour à la piste vers 16 h 30, en pensant avoir trouvé une trace susceptible de mener dans la bonne direction, mais jusqu'où ?

Depuis la piste de la prise d'eau : vue du versant Scaffone

3) Divagation diverses :

La fin de l'après-midi est consacrée à redescendre en explorant toutes les traces repérées sur la gauche de la piste : beaucoup de temps perdu à reconnaître de fausses pistes et une seule trace conséquente le long d'un ruisseau en face du Capu Montadina, mais dont je n'ai pas compris l'objectif et l'intérêt.

Carte de la Cavicchia et du versant Nord du Scaffone en FilosormaEn résumé, la seule possibilité pour Scaffone semble être la trace reconnue dans la deuxième phase exposée précédemment, avec ce jeu de piste à la peinture orange, dont on m'a affirmé au Bar des Amis qu'elle menait vers les bergeries (??). Vous pouvez examiner les trois explorations précédentes sur la carte ci-contre, qui reprend, en outre, les itinéraires habituels de cette région.

Regardez quelques photos de ce périple sur flickr en Recherche du sentier de Scaffone.

4) Vires du Tafonatu et de Scaffone (avec bivouac)

La vire de Scaffone et le Campu RazzinuConsulter le récit de cette épopée sur l'article suivant du Blog (A venir) Emoticones