Randonnées estivales en juillet 2007 : 2) Laoscella - Scaffone (sans la vire !)
Par PhE le samedi 15 septembre 2007, 23:48 - Ravinisme - Lien permanent
De ce séjour en Corse en juillet dernier, je vous ai déjà raconté les parcours réalisés dans le Filosorma, mais à l'exception de ce qui avait motivé notre localisation dans ces lieux : la participation à un trek Internet original, organisé par le biais de ce blog, qui devait nous mener à réaliser, à douze participants, l'itinéraire de la vire de Scaffone en conséquence de l'article d'Eckard (Berberich) de décembre 2006, inséré finalement sur le blog en page statique (La traversée Laoscella - Tafonatu via la vire de Scaffone). La préparation de ce trek a quasiment été publique, puisqu'elle s'est effectuée partiellement grâce à un article spécial sur le blog qui nous a permis de discuter à travers les commentaires et d'échanger les informations nécessaires.
Rendez-vous avait donc été pris au Bar des Amis à Barghjana, Dimanche 8 juillet à 07 h 30, pour le départ de ce périple prévu sur trois jours et dont la plupart des participants ne se connaissaient pas, sauf par écrit depuis les derniers mois !?!
Une aventure, dans tous les sens du terme, décrite ci-dessous avec un luxe de détails superflus pour ceux qui voudraient refaire cet itinéraire, mais qui donnent une bonne idée de l'ambiance du trek...
- L'avant-trek
Nous avions pris la précaution d'échanger nos numéros de téléphone mobile avant de partir en Corse afin de pouvoir aisément communiquer entre nous pour les derniers préparatifs et cela a été bien utile :
- Récupération de Eckard et Thérèse à Sainte-Catherine (l'aéroport de Calvi) pour les ramener à Galeria puis au gîte de Monte Estremu
- Organisation d'une randonnée commune entre Caroline et François depuis le refuge de Puscaghja
- Coup de fil avec François qui essayait de me débaucher pour faire la boucle des bergeries de Firuletu à Ota le lendemain : beaucoup de route en voiture pour une randonnée aussi longue ! Visiblement, la description de cette boucle ne doit pas être assez précise sur le site dans le sens Casa Infurcata - Firuletu, puisque le ravin de Calanconi semble constituer un gros obstacle d'orientation avec sa ligne de cairns interrompue...
- Organisation d'un dîner en commun au gîte A Funtana la veille au soir du départ pour faire tous connaissance : bon, le groupe semble assez homogène dans son ensemble avec des randonneurs tous expérimentés et motivés !
Pour ma part, j'avais réservé depuis longtemps, auprès du sympathique patron du Bar des Amis, un petit déjeuner à 7 h 30 ce Dimanche matin 8 juillet : cela me permettait d'attendre tranquillement le reste des troupes en provenance de Montestremu.
Les dites troupes apparaissent vers 8 h et, avec la fin des préparatifs, ce n'est que vers 8 h 40 que la caravane se met en branle avec les encouragements du personnel du Bar des Amis et d'une (arrière-?) grand-mère locale qui nous fait présent d'un bâton de marche !
La météo est bonne pour aujourd'hui et prévoit un renforcement du vent pour le lendemain Lundi et grand vent et accumution de nuages sur les versants montagneux occidentaux pour Mardi...
- Le 1er jour
Ce début de parcours est l'occasion de prendre le chemin de la RD de la Candela, récemment démaquisé, qui nous mène aisément aux ruines du hameau de Candela, mémoire de la vie montagnarde locale jusqu'après la 2ème guerre mondiale, que personne du groupe n'avait eu l'occasion de visiter avant (Cf. l'article du Blog sur Candela). Ensuite, le sentier continue sans problèmes jusqu'à la confluence Bocca Bianca/Cavicchia et ses vasques qui nous incitent à notre première baignade.
Pour la suite de la montée, nous traversons la confluence et reprenons la piste classique qui conduit à la prise d'eau de la Cavicchia. Surprise : la piste est désormais largement cimentée dans les parties raides qui devaient commencer à poser problème aux véhicules en provenance de Monte Estremu ! Décidément, la région se modernise... J'avais déjà pu noter la nouvelle passerelle métallique toute blanche sur le Fangu au départ de Barghjana. La prise d'eau est l'occasion d'une petite halte vers 11 h 40 et, pour repartir, de tester le gué en contrebas où continue logiquement le sentier mais que je n'utilise jamais. Ensuite, nous retrouvons avec plaisir (pour ceux qui les connaissent déjà) les points d'orgue de la montée à la bergerie de Saltare : le 2ème gué de la Cavicchia, avec une 2ème baignade pour Georges en vue de la Punta Minuta et du ravin de la Solitude, la raide montée des barres rocheuses, puis la traversée pour rejoindre le ruisseau parallèle au Saltare et la remontée du sentier entre les deux ruisseaux jusqu'à la grotte de la bergerie où nous arrivons à 14 h 30 (après pas mal d'arrêts et de bains).
Toujours aussi magique que cette bergerie où nous déjeunons jusqu'à 15 h 30 ! A noter qu'il n'y avait pas d'eau dans le Saltare et que la source (avec ses tuyaux pour s'approvisionner) a été la bienvenue pour le nécessaire liquide pour le repas et le reste de la montée...
Ensuite, c'est la remontée du ravin de Laoscella où je n'ai pas remis les pieds (ainsi qu'Eckard d'ailleurs) depuis 15 ans et où je suis étonné, en suivant Caroline et Victor, de constater que l'on peut prendre un sentier en traversant le ruisseau de Laoscella tout de suite au-dessus de la bergerie : il s'amorce sur l'autre rive et, malgré un départ marqué par du maquis, emmène confortablement par une bonne trace et des cairns continus. Sans doute existait-il à mon époque et ne l'ai-je pas vu ou seulement plus haut ! Il nous permet de gagner rapidement la première cascade (double !) du ravin et de la photographier sous tous les angles tant elle est magnifique lorsqu'elle est en eau... Et pourtant, bizarrement, j'ai du mal à reconnaître toute cette première partie du ravin que j'ai pourtant déjà parcourue trois fois. Comme quoi, la mémoire des parcours a ses limites : Eckard ne va d'ailleurs pas tarder à s'en apercevoir dès le lendemain !
La sente remonte ensuite la barre rocheuse qui ferme la cascade et sort de la forêt après avoir traversé le torrent, nous permettant de contempler derrière nous le Monte Saltare, le col qui en permet l'accès et la Grande Barrière au-delà. Nous escaladons ensuite le ravin sur les éboulis de sa rive droite avant de retraverser à nouveau la Laoscella et d'arriver aux bergeries vers 17 h 50, à l'endroit où le ravin devient une gorge étroite menant au cirque de Tondu (lieu-dit Laoscella Sottana).
Là encore, je ne reconnais absolument pas ce site des bergeries, à part le cercle de pierres de la plus basse dont j'avais la photo, et je ne me souvenais plus qu'il était aussi exigu ! Difficile à douze de trouver place pour 5/6 tentes et un matelas de bivouac sur une surface plane sur ces petits replats et l'organisation du dîner et de la nuit demande un peu de réflexion. Le magnifique coucher de soleil qui se dessine après le dîner incite quelques-uns d'entre nous à monter à Laoscella Soprana pour y réaliser de splendides photos de la Grande Barrière, avant une nuit de sommeil bien méritée.
- Le 2ème jour
Réveil pas trop matinal, toujours par très beau temps. Après un petit déjeuner vite avalé, le démontage du campement et le remontage des sacs, c'est le départ à 7 h 50. Nous suivons une ligne de cairns menant vers le NNE à Laoscella Soprana et, peu après avoir dépassé l'abri sous grotte, tournons à gauche (W) pour monter directement sur la crête au-dessus de nous à un petit col non loin du point IGN 1431 m. Les vues derrière nous et sur notre gauche vers la Grande Barrière, la Paglia Orba et le col des Maures sont saisissantes ! Il est 8 h 30 à ce col où l'on découvre le versant menant en traversée aux deux brèches entre la pointe 1707 et le Pinzu Scaffone (pointe 1711).
Il nous faut tout de même pas mal d'efforts pour arriver enfin à gravir la pente raide finale menant à 9 h 15 à la brèche de droite jouxtant le Pinzu Scaffone. Derrière cette brèche spectaculaire, une longue pause nous laisse contempler cet immense versant N du Capu Scaffone au-dessus des bergeries ruinées que l'on aperçoit 200 m plus bas : beaucoup plus complexe que la carte le laisse apparaître, il consiste en une raide falaise rocheuse constituant la tête du Scaffone, couronnant un ensemble de quatre arêtes, entrecoupé de barres rocheuses et de pentes d'herbes et d'aulnes, dont la quatrième (invisible encore) est l'arête NW de la Punta di Campu Razzinu qui marque le départ de la vire de Scaffone. Nous aurions mieux fait de bien examiner la structure de ces arêtes depuis la brèche, car nous serons abusés plus tard par une des arêtes intermédiaires masquant les suivantes...
La suite de l'aventure consiste à traverser ce versant en ligne de niveau, en suivant les cairns qui ponctuent plus ou moins le chemin, pour trouver le départ de la vire de Scaffone 2000 m plus loin. Pas de problèmes au début à part le fait de devoir descendre plus bas que prévu pour éviter les barres rocheuses et passer au bas de la première arête, ce qui nous fait traverser un peu plus de 100 m au-dessus des bergeries de Scaffone que l'on aperçoit juste en contrebas vers 10 h 20. Ensuite, les aulnes commencent à nous opposer quelques difficultés avant que nous ne tombions sur une source, en bas d'une barre rocheuse, bienvenue pour pause et rafraîchissement...
La suite est moins évidente car Eckard croit reconnaître le départ de la vire 150 m plus haut vers le sommet de l'arête qui nous fait face, alors que le cheminement le plus évident est de continuer en ligne de niveau vers un col plus bas sur cette arête. Je profite tout de même de la pause pour aller jusqu'à ce col voir la suite (il est 10 h 55) : c'est une nouvelle arête avec un nouveau col que l'on doit atteindre au prix d'une petite descente puis de l'ascension d'un couloir d'aulnes. Je l'indique à Eckard qui préfère monter vers le haut et voici tout le groupe en train d'escalader non sans mal la barre rocheuse au-dessus de la source, puis de remonter une grande pente d'éboulis avant d'aboutir à deux brèches de l'arête vers midi. La brèche supérieure est visitée par Caro et moi-même sans trouver la vire mais simplement un cheminement compliqué entre la paroi et les aulnes, l'inférieure est explorée par le reste du groupe, vite arrêté par les aulnes... Après un moment de réflexion, le GPS nous apprend que nous sommes encore bien loin du départ de la vire et de l'arête qui la supporte (800 m) et décision est prise de redescendre vers le cheminement du bas plus évident. Nous en profitons pour nous arrêter déjeuner à la source peu après 13 h et repartir ensuite vers le col que j'avais précédemment exploré que nous atteignons à 14 h : soit 3 h sans progression (vaines explorations, pauses, déjeuner, rafraîchissements, ...).
De là, comme prévu, une petite descente permet de contourner une barre pour atteindre un couloir d'aulnes remontant à un second col sur une arête dédoublant la précédente : c'est ainsi que vers 14 h 45, nous pouvons enfin voir l'arête finale du versant (avec la vire supposée), masquée jusqu'ici par ces arêtes intermédiaires qui nous ont égarés ! La suite consiste toujours à progresser en ligne de niveau vers 1650 m d'altitude avec quelques cairns montrant le chemin. Malheureusement cette ligne de cairns se dédouble un peu plus loin et nous nous arrêtons un long moment en laissant Eckard explorer sans sac une ligne montant droit dans la pente sur la gauche. Beaucoup de temps est perdu dans cette exploration qui ne donne rien de convaincant et nous reprenons la progression en ligne de niveau. Vers 16 h, nous sommes à 400 m de l'arête et devons prendre une décision quant à la suite, car Eckard ne peut se souvenir du point exact où part la vire : or il y en a deux possibles sur l'arête que nous voyons très bien en face de nous, une plate-forme vers 1750 m où l'on semble accéder par une vire horizontale aérienne ou une brèche 50 m plus bas sous le ressaut rocheux supportant la plate-forme. Compte tenu de l'heure déjà avancée et de la lenteur de notre progression, nous n'avons pas le temps d'explorer ces deux possibilités puis de terminer l'étape dans la foulée (le versant Campu Razzinu et Tafonatu) sans prendre le risque de nous engager dans une galère nous amenant à bivouaquer avant le point prévu, sans eau et avec les mauvaises prévisions météo du lendemain. Les autres considérations de la décision sont liées au fait qu'il y a un second trek prévu dans la foulée dont le départ ne peut être retardé pour des contraintes de dates de certains : il faut donc impérativement être rentré demain soir ! Le plus sûr semble donc être de faire demi-tour et de revenir par le même chemin pour garantir la suite du séjour. Même l'idée du bivouac aux bergeries de Scaffone, qui aurait donné un peu d'originalité à ce retour, est abandonnée pour revenir dans les temps.
Le retour s'effectue beaucoup plus vite que l'aller, malgré quelques anicroches mineures : aplomb des bergeries de Scaffone à 17 h 15, brèches du Pinzu Scaffone vers 18 h 15, Laoscella Sottana à 19 h 30 ; soit 3 h 30 au retour au lieu de plus de 7 h à l'aller (en décomptant les 45 mn du déjeuner) ! Il faut dire que je ne risquais pas de m'écarter du chemin, avec Georges derrière moi, GPS en main, m'empêchant de m'écarter de plus de 20 m de la trace que nous avions faite à l'aller...
Arrivé aux brèches du Pinzu Scaffone, je vais reconnaître l'autre brèche (Sud) en descente que je trouve bien raide, mais, une fois en bas, j'appelle tout de même les autres pour qu'ils descendent par ce chemin : c'est alors que j'entends une voix (Elizabeth ?) qui me demande de remonter pour une raison inconnue et je me refais la brèche dans l'autre sens. En fait, c'est Eckard qui a été victime d'une chute sans conséquence mais qui l'a un peu contusionné et retardé... Du coup, je fais passer tout le monde par la brèche de l'aller !
Enfin, arrivé au col au-dessus de Laoscella Soprana, le mauvais temps annoncé au départ semble se mettre de la partie puisque les nuages ont envahi tout le massif et que les premières gouttes de pluie tombent : c'est l'occasion de sortir ma pélerine qui m'accompagnera jusqu'aux bergeries ! Avec cette menace, les tentes sont vite montées et le dîner rapidement avalé, mais, heureusement, tous les nuages s'évacueront dans la soirée et nous aurons un coucher de soleil quasiment aussi magnifique que celui de la veille.
- Le 3ème jour
La nuit est froide avec pas mal de vent, comme prévu par la météo, mais, contrairement aux prévisions, grand beau temps frisquet (6/7° C) au lever. Le départ a lieu vers 8 h 15 et la descente se déroule sans aucun problème, via la bergerie de Saltare, la prise d'eau et la piste, jusqu'à la confluence où nous nous arrêtons vers 12 h 15 pour baignades et déjeuner. Il est évidemment désolant de constater que la météo n'a finalement rien eu à voir avec ce qui avait été annoncé trois jours plus tôt, ce qui me fait d'autant plus regretter la décision d'hier, mais c'est toujours facile de se dire cela après coup.
Repartis vers 14 h, nous reprenons le chemin de Barghjana par le sentier traditionnel en RG de la Candela qui nous permet d'arriver à 15 h 15 au Bar des Amis. Le trek se termine sur une bonne dégustation de bières corses et les traditionnelles photos de groupe de fin de parcours, avant que les participants, à l'exception de moi-même, ne reprennent la voiture pour aller en direction de Corscia, départ du trek suivant, Corscia - Castiglione.
- Conclusions
Difficile de résumer ce trek et d'en tirer quelques enseignements !
Globalement, cela a été, de mon point de vue, une belle réussite allant plutôt contre les lois du genre, car il n'était pas évident qu'un parcours avec 12 randonneurs venant d'horizons divers et ne se connaissant pas ou peu puisse se dérouler aussi bien et sans aucune friction ou tension entre les différents membres du groupe : tout cela sur un terrain qui n'avait qu'un lointain rapport avec la randonnée et alors que les objectifs initiaux n'ont pas été réussis !
En synthèse, voici une tentative personnelle de recensement de ce qui a plus ou moins bien fonctionné :
Les PLUS :
- Des éléments homogènes, tous sympathiques et dotés de l'esprit de groupe
- Une bonne condition physique d'ensemble : seul, Matthieu a eu des problèmes de crampes la première demi-journée, mais heureusement sans conséquences ensuite
- Une bonne expérience de la randonnée pour tout le monde, ainsi que de l'équipement nécessaire dans des conditions de trekking avec bivouacs
- Des as de la cartographie et du GPS : cartes IGN, 3 GPS, 1 montre GPS/boussole, ... et pourtant, malgré cela...
Les MOINS :
- Le nombre de participants : cela a évidemment constitué, comme prévu, le principal frein à des horaires rapides et nous a empêchés de regagner le temps perdu dans la recherche du départ de la vire. A douze participants, il y a toujours quelqu'un à attendre et les pauses sont démultipliées
- La sous-estimation de la complexité du terrain dans ce versant Scaffone, de ma part à l'examen de la carte et de la part d'Eckard à se remémorer ses souvenirs. Même pour un petit groupe et sans recherche d'itinéraire, il faut compter près de 4 h pour parcourir l'intégralité du versant au lieu des 2 h prévues
- La mauvaise observation du terrain faite depuis la sortie de la brèche du Puinzu Scaffone d'où l'on voit très bien l'ensemble du versant jusqu'à l'avant-dernière arête (où, pourtant, nous avions bien identifié le col que l'on a finalement utilisé) et qui montre bien ces arêtes intermédiaires qui nous ont trompés par la suite
- Le poids des sacs dans ce terrain chaotique : mais difficile de faire beaucoup mieux. Personnellement, j'étais à 12 kg, sans tente mais avec corde plus quelques sangles/mousquetons, et cela allait bien
- La mauvaise mémoire des lieux, pour moi comme pour Eckard, qui a été la cause principale de notre demi-tour anticipé
Il ne reste donc plus pour moi qu'à féliciter une fois de plus l'ensemble des participants, à la fois pour leur excellent comportement physique dans ce qu'il y a de plus difficile en Corse comme terrain d'aventure (au-delà, on est à la frontière de l'escalade comme dans la falaise de Tondu ou le Ravin de la Solitude) et leur moral permettant le maintien d'une excellente ambiance tout le long de ces trois jours et la prise d'une décision qui n'aurait certainement pas été aussi bien acceptée dans certaines autres communautés !
En information complémentaire, ci-dessous la carte du trek Laoscella - Scaffone de juillet dernier avec le tracé obtenu par le relevé des points GPS de Georges donné en Scaffone.gpx :
Commentaires
Salut François,
Merci pour tes gentils commentaires précédents et en espérant que ton pélerinage pédestribus ait été à ton goût !
En ce qui concerne les infos complémentaires, elles vont bientôt venir :
1°) Dans un article sur le Blog, mais après l'article que je finalise sur la fin de mes vacances en juillet dernier en Cagne et Coscione (et oui, je vais plus vite sur les vires que sur Internet...) et que je dois diffuser sans doute ce soir (?)
2°) En mettant en ligne sur le site un complément de description à celle de la vire de Scaffone telle qu'elle existe aujourd'hui
3°) En profitant du fichier .gpx indiqué par Georges sur son site, qui permet effectivement de tracer fidèlement nos divagations de juillet dernier. Il permet aussi de corriger des détails de mes tracés du Filosorma qui manquaient de précision (mais ce sont des chemins) comme le sentier du Saltare après le 2ème gué de la Cavicchia ou le sentier et la trace du ravin de Laoscella. Malheureusement, je n'ai pas mis ma montre GPS en route Vendredi dernier (j'ai oublié) et je n'ai donc pas le relevé exact des tracés des vires Tafonatu/Scaffone : je pense néanmoins que ma carte ne sera plus très loin de la réalité après de très nombreuses modifications depuis que nous avons commencé à la réaliser avec Eckard au début de cette année !!
Je rentre d'un pèlerinage pédestre de Sienne à Assise; 10 jours de marche, style pépère, avec un minibus d'escorte pour porter le gros des sacs, soirée dans les hôtels, bref ambiance différente de celle que nous avons vécue ensemble ... mais il en faut pour tous les goûts, et cela nous a permis de découvrir une superbe région, parsemée de villes fortifiées, de couvents, de chapelles renfermant toutes des trésors: à recommander, mais plutôt en vélo qui semble être le moyen de transport le plus efficace compte tenu de l'état des routes et de la densité des trucs à voir.
Bravo, Philippe, d'abord pour le récit, parfaitement résumé et si joliment illustré de nos aventures ( j'espère qu'il va mettre l'eau à la bouche de nombreux candidats sentiers sauvages ), et puis pour ton exploration en solo de cet ensemble de vires dont tu confirmes la splendeur; pour satisfaire encore mieux certains "esprits de géométrie" d'entre nous, pourrais-tu compléter ta carte du coin avec ton nouvel itinéraire - bien que tu n'aies pas eu à tes côtés "l'as du GPS"!- ? Enfin question subsidiaire, si tu avais à organiser une rando "vire de Scaffone", maintenant que tu en connais tous les tenants et aboutissants, comment la proposerais-tu?
Je note enfin que tu as eu un super-temps, identique au nôtre en Toscane, ce qui as encouragé tes découvertes...fortuna audaces juvat, comme aurait dit le centurion d'Astérix en Corse!
Encore bravo et merci d'avoir été le catalyseur de nos treks.
Bonsoir à tous,
Complément sur la semaine que je viens de passer en Corse pour ceux qui avaient envisagé de m'accompagner et qui n'ont pas pu.
J'ai pas mal avancé sur le programme que j'avais improvisé sur place et que j'avais indiqué à Eckard et François :
- Dimanche 16/09 : Plage de Focolara
Petite randonnée de mise en jambes pour aller se baigner sur cette plage que je ne connaissais pas. Evidemment, cela peut paraître curieux de partir de Galeria à altitude 0 et plage à 50 m de mon hôtel et de faire 900 m de dénivelé et 4 heures de marche pour aller se baigner à la même altitude : ce que n'ont pas manqué de me faire remarquer les corses que j'ai trouvé sur la plage et qui étaient venus en bateau !!!
- Lundi 17/09 : Bocca di Pittinaghja et approche du lac du Ceppu
Depuis l'Auberge de la Forêt dans le Bonifatu, remontée de la trace cairnée allant au col de Pittinaghja, puis traversée du versant Sud de l'arête de Pittinaghja pour aller au lac du Ceppu que je n'ai pas eu le temps d'atteindre (horaires erronés optimistes d'Alain Gauthier sur Lacs de Corse et marge de manoeuvre pour descendre avant la nuit en solo)
Mardi 18/09 : reconnaissance du sentier direct vers les bergeries de Scaffone
En fait de sentier direct vers ces bergeries, je n'ai trouvé qu'une trace partant juste avant la prise d'eau de la Cavicchia (en RG 1er petit ruisseau 150 m avant) : malheureusement, cette trace (non cairnée, non balisée => la suivre à vue style Sioux !) tourne à gauche et emmène au 2ème gué de la Cavicchia (sans intérêt sauf pour les Sioux...). Le sentier indiqué en RG de ce petit ruisseau sur la carte IGN n'existe pas (ou plus !). Au grand torrent le précédant sur la piste (ruisseau de Valle Serrata), une trace de chasseurs (points de peinture orange) part sur la RD tout près des blocs du torrent : alors là, cela monte dans la bonne direction, mais du style Sioux on passe au style jeu de piste avec un point de peinture sur des arbres tous les 50 m dans une forêt très dense. Remonté 100 m pour voir (cela passe, mais c'est fatigant !) puis demi-tour faute de temps : au Bar des Amis, on m'a laissé croire que cette trace montait très haut (??)
- Jeudi/Vendredi 20-21/09 : Vires du Tafonatu et de Scaffone
Enfin réalisé ces vires comme indiqué ci-dessus : elles sont dans le prolongement l'une de l'autre et constituent une promenade vertigineuse de 4 km (1200 m environ pour le Tafonatu - 700 m pour traverser le vallon de Bocca Rossa - 2100 m environ pour la vire de Scaffone) agrémentée de paysages à couper le souffle et colonisée par des mouflons solitaires. Il est sûr qu'elle se mérite, mais la faire selon les conditions dans lesquelles je l'ai réalisée (beau temps chaud - 12 ° C à 7 h du matin à 1700 m - pas de vent) est une récompense sans équivalent...
Pour info, le parcours s'est fait avec un sac d'environ 12 kg (pas de tente, matelas auto-gonflant, duvet - la couverture de survie aurait suffi -, réchaud/gaz, popote, couverts succincts, nourriture légère, veste montagne, polaire lourde, polaire légère, sous-vêtements, corde 30 m en 7 mm, 3 sangles, 2 mousquetons, trousse pharmacie, divers objets personnels : inutile de dire que, dans ces conditions de réalisation, pas grand chose de tout cela m'a servi !!!
OK, j'ai trouvé ce qui clochait, Eckard :
- en ce qui me concerne, j'avais toujours les infos dans le cache, donc bonnes puisque celles du début
- pour les autres visiteurs, comme j'ai fait des modifications de l'album sur flickr, les adresses des photos ont été changées (pour je ne sais quelles raisons) et donc le blog ne les retrouvait plus !!
J'ai dû remettre à jour toutes les adresses de photos...
Philippe,
que ce soit avec Firefox 2.0.0.6 ou Safari, il n'y a que la première photo qui s'affiche chez moi. Mais grâce à l'URL de Flickr que tu m'as indiquée j'ai pu voir les belles photos que tu as ramenées des vires du Tafunatu et du Scaffone. Avec un seul regret : de ne pas avoir été rétabli à temps pour y participer. J'ai vu aussi que tu as choisi pour le bivouc l'endroit même où j'avais passé, en 1993, ma deuxième nuit sous la pluie pendant que mes copains étaient installés plus confortablement sous la tente, en face de la cascade !
Pour info, Fred m'a répondu par courriel au sujet des voies de la face Ouest du Tafonatu :
- Il a fait une tentative l'année dernière à la Torres-Garnier (Grand Couloir Central) qui a été une galère aquatique dans le bas de la gorge et une aventure plus que sérieuse dans la partie grimpe difficile (6b humide, longueur de 45 m sans protections, risque de chute au sol de 20 m, ...)
- Les voies sont très peu parcourues : la Torres-Garnier, une des plus connues, sans doute pas plus de 10 fois
- Indication que Pierre Pietri est sans doute celui qui connaît le mieux cette face
Pierre Pietri a pris la peine de mettre un commentaire sur un de mes articles sur l'évolution de l'escalade en Corse pour rappeler qu'il a été et reste l'un des principaux explorateurs, découvreurs, inventeurs et connaisseurs des parcours d'escalade insulaires dans toutes les régions de l'île !!!
Salut Eckard,
Bizarre que tu n'aies pas les photos... Quel navigateur utilises-tu ? De mon côté, cela marche avec Firefox (2.0.0.7) et IE (6.0).
L'ensemble des photos est désormais sur flickr en www.flickr.com/photos/cor...
Merci, Philippe, pour le récit de notre trek et bravo pour l'exploit d'avoir trouvé et parcouru la vire en solo ! Malheureusement les photos de ton message 7 sont inaccessibles pour moi...
Eckard
Bravo, Philippe pour ta capture qui est sans aucun doute une des meilleures photos de mouflons corses disponible sur internet !
Au fait, au Verdatu, c'est même pas moi qui ai appuyé sur le déclencheur, mais Matthieu qu'il convient de féliciter pour avoir réussi des images sans trop de flou de bougé !
Georges
Ah, tiens, au fait !
Puisque Fred (Bruschet) a eu la gentillesse de laisser un commentaire (n° 2) sur cette page et qu'il est un grimpeur grand connaisseur des voies corses...
Fred, as-tu déjà réalisé une de ces voies de la face Ouest du Capu Tafonatu partant de la vire dont la photo est ci-dessus ? J'en connais, de mémoire, trois que je n'ai jamais faites : le Grand Couloir Central, la Torres-Garnier et Ultima Thule, toutes de 500 à 600 m et 25/30 longueurs, ... mais je pense qu'il doit y en avoir d'autres.
J'aimerais bien avoir un retour sur l'ambiance dans ces voies et sur les approches aller/retour (je me doute que les approches sont par le haut depuis Ciottulu et pas par le Fangu !!!).
Hier je n'ai pas eu la présence d'esprit de regarder où ces voies pouvaient bien partir et s'il y avait des traces...
De retour sur le continent (avec 8° C de moins)...
Georges, j'ai raté deux photos de mouflons prises sur la vire, mais d'aussi loin que les tiennes, pour cause de tremblé au zoom. D'ailleurs, je suis content de savoir que c'était pour toi aussi la première fois que tu prenais des photos de mouflons sur l'île : je croyais qu'il n'y avait que moi pour cela (25 ans de Corse avant de pouvoir photographier un mouflon). Contrairement à ma virée de juillet où j'ai pris mon mouflon à 20 m et où il n'a jamais bougé, tous ceux que j'ai vus cette fois-ci se sont montrés très farouches et ne m'ont jamais laissé approcher !
En dehors du zoom tremblé, j'ai aussi réussi à saturer ma mémoire avec 120 photos :
1) Cela m'a empêché de prendre une autre photo de mouflon sur la vire côté Campu Razzinu Ouest
2) J'ai dû sacrifier quelques photos antérieures pour pouvoir prendre des photos de la fin de la vire
Je ne suis toujours pas au point comme photographe, aussi je vous remets quand même ma photo de juillet dernier car j'en suis très fier !!!
Je me doutais bien, Philippe, que tu serais le premier à aller voir cette vire... Je vois bien Caro en N°2...
Merci pour ces premières images ; avec tous les mouflons que tu as vus sur la vire, tu aurais au moins pu nous en ramener une photo !
Pendant le second trek, nous avons réussi à en pixeliser quelques-uns sur une vire un peu moins horizontale...
A+
En avant-première de la série "Scaffone : le retour", quelques photos de la virée de ces deux derniers jours :
- Dans la falaise du cirque de Tana di l'Orsu :
- L'amphithéâtre de Campu Razzinu (1 seul spectateur !) :
- La vire au pied du Tafonatu :
- Le trou du Tafonatu depuis le pied de la face :
- Le bivouac 5 étoiles sur la vire :
- Le début (dans ce sens-là) de la vire de Scaffone :
- Vers la fin de la partie Campu Razzinu Sud :
- Après le 1er V sur le versant Campu Razzinu Ouest :
- Dans le 2ème V sur le versant Campu Razzinu Ouest :
- Cette photo ne vous rappelle rien ? :
Caro,
Désolé, mais je crois me souvenir que vous avez passé de longues vacances avec Victor (les Tatras et le reste...) et je suis comme tout le monde (qui travaille !) : 5 semaines de vacances + les RTT.
J'ai donc repris une petite semaine pour essayer de me remettre de l'échec de la vire de Scaffone.
C'est fait et je reviens encore une fois émerveillé de ce voyage en versant Ouest du Tafonatu !
Et je suis au boulot Lundi...
Salut Phillippe
Merci pour ton récit que nous avons beaucoup aimé lire!
Mais bon nous dire que tu te ballades depuis deux jours au soleil dans ce coin là pendant que les autres travaillent !!!!!!!!!
C'est vache!
Georges,
Merci de ta réponse que je ne reçois que ce soir, de retour de 2 jours sur Tana di l'Orsu, Campu di Vetta, bivouac au pied du Tafonatu sur la vire et exploration de la vire de Scaffone ce matin en aller-retour.
Confirmation que la vire débute bien à la plate-forme supérieure vue en juillet dernier et qu'on a même vu le début de la vire puisqu'elle commence déjà en versant Scaffone. Confirmation aussi que cette vire est incroyable, car très longue, très aérienne, quasiment plate (entre 1700 m à la plate-forme et 1620 m minimum) et superbement belle, avec les mouflons qui la colonisent !!
Deux jours extraordinaires avec un temps splendide et même chaud en haute montagne (12°C ce matin à 8 h à 1570 m sur la vire du Tafonatu).
Merci pour les points GPS : je mettrai en ligne la trace faite versant Scaffone, à moins que tu ne l'ais déjà fait...
Bonjour Philippe
Me sentant à peine visé en tant qu'un des "as du GPS", je vais te faire plaisir avec paglia.orba.free.fr/trek/... de l'ensemble du parcours aller. Les waypoints ont été actualisés, sauf celui du début de la vire de Scaffone, dont la position reste bien sûr estimée.... J'ai bien l'intention de tester son exactitude une de ces prochaines années !
Merci pour ce compte rendu fidèle... même si j'avais pour ma part une vision un peu plus optimiste des prévisions météo du dernier jour.
A+
Georges
Trés bien ce récit, apparemment une belle aventure, ce qui est sur c'est que le coin n'est que très peu fréquentée, et il n'est pas facile de se déplacer même avec gps sur ce type de terrain.
Tiens, pendant que j'y pense, est-ce que par hasard l'un des participants à ce trek doté d'un GPS aurait conservé le tracé de notre périple dans le versant Scaffone ?
Je serai intéressé à l'obtenir pour vérifier le tracé que j'ai imaginé sur la carte...