Randonnées printanières en mai 2007 : 1) Région d'Ota/Porto
Par PhE le mardi 22 mai 2007, 18:55 - Randonnée - Lien permanent
Un séjour en Corse au mois de mai est assez dépaysant pour quelqu'un comme moi qui y passe en général un séjour estival : le maquis en fleur, les odeurs, la fréquence des pluies, la fréquentation touristique, ... tout est très différent !
En ce mois de mai 2007, j'ai pu rester une douzaine de jours sur l'île en me disant au départ que cette saison était très favorable aux randonnées en bord de mer et que j'allais donc en profiter : ce que nous avons fait avec mon épouse et que je raconterai dans un autre article. Celui-ci va plutôt être consacré à deux randonnées que je souhaitais réaliser depuis longtemps dans l'arrière-pays d'Ota et, plus précisément, dans la vallée de la Lonca : la montée sur le plateau d'Astenica et la montée vers les crêtes de Firuletu par le col de Fornaciole que j'ai rallongée pour réaliser une boucle complète via Casa Infurcata.
1) Bocca a u Verghjolu à Bocca d'Astenica
L'accès à Bocca a u Verghjolu a ceci de particulier qu'il se fait via une longue piste partant de la D81, juste avant d'arriver à l'embranchement vers Serriera en venant de Portu, qui mène au col en environ 9 km et qui se poursuit ensuite encore beaucoup plus loin jusqu'au pont de Verghe sur la Lonca et même au-delà. Dans mes souvenirs, cette piste était carossable, même pour une berline, puisque je l'avais déjà parcourue sans problèmes jusqu'au pont de Verghe avec ma voiture de location en 2003 : évidemment, il fallait voir la tête de la dizaine de chasseurs corses pique-niquant au pont lorsqu'ils nous ont vus débarquer dans cet appareil alors qu'ils étaient tous venus en 4 x 4 ! Néanmoins, je n'avais pas gardé le souvenir d'obstacles importants...
Cette année, rien de tout cela, car la piste est défoncée avant même d'arriver à la hauteur de Serriera et nous avons eu le plus grand mal à atteindre l'altitude 600 m, bien avant d'arriver à Bocca a u Verghjolu : il a donc fallu se taper une heure de marche sur la piste pour monter au col (je déteste les pistes, même non carossables !). La piste était en réfection sur les derniers kilomètres avant le col (bulldozer) et peut-être dans quelque temps retrouvera-t-elle son confort d'antan ? Après une arrivée tardive au col (915 m), où nous avons rencontré un randonneur en provenance d'Ota et de la bergerie de Corgola (la seule âme qui vive que nous ayons rencontrée en randonnée dans tout ce séjour insulaire...), direction la Maison Forestière de Lumiu par un excellent sentier balisé de marques oranges qui nous y mène en moins de 30 mn. Cette maison forestière peut procurer un abri assez confortable, même si malheureusement elle n'est pas conservée entretenue comme elle le devrait : je me demande toujours, moi qui déteste le portage, pourquoi les chasseurs et les forestiers (et pas seulement en Corse) emportent tant de bouteilles de vin qu'ils laissent vides sur place !
Ensuite, départ solo pour Bocca d'Astenica en laissant ma femme à la MF de Lumiu. Pas de problème pour trouver le départ du sentier vers l'ouest dans la ligne de mire de deux gros châtaigniers, et la trace me mène rapidement, confortablement et sans l'aide des balises à un petit col agrémenté d'une clairière vers 1140 m, au terme d'une raide montée. Pourtant, ce sentier avait été signalé un temps impraticable à partir de la MF de Lumiu et a dû être remis en état récemment...
Ensuite, le sentier devient presque horizontal pour passer au-dessus des bergeries de Cutarca, avec une belle vue sur la crête au Sud de la Paglia Orba (Guagnerola, Cricche, Cuccula) et s'enfonce dans une magnifique sapinière sous laquelle le sentier devient erratique et où le balisage retrouve son utilité.
On arrive au plateau d'Astenica avec ses bergeries et sa pelouse vers 1200 m et au col lui-même, surplombant le Filosorma par de raides pentes à 1229 m, en environ 1 h 15 mn depuis la MF de Lumiu. Paysage superbe par le beau temps de cette journée de mai : dommage de ne pas avoir le temps de continuer par les crêtes pour aller au plateau de Tosu, car le sentier semble continuer bien tracé et, de toute manière, cela se passe en terrain dégagé...
En passant la crête côté Filosorma et en se dirigeant vers l'Est, on peut aller jeter un coup d'oeil sur la Grande Barrière et les hauts sommets insulaires (Punta Minuta, Paglia Orba, Capu Tafonatu); la partie crête de Scaffone et la Punta Rossa sont bien visibles et je peux ainsi me rendre compte de ce que sera l'un des tronçons de notre prochain trek en juillet (la "vire de Scaffone") dont on aperçoit la vire horizontale dans le versant Campu Razzinu...
En conclusion, une jolie petite balade qui donne envie de faire la grande boucle par les crêtes jusqu'à Bocca di Capronale, annoncée 5 h 30 depuis Bocca a u Verghjolu, avec la visite de cet "étrange" plateau de Tosu. Mais il faut le faire en version trek ou bivouac, car la boucle est longue, surtout si l'on n'atteint plus le col de départ en voiture !
Regardez l'ensemble complet des photos sur cette courte balade dans la Galerie Photos en Randonnée : Bocca d'Astenica.
2) Boucle Pont d'Ota - Bocca di Forniciale - Bergeries de Firuletu - Casa Infurcata - col des Cascioni - Pont d'Ota
Il y a un bout de temps que je souhaitais expérimenter ce "sentier" que l'on voit sur la carte IGN menant de la prise d'eau de la Lonca à Casa Infurcata via Bocca di Forniciale et les bergeries de Firuletu ! Compte tenu des expériences accumulées dans cette région, je ne me faisais aucune illusion sur la réalité de ce sentier IGN et je partis donc ce matin du 12 mai 2007 avec le sentiment d'aller à l'abattoir et de faire une reconnaissance avortée d'avance...
Première étape, la buvette du pont d'Ota, essentiellement pratiquée en cette saison par les habitants d'Ota eux-même qui y descendent régulièrement boire un coup et discuter les dernières nouvelles du coin. Mon épouse me laisse là et retourne à la plage : elle a, bien entendu, refusé de m'accompagner dans ce périple, soupçonnant une arnaque et préférant la sécurité du littoral et de la voiture. La charmante dame qui tient la buvette a l'air de bien connaître les sentiers locaux (rare chez les corses !) et, après m'avoir supplié de ne pas aller dans ce coin où "de nombreux randonneurs se sont perdus", accepte de m'indiquer qu'il y a bien un sentier "praticable" pour monter à Bocca di Forniciale et aux bergeries.
En route donc pour la prise d'eau où le sentier démarre : évitez donc comme moi de remonter la rive gauche de la Lonca pour y aller, sous prétexte que la carte IGN montre un sentier sur cette rive et que cela évite de traverser le ruisseau; aucune trace de sentier et, donc, deux traversées de la Lonca à se farcir à une époque où cela est beaucoup plus délicat qu'en été ! Le départ du sentier est bien juste en face de la prise d'eau, à la fin du chemin cimenté, sur la rive gauche de la Lonca. La montée est très raide, mais le chemin, à ma grande surprise, est parfaitement bien dégagé et mène, sous les ombrages, à Bocca di Forniciale (817 m) en environ 1 h 45 : belle vue sur les sommets célèbres locaux (Capu a u Monte, Capu di u Vitullu, Capu d'Ortu) et le stade de football de Piana aux deux ponts d'Ota : étrange que, dans cette région, ce soient les deux stades de football du coin (Ota et Piana) qui constituent les départs de la plupart des randonnées...
Passé le col, le sentier reste relativement bien tracé et cairné, monte moins raide dans une forêt assez dense, passe par un ressaut rocheux remarquable (point 931 m) et continue jusqu'à traverser un ruisseau en sortie de forêt vers 980 m. On aborde alors un versant rocailleux, parsemé de bosquets touffus et de pins clairsemés, dans lequel on ne trouve plus qu'une suite de cairns difficile à suivre et dirigée vers le NE : pas la peine de perdre du temps à essayer de trouver les cairns ou à les consolider (comme j'avais commencé à le faire), il suffit d'aller au plus court vers la crête de ce versant (arête du Capu di e Querce ?) que l'on atteint vers 1150 m et de la suivre vers l'Est jusqu'à la première clairière annonçant les bergeries de Firuletu. Les bergeries elles-même, dont l'une est assez remarquable, sont plutôt à l'extrémité Est de cette série de clairières formant un magnifique plateau à cheval entre Lonca et Spelunca : c'est là que l'on va retrouver un sentier bien marqué pour la suite du parcours. Compter 1 h 45 à 2 h depuis Bocca di Fornaciole pour atteindre l'extrémité du plateau avec les bergeries. Attention de ne pas se tromper de sentier (et de versant) aux bergeries, car il y a aussi une trace partant vers le NE et menant à Culletta di Spurtellu (une prochaine exploration ?) sur le versant Spelunca : le sentier à prendre se dirige vers le N versant Lonca.
Le sentier indiqué ci-dessus mène en 30 mn au col 1160 m (sous le point IGN 1193) sur l'autre versant d'un ravin peu pentu que l'on traverse pour accéder à la crête W du Capu Rustici. Cette demi-heure suppose que l'on ait franchi sans encombre les trois ou quatre tunnels de végétation que le sentier emprunte pour vous amener au col et que l'on se soit tiré d'affaire des reptations nécessaires et des obstacles des ronces, arbousiers, etc... Ne pas oublier de prendre des repères pour un possible retour, car dans l'autre sens, le chemin est plus délicat à suivre et ne pas retrouver les bons tunnels pourrait constituer une épreuve majeure (je le sais pour avoir expérimenté la boucle dans l'autre sens deux jours plus tard) ! Le col lui-même est sur une crête bien dégagée et ne pose aucun problème. Encore des vues superbes sur la crête de Firuletu avec les bergeries précédemment franchies et le versant Lonca côté Casa Infurcata...
Au-delà du col 1160 m, on aborde la partie la plus délicate du parcours : la traversée du ravin de Calanconi. Ce ravin propose deux problèmes majeurs :
- La descente du versant Sud sans sentier sous une forêt assez dense, dans un terrain chaotique encombré de ressauts rocheux, de murs de ronces, de pierriers,... en s'épuisant à suivre une ligne de cairns fuyante
- La recherche dans le versant Nord de la vire horizontale de sortie menant en ligne de niveau (à environ 980 m) à la forêt du ruisseau de Casa Infurcata, un peu au-dessus des bergeries
En ce qui me concerne, j'ai perdu la ligne de cairns au bout de 200 m environ et ai descendu au pifomètre le versant Sud du ravin en contournant la dernière barre rocheuse vers 930 m à l'approche du ruisseau. J'ai remonté ensuite sur 50 m environ et j'ai eu la chance de retrouver des cairns qui m'ont mené immédiatement à la vire. Heureusement, car l'examen que j'avais fait depuis le col 1160 m'aurait fait intuitivement grimper beaucoup plus haut pour traverser le versant Nord !
Ensuite, plus de problèmes, car la trace cairnée mène à la forêt du ruisseau de Casa Infurcata où il est simple de trouver les ruines des bergeries 80 m plus bas (au pire, il suffit de suivre le ruisseau). Difficile de donner un horaire précis pour ce tronçon, tant il est lié aux problèmes d'orientation que l'on aura pu rencontrer : personnellement, j'ai mis 1 h, mais on pourra peut-être mettre 2 ou 3 heures dans des circonstances moins heureuses.
Casa Infurcata est un carrefour de sentiers avec la possibilité bien sûr de s'échapper ici par la piste du pont de Verghe qui ramène à Serriera ou de redescendre sur la Lonca par un sentier remis en état depuis 2003. La descente sur la Lonca n'est pas aussi simple qu'il y paraît, tant le sentier entre Casa Infurcata et le torrent est dégradé, en particulier sur la partie de l'arête avant le ruisseau de Calanconi (encore lui !).
Arrivé à la Lonca, on passe dans une belle gorge vers 650 m, avec un sentier dont on peut vérifier qu'il était autrefois magnifiquement entretenu (marches en pierres, murets, ...) et on pousse jusqu'au gué à 560 m d'altitude, là où on peut traverser le torrent pour reprendre le sentier RD qui mène à Ota. Cherchez plutôt le sentier du "col des Cascioni" qui permet de shunter la boucle Ouest de la Lonca et de traverser directement sous les formidables parois des Cascioni par un petit col situé à 630 m, puis une descente le long de grands pierriers sous les parois jusqu'à la Lonca que l'on retrouve à 360 m. Le départ du sentier a toujours été très délicat à trouver dans une partie délicieusement enchevêtrée de végétation, mais ensuite le sentier était simple à suivre car, même s'il était très mal marqué, il ne comportait qu'une trace. Cette année, ce sentier, que j'ai dû emprunter déjà une bonne dizaine de fois, était saboté par un entrelacement de traces secondaires, provenant probablement de randonneurs égarés, rendant particulièrement délicat la recherche de la bonne trace (il semble que ce soit celle avec les meilleurs cairns !). La descente sous les Cascioni reste toujours fabuleuse, tant la paroi est spectaculaire, surtout pour ceux qui pratiquent l'escalade (elle y compte parmi les plus belles et plus difficiles voies de Corse). A l'arrivée à la Lonca, il ne reste plus qu'à traverser et retrouver sur la RG le sentier qui la longe et qui rejoint Ota ou les ponts d'Ota, selon la branche que l'on choisit. Pour la descente depuis Casa Infurcata, compter 1 h 20 jusqu'au col des Cascioni, puis 1 h 10 pour aller aux ponts d'Ota.
En conclusion, une excellente surprise donc, compte tenu de ma méfiance initiale concernant cet itinéraire, et un parcours en boucle peu commun qui en fait à mon avis la randonnée la plus originale et la plus recommandable de la Lonca : elle devrait pouvoir étonner plus d'un randonneur, surtout ceux un peu lassés des "crêtes de la Lonca", la randonnée recommandée par tous les topos en Basse Lonca. C'est une randonnée qui combine un parcours de crête superbe autour des bergeries de Firuletu à des traversées de versants de ravins plus ou moins complexes, avec des vues remarquables sur les deux vallées, Lonca et Spelunca ! Evidemment, le parcours n'est pas à recommander aux promeneurs néophytes et il est nécessaire d'y avoir un excellent sens de l'orientation : en particulier, la partie entre le col 1160 m et Casa Infurcata est un tronçon que je classerais sans hésiter dans la rubrique Ravinisme, même si une ligne de cairns fiable (fiable = ne se dédoublant pas en plusieurs branches !) y existe...
Résumé des horaires :
- Dans le sens décrit ci-dessus : 2 Ponts -> Fornaciole : 1 h 45 -> Firuletu : 2 h 00 -> Col 1160 : 0 h 30 -> Casa Infurcata : 1 h 15 (à 3 h 00) -> Col Cascioni : 1 h 20 -> 2 ponts d'Ota : 1 h 10 ; soit 8 h si tout se passe bien et jusqu'à 10 h 00
- Dans le sens inverse : 2 Ponts -> Col Cascioni : 1 h 35 -> Casa Infurcata : 1 h 45 -> Col 1160 : 1 h 45 (à 3 h 30) -> Firuletu : 0 h 30 -> Fornaciole : 1 h 20 -> 2 ponts d'Ota : 1 h 15 ; soit 8 h 10 si tout se passe bien et jusqu'à 10 h 00
Une carte pour mieux cerner cet itinéraire :
L'ensemble complet des photos sur cette magnifique randonnée dans la Galerie Photos en Randonnée : Boucle Pont d'Ota - Casa Infurcata.
Commentaires
Pour ajouter un nouveau chapitre à cette saga de Firuletu, une tentative réussie de Victor Gomis de relier les bergeries de Firuletu au col d'I Cascioni par le sentier marqué sur IGN passant par la crête au N du Capu Cascioni (et non Casconi comme sur IGN) :
Les réactions de Leo ne sont hélas pas spécifiques de la Corse, une certaine hostilité se manifeste un peu partout contre ceux qui essayent de faire connaître à un plus grand nombre des sentiers inédits. Mais il faut bien avoir dans la tête qu'un sentier non parcouru est à terme un sentier mort, surtout en Corse avec la prolifération du maquis. Comme le souligne Philippe, une fréquentation voisine de zéro que l'on multiplierait par dix ou vingt resterait encore voisine de zéro!
Une autre objection plus sérieuse est qu'en dévoilant de tels sentiers, on nuirait aux accompagnateurs de moyenne montagne; mais l'exemple du GR 20 nous montre que même pour un chemin archiconnu, les accompagnateurs trouvent leur place, il n'y a qu'à lire les propositions correspondantes sur le web. Personnellement, si un accompagnateur me proposait un trek original et alléchant, je n'hésiterais pas à essayer de convaincre quelques copains randonneurs de se joindre à nous: mais y a-t-il réellement une clientèle? En tous cas, je n'ai jamais rencontré de tels groupes au cours de mes randonnées "sauvages".
Toutes les opinions sont bonnes à prendre sur ce blog : il est fait pour cela !!
Malheureusement, pour mon opinion personnelle, votre commentaire témoigne d'une méconnaissance complète de la montagne insulaire, de sa fréquentation et de sa pollution !!
Rapidement, ci-dessous, quelques remarques personnelles simplifiées pour cause de cyber-café corse pas très confortable :
- la fréquentation de la montagne corse :
Elle est ridiculement faible avec seulement quelques exceptions comme le GR 20 (12.000 randonneurs/an), les Tra Mare et Mare a Mare (de l'ordre de 2 à 4.000 randonneurs/an), et quelques lieux connus en été comme le lac de Melu. Pour le reste, cette montagne est déserte à un point tel que cela en est devenu une misère !!
- la pollution de la montagne corse : vous ne devez pas beaucoup fréquenter le sentiers (ou les hors-pistes) corses pour proférer une telle aberration... il n'y a pas de pollution en montagne corse liée à la randonnée ou à d'autres activités nature du fait de la faiblesse de ces activités. Même sur le GR 20 dont je fréquente de temps en temps des tronçons, la seule pollution visible est aux alentours des refuges, ce qui est normal et voulu. La seule pollution évidente, comme partout ailleurs, est celle des habitants locaux qui font proliférer décharges sauvages et lieux d'encombrement de déchets : des exemples célèbres comme la voiture (une BMW paraît-il) retournée les 4 roues en l'air dans le canyon du Baraci, ou le pont de Camera au-dessus de Zicavu en Taravu sous lequel on peut trouver pneus, réfrigérateurs, cuisinières, matelas... tout cela sans doute apporté par les touristes qui viennent en Corse en bateau ou avion !
- Quant aux secours en montagne corse : je ne les ai jamais vu très utilisés et peu souvent pour des randonneurs ou équivalents...
Vous semblez confondre touristes se déplaçant en voiture dans la montagne corse, effectivement avec la mode de la baignade dans les vasques des torrents corses proches de la route, et les vrais randonneurs qui quittent la route et fréquentent le peu de sentiers corses encore utilisables depuis l'arrêt des parcours de bergers et de paysans corses !
En conclusion, beaucoup de touristes en voiture en montagne corse avec peut-être pas mal de pollution liée à ces déplacements et très peu de vrais amateurs d'activités nature (randonnée, escalade, canyoning, ...) et donc peu d'inconvénients liés à ceux-ci.
Ce n'est donc pas le fait de donner à découvrir quelques randonnées pas encore parues dans les guides locaux sur Internet qui va changer quelque chose à cette situation actuelle... Indiquer le ravin de la Solitude (déjà indiqué par Fabrikant dans les années 1970) comme parcours de remontée de ravin ne va sûrement pas attirer des hordes de randonneurs dans la Cavicchia !!
Je peux comprendre que vous aimiez les randonnées en Corse car il est bien vrai que la nature y est bien belle. Totefois je tenais à vous remarquer que le nombre de randonneurs ne cessant d'augmenter, notre nature se dégrade à une vitesse astronomique. Alors plutôt que de communiquer vos parcours, vous feriez mieux de participer à la sauvegarde de notre île en gardant vos bon plans pour vous... sachez que plusieurs tonnes de vos déchets sont récupérés chaque années, que nos herbages et nos animaux sauvages diminues et que nos rivières souffrent également de vos baignades improvisées... Sans parler des secours qui pourraient être mieux utilisés que d'aller récupérer vos collègues abonnés du téléphone portable qui s'aventurent sur nos sentiers...
En ce qui concerne le vocabulaire de description des ravins, je pense que la bonne méthode à utiliser est celle de Rive Droite (RD) et Rive Gauche (RG), qui est celle des ruisseaux/rivières (qui coulent d'ailleurs dans un ravin plus ou moins incliné).
A priori, cette méthode marche quelle que soit l'orientation du ravin : encore faut-il que l'on sache dans quel sens est la descente, mais, en général, ce n'est pas bien difficle à déterminer !
Si tu veux d'autres informations sur ce parcours, François, n'hésite pas à me passer un coup de fil sur mon GSM.
Dans le sens par lequel vous allez faire cet itinéraire : c'est bien simple, 50 m après Casa Infurcata, j'avais déjà perdu la trace !
Ce n'était d'ailleurs pas grave, puisque je l'ai retrouvée à l'estime au moment où elle tourne à droite et devient horizontale plus loin vers 950 m, en la croisant en descente depuis le ruisseau...
Je relis ta description, Philippe, en guise de préparation de la rando avec Caro.
Pour régler vos problèmes de sémantique, il suffit dans le cas présent d'utiliser les termes "adret" et "ubac"; mais je reconnais que la question reste entière dans le cas d'un vallon orienté nord-sud!
C'est si juste ce que tu dis, Eckard, que je m'aperçois que je n'ai même pas réfléchi quand j'ai utilisé ce terme et qu'effectivement il prête à confusion : je pense même l'avoir utilisé à l'envers dans le contexte du ravin de Calanconi.
Le ruisseau de Calanconi étant en gros orienté Ouest - Est, il y a un versant de ce ruisseau au Nord (du ruisseau !) que j'ai appelé versant Nord et un au Sud que j'ai appelé versant Sud. S'il s'agit d'orientation de ces mêmes versants, il faut bien sûr inverser les deux qualifications, car mon versant Nord est orienté au Sud et vice versa.
En fait, je ne sais pas trop comment on procède habituellement pour des versants de ravins, mais il y a de fortes chances que j'ai utilisé la mauvaise méthode...
En lisant le commentaire de Philippe je me suis rendu compte que j'ai un problème d'ordre linguistique, c'est-à-dire comment interprêter le terme "versant". Je m'adresse donc à vous, les Français, pour m'éclairer. Quand on parle du "versant Nord" d'une montagne, c'est évident : c'est le flanc Nord, celui qui est exposé au Nord; et le versant Sud celui qui est exposé au Sud (au soleil). Mais comment est-ce quand il s'agit des deux versants d'une vallée ??
Ne rigolez pas, si je me suis égaré plusieurs fois en montagne Corse c'était pour des raisons non liées à l'interprêtation du terme "versant".
En ce qui concerne le tracé du "sentier" Fornaciole - Firuletu - Casa Infurcata sur la carte IGN, tu as raison, François : le tracé de la carte est d'une extrême précision et recouvre exactement le sentier actuel quand il y en a un et la trace cairnée quand il n'y a plus que cela. Même dans la partie ravin de Calanconi, on voit très bien le tracé de descente du sentier dans le versant Sud et la vire rectiligne horizontale du versant Nord (que j'ai mesurée vers 980 m sur mon altimètre et que l'iGN donne vers 1000 m).
Effectivement, chapeau à ceux qui ont fait ces relevés et à leur transcription sur la carte : ces infos doivent dater sans doute du temps où le "sentier" en était un d'un bout à l'autre !
Dans tous les cas, je ne peux imaginer que l'on puisse élaborer ce tracé uniquement à partir de photos aériennes : avec les yeux à 1,70 m du "sentier", on a déjà du mal à le suivre...
Bien sûr, Eckard, mais si je me suis farci à pied la montée depuis Serriera, c'est que je venais de la Bocca di Melza (et avant de Barghiana), et sur cette piste, c'est difficile de faire du stop! D'ailleurs, après mon échec à Lumiu, je suis rentré à Ota (où je devais reprendre le bus pour Ajaccio) par le sentier que tu indiques, et que j'avais parcouru plusieurs fois en sens inverse. Il est clair que si je tente la liaison Verghiolu-Capronale, je partirai d'Ota.
En mars 2006, j'ai fait avec un copain le tour de la Lonca inférieure, en partant d'Ota : puis brèche des Casconi, casa infurcata, piste forestière, col de Verghilou, Corgola, Larata, et descente sur Ota via le ravin de Vitrone. Superbe boucle, sans problème sérieux d'orientation (sinon que l'on avait eu du mal à franchir la Lonca avant casa infircata, celle-ci étant pratiquement en crue).
Vers Cas Infurcata, j'ai cherché (sans trop insister) le sentier de la bocca di Felce (j'y avait fait passer il y a qqs années la Corsicabike à VTT pour relier Serriera au Niolo via les pistes des FD de la Lonca, d'Aaitone et de Valdu Niello) et celui des Casconi (on pensait au départ revenir par là, ca j'avait trouvé ce secteur fort intéressant voici qqs années, avec ma femme cette fois). Dans les deux cas, je n'ai pas été ébahi par la netteté des traces, espérée compte tenu de mes expériences passées mais lointaines...
Oui, bien sûr, Eckard a raison : tant qu'à monter à pied à Verghjolu, autant le faire depuis Ota, c'est plus agréable. C'est d'ailleurs ce qu'avait fait notre randonneur rencontré au col ce jour-là !
En outre, n'oubliez pas que dans ce coin-là, il reste encore quantité de parcours à explorer :
- le sentier marqué IGN qui monte du col des Casconi directement aux bergeries de Firuletu (je n'ai pas examiné au passage si ce sentier existait encore, mais le départ au col est tracé...)
- le sentier de Firuletu à Culletta di Spurtellu et Bocca a u Saltu indiqué dans l'article
- le sentier menant de la piste de Casa Infurcata à Bocca di Felce (compte tenu de mon parcours du tronçon inférieur - raccourci pour Casa Infurcata, d'ailleurs aussi essayé par François - si la suite du chemin est dans le même état, on ne va pas loin)
- la variante pour Bocca di Felce venant de San Leonardo
Encore de quoi passer de superbes journées dans cette région, surtout qu'il y en a autant à faire côté Spelunca (exemple de la remontée du ravin de Spurtellu à faire en été : descente en canyoning aux autres saisons)
Merci, Philippe, pour ces savoureux récits de tes récentes aventures. Ayant déjà parcouru Ota - Astenica - Puscaghia, je suis surtout intéressé par la boucle de la Lonca. Il y a un an et demi, j'ai exploré le début du sentier (en partant de la D 124) sur la RG de la Lonca, mais seulement sur quelques dizaines de mètres, pour y retourner à l'occasion (à l'époque ma jambe était encore trop faible pour que je m'attaque à un tel morceau). D'après ce que tu écris, ce sentier ne mène donc pas très loin et il vaut mieux partir d'emblée en RD et franchir le torrent à la prise d'eau.
François, si tu veux faire le parcours Lumiu - Astenica - Capronale, il serait peut-être plus intéressant de rejoindre Verghiolu à partir d'Ota, au lieu de Serriera, et en passant par les bergeries de Corgola. La distance à parcourir doit être à peu près la même et le sentier est très agréable.
Superbe, Philippe, cela me donne deux objectifs ce randos sauvages dans le secteur, je commencerai certainement par Lumiu-Astenica-Capronale, pour effacer mon cuisant échec d'il y a deux ans; quand même, n'ayant pas de voiture, je m'étais farci Serriera-Verghiolu à pied -chapeau l'ancien!-, tout ça pour me trouver bloqué à Lumiu que, comme Caro, j'avais trouvé dans un état de saleté incroyable.
L'autre rando est bien tentante aussi, et tout-à-fait dans l'esprit de ton site; mais en juillet, on doit pas mal cuire là-haut: c'est effectivement l'avantage de se balader en Corse en mai: pas trop chaud et de l'eau partout: quelques petits soucis familiaux m'ont fait manquer ce rendez-vous cette année...
Et je me faisais une réflexion en suivant ton parcours sur la carte: on tape volontiers sur IGN, mais comment ont-ils fait pour repérer avec autant de précision un sentier aussi difficile à suivre après Firuletu: uniquement les photos aériennes?
En tout cas, merci de tous ces tuyaux. Je reviens d'une reconnaissance de rando où j'ai repéré un merveilleux petit sentier au bord de l'eau avec piscines, vasques et jacouzis naturels, sans un chat, le tout à 10 km à vol d'oiseau de St-Trop. Si j'avais le courage, je lancerais un site "Var sauvage", mais quand je vois le temps que tu as passé à monter le tien...
Pour des précisions sur la vire horizontale de sortie (dans le sens de la boucle décrite) du ravin de Calanconi, un tracé approximatif sur la photo ci-dessous :
La randonnée peut être simplifiée en shuntant la partie sportive (ou en allant juste l'explorer) et en la pratiquant sur un aller/retour Pont d'Ota - bergeries de Firuletu (ou, mieux, col 1160 m avec précautions pour le retour). Jusqu'aux bergeries, dans l'état actuel du sentier, c'est une randonnée simple, avec une seule difficulté qui est l'absence de chemin tracé en fin de parcours pour monter à la crête de Firuletu.
Horaires Pont d'Ota - Bergeries de Firuletu : Aller = 3 h 30 à 4 h 00 (moins si peu chargé) - Retour = 2 h 30.
Un grand merci pour le descriptif détaillé de tes deux randonnées. La seconde nous met vraiment l'eau à la bouche et semble effectivement par endroit assez ardue.Reste à convaincre ma moitié de le faire, tâche encore + ardue.
Merci pour la photo de la maison de Lumiu , je me souviens de mon ravissement en la voyant ainsi surgir de nul part, et du désenchantement qui s' en suivi lorsque j'ouvris la porte pour découvrir l'intérieur d'une saleté ...
je n'arrive pas à comprendre moi aussi qu'on puisse laisser des endroits aussi chouettes couverts de détritus et autres bouteilles...
Plus loin sur le chemin entre le Tosu et a Tusella un chemin ( noté 1363) conduit à un excellent bivouac( source , cabane avec lit etc ... )