Premier jour : Corscia - Asco

Pont génois d'Ascu Je n’ai pas eu à me creuser beaucoup la tête pour trouver cette étape puisqu’elle suit intégralement le sentier de randonnée Ile Rousse-Corte.
Première partie de la journée : la montée vers le col de Serra Piana (Fabrikant n°99 TF). Le sentier du départ est balisé en orange et coïncide avec celui réalisé en Juillet 2007 pour le lac de Ghiarghe Rosse. Il monte raisonnablement jusqu’aux bergeries de Caracuto. A cet endroit, le sentier traverse la Ruda et s’oriente vers le Nord-Est en direction d’une seconde bergerie, celle d’Aspeggio. Nous y rencontrons un sympathique berger qui restaure la bergerie et avec lequel nous discutons longuement. Ce sera la seule et unique personne rencontrée durant ces trois jours, et ce en plein mois de juillet ! Il nous donne des indices visuels pour la suite du sentier qui devient plus chaotique sans toutefois être paumatoire (direction Nord en appuyant légèrement à gauche).

Vue d'ensemble des bergeries de Caracuto Bergeries de Caracuto

Nous arrivons à la bergerie de Menta où nous trouvons facilement la source (indiquée) parmi les aulnes. Ce sera notre pause déjeuner. La dernière montée jusqu’au col s’effectue rapidement (moins d’une demi-heure).

Bocca di Serra Piana

La suite du parcours correspond à l’itinéraire Fabrikant n°88 dans l’autre sens. Quelques dizaines de mètres sous le col, être attentif au sentier qui plonge en lacets à travers les aulnes. Nous avions pour notre part raté cet embranchement et avions continué trop à gauche ce qui nous a valu de faire demi tour. La descente jusqu’au lieu-dit de Cabane est raide et n’en finit pas de faire des tours et des détours. A cette altitude (1205m), nous croisons une maisonnette assez neuve et le chemin se sépare en deux branches : nous optons pour celle de gauche qui longe la rivière. Vers 950m, au niveau du lit de la rivière, ne pas manquer le rocher creusé qui constitue une grotte naturelle. J’ai lu que des gens y avaient passé la nuit : ma foi, ils ne devaient pas craindre l’humidité ! Le reste du sentier jusqu’au pont génois ne présente plus de difficulté mais s’étire en longueur. Les deux derniers kilomètres sur le bitume pour rejoindre le village d’Asco nous semblent interminables. Soirée et nuit revigorante à l’auberge du village.

Le sentier Ascu - Serra Piana L'arrivée sur Ascu

Deuxième jour : Asco - Bergerie de Bradani

Le tuyau des bergeries de BradaniA moins qu’un farfelu (… suivez mon regard) n'ait l’idée un jour de rouvrir le sentier direct Asco – Aiguilles de Popolasca - Vetta di Muro, il nous faut bien descendre en stop jusqu’au camping de Tizzarella d’où démarre le sentier pour Bradani via le col de Porta a Paola. Ailleurs sur le blog, j’ai déjà explicité ce sentier. Je redirai simplement qu’il faut être attentif à l’endroit où quitter la piste. Sur la droite, seul un discret cairn indique la bifurcation. Sur les deux cents premiers mètres le sentier se perd facilement et il faut viser un gros éperon rocheux direction Sud-Ouest. A l’approche du col, le sentier est de nouveau plus net et monte fort. Après le col, il faut rester attentif pour ne pas perdre le sentier qui, bien que cairné, se divise parfois en multiples petites branches qui se rejoignent quelques dizaines de mètres plus loin. Le sentier, globalement en courbes de niveau ascendantes, traverse trois versants pour déboucher à Bocca Tiuzura (la fontaine de Trupilata semble définitivement perdue en été). L’endroit est superbe, nous sommes entourés de roches orange trouées, la vue sur les aiguilles de Traunatu est grandiose.

En allant vers Bocca Tiuzura

Du col, les bergeries en face sont visibles mais il faut descendre pour traverser le ruisseau en contrebas. Là , on peut traverser à plusieurs endroits et les chemins se perdent : nous avons choisi de suivre un énorme tuyau en plastique noir, visible un peu avant le col. Quand nous arrivons à Bradani, il est encore tôt, 15 heures passées.

Bergerie de Bradani

Au départ, nous avions prévu d’aller dormir plus loin, idéalement à Vetta di Muro (trop ambitieux, je pense) ou alors sous la grotte de Scaffa, mais le temps est menaçant et l’idée de passer la nuit dehors avec seulement nos duvets ne nous enchante guère. Nous n’avons marché que 6 heures mais le sentier, sans être difficile, est pénible et nous sommes un peu fatigués (enfin, je vieillis car, deux ans auparavant en avril, j’avais fait l’aller-retour dans la journée !). Rester à Bradani se révèle être un excellent choix, le cadre au coucher du soleil est magnifique et l’on peut facilement prendre de l’eau au ruisseau tout proche. Comme j’avais encore un peu des fourmis dans les jambes, je suis montée jusqu’au col de Scaffa pour dénicher le meilleur passage. Deux options s’offrent à vous, soit le couloir central en plein dans les aulnes, soit le côté gauche à la lisière des rochers et des aulnes. J’ai choisi cette dernière option car elle est facile et à peine plus longue que le couloir central.

Troisième jour : Bradani - Corscia

Vetta di Muru et ses alentoursNous prenons la sente de gauche explorée la veille pour monter en moins d’une heure au col. Redescente rapide sur le chemin principal menant à Cima A i Mori sans faire un crochet à la grotte de Scaffa. Arrivés au pied de Cima A i Mori, nous contournons le sommet par la gauche : attention à ne pas monter au sommet de Cima pour trouver le passage comme nous l’avions fait il y a quelques années, c’est à la base du sommet qu’il faut tourner. Cairns ici et là, rester attentif, pour arriver au départ d’un raide couloir de pierres longé à sa droite par d’imposantes aiguilles. La descente du couloir est pénible car le terrain est instable, après être descendu (à vue, il n’y a pas de sentier dans ce pierrier) d’environ 150m, nous commençons à bifurquer sur la gauche à travers les aulnes pour finir par apercevoir le chemin reliant Bocca Meria aux sources thermales de Vetta di Muro. Nous avions choisi de ne pas y descendre car cela nous aurait fait un détour d’1h30 environ. Remontée cairnée jusqu’à Bocca Madia (ou Meria je crois qu’on dit les deux !).

Casette et fontaine de Vetta di Muru (photo Georges Welterlin) Bocca Meria (photo Thérèse Decroock)

A partir du col, direction générale Sud-Ouest, on suit le sentier (cairns) qui longe les crêtes. En contrebas, nous voyons une première bergerie, Pennarossa. Son eau de source aurait des vertus diurétiques, nous a expliqué le berger du premier jour. Les Corses qui s’étaient « engraissés » toute l’année sur le continent revenaient passer trois semaines en été dans cette bergerie, histoire d’éliminer quelque peu !!! Nous apercevons plus loin une seconde bergerie, Galghello, à laquelle nous devons descendre. A ce moment là, on se dit qu’il est inutile de suivre la crête comme prévu jusqu’à Bocca Bella Bona. On décide de couper direction Sud-Sud-Ouest en terrain dégagé jusqu’à y arriver. On gagne ainsi une bonne demi-heure, voire plus.
Pause déjeuner à Galghello (intérieur très convenable - on peut y passer la nuit -, source). Entre ces bergeries et les suivantes, le sentier à tendance à se perdre dans une interminable forêt de pins puis un maquis assez agressif pour les mollets (oui, l’erreur classique de randonner en short). Rester attentif aux cairns pour rallier les dernières bergeries nichées dans un très joli cirque. Les principales difficultés sont terminées. Un temps en courbe de niveau, le sentier plonge ensuite jusqu’à la Ruda. Courte baignade et nous rentrons sur Corscia dans la partie la moins jolie du parcours (terrain un brin désertique à l’approche du village, sale par endroit). Douche et repos salvateur au gite de Corscia que je recommande vivement (chambres propres, cuisine et grande salle à manger avec télé, terrasse avec vue imprenable).

Conclusion

Pour finir, je dirais que cette boucle de trois jours est vraiment belle, sauvage et quasiment déserte de randonneurs. Dépaysement, grandeur des paysages et solitude assurée. Si vous disposez d’un long week-end, foncez !

Compléments pratiques

Horaires :

Toujours difficile à estimer, surtout pour des randonneurs qui vont nettement plus vite que la moyenne (Caro et Victor) !

Grosso modo :

  • Jour 1 : 4h30 de Corscia à Bocca di Serra Piana et 4h15 à la descente de Bocca di Serra Piana, soit une journée de 8h30 à 9h00, la plus longue des étapes,
  • Jour 2 : 6h de Tizzarella à Bradani pour Caro et Victor en incluant la recherche de l'itinéraire qui n'a pas été évidente ; sans doute 4h30 environ avec la connaissance du terrain,
  • Jour 3 : 1h00 de Bradani à Bocca di Scaffa, 2h à 2h30 ensuite pour Bocca Meria, 1h15 pour la bergerie de Galghello et 3h30 de Galghello à Corscia, soit une journée de 8h environ, à peine moins longue que la 1ère étape.

Carte du parcours :

Carte de la région Corscia - Ascu - Popolasca avec le trajet de la randonnée en boucle en 3 étapes Vous pouvez consulter sur la gauche de la page la carte de ce parcours en boucle. N'oubliez pas que cette carte peut être encore agrandie en cliquant sur l'icône Agrandir en haut et à droite de la fenêtre d'agrandissement quand elle n'est pas grisée.
Le tracé est indiqué en bleu depuis le départ de Corscia et ne prend pas en compte la partie Ascu - Tizzarella parcourue en voiture...

NDLR : Les photos ci-dessus sont toutes des photos de Caroline (ou Victor), à deux exceptions près où les auteurs ont été indiqués dans les infos-bulles.