Balades diverses en vallées du Cavu et de l'Osu et A Cagna
Par PhE le vendredi 03 juillet 2009, 18:37 - Randonnée - Lien permanent
Profitant de ma récente installation à l'Ascension en Corse (Sainte-Lucie de Porto-Vecchio) et de l'arrêt de mes activités professionnelles, j'ai pu consacrer un peu de temps depuis fin mai pour préparer la prochaine saison en réalisant quelques parcours dans les vallées voisines de ma résidence (Cavu et Osu) et dans les proches massifs de Bavella et de Cagne !
Rien de génial ou de bien nouveau, mais quelques nouvelles explorations, des mises à jour et une petite boucle bien connue sur Bavella que je n'avais encore jamais eu l'occasion de faire...
Voici quelques éléments succincts sur ces itinéraires qui ne méritent pas de longs compte-rendus et les quelques photos intéressantes qui peuvent y être associées :
- Bergeries de Luviu en vallée du Cavu (29/05/2009)
Pour le premier parcours de l'année, avec à la fois le problème de "faire" de nouvelles chaussures de randonnée et de "parfaire" une condition physique plus que piteuse, j'ai choisi d'aller visiter une des nombreuses pistes partant du Cavu derrière Tagliu Rossa, au fin fond de ma région d'adoption actuelle : les bergeries de Luviu, dont j'avais vaguement déjà entendu le nom, même si ce n'était pas comme cible de randonnée connue.
Caractéristiques principales :
- En fait de "bergeries", ce sont, comme à Bavella, Bitalza ou Naseu, des résidences secondaires pour les gens de la région de Sainte-Lucie, servant essentiellement le week-end ou pour les congés
- L'accès est facilité par une piste pour 4 x 4, ce qui fait que, bien que monté assez haut avec ma berline du 92 (716 m), je me suis fait doubler à pied par une dizaine de 4 X 4 montant des pique-niqueurs locaux
- Rien de spécialement original, mais le site est sympa avec des restes de vraies bergeries au départ de la crête de Quarcitellu et de magnifiques vues de Bavella, côté Punta di Ferru et Buvone et côté Paliri
Accès par la piste partant juste après le premier pont sur un affluent du Cavu au NE de Tagliu Rossu, montée possible pour une berline jusque vers 700 m (virage en épingle 716 IGN), puis compter 1 h 30 de marche jusqu'aux "bergeries" à 1182 m d'altitude.
- Visite des Castellu et Castellucciu d'Urnucciu (04/06/2009)
Encore une cible un peu paresseuse en ce début de saison, avec cette visite des deux aiguilles dominant le canyon de la Vacca, le Castellu et le Castellucciu d'Urnucciu. En fait, cette assez courte randonnée est souvent décrite, en particulier dans les guides IGN sur Bavella, à cause de sa vire magnifique permettant de faire le tour du Castellu en visitant des ruines esthétiques, bien surprenantes en ces lieux...
Pour moi, c'était l'occasion de compléter ma connaissance du coin pour le moment confinée au canyon de la Vacca, descendu plus d'une dizaine de fois depuis la fin des années 80, et au Grand ravin Nord des Ferriate, visité ces dernières années.
En final, pas de regrets, puisque ce joli parcours tient bien ses promesses, en particulier autour du Castellu, avec ce chemin de ronde très original et des ruines aussi intéressantes sur le plan esthétique que sur le plan "alpinistique", puisqu'il faut un peu de qualités d'escaladeur pour les visiter dans leur totalité ! Le chemin de ronde a été légèrement équipé (une chaîne avec mousqueton) pour faciliter un passage où la trace s'est effondrée...
Le Castellucciu réserve lui, de son côté, une montée à un sommet avec une vue panoramique sublime, permettant de contempler les biefs finaux de la Vacca, son parcours aval vers le pont de Calzatoju et le massif des Ferriate en face, ainsi que le sommet et les ruines du Castellu que l'on vient de visiter.
Accès identique à celui de la Vacca, depuis le virage en épingle à droite après la descente depuis Bocca di Larone, par le même sentier, puis, au lieu de descendre à droite vers la Vacca, on continue en montée pour grimper jusqu'au départ du chemin de ronde. Il est possible de monter au sommet du Castellu par un versant de gradins juste avant d'arriver aux ruines. Attention à la descente qui est un peu chaude ! Ensuite, on rejoint Bocca Ornella et un sentier horizontal qui amène au pied de la face N du Castellucciu que l'on escalade avec une seule courte difficulté rocheuse, aisée à franchir. La boucle complète depuis le virage en environ 3 h.
En ce qui concerne les ruines, pas d'autres informations que celles de Charles Pujos, qui décrit en détail cette randonnée dans son dernier livre d'avril 2008, "La Corse insolite" chez Glénat : il les indique comme "médiévales" et "mystérieuses" et les accole à la légende de la forteresse de Roccataglia !
Complément : ci-joint petit article trouvé sur Corse matin du 24-08-09 sur les ruines du Castellu d'Urnucciu... Merci pour le GUIDE !
- Montée à Piscia di Ghjaddu par l'Osu (08/06/2009)
Pour continuer la saison en poursuivant l'exploration des vallées locales, quoi de mieux que d'aller jeter un oeil à la célèbre curiosité locale, la Piscia di Ghjallu, autrement que par le sentier touristique partant du lac de l'Ospédale, soit en remontant complètement la vallée de l'Osu jusqu'à la chute d'eau !
Pour cela, la voiture permet d'arriver par une piste très carrossable jusqu'à la prise d'eau et au bassin de décantation de l'Osu sans trop se fatiguer et, de là, un sentier marqué sur IGN remonte au belvédère au-dessus de la cascade. Las, le sentier s'avère à la limite du praticable et, heureusement, juste "ouvert" plus tôt en saison par des locaux qui n'ont réalisé que le strict démaquisage nécessaire pour le rendre faisable ! Pas mal de cicatrices laissées encore au maquis donc, mais aussi pas mal de persévérance et de ténacité pour remonter ce sentier jusqu'au bout sans perdre ses nerfs et abandonner...
L'objectif final s'avère heureusement à la hauteur de sa réputation avec cette extraordinaire cascade, descendue ce jour-là par deux canyoneurs chevronnés nous montrant la technique nécessaire pour la descente du rappel d'environ 60 m. Pour la voir, il faut descendre environ 15 mn jusqu'à son pied, avec peu de recul pour prendre l'ensemble de la chute d'eau si l'on ne possède pas de grand angle. Retour par le chemin de l'aller et ses pièges du maquis !
Pour faire cette remontée, compter sur 3 h à 3 h 30 de marche depuis la prise d'eau de l'Osu (accès après le pont de l'Osu sur la N198 en venant de Lecci et remonter la piste en voiture jusqu'à la prise d'eau), plutôt que 2 h comme je l'avais prévu, et plus de 2 h 30 pour redescendre : cela vous évitera des ennuis en pêchant par optimisme, surtout qu'il faut y rajouter une bonne heure pour la visite de la cascade elle-même.
- Apaseu depuis Bitalza (11/06/2009)
La proximité de la Cagne depuis Sainte-Lucie de Porto-Vecchio (moins d'une heure en voiture pour n'importe quel départ !) me permet d'envisager de refaire ou compléter quelques balades sur ce magnifique terrain de jeu. Je commence ce début de saison en décidant d'aller visiter Bitalza et de faire un aller-retour à Apaseu depuis ce hameau de "bergeries" (en fait, les résidences secondaires des gens de Sotta et de Carbini).
Cette traversée, déjà faite en aller-retour dans l'autre sens depuis Uovacce, demande pas mal de concentration et d'attention pour ne pas trop perdre de temps en sortant de la ligne de cairns principale, judicieusement tracée pour contourner les obstacles rocheux et végétaux qui encombrent le coin. Jusqu'à Bocca di Funtanella, pas de problème car c'est un sentier plutôt confortable pour cette région, mais au-delà, cela se complique. Pour ne pas faillir à la tradition de Cagna ("C'est pas parce qu'on l'a déjà fait qu'on ne va pas se paumer !)", je me laisse entraîner trop bas après la source par une trace déroutante et me retrouve presque à Corbu e Tempesta. Obligation de remonter 130 m environ pour revenir sur la trace normale. Il suffit de se souvenir que cette trace vous emmène à 1240 m et un petit muret de berger avant de redescendre sur Apaseu pour ne pas vous tromper (à condition d'avoir un altimètre, bien entendu...). Apaseu est toujours un coin fantastiquement charmant, bucolique, avec une belle ouverture panoramique sur le Valincu et de l'eau partout ! C'est un endroit magnifique pour le bivouac : c'est d'ailleurs ce que nous projetons de faire dans deux semaines lors de notre trek Campumuru - Sainte-Lucie, incluant cette traversée de Cagna...
Quelques photos de la partie Funtanella - Apaseu qui est la moins connue :
D'autres photos pour bien comprendre l'ambiance de cette traversée et le fait que, même si ce n'est pas du ravinisme, ce genre de parcours n'est pas à envisager sans une bonne dose d'expérience, des qualités d'orientation confirmées, une bonne mémoire et la connaissance des manipulations carte/boussole/altimètre. On se perd en Cagna plus facilement que partout ailleurs et même les professionnels se font surprendre. On est donc prié de ne s'y aventurer qu'avec les qualités nécessaires et "Corse sauvage" décline toute responsabilité quant à d'éventuels incidents ou épreuves subis par des lecteurs du site ou du blog en regard de cet avertissement préalable.
Au retour, avant de revenir sur Bitalza, je me permets un petit crochet à Bocca di Morello pour vérifier le départ de la trace de la crête de Compolelli depuis ce col afin d'éviter le sentier en versant Sud que j'avais déjà exploré : la trace escalade Punta Compolelli (1299 m) quasiment jusqu'au sommet puis continue sur la crête. Je rejoins directement le sentier au niveau inférieur en coupant dans la végétation, puis Bocca d'Arjetu et Bitalza.
En gros, les horaires sur lesquels vous pouvez vous baser si vous ne rencontrez pas de grosses galères : Bitalza - Arjetu 25 mn, Arjetu - Morello 40 mn, Morello - Funtanella 30 mn, Funtanella - Apaseu 1 h 15. Horaires à peu près équivalents dans l'autre sens...
Un parcours magnifique !
- Apaseu depuis Naseu (13/06/2009)
Dans la foulée de la course précédente, je me propose le même objectif (Apaseu), mais par l'autre hameau de "bergeries", Naseu (les résidences secondaires des gens de Figari). Là encore, c'est un itinéraire déjà fait, mais cela n'interdit pas les surprises en Cagna !
Cette fois-ci pas de problèmes : montée à Barba Porca par le sentier de l'Uomu di Cagna depuis Naseu, trace cairnée (de mieux en mieux cairnée d'ailleurs : depuis presque 10 ans que je la pratique, elle est devenue - pour moi - une autoroute...) de Barba Porca à la partie SW de la plaine d'Uovacce, le tout en 1 h 30. Pas mal d'eau sur la plaine comme d'habitude (ruisselets, mares, ...), mais aussi de plus en plus de bruyères envahissant la partie centrale et empêchant le passage entre les deux ailes d'uOvacce. Dans la foulée, j'emprunte la trace vers Apaseu juste en face de la sortie sur la plaine et je rejoins le site en 30 mn.
A la descente retour, je profite de la fin d'après-midi pour aller vérifier ce que j'avais toujours subodoré : une trace annexe partant de la "source" sous Uovacce et menant sans doute à la partie SE de la plaine. Effectivement, cette courte trace est bien une variante rejoignant l'aile SE du papillon que constitue Uovacce autour du piton rocheux central sur lequel elle s'enroule. Les cairns existent bien jusqu'au bout et emmènent à l'W du Monte Tignoso. Beaux points de vue sur la Punta d'Uovacce...
En ce qui concerne les horaires, ceux qui ont été indiqués ci-dessus supposent un sac léger et une bonne condition physique : comptez plutôt sur les horaires suivants, Naseu - Barba Porca 1 h, Barba Porca - Uovacce 1 h, Uovacce - Apaseu 40 mn et à peu près la même chose au retour avec une remontée au lieu d'une descente au départ Apaseu - Uovacce => + 10 mn) et une redescente (Uovacce - Barba Porca => - 15 mn).
Commentaires
@caro :
Les seules pistes (praticables VTT) pour atteindre Tova viennent de Solaghju (Solaro)... Donc Sulinzara !
Sinon pour VTTiste extrême : Monte Calva - Bocca di Castellucciu - Punta di Quercitella - Punta Samulaghja - Bocca di Fumicosa - Crête des Terrasses retour (vous avez déjà fait l'aller !) - col de Bavella - aiguilles d'Asinao par variante alpine - col d'Asinao et Tova... 8-)
A vaches pour le VTT LOL
Nous comptons monter dormir à Liviu cet été Victor et moi ( et nos vélos ) en venant plutôt de l'Ouest ( Ilaratta ).
J'ai regardé la carte Philippe mais me confirmes-tu qu'il n'y a pas moyen de rejoindre en vélo les bergeries de Liviu aux bergeries de Tova ? ( sans redescendre jusqu'à Solenzara j'entends )
@Maria :
Bonsoir,
Nous sommes peut-être voisins, si vous montez à Luviu le week-end ? ;-)
Cela fait un bout de temps que je n'y suis pas monté et je n'y monte pas le week-end car cela m'énerve de me faire doubler par des 4x4 quand je suis à pied sur la piste... LOL
Et des 4x4 le week-end à Luviu, il y en a un peu trop à mon goût ! :!:
Bonnes balades dans cette superbe région du Cavu... et merci de nous avoir informés d'une transhumance encore existante dans ce coin ! :-)
Bonjour,
La remarque concernant les maisons secondaires à Luviu m'a fait sourire. C'est vrai que voir une parabole dans ce paysage magnifique m'avait quelque peu choquée.
Je voulais juste apporter une info, ce week end, je suis montée à Luviu et quel plaisir d'y voir des chèvres. Le berger de Taglio Rosso reprend la tradition familiale et transhume là-haut pour les prochains mois.
De retour ce week-end après réalisation de deux treks : :reyes:
:-)
J'espère pouvoir fournir assez rapidement textes et photos de mes compagnons de raid (Caro, Victor, François et Arnaud) dans un prochain article sur ce blog afin de changer un peu de ma prose personnelle... 8-)
@Candi :
Bonjour,
Réponse un peu tardive pour cause de retour de trek ce jour !
Je me souviens effectivement de votre message et de ma réponse en avril ou mai dernier... Très content que vous ayez apprécié le séjour sur cette île qui mérite complètement tous les qualificatifs de votre prose :!: :!:
En ce qui concerne les lacs, n'oubliez pas qu'il y en a entre 40 et 50 de toute beauté à visiter en haute montagne corse...
Bonjour, M. EVRARD,
Suite à votre petit mot, lors de la préparation de notre séjour en Corse, je reviens reconnaissante.
Cette Île Sauvage, qui pointe le continent de son doigt, c’est bien plus que de la beauté ! Quelles routes vertigineuses, partagées avec des cochons, des vaches, des chevaux… ! Quelle végétation épineuse et impénétrable ! Quels rosés granits ! Quelle splendeur de géologie ! Quels villages perchés à décourageantes hauteurs ! Quels vallées faits pour des randonneurs ! Quel calme ! Quelles polyphonies ! Quelle nature parfumée ! Quelle mer !
Et ses merveilleuses gens : gentilles, accueillantes, généreuses !
Inoubliable, cette Corse Sauvage !
Je vous lirai au fur et à mesure.
Amicalement.
Candi
« Ô lac ! Rochers muets ! Grottes ! Forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir ! »
«Le lac»
Premières Méditations Poétiques
Lamartine