Randonnées printanières en mai 2007 : 3) Randonnées littorales Ouest Corse
Par PhE le jeudi 31 mai 2007, 01:26 - Mer & Littoral - Lien permanent
Un séjour en Corse au mois de mai est propice, en situation météorologique normale, à des randonnées en bord de mer délivrées des fortes chaleurs estivales ... et, donc, pas question de passer ce séjour printanier sur l'île sans y caser quelques randonnées littorales sauvages !
En route donc pour les bords de côtes au Nord de la baie de Figari, puis sur la côte du Sud du golfe de Porto, avec trois randonnées littorales réalisées dans ces régions et décrites ci-dessous :
- Randonnée depuis l'anse de Chevanu à la tour d'Ulmetu via les Bruzzi
- Randonnée depuis la plage de Roccapina à la tour d'Ulmetu
- Randonnée depuis la plage d'Arone à la tour d'Urchinu
Addendum : En ce jour de mai, où l'on vient d'apprendre le décès de trois randonneurs sur le GR 20, morts de froid à Bocca Innominata (1860 m) dans le Val Carozzu pour une Polonaise de 52 ans, à Bocca d'Oreccia (1427 m) en Haut Cruzini pour un Parisien de 35 ans et sur la crête d'Usciolu (vers 1800 m) pour la troisième victime, un Parisien de 64 ans, il n'est pas inutile de rappeler les conseils de prudence à respecter en montagne, même corse...
En ce qui me concerne, je reviens d'un séjour de 12 jours début mai sur l'île pendant lequel j'ai randonné jusqu'à 1200/1300 m d'altitude sous des chaleurs de 28/30° C comme en été... Et pourtant, j'ai sans cesse traîné, comme d'habitude dans mon sac, sous-vêtement Carline, polaire légère, polaire épaisse, veste de montagne Goretex 3 couches, pantalon de randonnée, pélerine, couverture de survie, frontale, ... Cela fait des années que je le fais sans que cela ne m'ait jamais quasiment servi, sauf en de rares occasions d'orages courts. A quelques jours près, donc, j'aurais pu avoir une bonne occasion de m'en servir avec neige, vent et tempête dans ces mêmes régions !
Ne jouons pas avec la sécurité : soyons équipés, entraînés et sachons renoncer à une course en cas de prévisions météo limites...
1) Randonnée depuis l'anse de Chevanu à la tour d'Ulmetu via les Bruzzi
Une randonnée plutôt improvisée, puisque les seules informations que j'avais provenaient du livre Par les chemins du Littoral d'Alain Gauthier, qui décrit ce parcours en l'arrêtant à l'anse d'Arbitru, on se demande bien pourquoi ! Je n'allais pas me poser la question bien longtemps, puisque la réalisation de cet itinéraire me donnera vite la réponse à cette question...
Nous pouvions partir de l'extrémité Ouest de l'anse de Chevanu, mais nous avons préféré démarrer vers 11 h depuis le départ du sentier des Bruzzi, sur la route menant au lotissement de Chevanu. Ce sentier fait une boucle en allant vers l'anse d'Arbitru en visitant dans un sens la partie intérieure de la presqu'île des Bruzzi et la partie littorale dans l'autre sens. En prenant le sentier intérieur au départ, nous commençons à monter jusque vers 70 m d'altitude pour passer un petit col (très belle vue sur les Bruzzi) situé peu après l'embranchement avec la branche littorale du sentier, avant de redescendre le long d'un beau mur de pierres sèches vers une plage à l'entrée de la baie d'Arbitru.
En longeant la côte au plus près, nous ne tardons pas à atteindre la plage d'Arbitru vers 12 h 15. Cette plage, envahie par les posidonies, est marquée à son extrémité Est par l'embouchure du ruisseau de Lanciatu et les marais qui l'accompagnent et à son extrémité Ouest par une série de propriétés privées bordant la plage et empêchant d'accéder à l'intérieur !
Du coup, nous voilà obligés de suivre la côte au plus près le long de l'eau et d'entamer un interminable tour, de près d'une heure, du littoral rocheux entre Arbitru et Furnellu, avec une progression délicate et épuisante sur les blocs et falaises au bord de l'eau, pour pouvoir accéder à la plage de Canigliole au fond de la Cala di Furnellu. Là encore, l'accès à la plage est compliqué par l'embouchure du ruisseau de Spartanu en descente directe du massif de Cagne (à cette époque, les traversées de ruisseau ne sont pas toujours simples) et une belle brochette de marécages en arrière-plan de la plage vient compléter le paysage !
L'arrivée à cette plage vers 14 h nous permet d'y déjeuner tranquillement en devisant avec Joseph Lucchini de Monaccia d'Aullène qui prend plaisir à raconter sa région. Puis, c'est le départ pour aller visiter rapidement la tour d'Olmeto (Tour d'Ulmetu, pas très remarquable !) et jeter un coup d'oeil vers Roccapina de 15 h 15 à 16 h.
Pour le retour depuis Furnellu, quelques difficultés pour repasser le Spartanu, grossi par les orages qui se déversent sur la Cagne depuis deux ou trois heures, sans trop nous mouiller. Nous avons ensuite la bonne idée de couper directement la zone côtière entre Furnellu et Arbitru en empruntant les pistes et sentiers portés sur la carte IGN : nous nous fourvoyons inéluctablement dans l'entrelacs des propriétés privées nous interdisant l'accès à la plage d'Arbitru et sommes obligés de demander droit de passage à l'heureux propriétaire d'une magnifique demeure rouge faisant face à la baie (merci de l'autorisation et de l'accompagnement !) pour pouvoir continuer notre chemin.
Ensuite, nous empruntons le sentier littoral des Bruzzi pour boucler la fin de ce parcours côtier vers 18 h, en terminant sous la pluie d'un orage de fin d'après-midi, largement anticipé du fait de la menace des nuages sur l'Uomu di Cagna depuis le déjeuner...
Une carte de cet itinéraire :
Jolie randonnée littorale donc, avec le gros inconvénient de ces propriétés privées bouchant l'accès à l'intérieur de la zone côtière entre Arbitru et Furnellu qui explique sans doute pourquoi Alain Gauthier n'a pas décrit cette partie dans son livre sur le Littoral corse... Comptez 7 h pour faire l'aller-retour complet jusqu'à la tour d'Ulmetu et une heure de moins avec notre raccourci non recommandé via les accès privés !
Regardez l'ensemble complet des photos sur cette courte balade dans la Galerie Photos en Littoral :: Bruzzi - Tour d'Ulmetu.
2) Randonnée depuis la plage de Roccapina à la tour d'Ulmetu
Randonnée symétrique de la précédente, la traversée de Roccapina à la tour d'Olmeto (Ulmetu) était un objectif tout indiqué pour compléter le lendemain le parcours décrit ci-dessus.
Nous démarrons donc toujours aussi tôt ce matin-là (vers 11 h 30), du parking Est de la plage de Roccapina, en empruntant l'espèce de piste qui part au Nord au départ, puis oblique vers l'Est en montant doucement jusqu'à 70/80 m au-dessus de la mer et s'arrête en impasse au bout d'environ 2700 m, après une courte et raide descente.
Plutôt que d'emprunter la vague sente qui prolonge cette piste, prenez le vrai sentier tout de suite à 90° sur la droite : cela vous évitera une joyeuse tranche de maquis dont nous ne nous sommes pas privés et qui nous a menés 60 m plus bas sur ce même sentier, transformé en sente littorale surplombant l'eau d'environ 15 m (et nous, transformés en carcasses sanguinolentes après une traversée mixte Cistes/Ronces/Salsepareille sans pareille !). Cette sente littorale, limite démaquisée, nous mène rapidement à une première plage, couverte d'épaisses posidonies, marquant le début du parcours en bord de l'eau, puis, un peu plus loin à une propriété privée pittoresque que nous surnommons "la maison du pirate" pour des raisons que j'ai oubliées. Cette "maison" précède de peu une petite cala très étroite et remarquable, sorte d'indentation formée par l'érosion marine d'un filon !
En longeant la côte au plus près, nous ne tardons pas à atteindre le superbe site de Muchju Biancu vers 13 h 15. Composé d'une plage sauvage et de magnifiques dunes de sable blanc, il constitue un paysage original le long de cette sauvage côte SW de la Corse !
Au-delà, nous nous trompons de sentier en suivant celui qui fait le tour de la Punta di Muchju Biancu, au lieu d'obliquer à gauche par la piste de sable qui la shunte : excellente occasion d'aller visiter le tas de rochers de cette pointe et de déjeuner sans abri sous la douche ininterrompue d'un orage qui nous rince pendant une bonne heure.
Puis, nous reprenons le parcours vers la plage de Saparella, avec les deux propriétés et les bergeries qui la bordent, puis traversons une belle plage de sable rouge annonçant la fin du parcours que nous bouclons à la tour d'Ulmetu vers 15 h 30.
Pour le retour depuis la tour, aucune difficulté pour suivre le chemin de l'aller, à l'exception du raccourci shuntant la Punta di Muchju Biancu que nous trouvons sans problèmes. Par contre, sur le sentier littoral rejoignant la piste de Roccapina, nous reprenons soigneusement nos traces de l'aller dans le maquis (ma femme ne voulant pas tenter une exploration de la suite du sentier que je lui conseillais) pour découvrir le "vrai" sentier (parallèle 100 m plus loin !) à l'arrivée à la piste... Retour à Roccapina vers 17 h 45.
Une carte de cet itinéraire :
Superbe parcours côtier, avec ses plages de posidonies, ses dunes, son sable blanc, son sable rouge, sa maison de pirate,... Comptez de 4 h 30 à 5 h pour faire l'aller-retour complet jusqu'à la tour d'Ulmetu avec le raccourci shuntant Punta di Muchju Biancu !
Regardez l'ensemble complet des photos sur cette courte balade dans la Galerie Photos en Littoral :: Roccapina - Tour d'Ulmetu.
3) Randonnée depuis la plage d'Arone à la tour d'Urchinu
Cet itinéraire avait été trouvé dans le livre Par les chemins du Littoral d'Alain Gauthier, qui décrit ce parcours entre Arone et la tour d'Urchinu. Départ de plus en plus tôt avec mon épouse vers 12 h 15. Le sentier de départ est assez délicat à trouver en partant de la route de la plage d'Arone, car il oblige à traverser une zone privée (a priori ?) sur une courte distance avant de tomber sur le départ du sentier se dirigeant vers le SE et le ruisseau de GhargaloneIl traverse bientôt le ruisseau et revient en montant vers l'Ouest puis le Sud pour bientôt surplomber la plage d'Arone de 150 m.
Il continue ensuite vers le Sud en longeant la superbe côte rocheuse entre les pointes de Tuselli et d'Orchino et en traversant un magnifique maquis odorant et en fleurs jusqu'à rejoindre vers 209 m d'altitude le départ d'une piste menant vers le plateau de Pascianu (13 h 15).
S'ensuit alors un parcours indécis, suivant cette piste en cherchant les sentiers directs portés sur la carte : comme nous n'avons pu les trouver, nous avons suivi la piste dans sa boucle vers l'Ouest jusqu'à arriver à un petit col où je jugeais bon de suivre une trace menant, par une crête maquisée, directement vers la baie de Topiti, plutôt que de continuer la piste dans sa grande boucle Est. Très vite la trace nous emmène dans un dédale de petites sentes dans un maquis bas comme seul le littoral peut en produire : la progression est tout de même possible, au prix de nombreuses blessures, mais ma femme ne juge pas la situation de la même manière et nous contraint à faire demi-tour ! Nous en profitons pour déjeuner sur la crête avant de revenir au col vers 14 h 15. Vue magnifique vers le Capu Rossu...
Nous reprenons ensuite la piste qui ramène par sa grande boucle vers l'Est en vue de la plage de Chiuni et permet d'atteindre, avec quelques difficultés d'orientation, un sentier menant à la superbe baie de Topiti, atteinte vers 15 h.
Laissant mon épouse sur place, je pense pouvoir faire rapidement l'aller-retour à la tour par le bon sentier qui démarre au Sud de la baie : peine perdue, car vers 110 m d'altitude, le bon sentier du départ laisse place à de multiples sentes maquisées qui, malgrè une exploration systématique ajoutant encore aux blessures du maquis déjà antérieurement accumulées, ne me donnent aucune chance de progresser jusqu'à la tour. Echec, demi-tour et retour à la baie vers 15 h 30...
Retour par le même chemin de 15 h 30 à 17 h 30, malgrè une variante de mon épouse qui n'arrive même pas à se souvenir des pistes à suivre au retour !
Consulter la carte de cet itinéraire à gauche de cette page.
Ce parcours est beaucoup moins intéressant que les deux précédents itinéraires décrits, compte tenu du labyrinthe des pistes, sentiers et sentes que l'on trouve sur le plateau de Pascianu. Suivre la(es) piste(s) est fastidieux et monotone et le maquis, très vivace et agressif partout, empêche même l'accès à la tour, objectif de la randonnée. Seule la baie de Topiti vaut le coup d'oeil... Comptez 5 h pour faire l'aller-retour complet jusqu'à la tour d'Urchinu, si vous arrivez à l'atteindre !
Regardez l'ensemble complet des photos sur cette courte balade dans la Galerie Photos en Littoral :: Arone - Tour d'Urchinu.
Commentaires
Les dernières nouvelles données par Charles sur la recherche des traces des ours en Corse semblent bien confirmer la présence ancienne de ces animaux sur l'île : en particulier dans le Filosorma où des missions ont été organisées début des années 1990 pour rechercher la "Tana" de l'animal dans le Haut Fangu.

Bonne nouvelle pour les habitants de Barghjana et de Monte Estremo que je ne manquerai pas d'informer...
Je ne connais pas du tout cette collection "Sportrotter" et je n'ai donc jamais vu la version corse.
Où peut-on se la procurer ?
1°) Pour la partie littorale entre Arbitru et Furnellu, il n'y a effectivement pas de sentier littoral et, donc, on a le choix entre 2 solutions (celles que nous avons essayées) :


- Rester le long de la mer en cotoyant les propriétés privées : on ne les traverse jamais mais c'est de la marche fatigante sur blocs + passage de petites falaises rocheuses ; et c'est long...
- Essayer de traverser directement au plus court : on trouve des pistes et des sentiers un peu partout, mais aucun ne semble permettre de contourner les propriétés ; on les traverse donc et il vaut mieux avoir l'accord du propriétaire (ce qui a été notre cas)
2°) L'itinéraire en bleu indiqué sur ma carte Roccapina - Olmetu est celui que nous avons suivi et qui est le bon sauf pour la visite complète de la pointe de Muchju Biancu qui est une variante personnelle non prévue. Je n'ai pas indiqué le bon trajet qui shunte cette pointe et que nous avons pris au retour : il est évident dans ce sens-là puisqu'indiqué sur la carte IGN par une petite sente WNW rejoignant la piste menant à Muchju Biancu.
Dans le sens aller, au lieu de continuer la trace menant à la pointe de Muchju Biancu (pas très intéressant, surtout sous l'orage !), il faut donc emprunter cette piste sablonneuse très large qui part vers l'Est et, arrivé à une barrière-palissade avec panneau Muchju Biancu, au lieu de continuer la piste vers le NE, prendre le sentier à droite vers le SE (bien visible) qui rejoint la mer à la base de la pointe
3°) Côté fréquentation : en mai c'est désert... Nous n'avons vu personne sur ces 3 randos littorales. En période estivale, je suis prêt à parier qu'il n'y a guère plus de monde. Je l'ai déjà vérifié sur Campumoru - Tizzà et Tizzà - Erbaghju où nous avons vu moins d'une demi-douzaine de randonneurs l'année dernière !
En méditant les aventures de Charles avec IGN d'abord, puis Libris, et en feuilletant le Web, je m'aperçois que d'autres ont repris cette idée de guide d'activités de plein air, par exemple dans la collection "Sportrotter", qui édite des "guides de tourisme sportif, multi-activités de pleine nature". En plus, comme ils sont largement sponsorisés par les administrations régionales, leurs ouvrages ne sont pas trop chers. Quelqu'un a-t-il eu entre les mains celui consacré à la Corse?
Bravo Philippe, tu as décidément bien bossé pendant tes vacances (et tu as aussi bien fait travailler ton épouse, mon Dieu, quel dévouement après tout ce que tu lui as déja fait subir! C'est sûr que la mienne n'aurait pas cette abnégation.)
Si je comprends bien:
-dans l'optique d'une liaison rivages du sud- montagne de Cagna, tu déconseillerais plutôt la partie Olmeto-Arbitru du fait de l'emprise exagérée des propriétés privées entre Furnellu et Arbitru; Charles dit plus pudiquement: "l'absence de sentier force à côtoyer des résidences privées": on les côtoie ou on les traverse?
-entre Roccapina et Mucchiu Biancu, l'itinéraire que tu as tracé en bleu (et qui dans la première partie suit la piste indiquée sur IGN), est-il celui que vous avez suivi, ou celui que vous auriez dû suivre? Quel est ce ""vrai" sentier ( parallèle 100 m plus loin), à l'arrivée à la piste"? Où vous êtes-vous confrontés au maquis?
En tout cas les photos donnent vraiment envie d'aller faire un tour là-bas, d'autant qu'il ne doit pas y avoir des foules...
Bonjour,
J'aurais eu du mal à décrire plus précisément mon ascension du Salta depuis Asco (et retour par un autre itinéraire), dans la mesure où l'improvisation fut de mise pour moi et mon copain JM tout au long du parcours (dès lors que l'on s'est retrouvé au pied de la Solitude et jusqu'à ce qu'on ait rejoint les hauts de Tighiettu...).
J'ai déjà lu des commentaires moqueurs sur l'ours corse (sur un blog notamment), avec comme précision choc : le parc régional est formel, il n'y a jamais eu d'ours en Corse. A ce sujet, si l'ours était présent (et représenté sur plusieurs grottes ornées : Cosquer dans les Calanques, Chauvet en Ardèche, Pech Merle dans le Lot, etc, etc...) sur le continent, il y a quelqes dizaines de milliers d'années, à cette même époque la Corse n'avait pas encore vu le plus petit bout de corne de sanglier ou de mouflon (ovin domestiqué en Asie puis exporté dans toute l'Europe avant de revenir à l'état sauvage ici ou là...). Voilà qui relativise la notion générale de peuplement d'origine...
Je n'ai donc pas de doute particulier sur le fait que l'ours de Barghiana, comme celui de l'Ortolo (tous deux cités dans l'atlas Bordas des espèces invasives, bible écrite par des biologistes a priori sérieux) ait pu exister, issus eux-aussi de populations domestiquées ou introduites (il y a qqs centaines d'années seulement). Mais j'ai du mal à trouver des références scientifiques plus précises et les articles éventuellement publiés à l'occasion de ces possibles ou probables découvertes (dont je ne m'étonne guère qu'elles ne soient pas davantage connues des habitants de Barghiana...)
Bien vues, Charles, les descriptions elliptiques de tes guides IGN : cela fait partie du charme de ces guides, même si quelquefois j'ai maudit une "certaine" absence de précisions (tour du Saltare par le col du Saltare par exemple)
.
C'est certain aussi que cela dynamise suffisamment l'imagination de ceux qui les lisent pour les entraîner eux-mêmes à se passer de guides et de topos (ce qui m'est arrivé) !
Bien entendu, il est clair que les infos de ces sites et blogs Internet Corse sauvage vont à l'encontre de cette imprécision volontaire : mais je souhaite plus les orienter vers un échange d'informations à jour (état des sentiers, ouvertures, nouvelles voies, ...) entre pratiquants (comme sur ce blog) que vers des descriptions trop détaillées de courses et parcours. J'ai quand même été nettement plus explicite que toi dans la description des randonnées, ravins et canyons sur mon site.
En ce qui concerne l'ours du Filosorma, les natifs de Barghjana n'ont pas l'air d'y croire, alors quant à celui de l'Ortolu...
Rebonsoir,
Quand j'avais créé la collection des guides IGN et assuré la direction de collection des 6 premiers titres (ensuite IGN a arrêté la collection, qu'a reprise plus tard Libris, pour lequel je n'avais plus le temps que de travailler que comme simple auteur - à partir d'un concept "rénové", qui m'a fait réaliser ensuite les deux titres Nord et Sud Corse), j'avais comme intention de développer ce projet sur plein de destinations du monde entier (notamment des pays ou régions très adaptés aux loisirs de nature : îles de la Méditerranée, Espagne, Maroc, Italie, Grèce, Slovénie, USA...) et d'en faire une véritable collection de guides de voyage (et non pas un concept franco-français).
Mais IGN n'était pas très chaud (ils étaient critiqués par les éditeurs privés,qui jugeaient déloyale cette concurrence publique) pour s'engager plus à fond et cette aventure s'est un peu terminée dans le sable (et la collection s'est banalisée en se recentrant sur la rando - avec un peu de VTT pour faire bon poinds -); en plus, IGN ne voulait pas payer de vrais auteurs pour partir de balader plusieurs semaines vers des destinations lointaines (dommage pour moi, j'aurais bien fait le Maroc ou l'Espagne aux frais de cette grande dame !).
A l'époque, s'agissant de la Corse, le projet était effectivement en avance sur les autres publications, et je suis assez content de l'avoir mené à bien (j'ai écrit au moins 95 % des textes et assuré plus de 80 % de l'illustration, les autres auteurs cités étant principalement mes compagnons de balade de l'époque !).
Le caractère elliptique des descriptions était volontaire de ma part (en dire assez - pour ceux qui ont le niveau -, mais sans en dire trop - pour dissuader les indésirables -).
J'ai repris d'ailleurs le même concept cette année dans mon guide sur les trekkings, qui se contente de dire le nécessaire et permettra à nimporte qui (sachant lire une carte) de traverser en itinérance + ou -longue toutes les régions de l'île, du Cap Corse et des Agriates aux rivages de Sartène-Bonifacio... Et même de traverser la Corse d'un bout à l'autre (ce qui est tout de même aure chose que ces chemins merdiques de Compostelle, longeant une route les 3/4 du temps ...)
Pour Philippe : j'espère que Corinne Chollat, l'attachée de presse de Glénat t'a envoyé ce nouveau guide (je me suis plaint auprès d'elle, il y a trois semaines, qu'elle ne l'avait semble-t-il pas encore fait auprès de 4 ou 5 personnes que je lui avais spécialement signalées...). Lors de la prochaine édition, je rajouterai peut-être les commentaires de François, d'Eckardt (auques j'ai adressé un ex) ou les tiens sur une itinérance aux souces du Fango, avec bivouac sur la vire du Tafunatu...
De mon côté, je vais aussi aller dans ce même coin (que j'ai déjà visité à 3 reprises), pas forcément à la même date que vous (j'ai une contrainte professionnelle difficile à déplacer), mais pour illustrer mon futur bouquin sur la Corse insolite par une photo de la tana di l'orsu (cela me permettra de discourir sur les espèces de mammifères introduites par l'homme en Corse au Néolithique ou plus tard - mouflons, sangliers, cerfs... - et qui ont eu la peau de tous les mammifères terrestres préexistants (sans exception, à l'exception des chauves-souris !), dont le célèbre prolagus ou lapin-rat.
Je signale au passage que d'autres ossements d'ours ont été trouvés en Corse, dans la vallée de l'Ortolo... Si qq'un sait me dire où, je suis preneur !!!!
Pour en revenir au guide Corse IGN 1995, je crois l'avoir déjà dit, mais ce bouquin était une trouvaille géniale à l'époque : il avait 10 ans d'avance sur tout ce qu'on pouvait écrire sur les activités nature (en Corse ou ailleurs d'ailleurs) et il a été pour moi une source d'inspiration sans pareille
!!
En canyoning, en particulier, il a été mon seul topo jusqu'à l'apparition du Ayasse/Dubreuil beaucoup plus tard et je suis très fier d'avoir pu faire seul ou en famille (exclusivement) tous les canyons décrits dedans, sans aucune expérience dans ce domaine (autre que l'expérience antérieure d'alpiniste) et sans accompagnement spécialisé (moniteur ou club)...
Et pourtant ce guide, il faut savoir le lire entre les lignes.
Oui, bien sûr, tu as raison Charles et j'ai retrouvé cette description page 131 de mon exemplaire pieusement conservé du Guide IGN 1995 : tu as même cité la source de Ghiargalone qui existe toujours d'ailleurs en bas du sentier d'Arone...




Mais, c'est vrai que depuis que j'ai acquis le bouquin d'Alain Gauthier, je l'utilise systématiquement pour le littoral car il a appliqué le même principe que moi-même sur mon site : pour décrire les côtes corses, on part d'un point de cette côte (pour les deux, Bastia) et on tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre pour décrire chaque tronçon des 1000 km du littoral corse. Chez Gauthier, cela donne 60 balades et chez moi 4 "grosses" pages XHTML... et c'est simple pour repérer une côte que l'on souhaite faire !
Bon, il n'empêche que j'ai été un peu déçu par ce parcours pas très "clair" à tous points de vue (malgré mon amour du maquis corse !) et je ne le recommande pas.
Pour les compléments :
- Dans la balade Arone-Orchino,on repère bien le Monte Ravu mais je ne sais trop par où y aller : remontée du ravin de Ghiargalone (ce ne doit pas être de la tarte ?), remontée du ruisseau depuis la fontaine d'Altanella qui aboutit à un col 576 m sous le Ravu, utilisation du sentier le long du ravin de Persicu au SE du Ravu qui monte jusqu'à 400 m environ sur IGN (le Ravu fait 727 m : ce n'est donc pas fini !), et, le plus facile sans doute, l'utilisation de la piste depuis Bocca di San Martino qui monte vers l'W jusqu'à 530 m
- Quant à faire en canyoning ruisseau de Fiuminale + ruisseau d'Arone depuis Bocca di San Martino, je dois dire que je n'y avais pas pensé. Si cela pouvait être un nouveau Dardu... ?
Je signale à Phippe que bien avant Gauthier, j'avais décrit la liaison Arone-Orchinu, dans le guide IGN en un volume (page 131). A l'époque cela passait très bien (mais je n'ai plus jamais refait cette rando depuis, cad à peu près 15 ans)... Sinon, je viens de décrire pour Corse Mag (en kiosque depuis la semaine passée) l'ascension du monte Ravu, qui domine le secteur. Cette balade est évident depuis la route Piana-Cargèse ; j'essaierai volontiers un jour de la faire depuis Arone ou Orchinu (plus sportif, certes, mais il doit bien y avoir une trace de chèvre...).
Toujours dans ce même secteur, j'ai parcouru le torrent principal (il y a 10 ans...) qui alimente la plage d'Arone ; il y avait 2 ou 3 vasques et cascatelles sympas (de mémoire) comme tant de ruisseaux corses savent en fabriquer !
Heu, j'avais oublié que je n'étais peut-être pas le mieux placé pour parler de la sécurité en montagne...

Certaines de mes pratiques douteuses (solo, hors sentier, ...) me feraient sans doute mettre à l'index en ce qui concerne la sécurité !
Pour mon excuse, j'en suis tout à fait conscient et prend ces risques délibérément.