Randonnées estivales en juillet 2008 : 2) Les courses sur Bavella
Par PhE le samedi 26 juillet 2008, 19:15 - Randonnée - Lien permanent
Deuxième objectif de cette Web-organisation de début juillet 2008, après le trek via les vires du Tafonatu et de Scaffone : une visite guidée de quelques courses sauvages du massif de Bavella pour ceux qui connaissaient peu ou pas du tout cette célèbre région des montagnes corses !
C'était une idée de Caroline et Victor qui y avaient fait un bref séjour récemment et ne demandaient qu'à y retourner et d'autres avaient suivi (Eckard, François). Malheureusement, les dates de vacances de chacun ne collaient pas bien cette année pour que tous puissent accéder à cette deuxième semaine... Le groupe Welterlin devait donc regagner le continent en fin de première semaine, Daniel le Crapahuteur devait regagner sa Suisse (ou son Ardèche ?) natale et Eckard avait dû abandonner par suite de ses blessures au pied.
En final, c'est donc à quatre ou cinq que nous nous sommes retrouvés cette semaine du 7 au 12 juillet, Nicole nous accompagnant ou non selon le type de course. Avec deux groupes aux logistiques complètement différentes : un groupe François, Caro et Victor installé au camping de Zonza dans les conditions rustiques de ce rude camp de montagne et le groupe Evrard installé dans une résidence hôtelière 4 étoiles au Domaine d'Ulmucciu à l'embouchure du Cavu pour pouvoir un peu goûter le charme des plages corses dans le temps laissé libre par nos randonnées. En contrepartie, il nous fallait une heure de route minimum tous les jours pour rejoindre nos coéquipiers et, de ce fait, la plupart des randonnées démarrèrent aux alentours de 10 h du matin à leur point de départ !
Voici le compte-rendu des courses auxquelles j'ai participé, sachant que Caro, Victor et François ont réalisé par eux-mêmes deux autres parcours dans la région, dont le Monte Calva le Samedi 12/07 avant le retour de la pluie sur l'île :
- La Crête des Terrasses (Lundi 07/07/08)
Ce premier rendez-vous avait été pris entre nous la veille par téléphone, en vérifiant d'abord que tout le monde était bien arrivé (petite frayeur parce que l'on avait perdu François sur la route vers Corte) puis en prenant 10 h comme heure de départ au col de Bavella pour cette première course sur un des itinéraires les plus amusants du secteur.
Déjà, le départ peut laisser quelques doutes sur l'intérêt de cette course, puisque l'on commence par parcourir la quasi-intégralité de l'une des balades-lieux-communs les plus célèbres en Corse : le "Trou de la Bombe" (ne pas chercher ce nom sur les panneaux indicatifs du col comme Victor !) ou plutôt sa version corse "U Tafonu di u Cumpuleddu" ou "U Cumpuleddu". Soit une bonne centaine de randonneurs par jour sur ce sentier en pleine saison... Comme nous prenons la variante par la piste partant du col (et qu'on est en début de saison), nous n'avons pas trop de monde avec nous. Nous quittons le sentier vers la droite, peu avant d'arriver au trou (pardon, Tafonu), pour prendre le couloir de montée à la brèche à gauche de Punta Velacu. J'ai dû remonter ce couloir une dizaine de fois (sans cairns), mais, malgré tout, je me laisse embarquer sur une ligne de cairns partant trop à gauche, franchissant une crête et nous ramenant dans un 2ème couloir : celui-ci emmène effectivement à une brèche où je ne reconnais en rien celle de Punta Velacu. Une reconnaissance sur la droite confirme qu'il s'agit d'un mauvais couloir (sans doute celui de la voie d'accès au Promontoire) et nous devons redescendre une partie de ce que nous avons monté, reprendre le 1er couloir en restant sur sa droite pour trouver enfin la bonne brèche. La suite est plus simple avec la sente horizontale sur la droite permettant d'accéder à la crête E par une petite escalade rocheuse et un court cheminement vertigineux menant au sommet et sa croix. Arrivée vers 12 h 20, soit 1 h 50 après le départ malgré la variante, avec toujours une vue panoramique superbe sur le coin.
Ensuite, comme d'habitude, je ne retrouve pas le couloir débonnaire que j'avais emprunté avec mes gamins tout petits il y a 20 ans et, en descendant le couloir le plus à gauche au départ en allant vers le Sud, on se retrouve avec deux options offrant toutes les deux une petite désescalade délicate avant d'arriver au plateau herbeux précédant la crête proprement dite. La suite est impossible à décrire, ni à tracer sur une carte : c'est une succession de couloirs cheminées en montées/descentes au départ, puis des contournements de crêtes rocheuses en montagnes russes, avec la perspective de figures rocheuses rappelant les statues de l'Ile de Pâques !
C'est lors de l'un de ces contournements que nous nous arrêtons pour déjeuner vers 13 h 10, avant de repartir 40 minutes plus tard...
Pour digérer notre repas, une petite descente dans un couloir étroit nous amène au clou de l'itinéraire : un ressaut de 5 m barre la suite du passage, mais une vire rocheuse horizontale en RD amène à un frêne (?) miraculeux marquant le départ d'un non moins miraculeux "tunnel spéléo" d'une vingtaine de mètres, perçant la crête de part en part et permettant d'échapper au rappel dans le ressaut !! Une reptation dans l'obscurité aboutit en effet sur l'autre versant et, par une courte descente suivie d'une remontée, à Bocca Manzaghja atteinte à 14 h 15.
Bocca di Fumicosa, terme du parcours aller, n'est pas loin, mais, pour changer un peu, nous décidons de prendre le tracé courant entre les parois depuis Bocca Manzaghja et visitant les contreforts W de cette partie S de la Crête des Terrasses. Petit détour permettant de varier le parcours aller. Nous sommes au col des Fumées à 14 h 40, et, grâce au temps magnifique, avec une très belle vue sur Punta di Ferru, le ravin de Frassicia et l'arête de Punta Velacu agrémentée de son spectaculaire campanile Sainte-Lucie. Longue pause pour photos et repos jusqu'à 15 h 30 avant d'entamer le chemin du retour...
Pour le retour, nous reprenons le chemin traditionnel contournant la crête par l'E avant de retrouver Bocca Manzaghja et, de là, plutôt que de refaire la crête en sens inverse, nous cherchons et trouvons une voie de descente directe à l'W de Bocca Manzaghja (dans la trouée verte bien indiquée sur la carte IGN) permettant de retrouver le torrent et la forêt de Velacu en contrebas, sous peine d'une courte traversée de maquis.
La remontée du torrent est aisée et permet de retrouver Bocca di Velacu peu après 17 h.
En synthèse, une carte, ci-contre, pour préciser le parcours avec les différentes options aller et retour (d'autres sont possibles d'ailleurs) : en bleu la partie sur sentier avec les trois variantes au départ de Bavella, en rouge la partie hors sentier. Ce parcours est un condensé simple et court de tout ce que l'on peut trouver en randonnée hors sentier : montées/descentes de petits couloirs, hors piste complet, végétations diverses, rocs de toutes formes sur la crête (les statues de l'île de Pâques), orientation, éboulis, barres à descendre ou contourner.Tout cela sur un parcours relativement court et avec peu de dénivellation, des vues remarquables (Campanile de Santa Lucia, Punta di Ferru, ravin grandiose de Frassiccia, ...). Excellente initiation en vue de parcours plus ambitieux : le tunnel est une curiosité originale de ce parcours.
- Punta Malanda (Mardi 08/07/08)
Cette fois-ci, Nicole nous abandonne pour la course de ce jour, malgré la toujours excellente météo de cette semaine : la journée d'hier était un peu rude pour elle et même la perspective des vasques du Purcaraccia n'a pu la tirer de son lit ce matin-là. Notre cible est quand même au-delà des vasques, puisque nous visons Punta Malanda, ce sommet connu du versant Sulinzara de Bavedda, mais finalement assez peu parcouru... Je suis presque en avance à 9 h 45 à Bocca di Larone où nous laissons nos véhicules pour éviter les parkings plus proches du départ, mais déjà bondés et dangereux à cette heure-ci !
Départ avant 10 h donc, et déjà notre groupe de quatre (Caro, Victor, François et moi) est pris dans la meute des touristes montant aux vasques et au canyon : c'est un mixte de "pataugeurs" et de "canyoneurs" qui se succèdent dans cette marche d'approche d'environ une heure afin d'aller profiter de deux manières différentes de l'aqualand naturel que constitue la partie du Purcaraccia comprise entre les deux cascades de 40 m auxquelles le sentier permet d'accéder. Malgré nos efforts, pas facile de dépasser sur ce sentier étroit et défoncé par les multiples passages estivaux. C'est donc seulement vers 11 h que nous atteignons le sommet de la 1ère (en montant !) cascade de 40 m, sous la surveillance permanente inquiétante du "pénitent" de la Punta Lunarda qui nous domine... Nous poursuivons par le sentier le long des vasques pour monter jusqu'à la 2ème cascade de 40 m que nous gravissons en RD pour rejoindre le niveau supérieur du canyon, abrité des pataugeurs et réservé aux canyoneurs. Le canyon est déjà bien fréquenté à cette heure pourtant peu avancée de la journée !
Le parcours de la partie supérieure du canyon est facile, même dans le cours du ruisseau, et nous parvenons vite d'abord au virage à gauche à 90° qui marque le début du parcours du canyon, puis au ravin de Bocca Malandata à 12 h 05, après un petit passage sous un couvert forestier en RD, facilité par les restes bien tracés du sentier de débardage de l'ancienne usine à bois située au point IGN 989 m. Nous verrons d'ailleurs, à la descente, que nous avons raté une partie de ce sentier située en RG et démarrant au coude du Purcaraccia !
Et c'est la remontée de ce petit ravin de Bocca Malandata, moitié sous couvert végétal, moitié dans un lit rocheux de torrent à découvert, qui mène droit vers une brèche aux alentours de Punta Lunarda : Bocca Malandata s'atteint, elle, en obliquant à gauche largement avant cette brèche et en remontant un petit couloir maquisé. Des rafales de vent cinglantes nous accueillent au col à 12 h 45 et nous assaillent pendant tout le temps du déjeuner que nous nous y accordons, nous obligeant même à nous vêtir un peu plus chaudement par moment.
Après ce déjeuner, il nous faut bien escalader la pointe et nous nous mettons tranquillement en route vers 13 h 30.
Le début est aisé et seule une raide longueur légèrement de G à D peut poser un problème aux gens peu habitués à l'escalade en III sans assurance : la corde est donc sortie pour faciliter la montée de François et Caroline, alors que Victor préfère nous attendre en bas de cet obstacle. Nous arrivons alors sur la raide portion finale, complètement offerte aux rafales de vent qui redoublent... C'est un festival de coups de vent qui nous freinent et nous obligent même parfois à nous arrêter complètement, tant l'équilibre déjà précaire sur ces dalles inclinées à 45° devient aléatoire alors que nous longeons les abîmes de la face N en certains endroits. L'arrivée au sommet se fait peu avant 14 h, dans cette ambiance marine, et la photo ci-contre y montre François et Caroline préférant y poser assis !
C'est pourtant le sommet le plus panoramique de cette partie du massif et le point de vue sur les ravins vers l'Ouest y est saisissant : un peu de temps est donc consacré à faire un tour photographique complet...
La descente nous oblige à ressortir la corde en deux endroits : une fois sur les dalles du haut dans la partie la plus ventée avec les risques de déséquilibre à affronter et ensuite à la désescalade de la petite longueur de III... Et c'est vers
14 h 30 que nous rejoignons Bocca Malandata, après avoir récupéré Victor au passage. La suite de la descente s'effectue par la variante évitant le canyon par le sentier de débardage en RG, via un col avec des laricii au-dessus de la 2ème cascade de 40 m. Bien entendu, nous sacrifions ensuite aux rites du "patauging", après avoir trouvé tant bien que mal une vasque libre au-dessus du toboggan double-détente : j'ai d'ailleurs failli réussir une variante imprévue de ce toboggan en me faisant surprendre par une glissade pieds mouillés qui faillit m'envoyer à l'eau. Ce fut réussi pour une de mes chaussures de rando en train de sécher sur le rocher ! Chaussure récupérée par un gamin pieds nus (secs !) qui nous fit une démonstration de son style d'adhérence sur la dalle à 50° de ce toboggan... On se serait cru à l'Aquaboulevard, Porte de Sèvres à Paris, un Samedi au mois de juin !!
Et pour la partie finale du retour, avec le parcours du sentier horizontal, pris dans un groupe d'une vingtaine d'équipiers, nous renonçons à les doubler avec obligation de les accompagner jusqu'à Bocca di Larone. Qu'est-ce que cela va être début août ?
En synthèse, avec une carte, ci-contre, pour préciser le parcours avec les différentes couleurs (bleu pour le sentier d'accès, jaune pour la partie canyon avec les vasques entre les deux cascades, rouge pour le ravin au-dessus de la 2ème cascade jusqu'au sommet de Punta Malanda et la variante allant à l'ex-usine à bois IGN 989) : magnifique et courte randonnée vertigineuse à ce sommet belvédère de Bavedda. Elle combine visite des vasques du "canyon" du Purcaraccia et panorama sur les aiguilles alpines du coin (Punta di u Corbu, Punta Lunarda, Punta d'Arca, ...) et le haut Purcaraccia : il faut être un peu alpiniste pour aller au sommet (longueur AD - avec du III) et emporter la corde pour plus de sécurité, surtout à la descente. Attention, Malanda signifie mauvais sort en Corse !
- Balade aquatique intégrale du Fiumicelli (Jeudi 10/07/08)
Une petite journée de repos ne fut pas de trop pour moi le Mercredi 9 juillet pour essayer de reposer mon genou gauche et ma cheville droite, tous les deux gonflés et douloureux ! Le lendemain, pour varier les aventures, nous décidons de parcourir la balade aquatique du Fiumicelli mais en la faisant intégralement depuis la grande cascade de "Rivetu" en amont de la balade habituellement pratiquée par la foule des nouveaux amateurs de vasques corses...
Ce matin-là, c'est sûr, Nicole nous accompagne en décidant de faire la partie basse de la balade après nous avoir attendus à l'intersection du torrent et du sentier de Rocchiu Pinzutu ! Nous sommes au parking de Rocchiu Pinzutu vers 10 h (pour profiter des heures chaudes de la journée) où nous attendent déjà Caroline, Victor et François. Les préparatifs sont plus compliqués que les autres jours avec la distribution des combinaisons et des sacs étanches, ainsi que la répartition des affaires et nourriture entre nous. C'est donc peu après 10 h 30 que nous entamons le parcours du sentier menant au Fiumicelli : nous y abandonnons Nicole vers 11 h en commençant à remonter le cours amont du ruisseau "en évitant l'eau" dans ce sens. Simple remontée de blocs, cette promenade nous amène vers midi à la grande et belle vasque qui précède l'accès à la grande cascade. Le parcours aller-retour pour visiter la cascade de Rivetu nous prend presqu'une heure, bien plus long que dans mes souvenirs, pour cause de traversée de ronces imprévues et plus fournies en ce début de saison.
Et c'est parti pour la descente en démarrant depuis la grande vasque, où nous revêtissons les combinaisons, avant de commencer un parcours "en cherchant l'eau" au plus près de la ligne de pente du torrent. Les contraintes de la balade aquatique : marche de descente en blocs, risques de chute pour cause de dérapages sur blocs glissants, nombreuses entrées/sorties dans l'eau avec fortes amplitudes thermiques, menaces d'hypothermie, ... Il nous faut une heure pour rejoindre le point de départ où nous attend Nicole et où nous déjeunons de 14 h 20 à 15 h 10 avant de repartir pour la deuxième partie de la descente, celle du Fiumicelli inférieur.
Victor préfère nous laisser à ce stade et remonter à Rocchiu Pinzutu, handicapé qu'il est par le fait qu'il ne sait pas nager. Pour les autres, la descente de cette partie s'avère vite plus intéressante que celle de la partie supérieure, puisque rapidement on aborde de magnifiques enchaînements de biefs et beaux trous d'eau avant de plonger dans une grande vasque circulaire par le seul saut obligatoire (en cherchant bien, on doit pouvoir l'éviter !) du parcours.
La suite du parcours se transforme pendant un long moment en marche de blocs un peu fastidieuse, avant de nous faire aboutir à une vasque monstrueuse obligeant à un long parcours de natation pour la franchir. Cette vasque est en fait répétée plusieurs fois lorsque l'on se rend compte qu'elle est bordée en RG d'un magnifique bloc rocheux permettant de réaliser des sauts de 4 à 12 m de hauteur. Les filles s'en donnent à cœur joie et seule la fatigue les contraint à abandonner ces jeux aquatiques !
Et c'est bientôt le début de la section finale, avec le démarrage d'un fabuleux enchaînement d'obstacles d'intérêt croissant et de paysages sublimes et spectaculaires :
La vasque sous grotte et sa cascade
Descente d'un toboggan dans une étroiture
La vasque circulaire et son eau de la plus belle couleur verte
Et le long et magnifique bief final, surplombé de sculptures rocheuses du plus bel effet :
Nous arrivons au terme de cette descente, au pont du Fiumicelli, vers 17 h 30, après environ 2 h 20 de descente pour la partie inférieure, et, donc, près de 3 h 20 pour la descente intégrale en ajoutant la partie supérieure réalisée le matin. Avec marche sur le sentier de 30 mn, montée à la vasque avant la cascade en 1 h plus l'aller-retour à la cascade en près d'1 h aussi, c'est un peu moins de 6 h de randonnée au total !
En synthèse, avec une carte, ci-contre, pour préciser le parcours (avec les différentes couleurs : bleu pour le sentier d'accès au Fiumicelli, puis la remontée du cours supérieur, jaune pour les deux parties canyon/balade aquatique, rouge pour le ravin au-dessus de la cascade de Revitu réservé aux ravinistes aguerris) : globalement, une magnifique randonnée aquatique, époustouflante par la beauté de ses paysages et la variété de ses obstacles ! Malgré tout accessible à tous, y compris aux enfants (si l'on prend soin de leur mettre une combinaison et de les surveiller de près), avec un seul saut difficilement évitable dans la partie inférieure, de loin la plus intéressante. La partie inférieure est TRES fréquentée, mais curieusement nous n'avons pas rencontré de groupes qui la descendaient : la nouveauté, c'est la naissance de sentes d'accès aux premières vasques en haut du parcours, permettant à des "pataugeurs" d'aller bronzer et faire trempette à moindre frais...
- Le Giru di Ferriate (Vendredi 11/07/08)
Dernière course sur Bavella en ce qui me concerne, car mon genou et ma cheville sont à bout de course : pour Caro, Victor et François, il y aura encore la balade du Monte Calva le lendemain Samedi.
Pour terminer en beauté, j'avais proposé de réaliser le Giru di Ferriate qui, dans mes souvenirs, était une belle petite course très variée et comportant une épreuve finale de maquis juste à point en fin de séjour pour initier de nouveaux "Bavellistes" à ce que la région sait réserver dans ce domaine !! Je n'imaginais pas alors que ce niveau avait encore "légèrement" augmenté depuis mon dernier passage en 1996...
Rendez-vous au pont de Renaju à 10 h où Nicole me dépose et nous laisse pour cette course qu'elle n'envisage pas un instant de faire avec nous. Dommage, car la météo est toujours aussi clémente avec nous et c'est par une bonne canicule que nous démarrons vers 10 h 30 par la piste DFCI partant vers le NE juste après le pont du Renaju : cette piste traverse le San Petru plus loin par un radier et nous emmène après deux virages en épingles à cheveux au départ du sentier du Giru. Il est démaquisé ! Ce n'était pas sûr pour moi, et une randonnée de rechange avait été prévue (ravin N des Ferriate et Vacca) si nécessaire. C'est une simple trace à la Quilici, reprenant des restes de sentes datant de l'époque où le charbon de bois était exploité dans le massif des Ferriate. Il se dirige vers le NE sous la crête des Ferriate et amène à un premier ravin profondément érodé descendant de la crête : malheureusement, le sentier est très mal démaquisé et entravé de nombreux bancs de ronces qui nous retardent largement en ce début de saison...
Ensuite, sans maquis, c'est plus facile : traversée du ravin, remontée des éboulis de la RD, passage de la crête sur la G pour arriver sous les deux aiguilles (un surplomb de l'une abrite un refuge de bergers ou d'ouvriers), puis, en montant vers la gauche, aborder vers 11 h 45 la forêt de chênes-verts du couloir suivant, beaucoup plus large, menant à Bocca d'u Cunduttori (orthographe imprécise).
La remontée du couloir est longue, raide, mais facilitée par l'utilisation des restes de sentiers ancestraux dans la pente. Bien qu'à l'ombre de la couverture végétale du ravin, nous souffrons pas mal de la température caniculaire à cette altitude et la transpiration est intense. Vers l'arrivée au col, les chênes-verts font place à des buissons (genévriers ?) très désagréables puisque ayant la mauvaise idée de se débarrasser de leurs graines sur nous dès qu'on les fait bouger... Alors, avec la sueur, ... ! Ces buissons deviennent de plus en plus épais et impénétrables à l'arrivée au col où il faut d'abord ruser en passant le long des rochers en RD, puis trouver opportunément une trouée creusée par nos prédécesseurs. Arrivée au col à 13 h 05 et déjeuner jusque vers 13 h 50, face à la crête de Paliri et au-dessus du "ravin érodé" de ce versant S.
Et c'est reparti à 13 h 50 : descente du "ravin érodé" sur 100 m, remontée de la dalle-dièdre rocheuse en RD (inclinaison 45/50°), franchissement de la fameuse fissure-écaille horizontale vertigineuse juste sous l'arête S de la Punta di Ferriate et arrivée sur l'arête. Détail amusant : regardez les photos de la fissure et vous remarquerez que François, Caro et Victor n'ont pas "hésité" à traverser les trois buissons de maquis pour échapper au détour vertigineux sur la dalle !
De l'arête de Punta di Ferriate à 14 h 10, on redescend un raide couloir-cheminé instable vers le versant de Bocca di Piana où les choses se compliquent ! Normalement, on remonte le couloir de Bocca Piana, mais maintenant il est tellement encombré de végétation que je n'arrive pas à passer : je me vois obligé de revenir en arrière et de suivre le conseil de Victor d'aller vers des cairns sur la crête rocheuse en RG permettant d'éviter au mieux le maquis !
A Bocca Piana, cela ne s'arrange pas, avec de multiples reptations natatoires dans les touffes abondantes qui garnissent la crête allant vers la pointe 1029. Comme en 1996, plutôt que d'emprunter le couloir à droite de cette pointe, je reste en versant E (à gauche) en commençant la redescente en direction de Bocca Finosella. Mais, là, cela devient le sommet car il y a tellement de maquis que l'on a du mal à discerner la direction où l'on doit aller et je cherche en vain la brèche par où j'étais passé en 1996... Du coup, je les essaye toutes, car le maquis est tellement pénible que plus on pourra en sortir vite et mieux on se portera. Je fais seul une tentative à la première brèche rocheuse trouvée après la pointe 1029 m : en laissant Caro, Victor et François en-dessous, je monte tant bien que mal à ce col en utilisant au maximum l'escalade rocheuse pour éviter les fourrés de maquis. La brèche est excellente et presque sans maquis, mais la descente de l'autre côté n'est pas faisable sans escalade... Retour donc, et poursuite de la descente tous ensemble : juste le temps de voir des (un ?) grimpeurs dans le contrefort S de la Punta di Ferriate (sans doute l'une des deux voies TD- du coin, U Cumpanieru ou Altra Manera) en se disant qu'ils auront le même problème que nous à la descente. Je suis obligé de trouver une côte rocheuse pour m'élever un peu au-dessus du maquis et repérer la brèche suivante à la hauteur de laquelle nous sommes presque. Une courte traversée ascendante à l'aveugle nous y emmène vers 15 h 30. A la brèche, on a du mal à juger de la suite, mais la descente, entamée dès que nous sommes regroupés, nous permet de constater rapidement qu'elle est assez facile, retrouve plus bas le versant W de Finosella beaucoup moins maquisé que son homologue E et permet de commencer la traversée en ligne de niveau vers le sentier descendant de Bocca Finosella (avec quelques cairns-guides).
Il nous faudra encore une petite séance de maquis, en final, juste avant de nous retrouver sur le sentier... Il est 16 h 20 : Ouf ! La suite est simple, avec le retour sur la piste DFCI qui nous ramène au San Petru, où nous faisons une petite toilette, puis au parking vers 17 h 30.
Bilan : un périple accompli en environ 6 h (en déduisant les pauses déjeuner et toilette), avec des obstacles de maquis considérablement plus compliqués qu'en 1996 !
- Conclusions
Cette deuxième semaine a été une autre manière d'aborder la montagne corse en groupe : une expérience de randonnées à la journée, avec un groupe de 5 personnes dispersées sur deux lieux de villégiature bien différents et obligation de rendez-vous au départ des courses le matin ! Cela a bien marché, puisqu'il n'y a pas eu de fausse note côté organisation et que, sur Bavella, cette optique de parcours à la journée (ou avec un bivouac) me semble bien plus pratique que la formule trek qui obligerait de toute manière à des bivouacs quasiment tous les soirs...
Les seuls inconvénients étaient liés au départ tardif des courses le matin (vers 10 h) : pas gênant avec les itinéraires relativement courts de cette semaine, mais il aurait fallu un rendez-vous beaucoup plus tôt (8 h ?) pour des parcours de grands ravins comme le Poliscellu. J'avais envisagé de le faire en fin de semaine, au lieu du Giru di Ferriate, mais ce n'était pas évident de s'embarquer dans cette grande bavante sans savoir si tout le monde appréciait l'ambiance mixte escalade - maquis, associée à l'eau comme dans le Poliscellu. Le Giru di Ferriate est un Poliscellu en réduction, avec l'eau en moins...
Evidemment, la météo idéale qui nous a accompagnés toute cette semaine (comme la semaine précédente d'ailleurs) n'a pas été pour rien dans la réussite de ces Web-randos. Pour Caro, Victor et François, j'espère que la découverte des ambiances particulières de la rando aquatique, que l'on n'a pas à ce point dans le Filosorma, et des jeux d'équilibre aux limites de l'escalade, qui sont le lot de la plupart des parcours sauvages de Bavella, les a ravis et leur donnera l'envie d'y regoûter !
Commentaires
Mais où donc as-tu vu (ou senti !) des éraflures, François ?
C'est sûr qu'aujourd'hui le canyoning, en quelques lieux de Corse dont Bavella est le plus fréquenté, est devenu l'une des activités nature les plus rémunératrices avec la via ferrata. Mais tout cela reste tout de même limité à quelques lieux et dans des coins où, même sans les groupes commerciaux, la fréquentation des vasques est devenue une mode... tout du moins près de la route : ce que j'appelle le "patauging" ! .
Le problème, c'est que beaucoup de boîtes d'accompagnateurs proposent à présent des prestations de canyoning, et contribuent ainsi à augmenter la fréquentation de certaines portions de torrents plus faciles. Il faut donc là encore s'éloigner des sentiers battus, ce que n'importe qui ne peut pas faire.
Philippe, merci de ta superbe et précise description de nos randos à partir de Bavella qui complète si bien ton guidage efficace; c'est vrai que quelquefois, nous en avons un peu bavé, là (hum!), mais avons toujours été récompensés par les perspectives sublimes que nous trouvions là-haut; les éraflures passent, les merveilleux souvenirs de paysages, de bonne humeur et d'amitié restent...
Nous sommes bien évidemment complètement d'accord sur la persistance de vrais endroits sauvages en Corse, plus qu'ailleurs en France : c'est bien pour cela que j'y retourne tous les ans depuis 25 ans.
En ce qui concerne la désertification de la montagne insulaire, je regrette qu'elle se poursuive à ce point et l'un des objectifs de mon site était de contribuer à la réhabiliter. Pour la densification touristique de certains endroits, d'accord aussi avec vous et cela me semble inévitable. Comment empêcher des pseudo-randonneurs paresseux de se précipiter en troupeaux au lac de Melu ? Mais cela reste concentré en quelques points et je ne vois pas trop d'aggravation de la situation ces dernières années, sauf en ce qui concerne le "patauging". Cette mode récente de la quête des vasques des torrents corses en bordure ou non loin des routes (Fangu, Ascu, Restonica, Gravona, Cavu, Sulinzara, ...) crée des points de concentration dans ces ruisseaux corses en juillet/août et contribue à dégrader les sites. Certains sites assez éloignés des routes mais particulièrement spectaculaires (Poliscellu et Purcaraccia) sont eux aussi soumis à ces mêmes menaces avec accumulation patauging et canyoning dans les mêmes lieux !! Ainsi le Poliscellu, inexploré jusqu'à la fin des années 70, et la Purcaraccia, seulement vaguement utilisé au début du 20ème siècle pour son bois par des ouvriers italiens, ont perdu leurs caractéristiques sauvages à la fin des années 90, au moins sur la partie de leurs cours entre 500 et 700 m... Espérons que cette mode se calmera !
Non en effet, cela ne passe plus, sauf par le lit du torrent. En revanche le chemin qui amène jusqu'au croisement avec la Taita a du être refait récemment car il est en bon état, quoi que très étroit dans les parties maquisées. A mon humble avis, la mémoire des anciens sentiers est dans certains endroits totalement perdue: même les chasseurs ont leurs endroits de prédilection et ne vont plus sur certains versants. Quant aux bergers il n'y en a plus, il s'agit donc bien d'une désertification / densification (cf les hordes de touristes dans les vallées de l'Asco, Restonica, Fango, ou vers Vizzavona...concernant Asco que je connais un peu, j'ai pu observer année après année une dégradation des sites en bord de rivière). Vous avez tout à fait raison de dire qu'il n'est pas recommandé de partir seul en hors piste...c'est pourtant bien cet aspect de 'désert humain' qui m'attire dans un monde ou tout est tellement sécurisé, aseptisé et contrôlé. Je trouve rafraîchissant qu'il y ait encore de vrais endroits 'sauvages' en Corse, car en France ils sont devenus très rares.
Bonjour à tous,
Merci à "nox" pour ses encouragements et félicitations concernant cet itinéraire improvisé de la montée au Padru depuis le pont de Roggia : sur la carte, le parcours est effectivement du hors-piste total avec visites de bergeries abandonnées (dont la mémoire est, je l'espère, encore conservée au village d'Ascu).
Je n'ai pas eu l'occasion de monter au Padru, mais votre itinéraire me semble un des plus logiques et j'espère avoir l'occasion de l'essayer un de ces jours.
Par contre, pour Maghine, vous m'étonnez, car j'étais persuadé que cela ne passait plus, sauf par le lit du torrent. La dernière fois que j'ai fait ce parcours (1992), le sentier n'existait quasiment plus et, en juillet dernier, Lucien du Bar des Amis prétendait que c'était infranchissable désormais... Comme quoi, il faut toujours aller voir ! Etait-ce aussi pourri qu'en 1992 ? Traces du sentier au sol (visibles uniquement par l'absence de racines), branches du maquis en travers depuis la Taïta jusqu'au ravin final avant les bergeries, 4 h aller-retour en pantalon/chemise manches longues et sac devant le torse...
Côté Filosorma, j'attends effectivement toujours les "hordes" de randonneurs promises par l'accompagnateur rencontré l'année dernière sur ce terrain qui me reprochait de "dévoiler" des parcours sauvages sur Internet...
En conclusion : ravi de voir que ce site donne des idées à certains pour sortir des sentiers ou réhabiliter certains parcours des montagnes corses et bravo pour ces solos (soli ?), même si ce type d'aventure ne doit pas être recommandé !
Vous devriez d'ailleurs avoir dorénavant suffisamment d'informations sur la descente de Ciottulu à la vire du Tafonatu par les deux variantes Ghjarghjole et Silvastriccia (Cf. la fin de l'article du Blog sur notre raid de cet été) pour pouvoir y descendre même en solo (sans rien dire au gardien du refuge !).
Bonjour, et félicitations pour votre blog qui donne une autre vision de la randonnée en Corse. Je viens depuis 6 ans dans la région d'Asco en été, je faisais jusque là (seul) quelques courses "officielles" dans la région (Cinto, GR20, Pinara, etc..). En lisant votre blog cette année, j'ai eu envie de partir en "hors piste", et je constate que même les locaux ne passent plus dans certains endroits, devenus complétement à l'abandon. Ainsi, je suis parti vers le Monte Padru à partir du pont de Roggia : le ravin ne porte pas de nom, il passe par les bergeries ruinées de l'Entrada et de Tula : belles cascades, un peu d'escalade, pas un seul chemin, pas une seule cartouche sur le sol. Quelques commentaires avant mon départ: "non, par là tu n'y arriveras pas, ça passe pas". Vous m'avez donné l'envie de l'exploration dans la région : merci. Quant au Filosorma, je n'avais jamais eu l'idée d'y aller, mais là encore, c'est du sauvage de chez sauvage (mouflons, sangliers "grogneurs" et presque agressifs en pagaille, bouquetins, et zéro randonneurs), même si je me suis contenté de la remontée de Barghjana jusqu'au GR20 par Maghine. Prochaine fois : le Saltare. j'ai remarqué que le sentier passant derrière Silvastriccia après le refuge de Ciottulu présentait des cairns... cependant je n'ai pas osé seul m'aventurer dans votre itinéraire vers la vire de Scaffone.
Bonjour ... J'etais au dans la Trinité de Porto Vecchio , au camping la Vetta ( ou j'ai rencontré des gens magnifiques =D ) ... J'ai fais quelque decouvertes amusantes dans la montagne et sur la plage , tels que des vaches sur la plage ou des cochons sauvages en montagne ... Plusieurs comercants a qui nous avions demandés conseils nous avaient parler d'une petite randonnée d'1h30 minimum , pour se retrouver au niveau de petites cascades fraiches menant vers un lac magnifique d'environs 4m de profondeur . On voyait le fond tellement l'eau etait clair et propre ... Bon j'peux pas trop voux en parler parce que j'sais pas trop ou sa se situe et puis sa me fais du mal d'en parler tant sa me manque =S Mais une chose est sure j'y retournerai pour refaire ces marches , replonger dans ces lacs et recoir ces poissons dans les mers ^^
En meme temps j'ai 15 ans c'est pour sa x)
Bonsoir Dom !
Je crois me souvenir avoir échangé des courriels avec vous (apprentijedi ?) récemment avant vos vacances corses, sachant que pour Bavella vous ne pouviez nous y rejoindre puisque vous y étiez la semaine suivant la nôtre (?).
De toute manière, merci pour votre contribution qui nous encourage à poursuivre les objectifs de ce Blog : l'échange d'informations le plus à jour possible sur les sentiers et traces sauvages de Corse, le balisage et son évolution (je constate que cela bouge un peu en Corse de ce côté, mais que cela risque de tourner à l'anarchie !), les abris/refuges et leurs bergers/gardiens, etc...
Beaucoup de nouveautés pour moi dans votre synthèse : balisage Uomu di Cagna (mais je ne l'ai plus fait depuis les années 80), balisage de Bitalza - Funtanella en jaune (??), les crêtes de Chisa et leurs dernières nouvelles pour le spécialiste François Despax, Tova et son abri (jamais utilisé personnellement : vous y étiez seul ?), sur nos traces une semaine après à la crête des Terrasses (personnellement, j'ai trouvé qu'il y avait dorénavant trop de cairns, avec plusieurs lignes enchevêtrées, y compris au retour...) et Punta Malanda (voir nos aventures dans l'article ci-dessus : l'arête est sans problème pour toute personne accoutumée à l'escalade montagne de base, sortir la corde pour les autres Cf. notre montée), Vitalaca (plutôt que Vitalica, non ?) avec pour moi des souvenirs d'un vrai chemin (cela a donc bien changé !), la boucle autour du Renosu (intéressante), etc... Par contre, des cochons sur I Pozzi, pouah !
Tout cela est d'une grande utilité pour les gens qui vont fréquenter prochainement ces coins : ne pourriez-vous pas nous faire un compte-rendu plus complet, avec vos photos pour l'égayer ? Comme Charles ou François ou d'autres, vous me fournissez texte de base et photos et je me charge de la mise en forme Internet...
Merci encore pour cette très utile contribution !
Bonjour à tous les amoureux de la corse sauvage....
De retour après un mois en corse, je viens à mon tour apporter ma modeste contribution .
- Omo di cagna depuis giannucio avec retour par le col du monaco et les bergeries de presarella : superbe tour, balisage jaune jusqu'au col, bon sentier ensuite.
- col de funtanella depuis vaca, en passant par Bitalza : le chemin à partir de bitalza est entièrement démaquisé et balisé jaune ! une véritable autauroute....je ne suis pas allé plus loin pour voir si le balisage continuait....
- Trek à partir de bassetta : étape aux bergeries de bianca par usciolu, pas de souci particulier, ensuite nuit à chisa en passant par castajhu : attention au début de la descente de bianca, chemin dégradé et carte ign fantaisiste, le chemin de bocca di juva à chisa est entièrement démaquisé. Le lendemain montée à Tova, avec un chemin démaquisé jusqu'à bocca di cateri (je n'ai pas eu d'infos sur le chemin passant par funtana bona) Par contre le chemin qui remonte la croupe depuis la maison en ruine, s'il fut certainement pavé et magnifique, est complètement à l'abandon : totalement envahi de végétation par endroits, il est très agressif pour les jambes et les bras ! heureusement cela s'améliore plus haut (un peu avant le réservoir), nuit à tova royale.... dernière étape en passant par bocca asinao (chemin bien dégradé...) puis l'alcudine et la (longue) descente sur bassetta. Un très beau trek où nous aurons croisé peu de monde (sauf sur le GR bien entendu).
Direction Bavella ensuite, avec l'enchainement : promontoire, Punta Velaco (en passant par une brèche depuis le promontoire on arrive dans le grand couloir de montée) , crête des terrasses (ah le tunnel !, j'ai été surpris de peu de cairns) jusqu'à bocca fumicosa, descente versant ouest et remontée par ma piste jusqu'au col de velaco (ne pas essayer de la couper)
Le lendemain tentative à la punta malanda, mais arrivés à bocca malandata, le temps incertain (nous avons un peu perdu de temps à parvenir au col, ne connaissant pas le terrain) et une arête peu engageante (mais je me suis promis d'y retourner ! )nous font faire demi-tour.... la féérie du lieu mérite d'y retourner au plus vite!
Direction bastelica pour finir, avec une mise en jambe à vitalica (comment peut on appeler ça un chemin balisé ?) et ensuite une boucle autour du renoso : du camping du pont de minocchi (super accueil d'Antoine) direction bastelica (la carte ign est encore fausse) puis nuit aux bergeries de mezza niva, où Fraçois et Antoine les bergers, nous accueillent chaleureusement. Le lendemain, crète de scalsadole, descente sur les POzzi où on découvre avec horreur qu'il y a des cochons : Que fait le Parc ? les dégâts sont visibles et considérables....et dire qu'on nous interdit le bivouac.....Halte à la bergerie des pozzi où Jean François nous déconseille d'aller plus loin (à Rina) tant l'orage menace. Bien lui en prend car une demi heure plus tard, tout le monde se réfugie dans la cave à fromages (hmmmmm). Finalement nous restons là pour la nuit, tant l'accueil est formidable (sans parler du terrain de golf et des crèpes au brocciu !) Après la traite du matin, départ pour Rina et capannelle. Compte tenu de l'heure avancée, le lac de niellucio sera pour une autre fois. Petite précision : pour descendre de Rina, ne pas chercher à suivre le chemin porté sur la carte Ign, celui-ci est impraticable un peu après avoir commencé à descendre la croupe. Il faut aller au déversoir du petit lac et de là suivre une sente cainée puis balisée(!) rouge blanc rouge....merci ign.
Dernière étape : montée au renoso en passant par le petit couloir au dessus de Bastani, descente par les trois fontaines et rude montée à Punta a Vetta avec un détour par le merveilleux lac de braca. Descente sur bocca lagnone où on trouve un balisage jaune tout neuf qui descend côté gravona et côté pozzolo que nous suivons (la carte est encore fausse) nous poussons jusqu'à verdanese puis Minocchi non sans avoir été obligé de traverser un enclos à cochons, certainement mis en place sur le chemin grrrrrr!
Voilà pour l'essentiel (il y a eu qqes autres randos), je n'ai qu'une hâte y retourner, notamment au printemps, en Cagne !
dominique
Juste pour rajouter quelques anciennes photos et pour illustrer les variations du maquis en douze ans (entre 1996 et 2008) sur le Giru di Ferriate, même si mes souvenirs du maquis de 1996 étaient peut-être aussi nébuleux que ceux d'Eckard concernant la vire de Scaffone :
Giru di Ferriate 95 : Sous l'aiguille et l'abri-bergerie
Variation 1996 -2008 : Bocca di u Cunduttori
et "ravin érodé" sur son versant Sud
Descente du "ravin érodé" en 1996 à gauche
et 1995 à droite
Dalle-dièdre et fissure-écaille en 1995 Sur la fissure-écaille en 2008
Même vue du "ravin érodé" depuis la fissure-écaille
en 1996 à gauche et 2008 à droite
Montée à Bocca Piana en 1996 Bocca Piana en 1996
Merci Caro (et Victor) pour vos retours positifs sur cette semaine de Bavella, pendant laquelle je me suis bien amusé aussi, même sur des itinéraires déjà pratiqués ! Revenir quelques années après (12 ans pour les Ferriate !) sur certains parcours pour faire goûter les plaisirs déjà vécus à d'autres, c'est aussi un bonheur pour moi.
J'espère que la Bulgarie a prolongé votre début de vacances sur la même lancée (beau temps, belles randos, etc...)...
Côté balades aquatiques et canyoning, Caro, tu ne trouveras pas toujours des randos aussi ludiques que le Fiumiceddi et il y a aussi des galères de ce côté-là. Pour le Polisceddu, en particulier, seul le début du parcours jusqu'à la cascade à 800 m (2 h) est de l'aquatique : mais on n'y goûte pas du tout à la montée car on emprunte des sentes en RG et cela fait que l'on n'est jamais dans le lit du ruisseau ! Par contre, la descente est sympa si on suit le cours d'eau, même si essentiellement sous couvert végétal...
Pas de problèmes pour organiser un autre séjour sur Bavella... ou ailleurs !
De retour de Bulgarie et le plaisir de voir ces superbes images et de lire tes récits toujours aussi passionnants ( quelle précision ds le compte rendu , tu m'épates)
Nous voulions Victor et moi te remercier très chaleureusement pour ces merveilleuses journées. Nous nous sommes régalés et je suis pour ma part ravie de A à Z.
Une mention spéciale pour la balade aquatique, une première pour moi, que j'ai adorée et que j'aurai prolongée des heures durant !
Pour ma part , je m'aperçois que la remontée de rivière correspond vraiment à ce que j'aime pratiquer( petits jeux d'escalade, efforts, maquis, contact de l'eau ...) A quand le Polischellu ? !!!!!!
Encore merci , c'était TOP et le guide l'était aussi!