L'arche de Caprunale (Olivier HESPEL)
Par PhE le vendredi 05 décembre 2014, 23:10 - Ravinisme - Lien permanent
Difficile de me rappeler l'origine de cette idée qui nous a amenés, Olivier et moi-même, à nous intéresser à cet objectif de l'arche de Caprunale ? Peut-être la publication du topo de Frédéric Chevaillot sur le sujet qu'il avait publiée début 2014 dans son Guide Rando Haute-Corse que j'avais remarquée comme concurrent du Guide Multi-Evasion Glénat haute-Corse à l'époque de sa publication en avril dernier... En fin de compte, c'est Olivier qui proposa de mettre cet objectif au programme de l'été 2014 et c'est le week-end des 12 et 13 juillet que nous l'avons tenté à trois, nous deux accompagnés de Francè, le chasseur-marcheur de Cervione. Avortée pour cause de forte nébulosité, cette première tentative fut suivie d'une deuxième à laquelle je n'ai pu participer qui permit à mes deux co-équipiers de réussir un beau parcours les deux journées des 11 et 12 août 2014 alors que la météo avait enfin decidé d'être clémente après un printemps et un début d'été plus que maussades.
Ce n'est donc que la première partie de l'article sur le parcours de juillet que j'ai rédigée ci-dessous, alors que celle relative à la réussite d'août a été écrite par Olivier dans la deuxième partie :
Pour suivre plus facilement les détails de l'article, vous trouverez ci-contre, à gauche la carte avec le tracé de la première tentative de juillet 2014 (en bleu : la trace de la boucle Fer-à-Cheval - Puscaghja - en rouge : la trace de la montée incomplète vers l'arche du 13 juillet) et à droite la carte avec le tracé de la réussite d'août 2014 (en rouge : la trace de la journée du 11 août - en bleu : la trace de la journée du 12 août).
La tentative (12 et 13/07/2014 - Philippe) :
Le choix du Fer-à-Cheval comme point de départ de notre tentative était une excellent idée d'Olivier nous permettant 1°) de nous donner un rendez-vous commun plus aisé à négocier pour trois randonneurs venant de trois extémités différentes de la Corse (Ajaccio, Cervione, Sainte-Lucie) 2°) de permettre un itinéraire en deux jours avec nuit au refuge de Puscaghja difficile à réaliser autrement (par exemple avec départ d'Evisa ou de Monte Estremu). C'est donc à 9h que nous nous sommes retrouvés au parking du célèbre virage de la D84 montant au col de Verghju par une matinée au départ ensoleillé afin de démarrer notre périple vers Puscaghja.< br /> Une montée classique par le GR20 nous amena dans le vallon de Tula où nous croisâmes les premiers concurrents de l'Ultra Trail di Corsica en train de négocier leur galère de 18h à 20h (pour les premiers, en particulier la 1ère féminine - l'impressionnante Stéphanie Mattei, presque 2 jours pour les derniers) : leur seul avantage par rapport à nous était le poids de leur sac, inexistant... Puis, depuis la trace du GR sur la crête en face de Silvastriccia - Ghjarghjole, nous avons bifurqué directement à gauche dans le vallon de la Haute Lonca, bien avant d'arriver à Bocca di u Saltu, pour couper au plus vite vers Puscaghja.
Très vite, le beau temps qui nous avait accompagnés jusque là, s'est transformé en nuée de nuages envahissant tous les sommets environnants et, quand nous nous sommes arrêtés vers 13h pour déjeuner, ils étaient déjà descendu aux environs de 1400m dans le vallon, masquant, en particulier, tout le versant RD de la montée vers l'arche.
La fin de la descente fut l'objet d'une variante (en ce qui me concerne) pour redescendre au ruisseau après le pin caractéristique de la fin de la traversée en haut de la rive gauche : pas très convaincante, mais aucune trace ne l'est vraiment dans cette partie sans sente. Arrivée au refuge vers 14h30, prise de connaissance avec le nouveau gardien, Pierre Maestracci, qui a la lourde tâche de remplacer Dumè en ces lieux et préparatifs pour le lendemain avec examen du versant à escalader vers l'arche lorsqu'il n'était pas dissimulé par la nébulosité ambiante.
Le lendemain, un départ du refuge vers 07h00 nous permit, après la traversée sur la passerelle toute proche du refuge, de monter assez vite sur la rive droite de la Lonca en direction NE en essayant de suivre l'itinéraire décrit par notre ami Frédéric Chevaillot dans son topo. Sans trop de problèmes, hormis une pente bien raide, nous atteignîmes à 07h40 une sorte de piton rocheux au dessus duquel deux ou trois cairns montraient que nous étions sur la bonne trace. Mais il fallait prendre dorénavant une décision quant à la poursuite de la montée, car les nuages étaient juste au-dessus de nous à la hauteur des bosquets de laricii que nous devions rejoindre pour la suite de la remontée. Après une attente de 20 à 30mn dans l'espoir d'une amélioration, nous nous sommes finalement résolus à redescendre vu le risque et l'absence d'intérêt de poursuivre cette remontée de couloirs inconnus dans des conditions de visibilité aussi nulles !
Retour au refuge en 25mn et finalisation de la boucle vers le Fer-à-Cheval en utilisant le sentier de Bocca di Guagnerola, avec une montée toujours aussi interminable surtout avec une condition physique pas encore au point, ce qui était mon cas. Avec une pause-déjeuner bien longue à la cascade de Radule, c'est à 14h10 que nous atteindrons les voitures au parking du Fer-à-Cheval avant de regagner nos domiciles respectifs en regrettant encore une fois les aléas de cette météo imprévisible de 2014 qui nous avait encore empêchés de réaliser un objectif de l'année.
Rappel ci-contre à gauche de la carte retraçant l'itinéraire de la première tentative des 12 et 13/07/2014 (en bleu : la trace de la boucle Fer-à-Cheval - Puscaghja - en rouge : la trace de la montée incomplète vers l'arche du 13 juillet).
La conquête (11 et 12/08/2014 - Olivier) :
Nous voici partis pour la deuxième tentative de la conquête de l'arche de Caprunale ou plus exactement du parcours de la crête qui sépare le col éponyme du plateau de Ciuttulu di i Mori. Un parcours qui, sur la carte et son environnement montagneux, promet d'être aérien, tortueux et exposé, mais qui, en fin de compte, nous surprendra de sa relative "bonhomie". Enfin, nous verrons cela plus en détails.
Deuxième tentative donc... La première s'étant soldée par un cuisant demi-tour après que le temps capricieux de la première partie d'été nous ait barré le chemin de son brouillard épais et de ses vents hostiles alors que les prévisions s'avéraient bien plus clémentes. Cette fois, Philippe ne put nous accompagner, envahi qu'il était de sollicitations estivales familiales et autres, nous laissant Francé et moi face à nos responsabilités, le topo de Frédéric Chevaillot qu’il nous a procuré dans la poche.
Le premier jour fut l'occasion de faire un repérage tranquille sur l'arrivée du lendemain, du côté de l'axe Silvastriccia - Ghjarghjole et au-delà. Et puis, ayant horreur de répéter le parcours, c'était aussi l'occasion de le modifier par rapport à celui de juillet. Nous montâmes donc sur le Ghjarghjole en quittant le GR à son pied (je vais vite) et continuâmes vers la Silvastriccia en crête jusqu'au col piège où il faut bifurquer et descendre bien à gauche avant de ne se laisser embarquer au faux sommet sans issue, ni nom, ni cotation (plus de 2000m quand même) qui se profile tout droit. Du petit col coté 1970, entre les deux sommets, nous remontâmes sur le "vrai" avec un point de vue somptueux sur le Falasorma. De là, j'aperçus vers le sud un passage (y'en a pas cinquante) qui plongeait rapidement à l'E avant de repartir très vite à l'W. Je le suivis avec des contournements tortueux dans une orientation globale Ouest, et un cairnage fourni. Je sus que je tenais là l'un des passages clefs qui permettait de sortir du plateau débonnaire de Curia pour prendre pied sur la fin de l'ascension du trajet par les crêtes. Le lendemain consisterait donc entre autre à franchir l'autre difficulté remarquable du parcours : le ressaut entre le pied de l'arche de Caprunale et ce plateau.
Une fois restaurés à l’abri du vent, nous revînmes vers le petit col et, lassés à l'idée de reprendre la direction du GR, fastidieuse et moult fois empruntée (y compris le lendemain "si dio vole"), nous nous mîmes à repérer des possibilités de descente juste après que des mouflons nous aient montré la voie... Un cairn juste en contrebas acheva de nous convaincre et nous fonçâmes vers les abysses rouges du ravin. Objectif : atteindre la rivière N de Bocca di u Saltu (non nommée sur IGN) et rejoindre la vallée de Terrici jusqu'au refuge de Puscaghja comme la dernière fois (terra cognita donc). En fait le cairn du départ fut le seul et unique croisé dans la descente, mais, pleins d'optimisme après avoir contourné ou franchi moult ressauts, passages végéteux et pierriers, nous arrivâmes en restant sur la gauche, au travers d'une petite épaule, sur la rivière au niveau d’une mini-cascade essoufflée.
Plus de 300 mètres de descentes raides et inconfortables, illustrées de beaux spécimens géologiques dont les fameux orgues rhyolitiques, omniprésents.
En quelques pas au dessus de la rivière et de sa confluence avec celle du ravin que nous avions descendu, nous rejoignîmes le parcours de la dernière fois, déterminés cette fois à ne pas trop s'enfoncer après le grand pin 1380 et rester en rive droite. Et ben, ni cairns, ni conforts supplémentaires nous convainquirent d'avoir fait mieux. Et d'après des témoignages (celui du mieux placé, le digne successeur de Dumé Flori, Pierre Maestracci, le gardien de Puscaghja), effectivement il n'existe pas réellement de bon itinéraire pour accéder - ou revenir - à la haute vallée de la Lonca jusqu'à ce fameux pin isolé, où là comme par miracle sentier et cairns sont présents.
Après une fin d'après-midi tranquille à Chjachjarà avec Pierre et sa clientèle de tout bord, ma foi bien présente (rien à voir avec le désert de juillet, y compris sur le GR20), et un bon repas, je me préparai psychologiquement à la journée du lendemain, confiant sur le temps mais ne m'attendant certainement pas à la mésaventure qui allait m'arriver.
En effet, la nuit passée, après avoir cherché plus d'une heure autour du refuge et ailleurs, je dus me résoudre à accepter le fait que l'autre locataire des lieux, pendant notre sommeil, avait eu comme idée géniale de m'embarquer mes shoes et les jeter, allez savoir où, dans les pins. Le renard autochtone ne s'en était pris qu'à mes pompes, le bougre, c'est vrai un peu à l'écart des autres, et s'était fait un grand plaisir à les faire disparaître à jamais (renseignement pris plus tard). Que cela serve de leçon à nos lecteurs malchanceux et que ce soit pris en compte, car vous vous sentez bien cons pieds nus à vous demander comment vous allez négocier trois heures de sentier (au plus facile, et chaussés !!) dans de la caillasse et des branches tranchantes, roulantes, piquantes et martelantes armés de grosses chaussettes !! O Vulpaccia !
C'est alors que notre gardien béni, digne de son rôle de protecteur des brebis égarés que les randonneurs représentons, m'offrit l'opportunité de me prêter (plutôt filer) ses godasses (et surtout mains fortes) en rab de sa garde robe. Ayant heureusement affaire à un grand marcheur (trekkeur), je pus avoir accès à assez de choix (même rongés et de deux tailles au-dessus) pour m'équiper d'une paire, plus une de secours. Ultra légères mais sans enrober la cheville, elles s’avéreront bien pratiques à la montée mais délicates à la descente. Peu importe, elles me sauvèrent la rando. Merci Pierre !
Sortis de ce qui commençait à ressembler à la malédiction du Caprunale, nous pûmes nous mettre en route à l'assaut de la montée redoutable qui nous attendait, une fois franchie la passerelle vers la rive droite de la Lonca. Direction le bloc de rochers rouges aux environs de 1350m, visible du refuge, qui domine un raide thalweg derrière que l’on remontera brièvement, mais surtout le "Ghjardinu" suspendu (1550m), composé de cinq ou six pins larici, le tout en remontant de biais au milieu des pentes raides mais "carrossables" (traduire sans barres imposantes). Nous plaçâmes quelques cairns et en retrouvâmes d'autres à l'endroit où nous avions abandonné la précédente tentative. Cette fois, ce ne sera pas la faute de la météo si nous devions renoncer. Nickel.
Arrivés aux roches rouges ( ? - tout est rouge, mais bon !) ça se compliqua et, pschiit, plus de tas artificiels de cailloux pour nous guider et ils seront en fait rares par la suite (fréquentation erratique ou dégradations naturelles...?) à part sur certains passages clefs (et encore). Mais la logique élémentaire et notre bonne forme nous guidèrent à travers deux larges couloirs au-dessus puis à droite, toujours en direction du bosquet que nous frôlerons par la gauche à son point haut sans jamais l'atteindre (on aurait pu...) C'est à l'aide de grands pas, mais sans difficultés, que nous atteignîmes donc un autre couloir qui se jette sur le bosquet et changeâmes notre direction pour le gravir. Celui-ci s'élargissant pour devenir la pente qui permet directement l’ascension du Custole par son flanc Sud-Est, nous longeâmes la falaise nous barrant la droite, tandis que nous laissions dernière nous pins frais (et morts).
A l'altitude 1650m, signalée par un cairn et de façon évidente car c'est le premier couloir accessible sur la droite, alors que l'arche nous dominait déjà depuis lurette, une traversée nous orienta d'W à NE. Nous passâmes jusqu'à un premier col bien cairné puis le dernier de ce couloir avant la descente, qui se trouve au pied de l'arche ronde.
On peut se rapprocher, si l’envie vous prend, de son pilier par une brève montée de cinquante mètres. Je me demande même s'il n'existerait pas un passage par l'W (au-dessus de la bifurcation 1650m) qui permettrait de s'approcher derrière ce fabuleux tavonu, voire au-dessus (à voir, à faire…).
Ce que nous dévoila en tout cas l’arrivée à ce col 1720m environ, en plus d’une vue spectaculaire sur les aiguilles percées de ce trou aux formes si régulières, c’est la non moins spectaculaire suite du parcours, barrée par un mur vertical qui porte le Curia, prochaine étape, qui surmonte et entoure un raide ravin bien glauque mais large qui doit pas se faire souvent chatouiller par des rayons UV. S'enchaîna la courte descente au pied du massif bicéphale qui porte l'arche numismatiforme, puis l’arrivée au sein de murailles imposantes, qui nous barraient l'horizon, traversées en face par une gigantesque balafre verticale encore plus ombragée : le couloir de cent mètres de dénivelé sensé nous amener sur le plateau de Curia au-dessus.
On délaissa, avant la remontée, un thalweg accueillant sur notre gauche (allez savoir jusqu'où...), puis sur notre droite un ravin qui file droit vers les bergeries de Terricci quelques trois cents mètres en contrebas, puis nous prîmes la rude grimpette vers un verrou coincé entre deux ravins humides qui constituera le seul passage un peu technique et délicat de la journée. Par la droite ou par la gauche, Francé et moi franchirent l'obstacle plus ou moins élégamment pour se décaler lentement sur la droite vers un passage en épaule évident. Un cairn ambigu sur notre gauche nous ne permit pas de nous convaincre du bon passage et ainsi nous perdîmes la voie de la faille décrite par le topo pour passer le col ensoleillé, descendre puis remonter dans une ambiance peu verticale et herbeuse en contournant le lourd massif abrupt par la droite. Peu sûrs de son débouché mais confiants, certains par contre de nous être écartés du parcours décrit, nous continuâmes notre chemin et trouvâmes sans mal les premiers accès tranquilles qui mèneront au plateau et au sommet de Curia.
La montée nous amena une nouvelle fois à un changement de cap radical puis passant devant la probable sortie du couloir prévue mais non signalée (doit pas être évident à trouver en sens inverse) nous fûmes rendus dans ce terrain facile mais fastidieux jusqu'au faux puis vrai sommet.
Le panorama se passe de commentaires, à moins d'égaler Proust ou Chateaubriand dans le génie de la description. Le mieux encore est de regarder les photos qui ne rendent que maigrement justice à l'ensemble. En plongeant le regard vers le cirque Sud, on peut se demander si le couloir partant du bas après le col de l'arche permettrait d'accéder jusqu'en haut. Pas évident.
On se remit en chemin en suivant l'axe de la crête, direction le bloc volumineux de Silvastriccia qui s'en détache, dernière réelle difficulté avant de rejoindre le chemin de la veille. Attentifs au changement de relief sur notre gauche, puis à une éventuelle ouverture, sans y trouver l'ombre d'une indication, il nous fallut rebrousser chemin à un moment et opter vers la montée minérale la plus accueillante, dans une cheminée facile. Après quelques dizaines de mètres de montée, un cairn nous rassura sur notre décision. La suite du parcours se compose de corniches, petites cheminées, passages de thalweg, le tout cairné, qui permettront peu à peu de rejoindre le lieu de la veille et de monter gentiment sur la Silvastriccia.
La fin du parcours se résuma au retour par le flanc Nord du Ghjarghjole, par le GR 20 que nous traversâmes au plus vite pour couper à travers les prés épineux en suivant les sentes d'animaux (même à deux pattes) et par le passage en rive gauche du Golo : bref, éviter de reproduire au maximum les mêmes itinéraires ! Puis tuture.
Une randonnée donc plus facile qu'elle ne semblait, une fois intégré le terrain, accomplie la petite difficulté dans le cirque sous le Curia, qui n'est pas de l'escalade mais reste un peu inconfortable ; des possibilités certainement encore à découvrir ; des échappatoires un peu partout sur le flanc Sud de la crête et un sacré paysage. Physiquement, les mille mètres de dénivelé (bah oui quand même !) sont passés vite (comptez entre trois et quatre heures depuis le refuge jusqu'à la vallée du Golo). Bref, les parties herbacées piquantes du début et du plateau de Curia seront d'autant moins barbantes que vous aurez la patate (oui, je sais, c'est de "La palissade"). A faire, voire à refaire presque en toute saison, pourquoi pas...et par le bon couloir, cette fois.
Rappel ci-contre à gauche de la carte retraçant l'itinéraire de la deuxième tentative des 11 et 12/08/2014 (en rouge : la trace de la journée du 11 août - en bleu : la trace de la journée du 12 août).
Commentaires
@SQFP :
Merci pour cette info et le boulot aux environs de l'abri !! :-)
Je pensais à ça : un quelconque randonneur de passage au refuge qui rangeant ses affaires de bon matin, embarque les chaussures (par inadvertance, laissons-lui le bénéfice du doute) avant de se lancer dans une petite virée Puscaghja-Verghjolu (2-3 heures à tout casser, ce n'est pas si loin), puis se rend compte un peu tard de sa bévue, p.ex. en sortant son saucisson de midi bien à l'abri de la Maison Forestière...
En tout cas elles doivent encore s'y trouver, bien rangées sur la table du fond (j'ai nettoyé la baraque / recairné la source ce 11 juin) ; les loirs ne les ont pas mangées. :-O
@olihulk :
Tu es sûr que c'était le renard ? Pas un randonneur malotru et chouraveur ??? LOL
Non de diou, je veux pas dire de conneries mais ça pourrait être parfaitement les miennes... Si loin de Puscaghja ? C'est incroyable.
@SQFP :
Faudrait prévenir Olivier de jeter un coup d'oeil à cette paire de chaussures pour voir si c'est la sienne, par hasard ???
Je lui envoie un mail... ;-)
À tout hasard : c'est à qui ces chaussures Salomon (super état, pointure 41 ou 42, de mémoire) qui prennent la poussière depuis pas loin d'un an à l'abri forestier de Lumiu en Lonca ? Photo des godasses
Salut @Sylvain :
Et bien, si le renard vient jusqu'à chercher les Géhéristes sur le parcours le plus fréquenté de Corse, on peut s'attendre à le trouver un peu n'importe où... LOL
Oui, une belle course dont je n'ai malheusement pas encore parcouru la fin !
Merci pour le compte-rendu de cette belle randonnée au-dessus du Refuge de Puscaghja, et pour la mise en garde contre les renards ! Il y a quelques années, au bord du Lac de Ghiarghe Rosse, l’un d’eux m’avait chapardé mon sac de couchage, alors que j’avais le dos tourné… J’étais persuadé qu’une rafale de vent, bien plus violente que les autres, l’avait emporté dans les eaux peu profondes et boueuses du lac, et je m’en voulais d’avoir aussi été négligeant. Résultat des courses, j’avais passé une nuit blanche et passablement fraîche, en cherchant à m’abriter contre les rafales de mistral, derrière quelques vagues rochers. Le lendemain matin, apercevant enfin les premiers rayons du soleil, j’avais cru avoir une hallucination en découvrant mon sac de couchage de l’autre côté du lac… Mystère ! Une rafale de vent, même violente, peut-elle déplacer sur 15 ou 20 mètres, en une seule fois, un sac de couchage (ouvert) d’un peu plus d’1,3 kg ? En tout cas, il était dans un état impeccable et je m’imaginais déjà passer une bien meilleure nuit dans ce confort douillet qui m’avait tellement manqué ! Je n’ai eu le fin mot de l’histoire que récemment, lorsque Georges (Welterlin) et Sophie ont été victimes, au même endroit, d’un autre renard (ou peut-être le même !) qui avait éventré et dispersé leur sac poubelle…
Quant aux chaussures, je fais attention à toujours les garder près de moi et sous la toile de tente, car, une autre fois, alors que je dormais à la belle étoile aux abords de Castiglione, un rat, qui avait échoué à me dérober les provisions de mon sac à dos (un excellent sandwich au prisuttu et à la tome corse…), s’était vengé en emportant avec lui mes chaussures, les traînant sur une cinquantaine de mètres ! À près de minuit, en chaussettes et avec ma lampe de poche, je suis donc parti à leur recherche, ne les retrouvant qu’au bout d’une demi-heure, en contrebas du sentier : coup de chance, et là, pas de gardien sympathique pour me dépanner !
Décidément, la montagne corse est pleine de surprises… Je viens, pourtant, de relire cette mise en garde dans le topoguide édité, sur le GR20, par la Fédération Française de la Randonnée Pédestre : « Aux alentours des refuges, il n’est pas rare que le renard vienne quémander de la nourriture ou jouer avec une paire de chaussures oubliée ». Oubliée ou dérobée, sans elle, on ne va pas très loin quand on veut s’aventurer au cœur de la Corse Sauvage !
J'ai trouvé une paire de chaussures de rando à la M.F. de Lumiu fin septembre. Soit c'était un renard vraiment très vicieux, soit c'étaient pas les mêmes chaussures... :)
Et bien , bravo pour la bataille !!