Descente du ravin d'A Spusata (Victor Gomis et Bruno Valtat)
Par PhE le samedi 10 juillet 2010, 22:45 - Ravinisme - Lien permanent
Le ravin d'A Spusata (La Sposata) est situé dans le Falosorma et abrite le ruisseau d'A Furceta (La Forceta) qui est un affluent rive droite de la Bocca Bianca.
Ce ravin avait fait partie de l'un de nos objectifs pour la fin du trek de juillet 2008 (Cf. Randonnées estivales en juillet 2008 : 1) Le trek Ota - Barghjana - avec la vire !), mais n'avait pu être intégré faute de suffisamment de temps pour terminer le programme en cours ! Notre compagnon de ce trek, Daniel le Crapahuteur, qui l'avait descendu auparavant, l'avait tout de même tenté en remontée solo dans les jours qui ont suivi ce trek, sans pouvoir réussir pour cause de végétation teigneuse !! 
Aussi, ce fut une surprise ces derniers jours de tomber sur un album flickr relatant une descente fin juin 2010 de ce même ravin, même si elle n'était pas l'œuvre d'un inconnu puisque celle de Victor Gomis, un des visiteurs habituels de Corse sauvage qui nous avait déjà fait l'honneur de ses commentaires et qui est un habitué de la diffusion de photos de la Corse sur flickr.
Quelques échanges de messages plus tard, j'avais la permission de Victor et suffisamment d'informations et de photos pour en faire le petit article ci-dessous qui donne les principales précisions sur ce ravin et ses difficultés... 
Le parcours a été réalisé à deux personnes le 26 juin 2010, avec un départ on ne peut plus matinal à 5h00 à l'Auberge de la Forêt, à Bonifatu 
. C'est donc en traversée Bonifatu - Falasorma que l'itinéraire a été réalisé et le ravin d'A SPusata a donc été parcouru en descente.
La montée s'est effectuée par l'itinéraire "classique" (?) de Bocca di Pittinaghja (Cf. Bocca di Pittinahgja et approche du lac du Ceppu) avec le col atteint vers 7h00.
La descente du ravin lui-même s'est effectuée en 3h55, entre Bocca di Pittinaghja et la confluence Furceta (ruisseau d'A Spusata)/Maghine avec un maximum de difficultés liées à la végétation rencontrée. Deux vieux cairns marquaient le début de la descente et, ensuite, Victor donne les précisions suivantes : "En arrivant à la végétation touffue... plus de cairns, ni traces d'animaux. Pas de sentier quelconque !! Les bruyères inclinés à 50° et les ronces tellement épaisses qu'on pouvait marcher dessus !! fallait se frayer un chemin... et descendre dans le torrent si possible. Pièges dans les rochers... et il était possible de disparaître dans les ronces."
"Ensuite, le torrent devint un peu horizontal... et quelques petits cairns de quelqu'un qui aurait tenté de monter La Sposata (Le Crapahuteur ?)".
Arrivée à la confluence avec le ruisseau de Maghine vers 11h10, après une courte baignade dans des vasques en amont.
Victor tire de cette descente la même conclusion que notre ami Daniel, à savoir que ce ravin est très difficile à remonter par suite de la configuration actuelle de la végétation et qu'il est largement préférable de le tenter dans le sens de la descente avec la traversée Bonifatu - Falasorma telle que réalisée par lui (et Daniel, quelques années auparavant !).
Quelques autres commentaires sur cette descente du ravin :
- Fabrikant parle d'un "large crochet à gauche" vers 1300 m pour contourner une barre rocheuse : la photo de Bocca di Pittinaghja, prise par Victor vers 8h30, semble effectivement montrer qu'il est descendu largement à droite à cet endroit de la descente. A confirmer par ses commentaires...
- Les obstacles végétaux sont essentiellement constitués par les ronces (rubus fruticosus) et les bruyères diverses qui tapissent ce ravin
- A noter la photo exceptionnelle de la lumière du matin passant par Bocca di Filu dans le ravin !
Pour la suite de l'itinéraire, confirmation des informations locales sur l'état du sentier de la Bocca Bianca : entre la confluence Cavicchia/Bocca Bianca et la Taïta ou la Furceta (ruisseau de la Spusata), le sentier en RG de la Bocca Bianca est en excellente condition (tunnels d'arbousiers fréquents mais aisés à cheminer), à l'exception d'une zone proche de la confluence Maghine/Taïta où le sentier disparaît par intermittence et où l'on doit chercher attentivement la trace... C'est après cette confluence, en remontant vers le fond du vallon de Maghine, que ce sentier disparaît complètement, au point d'obliger les rares visiteurs de ce vallon à emprunter le lit du ruisseau !
Pour le retour vers Barghjana, après la descente du ravin, Victor n'a donc pas eu à démaquiser sur ce sentier et n'a pas rencontré d'obstacle autre que ces tunnels d'arbousiers. Arrivée à Tuarelli vers 16h, après un périple de 11 heures !
Récapitulatif des horaires : depuis l'Auberge de la Forêt à Bonifatu, 2 h pour Bocca di Pittinaghja, 4 h pour la descente du ravin, 3 h pour la descente jusqu'à la confluence Cavicchia, 2h pour Cavicchia-Tuarelli.
Ci-contre :
- A gauche, la carte diffusée sur flickr par Victor précisant une partie de son itinéraire
- A droite, la carte IGN précisant le parcours entre l'Auberge de la Forêt à Bonifatu et la confluence Taïta/Maghine, point de départ du sentier de retour vers Barghjana et Tuarelli
Commentaires
Bonnes adresses et aussi de superbes photos.
Zut, j'avais oublié ce complément pour les non-corses :
A Rustaghja = serpe à grand manche utilisée pour ouvrir son chemin dans le maquis...
Personnellement, j'utilise une machette antillaise ! LOL
@François :
En relisant mes commentaires précédents (8 et 12), je me souviens aussi que :
Il n'est donc jamais évident de laisser les visiteurs découvrir par eux-même les fonctions d'un site ni de bien leur expliquer le fonctionnement... C'est dommage car je trouve bien utile ce fonctionnement en diaporama automatique qui permet de voir TOUTES les photos d'une page sans avoir à cliquer sur CHAQUE photo pour l'agrandir !
@François :
Tant mieux que les visiteurs préfèrent parler du contenu du Blog que du contenant !
Mais il faut bien que j'indique à ceux qui "suivent" un peu ce site les modifications que j'y apporte et les nouvelles fonctions rajoutées... J'avais pris l'habitude 1°) de les indiquer au fil de l'eau dans le flux des commentaires en cours 2°) de les récapituler sur l'introduction de la page d'accueil. Peut-être faut-il seulement conserver le point 2 :-?
En ce qui concerne le circuit complet du Ceppu, tous ceux qui l'ont pratiqué semblent confirmer ce que j'indiquais dans mon article sur Pittinaghja/Ceppu en 2007, à savoir que l'horaire Fabrikant, même en connaissant le coin, était largement optimiste, et ce même si tout passe bien sur ce versant quand on reste proche de la crête !! :evil:
Alors, évidemment, quand on descend dans le ravin de la Spusata... :alien:
Il apparaît clairement, Philippe, que tes visiteurs préfèrent parler du grand circuit du Ceppu que de Lightbox ou popup: d'où le décalage assez rigolo entre tes interventions 8 et 12, et les 9, 10, 11 et 13 de tes lecteurs qui se vautrent dans leur nullité...
oui nous aussi nous avions tenté le circuit du ceppu dans les années 98, ça passait bien, mais il faut un peu chercher, l'horaire est plus long que le fabricant et nous avions du écourter en redescendant par le vallon du terribule, de même pou la jonction falasorma bonifatu par pittinaghja nous avions du aussi rebrousser chemin à cause des ronces effectivement on marchait sur des matelas de 1 ou 2 m!!!c'est sur qu'avec plus de fréquentation le sentier se rouvrira peutetre mais il faut en plus des chaussures une rustaghja!!
Comme je m'aperçois que certains visiteurs sont incapables par eux-même de découvrir et/ou d'utiliser les nouvelles possibilités offertes par Highslide JS, je donne ci-dessous quelques pistes "pour les Nuls" :
Bonjour Christian,
Moi aussi, j'avais le souvenir que cela passait très bien (=> sans végétation !) sur ce flanc Sud du Ceppu, mais que, côté Pittinaghja, il y avait pas mal de petites arêtes et de couloirs dans lesquels j'avais un peu erré...
Lorsqu'on y passe la première fois, il est effectivement prudent de tabler sur des horaires nettement plus pessimistes que ceux de Fabrikant ! :-(
Content de constater que cet itinéraire est tout de même pratiqué de temps en temps... :-)
Complément : PhE a toutefois raison de signaler dans son compte-rendu de 2007 que, même si l'orientation générale est évidente, le cheminement entre Ceppu et Pittinaghia ne va pas de soi et qu'il ne faut guère compter sur les cairns. Doubler voire tripler la durée d' 1 h affichée par Fabrikant.
J'ai parcouru le grand circuit du Ceppu de Fabrikant en 2000 et à nouveau cette année (en passant à flanc plutôt que par les crêtes entre Ceppu et Pittinaghia). Aucune différence à dix ans d'intervalle. Ca passe très bien partout.
@Eckard:
Exactement, donc on peut supposer que ça continue à passer. Ça pourrait être une idée pour l'an prochain, avec, pour les plus courageux, une descente par Sposata.
@François :
Je suppose que tu fais allusion au "Grand circuit du Ceppu" décrit dans le Fabrikant. Je l'ai fait avec des amis il y a une dizaine d'années, en suivant la crête depuis la bocca di l'Erbaghjolu jusqu'à la bocca di Pittinaghia. Ça passait partout, y compris dans la descente du vallon de Pittinaghja.
Et Philippe est passé par ce vallon en 2007 sans être gêné par une végétation exubérante...
...mais avant que le Mare e Monti passe par là, il y faudra soit "des hordes de randonneurs", soit un débroussaillage efficace!
Mais en revanche, la crête Formiculaghiu, Ceppu, Meta di Filu... est-elle praticable? Je l'avais débutée il y a quelques bonnes années avec un ami, mais nous nous étions arrêtés au Formiculaghiu, faute de temps. D.R. suggère une course en boucle à partir de Bonifatu en revenant par le vallon de Pittinaïa: est-ce encore possible?
Philippe, j'espère que tu vas venir à bout de ton allergie; je crois me rappeler que Sophie avait fini par être allergique aux aulnes, et Dieu sait si nous en avions dégusté! Hélas, je ne peux te donner de conseil, n'ayant pas ce genre d'affection.
Tout autre sujet :
Il y a 2 ans (ou 3 ?), lorsque Sophie avait eu une crise allergique sérieuse lors de passages dans des végétaux en fleurs (bruyères ?), j'avais eu quelques gênes qui avaient duré peu de temps alors... bref, uniquement des prémices !
Hier, nous avons passé plusieurs heures à traverser de magnifiques bruyères arborescentes sur la crête Castellucciu - Quercitella et j'ai récupéré les effets dévastateurs d'une superbe allergie immédiate avec crise de toux, pleurs, mouchages et éternuements incessants. :evil:
Et cela n'est rien, car, alors que je pensais remettre le couvert du côté de Bavella demain, voila que je viens de passer une journée quasiment alité pour cause de prolongation de cette crise depuis la nuit dernière jusqu'à maintenant, sans aucun effet pour le moment de l'anti-histaminique et du traitement nasal donnés par le pharmacien... :alien:
Quelqu'un aurait-il un remède efficace pour ce genre d'allergie dont il va me falloir me méfier dorénavant ??? :-(
@François :
En tant qu'itinéraire entre Bonifatu et Filosorma, c'est quand même nettement plus intéressant, original, spectaculaire, attirant, renversant, ... que la terne étape du Mare e Monti, effectuant la même traversée par les monotones cols de Lucca et Bonassa, où je m'étais ennuyé à mourir il y a quelques années !! ;-) :-? Surtout quand j'ai croisé un VTTiste italien qui descendait du col de Lucca... J'aurais même préféré croiser une vache ! :-C
Certes, il y a des difficultés de végétation en ce moment, mais il suffit de se dire que plus il y aura de monde qui passera par là et plus le parcours se civilisera... LOL
D'où la nécessité de communiquer et promouvoir cet itinéraire qui se fera, je l'espère, bientôt à la montée... 8-)
Mmmm, au menu, verticalités et rubi fruticosi à satiété: la seule photo vraiment attirante est le vasque d'eau fraîche! Enfin, bravo pour l'exploit, mais je crois que là aussi, j'y aurais été malheureux :-( , c'est le genre de sentier à parcourir en tenue (épaisse) de chasseur...