Randonnées printanières en mai 2008 : 1) Randonnées littorales Sud-Ouest Corse
Par PhE le dimanche 01 juin 2008, 14:04 - Mer & Littoral - Lien permanent
A quelle région de Corse rattacheriez-vous la photo de présentation de cet article ? A un lac d'altitude ? A un étang littoral lagunaire du SW ou de l'E de l'île ? Notre dernier séjour en Corse au mois de mai nous a permis de découvrir ce site inattendu, juste sur le plateau au-dessus de la baie de Rundinara, endroit touristique majeur de la région de Porto-Vecchio où je ne me hasarde jamais en été !
Encore un séjour sur l'île en cette période printanière propice à ces randonnées en bord de mer si agréables en cette saison, avec l'agrément du maquis en fleur, et si délicates en période estivale quand la chaleur caniculaire les rend souvent pénibles et épuisantes :
- Randonnée Figari - Pont de Ventilegne
- Randonnée La Tonnara - Capu di Fenu - Bocca d'Arbia
- Boucle Rundinara - Tre Paduli - A Tavonata
Les deux premières randonnées m'ont permis de boucler la visite complète du littoral SW corse de Campumuru à Capu di Fenu que j'avais entamée depuis ces deux dernières années (même si cette partie la plus Sud est certainement beaucoup moins intéressante et spectaculaire que les parties précédentes) et de découvrir ce petit bijou de la réserve des Tre Padule avec de magnifiques "cala" secrètes toutes proches ! Des randonnées faciles, propices à la pratique en famille, mais intéressantes et avec un vrai caractère sauvage (même en été...) qui leur donne droit d'accès à ce site !
Addendum : Pour en remettre une couche sur ce groupe corse extraordinaire dénommé A Filetta : il est passé cette semaine à Paris au théâtre l'Européen, les deux soirées du 27 et 28 mai 2008, à l'occasion de ses trente ans et de la sortie de son 13ème album, Bracanà !
Encore un grand moment d'émotion, partagé par 200 personnes environ les acclamant debout à la fin du concert et découvrant leurs dernières nouveautés majeures, comme 1901, chant à la mémoire de deux Géorgiens nés en cette année, Alilo, chant de Noël géorgien magnifique, et des chants issus du Via Crucis (la passion du Christ) comme Dies Irae, Benedictus, Beati, ... qui vous donneraient envie de venir tous les jours à la messe si on pouvait les y entendre...
Voici quelques extraits des nouveautés que l'on peut écouter sur leur dernier album, Bracanà :
1) Randonnée Figari - Pont de Ventilegne
Une randonnée complètement improvisée, puisque je ne disposais d'aucune information sur cette partie du littoral corse, hormis une courte virée dans la partie Campu Mezzanu l'année dernière. En fait, le livre Par les chemins du Littoral d'Alain Gauthier décrit cet itinéraire exactement tel que nous l'avons parcouru, mais je n'en disposais pas pendant ce séjour !
Nous sommes partis vers 11 h du port de Figari, partie rive gauche de la baie, disposant d'un parking commode pour les véhicules. De l'extrémité Ouest de ce port, la piste continue et mène rapidement à une série d'embranchements vers des parkings tout le long des étangs et plages de Saline Soprane et Sottane. Sans suivre la piste qui reste loin de la mer, un sentier suit strictement la côte et, après le marais de Saline Sottane, aborde une partie littorale parsemée de rochers déchiquetés et encombrée d'un maquis de plus en plus intense au fur et à mesure que l'on approche de la Punta di Ventilegne.
En longeant la côte au plus près, nous ne tardons pas à atteindre les environs de la Punta di Ventilegne vers 12 h 15. Environnée de nombreuses petites criques dotées de plages de sable minuscules, coiffée d'un maquis dense et odorant en cette saison et agrémentée de rochers multiformes étonnants, cette pointe est une bonne surprise ! C'est par là qu'il faut quitter la piste qui poursuit vers l'intérieur et prendre le sentier le plus proche du rivage pour rester le long de la mer.
Après la pointe, la trace revient vers le NE, traverse une belle plage de sable juste après la pointe, puis une longue côte rocheuse avant d'atteindre la série des plages "civilisées" qui se trouvent à l'extrémité de la piste venant de la N196 (Trema l'Occhi - Terrori). Déjà fréquentées au printemps, ces plages doivent être pas mal peuplées l'été, puisque acccessibles en voiture avec peu de marche !
Ensuite, un nouveau bout de côte rocheuse nous emmène jusqu'à la plage lagunaire de Pisciu Cane, couverte de posidonies, vers 13 h 20 : étonnant endroit avec une hauteur de posidonies dépassant les 2 m par endroits et l'immense étang de Pisciu Cane en longueur derrière...
La plage suivante est celle de Campu Mezzanu, 600 m plus loin : nous nous y arrêtons pour déjeuner et baignades de 13 h 30 à 16 h. Derrière, une piste pour 4 x 4, en provenance de la N196 à Petragionne, permet de suivre un moment la côte, puis, en l'abandonnant vers la droite, d'accéder à la plage du ruisseau de Saparelli au fond de la baie de Testarella.
Le sentier contourne ensuite la pointe de Testarella et revient petit à petit vers l'Est et le pont de Ventilegne que l'on aperçoit très vite au loin et que nous atteignons à 17 h. Attention à la fin de ce parcours, car le sentier demande plus d'attention et les derniers mètres se font dans un maquis touffu !
Une carte de cet itinéraire :
Belle randonnée littorale donc, sans doute moins spectaculaire que celles parcourues entre Campumuru et Chevanu, mais assez sauvage, sauf sur sa partie proche de la piste, et avec de beaux paysages de plages recouvertes de posidonies et d'étangs bordés de joncs en arrière-plan... Comptez 3 h 30 pour faire le parcours depuis le port jusqu'au pont...
Regardez l'ensemble complet des photos sur cette courte balade sur flickr en Figari - Pont de Ventilegne.
2) Randonnée La Tonnara - Capu di Fenu - Bocca d'Arbia
Randonnée en continuité de la précédente, la traversée de Ventilegne à Capu di Fenu était un objectif tout indiqué pour compléter le dernier morceau de littoral SW corse encore non visité depuis Campumuru !
Nous démarrons donc toujours aussi tôt ce matin-là (vers 11 h 10), en laissant de côté la partie côtière allant du pont de Ventilegne à La Tonnara que nous rejoignons directement en voiture. Cet endroit est toujours aussi laid depuis que nous le fréquentons : sorte d'immense terrain vague poussiéreux entourant quelques laides paillotes servant à abreuver et nourrir les malheureux baigneurs du coin (ceux-ci ne sachant pas qu'on est à dix minutes de marche de la plage paradisiaque de Stagnolu !). Autant dire qu'on ne s'y attarde pas et que, très vite, nous sommes en vue de la baie de Stagnolu, qui, avec sa longue plage de sable blanc et son bel étang en forme de croissant, offre un contraste saisissant avec le triste spectacle précédent de la Tonnara... Malheureusement, un peu trop proche de la route et d'accès possible en voiture par piste, cette plage doit certainement être trop fréquentée l'été !
Un sentier large et bien tracé continue au-delà de la plage vers le SW le long d'une partie côtière devenue très rocheuse et entrecoupée de nombreuses calas rocheuses encombrées d'un amoncellement incroyable de bois morts apportés par les eaux de la Méditerranée.
Pas de changement après Cala di u Merlu, jusqu'à la cala suivante atteinte à 13 h 15, la profonde échancrure de la Cala Grande, qui abrite une petite plage sablo-rocheuse adossée à une belle falaise granitique juste avant le Capu di Fenu. Dans les roches de cette cala, nous avons la surprise de recueillir un petit chat blanc efflanqué, affamé et assoiffé, dont on se demande bien comment il a atterri ici !
Au-delà de Cala Grande, le sentier serpente dans les nombreux ressauts rocheux qui la séparent du Capu di Fenu et dans lesquels nous guidons le chat pour le remettre dans le droit chemin.
Nous atteignons à 13 h 40 une petite crique sableuse abritée dans les échancrures à l'Ouest du phare de Fenu : nous y restons jusqu'à 15 h 50 pour déjeuner et profiter du magnifique soleil qui nous accompagne depuis ce matin. Le chat nous gratifie d'une titanesque chasse aux lézards qui lui permet d'apaiser sa faim en les accompagnant des quelques tranches de "lonzu" que nous lui accordons. Il disparaîtra peu après sans que nous puissions savoir s'il avait pu retrouver son chemin !
Redémarrage à 15 h 50 pour d'abord aller visiter le phare du Capu di Fenu et ses environs, commencer à entrevoir les vues des falaises de Bonifaciu et la transition des roches du granite au calcaire (avec un changement de couleur spectaculaire), puis retrouver le chemin du retour en remontant par la piste (réservée aux 4 x 4 : pas la peine d'imaginer y aller en berline !) qui remonte vers Bocca d'Arbia et sa résidence hôtelière que nous atteignons à 17 h 15. Peu de paysages intéressants comparés à ceux que nous avions pu contempler en bord de mer...
Nous terminons la journée en allant visiter rapidement l'ancien ermitage de la Trinité, tout proche.
Une carte de cet itinéraire :
Itinéraire côtier intéressant, même si, là encore, on trouve mieux plus au Nord, et très peu fréquenté, y compris le Capu di Fenu et son phare où les voitures ne peuvent parvenir... A noter, les nombreux filons de roches vert foncé patinées noir/rouge qui strient les granites de ces rivages !
Comptez de 3 h 30 à 4 h pour le parcours complet de la Tonnara à Bocca d'Arbia, plus la récupération éventuelle du véhicule à prendre en compte !
Regardez l'ensemble complet des photos de cette balade sur flickr en La Tonnara - Capu di Fenu - Bocca d'Arbia.
3) Boucle Rundinara - Tre Paduli - A Tavonata
Enfin un itinéraire que vous ne trouverez pas dans le livre Par les chemins du Littoral d'Alain Gauthier, qui ne décrit qu'un parcours sur la pointe de Rundinara dans ce secteur Sud de Porti-Vecchju. C'est par le seul examen de la carte après épuisement des itinéraires de la côte SW que j'ai imaginé d'aller faire un tour entre la plage de Balistra et la baie de Rondinara en visitant au passage la réserve des Tre Paduli indiquée sur la carte IGN et qui m'avait intrigué !
Nous prenons le départ de ce parcours vers 11 h 15 depuis le dernier parking au S de la baie de Rundinara, juste à côté de la plage sous le blockhaus de la pointe, par le sentier qui démarre vers l'W au départ (attention à la boucle initiale après 50 m vers la plage) et longe de très loin (et de très haut !) la partie rocheuse initiale. Le sentier, très large, remonte doucement jusque vers 50 m d'altitude et atteint un grand carrefour en deux morceaux avec 5 directions de pistes possibles. Nous continuons la piste en montée vers l'W et la suivons dans sa courbure vers le Nord jusqu'aux ruines de Campu Celi que l'on aperçoit distinctement à 150 m à gauche, juste avant d'arriver à l'embranchement vers la réserve des Tre Padule (panneau).
La piste horizontale qui s'ensuit nous emmène rapidement au premier étang des Tre Paduli, atteint à 12 h 05. Les autres étangs sont échelonnés un peu plus loin, avec des possibilités diverses de visite et même des points de vue panoramiques naturels pour les admirer de plus haut ! C'est un paysage de marais peu classique en Corse, puisqu'éloigné du bord de mer et sans lagune contrairement aux nombreux étangs des bords de mer insulaires... Une faune diversifiée d'oiseaux et de batraciens vient agrémenter ces lieux qui ne doivent cependant pas être beaucoup visités, même l'été (?).
Enfin, la piste se prolonge encore sur quelques centaines de mètres pour arriver au dernier étang, le plus vaste, le Padule Maggiore, où elle se sépare en deux branches, l'une vers l'W et l'autre vers le NW, toutes les deux rejoignant la route N 198 un peu plus loin... Il est 12 h 55.
Ne voulant pas retrouver tout de suite la N 198, nous faisons demi-tour avec l'intention d'en profiter pour faire une visite approfondie du littoral local. Délaissant les premières plages aperçues depuis la remontée de la piste tout à l'heure, nous préférons retrouver le carrefour des 5 pistes croisé antérieurement et prendre celle qui descend à la pointe de Capicciolu di i Volpi et à la zone dénommée A Tavonata sur IGN. Il s'agit en fait d'une magnifique calanque comme on n'en voit qu'en Corse : des eaux au couleur de lagon polynésien enchâssées entre des rives de roches sauvages, rouges le long de l'eau et gris sombre en hauteur, avec une petite plage couverte de posidonies au fond de ce paradis. Nous n'y sommes pas seuls : un "quad" est garé au bout du chemin et nous rappelle que, si ces pistes ne sont pas accessibles en voiture, elles le sont tout à fait à ces engins pétaradants qui sont à la randonnée ce que les jets-skis sont à la promenade en mer à la voile, une catastrophe... En l'occurrence, celui-ci avait servi à transporter deux pêcheurs dont l'un que nous pouvions apercevoir en train de lancer sa ligne au bout de la pointe.
En cherchant au-delà de la plage de posidonies, nous tombons vers 13 h 50, un peu plus au Sud, sur une minuscule petite plage de sable donnant sur la calanque et constituant un havre idéal pour déjeuner et se reposer !
Nous n'en repartirons qu'à 15 h 35. Nicole n'a pas envie de suivre mon idée d'aller visiter Balistra, à moins d'une heure d'ici, compte tenu de la récupération du véhicule à organiser et nous préférons retourner par le même chemin, non sans prendre le temps d'aller jeter un oeil à l'autre curiosité du coin, du moins telle que le laisse voir la carte IGN, la calanque d'u Marescu. Celle-ci demande une vingtaine de minutes pour l'atteindre depuis A Tavonata et vaut aussi le coup d'oeil : .
Retour ensuite au parking de Rundinara, par le chemin de l'aller de 16 h à 17 h.
Une carte de cet itinéraire :
Ce parcours m'a semblé très original, par son alliance entre les paysages lacustres du plateau marécageux des Tre Paduli et les sublimes calas de la côte à l'Ouest de la pointe de Capicciolu di i Volpi, et peu parcouru (même en été, je pense) : seuls les quads peuvent passer sur ces pistes défoncées et raides et cela ne semble possible que pour les locaux initiés ! Comptez 4 h pour parcourir la boucle telle que nous l'avons empruntée et gardez du temps pour profiter des étangs et des calas !
Regardez l'ensemble complet des photos de cette randonnée sur flickr en Rondinara - Tre Paduli.
Commentaires
En premier commentaire à cet article, quelques informations trouvées dans ce remarquable magazine corse qui s'appelle STANTARI et qui est dédié au patrimoine culturel, naturel, artistique, ... corse.
On trouve justement dans le n°8 de février/avril 2007, un superbe article consacré aux "mares temporaires" et qui aborde le sujet des Tre Padule. On y apprend, entre autres, les informations suivantes :