Vires trompeuses et arêtes abyssales : un récit d'errances niolines...
Par PhE le mardi 17 novembre 2009, 13:52 - Ravinisme - Lien permanent
Fin août dernier, un message de Georges Welterlin, administrateur du site Paglia Orba et partenaire de randonnée depuis 2007, m'avertissait de sa venue pour une semaine en Corse, qu'il n'avait pas encore pu visiter cette année du fait d'un trek au Ladakh en juillet précédent : avec son épouse Sophie, il projetait, entre autres objectifs, de parcourir une boucle depuis le Niolu en passant par le col de Serra Pianella, Laoscella, Bocca di Scaffone, le col des Maures et retour par le GR 20 . L'idée du parcours était de mettre bout à bout des tronçons d'itinéraire non encore parcourus dans un secteur que nous connaissions pourtant bien !
Etant à pied d'œuvre en Corse à Sainte-Lucie et sans projet précisément arrêté à cette époque, j'avais accepté l'invitation de Georges de me joindre à eux pour les deux (ou trois ?) jours que devait prendre la réalisation de ce parcours qui était pour moi aussi une découverte sur la plus grande partie de l'itinéraire prévu.
C'est le récit de ces deux jours que vous allez lire dans la suite de cet article qui vous fera découvrir 1°) la manière de passer complètement à côté du parcours topographié d'un itinéraire connu et abondamment décrit (non, nous n'avions rien bu d'alcoolisé !) et 2°) la plus belle course d'arête pour randonneurs que je connaisse en Corse :
- 1er jour : Calasima - Bocca di Serra Pianella - Tighjettu
- 2ème jour : Tighjettu - Bocca Minuta - Punta Minuta arête S/SW - Calasima
Vous excuserez le style prosaïque, type rapport ou compte-rendu, du récit ci-dessous, alors que le titre et l'ambiance du massif auraient pu laisser la place à un style plus lyrique que je ne suis malheureusement pas capable d'assumer ! Bien évidemment, vous retrouverez une autre version de ces deux journées sous la plume de Georges sur son site : Improvisation en Niolo
1er jour : Calasima - Bocca di Serra Pianella - Tighjettu
Nous nous retrouvons comme prévu, les Welterlin et moi-même, le soir du Dimanche 30 août au couvent de Calacuccia, point de gîte très connu de la région du Niolu mais que je fréquentais seulement pour la première fois. Soirée sympa dans un restaurant de Calacuccia et nuit reposante dans une chambre "single" du couvent !
Pensant pouvoir monter assez haut en voiture sur la piste "carrossable" qui part de Calasima pour aller aux bergeries de Ballone, nous n'étions partis que vers 7 h 15 de Calacuccia : las, le sentier ne s'avère carrossable pour ma berline que jusqu'à l'aire de parking située à 3 km de Calasima à 1170 m d'altitude, alors que je pensais (de mémoire !) monter presque jusqu'à Ballone (ne pas trop se fier à sa mémoire au-delà de 10 ans !). Nous démarrons de là à 7 h 35 et, sans trop nous concerter, grimpons rapidement aux bergeries de Ballone où nous arrivons à 8 h 30, en évitant le raccourci par la Grotte des Anges et le franchissement du Viru.
Nous empruntons ensuite le GR 20 jusqu'au premier ruisseau du ravin de la Paglia Orba que nous commençons à remonter en laissant les Géhéristes continuer vers Bocca di Foggiale.
Le cheminement est assez aisé bien que plusieurs lignes de cairns s'offrent à nous guider : nous suivons une des plus à gauche, restons entre les deux ruisseaux du ravin, laissons le lac de la Paglia Orba à notre gauche et franchissons la branche Ouest du ruisseau venant d'Astratella pour escalader plein Nord les pentes menant aux escarpements rocheux d'Astratella bordant le large couloir du ruisseau principal.
Nous laissons une première vire peu évidente sur la gauche et continuons à remonter le couloir en ayant l'intention d'aller jusqu'en haut comme le suggèrent les deux topos connus sur le sujet ("Guide des Montagnes corses" de Michel Fabrikant et "Corse des sommets" d'Alain Gauthier) lorsqu'une large vire montant en oblique sous les premiers escarpements rocheux de la rive gauche attire mon attention. Elle n'est pas en haut du couloir, mais correspond bien aux escarpements d'Astratella et cela ne coûte rien d'aller y jeter un oeil ! La découverte d'un énorme cairn au départ de la vire semble indiquer que c'est la bonne et nous nous décidons à l'emprunter vers 10 h 30.
En dehors de quelques obstacles rocheux, la vire s'avère large et confortable et, après quelques dizaines de mètres, des cairns jalonnent régulièrement son parcours, nous encourageant à continuer. Elle nous emmène en montée oblique pendant environ 500 m avant de s'interrompre en vue d'un "ruisseau au lit bien entaillé" comme indiqué dans les topos.
Nous remontons aisément ce ruisseau jusqu'à un ressaut rocheux pouvant être apparenté au "couloir rocheux très caractéristiques (gradins)" mentionné par Fabrikant, sauf que les gradins sont un peu plus verticaux qu'attendus dans une randonnée ! Je pense néanmoins avoir aperçu un passage facile pour franchir le ressaut en utilisant une courte vire horizontale en RG du "couloir". Je franchis effectivement la vire aisément, tout en prévenant mes équipiers qu'ils auront peut-être des difficultés à cet endroit du fait de sa configuration en pile d'assiettes inclinées qu'il faut franchir en adhérence sans prises de mains... Mon pressentiment est confirmé lorsque Georges et Sophie essayent le passage et le trouve un peu trop rebutant pour des non-grimpeurs.
Nous sommes un peu interloqués, car les topos n'indiquent pas de difficulté spéciale dans ce cheminement et nous nous demandons si nous sommes dans la bonne voie. Du coup, je pars faire une reconnaissance de la suite du parcours pour vérifier que l'on aboutit bien au Pas des Bergères en haut du couloir : un peu d'escalade facile permet de franchir le reste du ressaut rocheux et, ensuite, le couloir rocheux redevenu débonnaire amène effectivement à un col sur la gauche d'où l'on aperçoit la crête de la Grande Barrière et le col de Serra Pianella. Rassuré, je redescends pour indiquer aux Welterlin que ce passage n'est pas une impasse et qu'on peut continuer.
Mais, pour franchir l'obstacle de la dalle, encore faut-il que je puisse les assurer et ce n'est pas la corde qui pose problème (je l'ai !) mais le point d'assurage : je ne trouve rien pouvant accueillir sangle ou friends (et oui, je suis équipé !) sur ces tuiles granitiques qui constituent le ressaut. Au bout d'une longue recherche, je trouve enfin un vague bourrelet rocheux pour servir de point d'accrochage à une cordelette : cela ne sera efficace qu'à la verticale, donc pour le passage de la dalle inclinée, mais pas pour la petite escalade à la sortie, mais impossible de trouver mieux. C'est suffisant en tout cas pour Sophie et Georges qui peuvent ainsi mesurer que la difficulté de ce passage est essentiellement psychologique ! La suite de l'escalade du ressaut n'est que formalité et nous nous retrouvons tous vers 13 h au "pseudo" Pas des Bergères que j'ai reconnu antérieurement : en gros, 1 h 30 de perdu entre la reconnaissance du couloir, l'installation de l'assurage et le franchissement du ressaut...
La suite de l'itinéraire s'avère encore problématique. On devrait descendre de 80 m dans une cuvette herbeuse alors que la suite se présente sous forme de dalles moyennement inclinées à franchir en ligne de niveau ou même en montée oblique. J'opte pour la ligne de niveau, arrive à un autre couloir rocheux qui me semble évitable mais dans lequel je redescends pour me conformer aux instructions du topo même si la cuvette herbeuse indiquée ne me semble pas conforme au terrain. La remontée du couloir est facile et nous arrivons à ce que je crois être le petit col sans nom indiqué sur le schéma de Fabrikant après le Pas des Bergères. De toute manière, nous ne nous posons plus de questions puisque nous sommes en vue de Bocca di Serra Pianella que nous atteignons à 13 h 50, en haut de la combe d'éboulis jaunes indiquée dans tous les guides.
Déception au col, le versant Filosorma abritant notre couloir de descente est complètement pris dans la seule brume de toute l'île alors que partout ailleurs les nuages sont quasiment absents ! Et le temps passé pour déjeuner et prendre des photos jusqu'à 14 h 40 n'y changera rien : ce versant Ouest de la Grande Barrière reste désespérément embrumé... Georges et moi nous concertons sur la suite de l'expédition : ni lui, ni moi ne nous sentons de tenter cette descente, réputée délicate et que nous ne connaissons pas, dans ces conditions de visibilité. On ne voit rien, en face de nous, du versant Capu Rossu-Scaffone, dont nous espérions repérer le couloir de montée, et le début de notre descente n'est visible que sur les cinquante premiers mètres. La journée est déjà bien avancée, multipliant les risques de bivouac improvisé durant la descente pour cause d'erreur d'itinéraire avant d'arriver à Laoscella. Nous décidons donc de revenir sur nos pas et Georges me propose comme solution de remplacement d'aller grimper la Punta Minuta qu'il n'a jamais faite. Nous en avions discuté la veille lorsque je lui avais indiqué que cela avait été ma première course improvisée en solo en Corse à mon arrivée sur l'île en 1983, mais par un itinéraire pour le moins original depuis Haut-Asco en passant le Cirque de la Solitude jusqu'à Bocca Minuta puis en escaladant l'arête SW jusqu'au sommet. J'avais refait ce même parcours avec un copain en 1991 et l'avait trouvé superbe : cette fois-ci, l'itinéraire serait plus logique depuis le refuge de Tighjettu !
En route pour la descente, donc ! En pestant contre les descriptions foireuses des topos de Fabrikant et Gauthier, nous reprenons à l'envers l'itinéraire de montée que nous améliorons en évitant 1°) le couloir du pas intermédiaire via un parcours direct en oblique sur les dalles granitiques 2°) la vire à la cordelette en utilisant une traversée vers l'Est par une autre vire inclinée, plus aisée, dans le haut du couloir. Plus aisée mais pas encore suffisamment pour que Georges et Sophie passent sans encombre... Après avoir descendu les dalles derrière cette vire et exploré longuement les moyens de contourner le ressaut rocheux de la montée, je trouvais enfin un couloir herbeux longeant une arête secondaire du Capu Ucellu (en fait, celle du "vrai" Pas des Bergères !) et aboutissant exactement à la fin de notre vire herbeuse de montée. Ce couloir nous aurait fait gagner 1 h 30 à la montée ! Peut-être pas, car après avoir appelé les Welterlin pour qu'ils me rejoignent, je me rends compte qu'ils n'arrivent pas non plus à passer cette deuxième vire inclinée. Ce n'est qu'en remontant jusqu'à ce passage et en montrant à Sophie comment s'y prendre que la partie délicate est finalement franchie sans faire de nouveau appel à la corde... La descente de la vire finale se déroule sans anicroche jusqu'à 16 h 30 environ et nous poursuivons par la descente du vallon d'Astratella dont nous franchissons l'affluent Ouest exactement au même endroit que le matin. Mais, ce coup-ci, nous décidons de faire un détour par le "lac de la Paglia Orba" tout proche. Celui-ci s'avère être plutôt une mare qu'un lac et nous y rencontrons un groupe de jeunes corses préparant leur bivouac avant leur course de demain, plus alpine que la nôtre puisque, démarrant à Bocca di Serra Pianella, elle parcoure la Grande Barrière jusqu'à la Paglia Orba escaladée par la voie Finch.
La suite, c'est le retour au GR 20 par une variante depuis le "lac", les bergeries de Ballone, finalement utilisées comme refuge par beaucoup de Géhéristes et l'arrivée au refuge de Tighjettu vers 19 h 30. Nous y sommes bien contents d'éviter la cohue à l'intérieur en utilisant tente pour Sophie et Georges et bivouac en duvet pour ce qui me concerne !
Je suis revenu de cette course avec la conviction que les topo-guides qui décrivaient cet itinéraire étaient totalement à côté de la plaque et je me demandais comment Michel Fabrikant et Alain Gauthier avaient bien pu être aussi peu précis dans leur relation ! Si je n'avais pas été accompagné, je n'aurais même pas trop été interloqué par cette bizarrerie, mais, là, j'étais bien conscient que nous n'avions pas suivi le parcours "normal" et que j'avais emmené Sophie et Georges dans des exercices de style en dehors des standards habituels de la randonnée, même si nous avions trouvé un itinéraire plus simple à la descente...
Néanmoins, dans les semaines qui suivirent, j'allais vite oublier cet incident mystérieux, pris par d'autres cibles et problèmes. Et c'est Georges et Eckard (qui était déjà monté deux fois à Serra Pianella) qui m'ont ramené à ce "mystère" inexpliqué début novembre dernier via une courriel-conférence à trois où ils m'ont fourni la clé de nos errements : cf. ci-dessous la partie "Compléments" de l'article !
2ème jour : Tighjettu - Bocca Minuta - Punta Minuta arête S/SW - Calasima
Réveil vers 7 h le lendemain, Mardi 1er septembre, permettant d'éviter la ruée matinale habituelle des Géhéristes en proie à leur perpétuelle manie de faire la course pour atteindre les premiers le refuge suivant ! . Le beau temps est encore de mise, mais nous nous apercevrons plus tard que le versant Filosorma de la Grande Barrière, que nous avions décidé de ne pas descendre hier, est encore la seule partie du massif dans les nuages comme la veille... Les sacs sont bien plus légers que la veille puisque nous faisons la course en aller-retour depuis le refuge, et donc sans tentes, duvets, couverts, ...
Après un départ vers 8 h, le tronçon de GR 20 qui nous amène à Bocca Minuta est bouclé à 9 h 30 après avoir emprunté "naturellement" (en fait, sans nous en rendre compte !) les raccourcis directs par les dalles. Le CIrque de la Solitude (I Cascitoni ? E Cascettoni ?) est dans une complète pénombre et pourtant déjà encombré par la multitude des Géhéristes Nord-Sud descendant du Col Perdu, contredisant logiquement tous les sites sur le GR 20 qui recommandent de partir tôt pour cette étape : c'est évidemment l'inverse qu'il faut faire et même y aller l'après-midi afin de n'y rencontrer personne sauf le soleil ! A moins que vous ne préfériez suivre ma recommandation d'éviter totalement le GR 20 et de vous égarer en Corse sauvage !
Quant à nous, après la pause photos et contemplation, nous tournons le dos à tout ce "cirque" et nous dirigeons plein Est vers un petit col d'éboulis bien visible sur l'arête Sud de la Punta Minuta, à laquelle l'arête SW (sur laquelle se trouve Bocca Minuta) se rattache peu avant d'arriver au dôme final du sommet. J'arrive à 10 h à ce col et, le temps que Georges et Sophie me rejoignent, me fait examiner sous toutes les coutures par un groupe de mouflons curieux, posté un peu plus haut sur le fil de l'arête que nous allons aborder. C'est finalement Sophie qui les fera fuir en arrivant, non sans nous laisser le temps d'en prendre quelques clichés...
Nous attaquons le début de l'arête dont je n'ai plus de souvenirs précis à l'exception de son profil de randonnée aérienne et d'un "pas" d'escalade dans la montée du dôme final où j'avais sorti la corde pour assurer mon copain 17 ans plus tôt ! Et c'est bien ce que nous découvrons... La large épaule du départ fait petit à petit place à une ligne d'arête de plus en plus effilée et de plus en plus vertigineuse... à tel point que l'ambiance en vient à impressionner Sophie qui nous fait part de son intention de s'arrêter ! Après l'avoir convaincu de continuer en laissant son sac sur place, nous reprenons l'escalade, toujours aussi facile mais toujours plus aérienne au fur et à mesure du rétrécissement du fil de l'arête à l'approche de la confluence avec l'arête SW et du dôme sommital. Finalement, Sophie capitule devant une traversée un peu exposée et nous ne parvenons pas à lui redonner suffisamment de confiance pour continuer : je n'insiste d'ailleurs pas trop, sachant par expérience qu'il ne sert à rien de la presser quelqu'un de continuer s'il n'en tire aucun plaisir... Du coup, Georges lui laisse son sac et nous ne conservons que le mien avec en supplément appareil photo et GPS de Georges.
Le parcours est loin d'être terminé... Georges et moi achevons la partie effilée de l'arête en surplombant de 500 m le fond du Cirque de la Solitude dans une ambiance vertigineuse inhabituelle pour de la randonnée ! Nous butons enfin sur le dôme final parcouru par plusieurs couloirs de montée parmi lesquels nous empruntons le plus évident vers la gauche. Une petite cheminée inclinée malcommode et nous sommes au "pas" d'escalade, conforme à mes souvenirs (pour une fois !). La cordelette est sortie et, après l'escalade des 5/6 m du petit ressaut, j'installe un relais pour assurer la progression de Georges : celui-ci s'en sort sans problèmes mais ne semble pas trop rassuré pour la descente. Je laisse la corde en place pour faciliter le retour et reprends l'ascension du couloir sinueux qui nous amène au sommet à 11 h 30. Photos pour Georges... Exploration de la voie normale de montée depuis Bocca Rossa pour moi... Cette arête Est me semble plus facile, mais beaucoup moins intéressante et spectaculaire que l'arête que nous venons de parcourir.
Deux évènements insolites pendant notre séjour au sommet :
- Un mouflon, remontant tranquillement le couloir terminal de la face W, nous aperçoit au sommet à quelques mètres de nous et, surpris et terrifié, fait un demi-tour immédiat et une descente kamikaze sur les dalles du couloir (on se demande s'il n'est pas tombé en atterrissant au milieu des Géhéristes de la Solitude
- Un hélicoptère nous survole et vient se poser pendant quelques minutes en vol stationnaire en-dessous de nous et au-dessus de la Solitude : nous avons cru que c'était pour hélitreuiller un accidenté du GR 20 (ou le mouflon ?), mais ce n'était pas le cas (photos ? vidéo ?)
Au moment de redescendre, Georges se rend compte qu'il ne retrouve plus son GPS : malgré de multiples recherches autour du sommet, nous ne le retrouvons pas et entamons la descente en espérant le retrouver dans le sac conservé par Sophie. Pas de soucis particuliers dans la descente, sauf à retrouver son chemin dans le dôme sommital car le couloir sinueux est vraiment... sinueux... et la corde laissée sur place nous aura finalement servi aussi de balise de retour avant de re-servir à l'assurage de Georges pour la désescalade du ressaut. Nous retrouvons Sophie un peu plus bas, ainsi que le GPS de Georges qui était resté dans mon sac, le sac de Sophie encore un peu plus bas et le col d'éboulis à 2300 m de nouveau vers 13 h. Et là, pause déjeuner bien méritée pour nous, dans la solitude absolue de cette arête Sud, alors que nous parviennent depuis Bocca Minuta, en face de nous, les bruits du déjeuner d'une cohorte de Géhéristes retardataires...
Nous nous séparons après le déjeuner : Sophie et Georges continuent sur deux jours dans la région et moi-même dois regagner mes pénates de Sainte-Lucie. Nous nous donnons rendez-vous chez moi en fin de semaine afin de leur ouvrir les portes du mystérieux massif d'A Cagna, la montagne la plus au Sud de l'île. Il ne me reste plus qu'à redescendre pour rejoindre ma voiture au parking de la piste de Calasima. Ce qui est fait de 13 h 50 à 16 h 30, via Tighjettu, Ballone et la Grotte des Anges, le temps de quelques photos du versant Serra Pianella de la Grande Barrière et pour boucler en beauté ces deux magnifiques journées de montagne corse !
• Compléments :
Au retour de ces deux jours, il subsistait tout de même pas mal de doutes concernant le parcours du premier jour et quelques conclusions à tirer des évènements de la deuxième journée. Les doutes sur la première journée ayant été levés par les analyses de Georges et Eckard, ainsi qu'indiqué précédemment au cours de cet article, il apparaît intéressant de préciser tout cela ci-dessous :
- Montée à Serra Pianella :
- L'explication de la non-conformité de notre parcours aux descriptions des guides en cours (Fabrikant/Gauthier) : après l'hypothèse d'un mauvais couloir de montée dans le "ruisseau entaillé", il devint vite évident qu'en fait nous avions pris une autre vire que celle des topos ! Et alors, tout s'explique : le ressaut rocheux trop vertical dans le "ruisseau entaillé" (qui n'est pas le bon...), la dalle trop exposée pour de simples randonneurs (qui n'auraient pas dû la franchir...), l'absence de redescente de 50/80 m et de cuvette herbeuse derrière le Pas des Bergères (le "pseudo" qui était en fait un "faux"), etc...
- Les autres arguments : la photo de ce qui est vraisemblablement le "vrai" Pas des Bergères, avec son couloir et sa cuvette herbeuse, que j'ai prise (Cf. plus haut dans cet article) depuis le "pseudo", la vue de Google Earth (Cf. ci-dessous) avec notre trace GPS (tracé en bleu) et les deux autres vires parallèles 50 et 100 m au-dessus de la nôtre dont la plus haute amène sans obstacle au Pas des Bergères repéré sur la photo (tracé en rouge), les souvenirs d'Eckard concernant le Pas des Bergères, etc...
- La cause principale de notre erreur a été la présence du cairn à l'entrée de la vire sans lequel nous aurions continué à monter dans le couloir d'Astratella et le jalonnement constant de cairns tout au long de notre parcours : cela démontre une fois de plus les doutes que l'on se doit d'avoir en présence de cairns et la démonstration qu'ils ne garantissent en rien la validité d'un itinéraire, ni même l'absence d'impasse...
- Cette erreur aurait tout de même été facilement évité sur les descriptions de l'itinéraire avaient mentionné l'ALTITUDE de la vire ! Ni Fabrikant, qui pourtant l'indique souvent, ni Alain Gauthier, ne la mentionnent... et c'est bien dommage... Pour info, la vire que nous avons prise démarre à 1.750 m, celle au-dessus à 1.830 m et la dernière vire (la bonne selon nous, à confirmer) à 1.870 m (altitudes Google Earth).
- Quelques photos ci-dessous avec la vue Google Earth et les tracés sur les photos du versant Serra Pianella prises depuis la Grotte des Anges (en bleu notre trace GPS, en rouge le tracé déduit des topos)
- L'arête S/SW de Punta Minuta :
- Cette course est intégrée sur le site Web "Corse sauvage" en rubrique Randonnée avec la dénomination "arête SW" et la seule mention du pas d'escalade (noté en III) comme difficulté
- Formellement, il ne s'agit pas de l'arête SW, mais de l'arête S : l'arête SW est celle qui part de Bocca Minuta et présente moins d'intérêt alpin, alors que le col d'éboulis se situe sur l'arête Sud. Les deux arêtes se rejoignent à proximité du dôme sommital et constituent une face dans laquelle on trouve des traces de montée (cairns)
- Compte tenu des difficultés que peuvent avoir des randonneurs non-grimpeurs et peu habitués au vide, même avec une forte expérience de la randonnée hors sentier, il apparaît que des avertissements plus précis doivent être apportés : elle sera donc prochainement déclassée en rubrique Ravinisme, même s'il s'agit d'une arête, agrémentée de plusieurs avertissements concernant la proximité du vide et verra le déclassement du pas d'escalade en II+ (et non III, car le passage est doté de multiples prise de mains et de pieds), mais en indiquant bien qu'il n'est pas recommandé de tomber à cet endroit et que la corde est conseillée !
- Et, enfin, cette course doit être VIVEMENT RECOMMANDEE comme un des plus beaux itinéraires de Corse accessibles aux randonneurs aptes à surmonter la peur du vide ! S'il n'y avait pas le petit pas d'escalade, la corde ne serait même pas nécessaire et elle pourrait être considérée comme une vraie randonnée du vertige hors sentier avec des atouts majeurs : fréquentation quasi nulle, accès aisé côté Niolu (moins, côté Ascu), spectacle grandiose de la Grande Barrière entre Punta Minuta et Paglia Orba, "gaz" permanent de la face W de la Punta Minuta surplombant la Solitude sur une bonne partie de la trace, parcours d'arête varié incluant couloirs, dalles, fil de crête étroit et enfin quizz d'orientation et de mémoire dans les derniers couloirs sommitaux ! Elle mériterait d'ailleurs plus de photos aux endroits les plus grandioses, mais ce sont ceux où l'on n'a pas le temps ou l'opportunité de sortir l'appareil...
En complément pratique, vous trouverez ci-joint le tracé des deux itinéraires parcourus (ERRONE, donc, en ce qui concerne Serra Pianella) sur la carte de la partie NW du Niolu. Les parties bleues sont les parties sur sentier alors que les rouges sont hors sentiers, à l'exception d'une petite partie du GR 20 depuis Ballone jusqu'au départ du ravin de la Paglia Orba qui est restée en rouge. Ces tracés sont les traces des relévés GPS de Georges au cours de ces deux journées : complètes, puisque finalement le GPS était resté dans mon sac et nous avait bien accompagné au sommet de Punta Minuta...
Commentaires
@caro :
Au fait, tu ne m'as pas raconté ce que tu as fait ensuite après les vires Tafonatu/Scaffone : Focolara ? Saltare avec pause-arrêt à la bergerie ? autres parcours... ? LOL
Vu ta vélocité en terrain incliné Philippe les raquettes ne devraient pas te poser beaucoup de problèmes, tu peux me croire !
J'espère que nous n'aurons pas trop mauvais temps car nous avons déjà pris nos billets sans tenir compte de ce facteur.
La seule chose que j'appréhende vraiment c'est le retour au boulot direct lundi matin !
Pour en revenir au Saltare j'ai bien failli le faire cet été ( le surlendemain de notre rando sur les vires du Tafunato en Août )mais la rando prévue s'est fini par une sieste de 2h30 à la bergerie de Saltare..
Tiens je me souviens qu'au deuxième gué à traverser ( qd on quitte la rivière et que l'on commence à monter en lacet ) se trouvait un mouflon mort ( super pour boire l'eau! ) et je m'étais fait la réflexion qu'il était étonnant qu'il soit descendu si bas.
@caro :
Tu me rassures ! Je dois encore pouvoir jouer à ce jeu-là, alors... un pas devant l'autre, cela me convient bien... :razz: Mais la pelle pour les passages délicats, ce sera sans moi :!: LOL
Vous nous raconterez :-? ;-)
L"autre itinéraire" est celui qui rejoint aussi la bergerie des Mazze, mais plus bas que le premier qui, lui, est au pied des parois. Il n'était pas en très bon état la dernière fois que je l'ai emprunté, mais c'était il y a un bout de temps!
Marcher avec des raquettes , il suffit de mettre un pas devant l'autre! Ce n'est qu'une marche sur neige avec assistance ; en fait, au bout de 5 mn on a pigé le truc.
Cela nous est arrivé de gravir des pentes raides, en prenant son temps (car c'est épuisant) on y arrive et nous avons pourtant les raquettes les + basiques qui soient (pas de couteaux latéraux).
Je dirais que c'est + délicat lors des dévers qu'avec une pente très raide.
Le premier janvier nous avons fait une superbe rando en raquettes jusqu'aux célèbres Tre cime (ds les Dolomites, notre petit paradis à égalité avec la corse !), + de 1000m de dénivelé quand même ! A un moment l'usage de la pelle pour tracer le passage ds un dévers délicat a été utile.
Pour Puscaghia nous prendrons corde et pelle par sécurité. Le Parc a déconseillé à Victor le passage par Capronale (trop exposé je crois). Nous irons par la piste de Serrierra à l'aller et le retour nous tenterons par bocca Felce (chemin que nous avions fait l'été à l'envers).
Il y aurait un autre itinéraire, suggéré éventuellement par le Parc, celui partant à gauche du col de cuccavera (Fabrikant n° 6 ou 7) mais comme nous ne l'avons jamais pris... je ne sais pas trop s'il faut s'y engager...
Depuis des jours, je rêve de griller du figatelli le soir à Puscaghia ....
Je vois que la Corse n'a rien à envier à Toulon ces jours-ci: le barrage du Revest est archi-plein, son trop-plein dégueule abondamment, c'est dire!
Je pratique un peu les raquettes, le seul problème (mais qui peut être de taille), c'est, comme tu le soulignes, la traversée par forte pente: les raquettes n'ont pas de carres, c'est pourquoi il faut privilégier celles qui ont des couteaux latéraux, et qui ne se contentent pas de pointes; mais ça reste quand même inconfortable sur de forts dévers. Ceci étant, elles permettent de faire de la randonnée d'hiver, avec les mêmes exigences de prudence que le ski vis-à-vis des avalanches (surtout avec tout ce qui est tombé ces jours-ci).
@caro :
Salut Caro ! Vous avez déjà fait de la raquette ? Je me demande si cette activité, que je ne pratique pas, nécessite un peu d'expérience ou si la progression sur ces machins est seulement celle de la marche en neige : jusqu'à quelle pente peut-on monter ou descendre par exemple ? comment exécute-t-on des traversées en pente raide ? etc...
Notre séjour en cours à Sainte-Lucie s'avère très bénéfique : enfin, nous avons l'occasion de découvrir la Corse par (très) mauvais temps :!:
Bon, cela ressemble un peu à la Bretagne par beau temps et c'est aussi humide. Ce matin, nous en sommes à 24 heures de pluies continues qui n'ont rien à voir avec les orages de l'été.
Nous avons simplement réussi à faire deux randonnées : la remontée du Mela (parce que nous n'avons pas trouvé le moyen de traverser le ruisseau à gué comme projeté : les traversées de ruisseaux sont très problématiques en ce moment, sauf à se déchausser et encore !) et une petite randonnée littorale terminée sous la pluie à la tour de Sponsaglia et à Porto Novo au Sud de Porto-Vecchio...
La neige est tombée sur Bavella et le Haut Cavu jusqu'à 800 m environ, mais il fait 12°C environ sur le littoral !
A+ et bonne chance pour vos vacances de février où je ne pourrais vous accompagner puisque occupé entre le ski et la région parisienne. :-/
Par Serriera? Ce serait moins long par Capronale...
bonjour tout le monde !
Excellent récit de David qui en outre nous a confirmé qu'il y a matelas et cheminée disponibles au refuge de Puscaghia. Information capitale car nous partons le dernier week end de janvier pour 2 jours de raquettes afin d'aller dormir à Puscaghia. Après y être allé à pied et à vtt , les raquettes constitueront une première ! On vous racontera mais , hélas, par mesure de sécurité le parc nous a conseillé d'y aller par Serriera.... moi qui rêvait de Firulettu sous la neige ...( par Bocca Felce cela me semble possible aussi)
Si certains d'entre vous aimeraient faire un tour de raquettes en Février tenez moi au courant ( congé du 6 au 12 )
@François :
J'ai bien rigolé aussi en lisant les articles de David sur son blog concernant son dernier trip en Corse... LOL Je n'ai pu m'empêcher de lui laisser un commentaire sur le Saltare où il aurait effectivement pu éviter quelques galères en en lisant le topo sur mon site Web avant de partir :!: Mais, bon, si on aime l'aventure complète, why not :-?
Le poids de 25 kg sur le dos était tout à fait standard dans les années 70 et 80 : je me souviens d'avoir fait le tour de l'Oisans avec 25 kg sur le dos, à deux avec bouffe 4/5 jours, crampons, piolets, tente, etc... Là, en solo, en hiver ou presque, avec du vieux matériel, cela correspond à cette époque et il avait aussi sans doute crampons/piolet. C'est sûr qu'aujourd'hui tout le monde (et pas que les vieux !) réfléchit à moins porter... et c'est tant mieux :-)
Après les descriptions de David sur l'Islande, cela me paraît très clair que je ne suis pas mûr du tout pour des treks dans ce coin... même si c'est plat !
27 kg , c'est toute la différence entre un bigfoot dans la force de l'âge, et un ancien comme moi qui rechigne au-delà de 15 kg.. Inutile de te dire qu'en faisant mon sac, l'instrument que j'utilise le plus est la balance de cuisine de ma chère épouse; j'ai un devis de poids détaillé de mon sac, mais qui ferait encore rigoler Olivier de MUL. Il est vrai que je n'en suis pas encore au tarp pour dormir.
Mais je n'ai pas non plus 15 j d'autonomie, plutôt 3 au maximum. En évitant les boîtes de conserve, qui pèsent lourd et dont il faut ramener les emballages puants. Cela me rappelle Matthieu et sa panoplie de pâtés...
merci pour le comm.
quant aux 27kg au départ...
1/ j'ai du vieux matos que j'use jusqu'à la corde avant de le changer. à l'époque, je n'avais pas prévu d'assu longuessrties d'où l'accumulation de matéreil plutôt lourd.
2/ j'avais envie d'autonomie alimentaire et d'éviter dans la mesure du possible de faire des étapes dans les villages (bon, il n'en a rien été) donc j'avais dans mon sac pour trois semaines de lyo et de peits déj composés pour mon gout délicat, plus une semaine de cacahuètes:-/
après deux semaines, je n'en avais plus qu'une une petite vingtaine sachant qu'il me restait encore une petite semaine de vivres.
NB: je suis copain avec olivier, un des fondateurs du site des MUL, gros traverseur d'islande comme moi. il se marre bien des galères de poids.
enfin,mes treks ne sont pas vraiment sérieux. il suffisait d'être opiniatre pour enchainer les cols. j'ai fait demi tour à chaque fois que ça devenait sérieux. pas là pour se fatiguer, non mais oh... juste du contemplatif.
Excellente, la littérature de Bigfoot! On rigole bien, ce qui n'enlève rien au sérieux des treks présentés. Tout de même, 27 kg sur le dos, il faudrait peut-être aller faire un tour chez "Randonnez léger".
Raquettes en Corse en février, pourquoi pas? Mais pas de ski pour moi, j'aurais trop la pétoche de me tordre un genou...
@bigfoot :
Salut David,
Tes photos et l'humour de tes récits "bloguesques" ont sans doute plu aussi aux visiteurs de Corse sauvage, comme à moi-même... :-)
Je vais de ce pas aller consulter tes derniers écrits insulaires :!:
A+ 8-)
bonjour,
je vois qu'on dit beaucoup de bien de moi ici, je crois que je vais m'y plaire.
ce petit post pour annoncer avec fierté que le récit pour la Corse est terminé...
bon, mes "aventures" sont sans rapport avec vos différentes sorties dans les vires et travers de la montagne corse mais merci pour vos commentaires bien agréables pour mon petit e(scar)go(t).
david
Je reste admiratif devant ces belles photos d'un Tafunatu "sucre de glace" prises par David et son récit d'un périple de 15 jours dans le nord de la Corse, fin novembre/début décembre. Chapeau !!! Et tout ça avec un sac de 27 kg, en solo et dans des conditions parfois hivernales, à une période de l'année où je préfère rester dans la chaleur douillette de mon appart. Il manie le verbe aussi bien que les bâtons de randonnée, et j'ai beaucoup aimé sa narration, pleine d'humour, de ses aventures. En attendant la suite...
@Georges :
La "Brèche des Parisiens" ne peut être que le raccordement de l'arête S/SW au dôme terminal : il correspond bien à une brèche puisque l'on redescend un peu après l'arête et c'est là que nous avons pris ensuite sur la gauche une sorte de cheminée malcommode précédant le pas encordé.
Lors de ma 1ère visite à cette brèche où j'avais déjeuné (1983), j'avais même visité toute la face S en utilisant une vire à partir de là qui m'a presque mené jusqu'à l'arête SE de Bocca Rossa... Puis, finalement, en revenant, j'avais trouvé cet itinéraire évident sur la gauche démarrant par la cheminée ! Mais, effectivement, cet itinéraire est bien à la gauche du dôme terminal de la face S :!: ... et retrouve le haut de la face Ouest à l'approche du sommet :-)
Sommes nous passés par cette "Brèche des Parisiens" (que Google ne connait pas à ce jour) ? il me semble bien que nous sommes passés dans une petite brèche non loin de la jonction, mais est-ce celle-ci ?
La trace GPS donne schématiquement le trajet suivant au départ de la jonction (2480m) :
2480m > cap 055 pendant 100m > 2510m (nous sommes plein sud du S.)
2510m > cap 360 pendant 040m > 2530m (toujours plein sud du sommet)
2530m > cap 320 pendant 035m > 2545m (nous sommes plein ouest du S.)
2545m > cap 090 pendant 030m > 2556m
Selon un schéma du Fabrikant, la Brèche se trouverait sur notre trajet à environ 40 mètres de la jonction... et par la suite on aurrait donc bien gravi le haut de la face sud avant de traverser vers la face ouest...
@Georges :
Et bien, je n'avais jamais encore lu cette description qui me semble bizarrement différer de la description qui est dans ma version Fabrikant : je vérifierai quand je serai de retour en Corse, car je ne l'ai pas avec moi.
Dans tous les cas, cette relation ne me paraît pas beaucoup coller avec ce que nous avons rencontré :
Je pense que dans ce ressaut terminal, il suffit d'être un peu à côté de MON itinéraire (qui est plutôt le couloir de gauche) pour effectivement trouver quelques difficultés plus sérieuses... J'en serais amené à conclure que Fabrikant pouvait lui aussi ne pas forcément trouver le meilleur itinéraire pour monter LOL ... et n'avait pas toujours le temps de recommencer plusieurs fois pour améliorer son parcours initial !! :!:
Arêtes abyssales
Eckard m'a donné son Fabrikant "guide des montagnes corses", tome 1, et j'y ai retrouvé une description des arêtes S et SW de punta Minuta, classée AD.
Je te laisse choisir entre deux hypothèses
- Fabrikant n'avait pas encore trouvé l'itinéraire que tu m'as fait découvrir
- Ta classification est plus optimiste que celle de Fabrikant
Voici le texte de Fabrikant :
''Arête SW (AD)
L'arête SW ne prend forme qu'à une certaine distance -quelques dizaines de mètres-s ous le sommet. Tout de suite elle s'abaisse pour former la Brèche des Parisiens. Ensuite elle présente une courte section escarpée et assez aérienne, puis elle se divise en deux branches formant respectivement l'arête S et l'arête SW proprement dite. La première descend en pente modérée vers le Viro et ne présente pas d'intérêt particulier. Elle pourrait être escaladée sans difficulté sérieuse (PD). La deuxième se confond avec le prolongement vers le SW de la Grande Ligne de Partage des Eaux de la Corse. Elle est, également, peu escarpée et d'un intérêt limité. Elle se termine en bas par l'échancrure de la Bocca Minuta. Entre ces deux arêtes s'élèvent des pentes de pierrailles (ou neige) de parcours assez facile, qui constituent en quelque sorte la face SW de la Minuta.
Ce versant offre une voie d'accès très directe au sommet de la Minuta lorsque l'on vient de la Grotte des Anges ou de Ballone. (première ascension : Gerngross et Kain, le 31 mai 1906 -voir OTZ, 1909 ; seconde ascension. : lsolabella et Liess, le 26 juillet 1909 -voir Bol. del CAI, 1909.) II est cependant très rarement escaladé et l'on ne peut faire état d'aucun itinéraire nettement défini. De toute façon, on atteint sans difficulté le point de jonction des arêtes SW et S. (Le mieux, pour cela, venant du Val Viro est de remonter jusqu’au bout le Vallon de la Bocca Minuta). Ensuite vient un premier obstacle qui barre me chemin de la Brèche des Parisiens. On peut le surmonter ou le contourner par la droite. Au-dessus de la Brèche, le parcours du fil de l’arête offre des difficultés sérieuses qu’on évitera en appuyant à droite pour gravir le haut de la face Sud.''
@Georges :
J'avais même envie de modifier mes logos actuels du Blog et du site en les remplaçant par une face W enneigée :!: Mais cela ne correspond pas vraiment aux parcours plutôt estivaux que nous y faisons en ce moment...
@caro :
David a effectivement beaucoup d'humour pour raconter ses aventures en solo (ou accompagné par Tatiana !) : cf. son récit précédent de mai 2009 sur la Corse relaté sur son Blog qui m'avait bien fait rigoler aussi LOL
Tiens-moi au courant pour tes vacances, même si je ne sais pas encore à quelles dates je serai de retour sur l'île...
@Jodum :
A la prochaine rencontre en Corse si vous nous avertisssez de le venue de votre groupe et de votre programme ;-)
Bonjour,
La photo de Tafonatu est spendide ! Ca donne envie...
Amoureux de la montagne (en randos, raquettes, skis, alpinisme,sieste...) je sévis plutôt dans les Alpes mais un déplacement en Corse est en train de prendre forme avec les potes du club. A bientôt donc.
La photo du Tafonatu est effectivement saisissante. Tu imagines Philippe si nous avions eu ce temps là à Campu di Vetta!
Je suis allée voir le site de ce Monsieur ( David ) qui est très chouette et raconté de manière originale( j'ai bien rigolé car la chanson de Petit escargot je la chante tous les jours à mes élèves! )
C'est sympa le parcours qu'il a fait .
Merci aussi pour Google Street ! Mon village s'y trouve et tous les lieux autour que j'affectionne tant ! C'est trop génial de s'y "promener"
au fait ... je suis en vacances la 2 ° semaine de Février .... je dis ça comme ça ........................;;;
Bonjour Philippe
Vraimment splendide, ta photo de Tafonatu au zoom, si sa définition est suffisante, elle doit pouvoir se vendre pour un futur bouquin sur la montagne corse !
Quant à Google Street, les initiés qui reconnaitront les montagnes filmées doivent être rares... d'autant plus que le montage risque d'accaparer l'attention des visiteurs !
A+
Bonjour à tous, les temps de réponse sont nettement améliorés.
J'ai reconnu le montage de base de la caméra. Il doit exister des solutions "casque" ou bandeau frontal. Incroyable Tafunatu ! Je vais essayer Google street. Joyeux Noel
Suite de la photo précédente :
@François :
Il faut que j'y réfléchisse...
Ce que je sais pour le moment, c'est que je reviens en février en Corse avec mes vieux skis de montagne (qui n'ont pas servi depuis la fin des années 80), mes peaux de phoques, mes couteaux et piolets/crampons !
60 cm de neige à Ciottulu! Eh bin, comme dirait Gaston. Philippe, vas-tu nous organiser une petite hivernale en raquettes, du côté du Cuscione, par exemple?
Cette photo du Tafunatu est superbe, bravo David!
Au retour de son périple en Corse du 23/11 au 08/12 derniers, David Abadie m'envoie quelques informations de son escapade réalisée visiblement dans des conditions hivernales et complètement ré-improvisée : o:O
"Cela a donné ceci (et sans regrets sauf bocca di bonassa le dernier jour, c'était le col de trop) :
Que du bonheur... soleil, neige, rencontres...
La Corse merveilleuse
Envie d'y retourner encore et encore..."
Avec la photo de l'année (du siècle... ?) en ce qui concerne le Tafonatu : ;-)
Retrouvez des précisions prochainement sur son Blog et tous mes remerciements à lui pour m'avoir remonté ces informations et cette sensationnelle photo LOL
@François :
Salut François,
Mes explications techniques ne visent que les "geeks sauvages" qui pourraient éventuellement visiter ce Blog LOL
Sur le fond, il ne s'agit que de viser une certaine pérennité, sans remise en cause technique ultérieure, en restant conforme à des standards qui resteront pris en compte par les navigateurs dans le futur :!:
Cela reste bien difficile car même les codes externes fournis par les grands acteurs du Web (flickr, Google, YouTube, Dailymotion, ... pour ceux que j'utilise) sont curieusement non conformes aux standards recommandés par le W3C !!
Exemple : le code fourni par Google Maps pour intégrer le schéma Google Street du commentaire précédent contient une balise
<imap>
saugrenue qui ne passe pas le validateur W3C, même si elle fonctionne sur tous les navigateurs que j'ai pu tester... Il m'a donc fallu 2 h de recherche dans les forums pour comprendre comment la rendre à l'aide d'une balise conforme<object>
et la transcrire dans le commentaire ci-dessus :-( Mais dorénavant la page passe le validateur (http://validator.w3.org/) ;:-( qui me sert surtout à éviter les grosses erreurs de structure du code.Concernant ta dernière question, j'imagine déjà le site "Corse sauvage" transformé en site de visite virtuelle de ravins et de randonnées à la Google Street. o:O D'ailleurs, je me demande si je ne vais pas, lors du prochain trek, vous équiper de caméras panoramiques sur le dessus du sac pour pouvoir capturer l'ensemble de l'environnement et le retranscrire sur Internet :?:
Merci, Philippe, de tes "peines et soins" pour le site, même si les améliorations que tu cites restent pour moi du chinois. Enfin il est sûr que tout s'affiche plus vite, mais comme je viens aussi de changer d'ordinateur, difficile de faire la part des choses.
Crois-tu, compte tenu des progrès de Google street, que ça vaut encore la peine de se déplacer en Corse?
Allez, pour le fun, une petite visite de Guagnu en Google Street !!!
Agrandir le plan
Vous remarquerez en arrière-plan le sommet du Tretorre sous la neige... montrant bien que la petite voiture de Google est venue prendre ces photos en Corse durant le 1er trimestre 2009 !
Pas mal, mais quelques déceptions :
Je vous laisse découvrir le reste o:O
Petit complément pour ceux qui ne suivent pas l'actualité corse de très près :razz: :
Bonsoir à tous,
Le blog est un peu en sommeil en ce moment, ce qui est logique puisque les articles manquent encore, alors que j'ai de quoi faire (compte-rendus essentiellement)...
Pour le moment, j'ai consacré beaucoup de temps à améliorer la forme des deux sites :
Quelques corrections mineures de forme ont aussi été faites sur le Blog sur les conseils d'Arnaud (Dedryvère) qui avait trouvé certains problèmes de lisibilité...
Reste le problème de fond (qu'Arnaud m'a souligné aussi), c'est-à-dire la lenteur d'affichage des pages du Blog, même pour ceux qui ont une connexion ADSL moyenne (4 à 6 Mbps), qui m'est remontée dorénavant de manière récurrente.
Une partie de la lourdeur de l'affichage est liée au fait que TOUTES les pages comportent la totalité des "widgets" dans les bandeaux latéraux de chaque page. Une solution simple est donc de n'afficher l'ensemble des widgets que sur la Page d'Accueil du Blog (à son adresse de base : http://corse-sauvage.fr ou http://corse-sauvage.fr/index.php) et de les alléger pour TOUTES LES AUTRES PAGES qui devraient devenir plus facile à afficher de ce fait :!:
Cette solution est mise en oeuvre dès ce soir dans l'attente de vos retours sur le sujet...