Entre Pertusatu et Piantarella
Par PhE le vendredi 27 février 2015, 23:42 - Mer & Littoral - Lien permanent
Pas grand chose de nouveau à raconter aux visiteurs du Blog en ce moment à la lueur de mes activités parisiennes actuelles, mais encore quelques informations qui pourraient les intéresser de mes parcours de l'année 2014 ! En particulier, cette variante à l'un des itinéraires déjà décrits antérieurement : la randonnée côtière entre le sémaphore de Pertusatu et l'embarcadère de Piantarella... La caractéristique du parcours décrit alors était qu'il n'était pas du tout "littoral" entre le départ (le sémaphore) et la Cala di Sciumara puisqu'il empruntait une piste/sentier intérieur sans voir la côte. Je m'étais toujours demandé pourquoi nous n'avions pas essayé de suivre cette portion de côte et, en y réfléchissant, je me suis rendu compte que, lorsque nous l'avons emprunté la première fois, nous avions commencé par pousser jusqu'au phare de Pertusatu et que, faute d'avoir trouvé une suite (nous n'avions en fait essayé que la seule trace marquée sur la carte IGN de l'époque - 2010 - qui était censée descendre à la source captée de Cala di Labra), nous avions rebroussé chemin et pris l'itinéraire intérieur sans plus nous poser de questions !
Depuis, je m'étais rendu compte que certains guides de randonnées mentionnaient ce parcours en le faisant passer par un sentier côtier entre le phare et Cala di Sciumara et qu'il m'était nécessaire de le vérifier... De plus, il s'avérait que, dorénavant, la carte IGN Top 25 du coin et Géoportail indiquaient ce sentier en bord de mer qui n'existait pas sur les cartes précédentes, ni sur Géorando !
Pour suivre plus facilement les détails de l'article, vous trouverez ci-contre, à gauche la carte avec le tracé du parcours entre le sémaphore de Pertusatu et l'embarcadère de Piantarella, assortie des deux variantes pour atteindre Cala di Sciumara.
Sémaphore de Pertusatu - Embarcadère de Piantarella intégralement par la côte :
L'année 2014 n'aura pas été très propice sur le plan météorologique aux activités de randonnée, aussi bien en altitude en montagne qu'au niveau de la mer sur le littoral ! Néanmoins, c'est quand même cette dernière activité de la randonnée littorale qui s'avérait la moins risquée mi-juin de l'année dernière lorsque nous avons choisi, Eckard, Nicole et moi, de répéter ce parcours côtier, déjà plusieurs fois pratiqué, en y utilisant la variante exposée en préambule...
Cette fois-ci, donc, après avoir garé notre véhicule en bout de route ouverte aux voitures, sur le parking en face du sémaphore, nous avons démarré vers 12h45 par un temps exécrable en empruntant la suite de la route, réservée aux marcheurs, qui emmène vers le phare de Pertusatu. Nous avons évité la piste habituelle qui part à gauche en bas de la descente, pour emprunter un bout de sentier qui remonte vers le phare en coupant le grand virage de la route. Vue surplombante au passage sur l'île Saint-Antoine, sa statue (?) et la petite presqu'île qui l'amorce avec ses 59m d'altitude. Après avoir suivi la route jusqu'à l'entrée du phare lui-même, trouver la suite du parcours fut évident en contournant le domaine par la gauche et en suivant une kyrielle de sentes vers la gauche (Est) avant qu'elles ne confluent en une seule trace, 50 à 60m au-dessus de la mer, le long d'une falaise plutôt abrupte.
La pluie, jusque là crachin désagréable, se mit à tomber en forte averse nous faisant apprécier d'avoir endossé les pélerines, mais le spectacle marin ressemblait plus à celui de l'hiver qu'à la période estivale où nous étions... Le sentier nous fit descendre et arriver rapidement en vue de Cala di Labra, petite encoche dans cette côte Sud de Bonifacio. Nous tombâmes sur la source captée le long du sentier, peu avant d'arriver vers 13h30 à l'entrée d'une sorte de conque calcaire dotée de plusieurs toits successifs en surplomb qui marque le fond de cette anse et constitue le "clou" de cette randonnée. Ces toits sont sculptés de stalactites colorés du plus bel effet qui donnent à l'endroit un caractère fort original. Après une traversée spectaculaire sous les toits, on peut admirer de nouveau la conque depuis la sortie avec le phare de Pertusatu en perspective derrière !
La suite du sentier nous amène rapidement à la Cala di Sciumara vers 13h45 où nous rejoignons le parcours déjà connu : c'est la première fois que nous traversons cette petite anse dans des des conditions météorologiques aussi pourries qui nous passent l'envie de nous baigner !
La remontée vers le hameau de Ciappili est encore intéressante, malgré l'absence de vue sur la mer, grâce à la belle végétation traversée et au "barracun" (ou borie) rencontré. Lors de parcours précédents, nous avions contourné ce hameau en remontant le chemin puis en y rentrant pour le traverser en descente jusqu'à la plage en contrebas. Cette fois-ci, agacé par l'absence de sentier littoral, je décidai d'en inventer un...
Nous avons donc descendu, au lieu de monter, le chemin où le sentier aboutit, puis pénétré sans doute dans la partie privée (difficile de savoir, sauf que le franchissement d'une sorte de portail semblait l'indiquer) jusqu'à être arrêtés par une clôture en bois fermée. Un petite porte (à refermer après passage) nous a donné accès à un étroit sentier en descente qui nous a amenés jusqu'au rivage rocheux sous le hameau à 14h20.
Nous prenons le temps de déjeuner à cet endroit pendant envrion 30mn, sous une pluie à peine moins soutenue qu'à Cala di Labra...
La suite ne fut pas très simple puisqu'aucune trace n'existe sur cette portion de côte : nous avons choisi de commencer par longer la mer dans les blocs rocheux, puis de remonter une pente herbeuse sur 50m jusqu'à toucher les premières propriétés de Ciappili (superbe vue sur une belle piscine) avant de franchir une crête et de redescendre sur l'autre versant pour rejoindre une vague trace ramenant à la mer puis au chemin dallé de l'extrémité W de la plage de Ciappili atteinte à 15h00.
Pour le reste du parcours, aucune modification par rapport à nos passages précédents puisque le sentier littoral à l'Est de la plage de Ciappili est excellent, bien tracé et digne d'un "sentier de douaniers"... Je laissai d'ailleurs là Nicole et Eckard pour revenir sue mes pas reprendre la voiture et rechercher mes deux coéquipiers à Piantarella faute d'avoir eu deux véhicules pour organiser une navette. Les photos suivantes sont donc celles prises antérieurement à cette randonnée et par une météo plus clémente...
Etapes suivantes :
- Plage de Ciappili - Plage du Grand Sperone :
un parcours en hauteur longeant le golf de Sperone, passant parfois sur les greens, avec des vues sur les golfeurs ET sur les îles Lavezzi, ainsi qu'une magnifique arrivée au niveau de la mer sur la superbe plage du Grand Sperone.
- Plage du Grand Sperone - Plage du Petit Sperone :
une remontée sur la falaise, une traversée directe de la branche Est du golf sous une voûte végétale empêchant d'être atteint par les balles de golf mais empêchant aussi la vue sur la mer et les greens, une traversée du ruisseau de Sperone sur la rive gauche duquel se trouve la belle petite plage du Petit Sperone et de quoi se baigner si la foule estivale n'est pas trop pressante.
- Plage du Petit Sperone - Embarcadère de Piantarella :
un redémarrage du sentier au bout de la plage du Petit Sperone amenant aux ruines romaines de Piantarella (visite recommandée), une traversée de la longue plage de Piantarella en face de l'îlot de Piana et du spot marin de Piantarella incontournable pour les amoureux de "planche" et de "kite" et quelques rochers à longer pour arriver à l'embarcadère au bout de la route D260 (branche Nord) accessible aux voitures.
Les horaires de mes coéquipiers lors de la fin de leur périple : Grand Sperone - 15h35, Petit Sperone - 16h00, Piantarella - 16h20. Soit
En conclusion : on rappelle que ce parcours constitue une randonnée littorale pas très sauvage et très spéciale, puisque souvent en bordure de résidences privées et du golf de Sperone. Mais elle donne accès à des vues assez originales de la région bonifacienne, avec quelques splendides calas et des îles sans rivales. A faire en dehors de la saison estivale où ce parcours cotoie touristes, estivants et golfeurs... Les variantes proposées dans la version de cet article permettent de rester au plus près de la mer le long des falaises et offre un contournement logique (par le bas !) du hameau de Ciappili, même si celui-ci n'est pas très orthodoxe...
Compter 3 heures en tout pour cette balade sans se presser.
Vous pouvez consulter la carte de cette partie du littoral bonifacien avec les différentes variantes proposées et expérimentées lors de cette traversée côtière.
Voir les photos dans le diaporama ci-dessous complétées avec celles de notre dernier parcours arrosé :
Commentaires
@Sylvain :
Je l'ai effectivement fait plusieurs fois dans ce sens, mais je n'ai jamais vu de flèches de peinture. Il faut dire qu'à chaque fois j'ai évité la partie la plus rocheuse de la côte en grimpant vers les maisons sur la falaise au-dessus, en longeant leurs piscines, puis en redescendant vers la mer après avoir coupé cette sorte de cap rocheux que tu dois traverser en bas...
La première fois, toujours dans le même sens et ne connaissant pas les propriétés, nous étions rentrés dans le hameau des villas que nous avons traversé en descendant jusqu'à la petite plage départ du vrai sentier vers Sperone ! :-)
Ayant passé quelques jours à Bonifacio le mois dernier, j’ai refait cette balade entre le Phare de Pertusato et la Plage de Piantarella, dans les deux sens : l’orientation est, je pense, plus simple en partant de Piantarella, sur le seul (court) tronçon qui peut poser problème, au niveau de la Plage de Ciappili. En effet, arrivé là, il suffit de suivre le littoral et de passer d’un rocher à l’autre (Au moins deux flèches peintes en jaune indiquent l’itinéraire à suivre) : on atteint ensuite une autre petite plage et il ne reste plus qu’à remonter, le long d’un bon sentier ombragé, jusqu’au portail en bois dont parle Philippe dans son article. Un passage dans le mur, à droite, permet de contourner le portail et il faut alors prendre le sentier qui démarre à gauche (En continuant tout droit, on remonterait vers Saint-Jean, par une piste puis une route goudronnée desservant les propriétés du secteur). Ce sentier mène à la Cala Sciumara, sans difficultés.
Dans l’autre sens (de Pertusato à Piantarella), on peut hésiter à s’engager sur les rochers qui bordent le littoral jusqu’à la petite Plage de Ciappili : aucune flèche ou cairn ne met sur la bonne piste !
@Sylvain :
Côté météo, j'ai tout de même eu l'impression que 2014 (de mai à juillet) a été nettement plus mauvais que 2013, année qui elle-même n'avait pas été particulièrement clémente, même si mes genoux de l'époque ne m'avaient pas beaucoup aidé à l'apprécier !! ;-(
Salut @Sylvain :
Bien sûr, c'est le genre de balade à faire à l'automne, encore plus qu'au printemps où je ne suis pas sûr que la floraison lui apporte grand chose, et elle permet un parcours pas très long (si on organise une navette de véhicules - on peut même aller rechercher depuis l'arrivée la voiture au départ en footing pour les plus sportifs - moins de 40mn par la route : je l'ai fait plusieurs fois !) ou faire un aller - retour limité depuis une des deux extrémités...
Cela reste tout de même pas très sauvage et, quant à faire, dans le coin je préfère Portu Novu et Tre Padule - Balistra, mais c'est toujours étonnant de pouvoir parcourir de tels itinéraires dans ces zones aussi touristiques en période estivale ! 8-)
@PhE : Merci Philippe pour cet article, comme d’habitude précis et détaillé !
Au niveau de la météo insulaire, je trouve que 2014 a beaucoup ressemblé à 2013 : en hiver et même au printemps, des quantités de neige assez exceptionnelles (permettant de prolonger le plaisir des sorties en raquettes ou en skis, mais rendant impraticables, sans matériel adapté, plusieurs passages du GR20, jusqu’à la mi-juin), une période de mai à juillet, très instable, où les orages ont été fréquents en montagne (n’incitant pas les touristes à séjourner très longtemps dans le Centre Corse, ni à partir en randonnée), un automne plus calme et agréable, et même exceptionnellement chaud et ensoleillé l’année dernière... Fin octobre, justement, j’ai réalisé la balade que tu décris entre Piantarella et le Phare de Pertusato, grâce à ton blog car je me souvenais de ton article de 2010 – et aussi de possibles difficultés d’orientation, mais ces souvenirs-là étaient plus vagues dans mon esprit et ne m’ont pas pour autant découragé ! Néanmoins, comme le départ du sentier ne me semblait pas évident depuis le phare (multitude de traces, mais qui finissent, en réalité, par se rejoindre), j’ai préféré partir de Piantarella. La Plage de Sciumara, déserte (peut-être même aussi l’été ?) et la remontée vers le phare, sous cette étonnante voûte calcaire, ont été pour moi de belles découvertes, dans un environnement heureusement préservé… à deux pas de Bonifacio ! De Piantarella au phare, j’ai mis un peu plus d’1h30, en marchant à un bon rythme car la nuit tombe tôt fin octobre !
Pour en revenir au sujet de la météo 2014, je ne me souviens pas d'avoir vécu une période estivale aussi pourrie que celle de cette année !
De mi-avril à fin juillet, nous avons eu une succession de dépressions et de périodes de mauvais temps, y compris à partir de début juin où normalement débute la saison sèche méditerranéenne, qui ont contrarié nombre de nos projets de randonnée (Pertusatu - Piantarella, mais aussi l'Arche de Caprunale, la descente de la crête de Quarcitellu - 5cm de grêle fin juin, la traversée Rundinara - U Sarpente trop humide, pas mal de projets abandonnés pour cause de mauvais temps)...