Divagations au Capu a u Monte
Par PhE le vendredi 09 février 2007, 00:02 - Progression en maquis corse - Lien permanent
Pour changer un peu, voici une histoire de maquis et de "sentiers perdus" qui m'est arrivée il y a quelques années dans l'arrière-pays de Porto/Ota et dont j'ai déjà synthétisé l'anecdote sur le site "Corse sauvage" en Sentier abandonné ou non démaquisé.
Le texte qui suit est une description typique de ce qui peut couramment vous arriver en Corse, même dans les randonnées vous paraissant les plus simples et décrites dans les guides, pour peu que la fréquentation des lieux soit un peu erratique et aléatoire et que vous n'ayez pas clairement en tête toutes les recommandations de la Rubrique Progression en maquis corse. Il ne faut d'ailleurs pas croire que l'expérience met à l'abri de ce genre de surprise : elle ne permet que de s'en sortir plus vite et, en outre et en particulier dans l'histoire en question, de ne pas rater sa journée faute d'avoir trouvé le cheminement du parcours !
Elle a été volontairement décrite de manière très détaillée pour bien se rendre compte de l'attitude qu'il faut avoir dans ce genre de "sport" : et voilà comment ce parcours, décrit en dix lignes par Michel Fabrikant, se transforme en aventure de quinze pages lorsqu'il est appliqué sur le terrain !
J'étais parti pour une balade tranquille en ce chaud jour d'août au cours de mes vacances estivales 2003, afin de me reposer de quelques galères des jours précédents en Haute Lonca, et, pour cela, l'objectif ciblé était le Capu a u Monte, trouvé dans le Guide des Montagnes corse de Fabrikant (Editions Didier-Richard 1993 - itinéraire n°1 p.27) : parcours facile côté F sup., moins de 600 m de dénivelé jusqu'au sommet, du sentier sur la plus grande partie du parcours et marqué sur la carte IGN, un beau belvédère sur la région environnante, ... tout semblait en faire une jolie randonnée de récupération ! Femme et enfants avaient encore une fois refusé de m'accompagner sur un objectif aussi obscur et préféré rester sur la côte et grimper sur la plage de Bussaglia... donc encore un solo !
Quelques indices dans le topo auraient pu me mettre la puce à l'oreille ("sentier plus ou moins discontinu", "vallon envahi de maquis", ...), surtout connaissant bien les litotes utilisées par Michel Fabrikant dans ses descriptions (celle de la falaise de Tondu dans le Filosorma m'avait déjà bien fait rigoler !), mais je n'y prêtais pas attention ce jour-là...
9 h 00 : Départ donc au pont de Vespaghju où un sentier était censé y démarrer. En fait, je n'y trouvais qu'un enclos à porcs dans un terrain délabré, sans aucune trace de sentier aux alentours ! Qu'importe, puisque la carte montrait d'autres départs de sentier, en particulier à la fontaine de Tombalu, et que, de toute manière, je voulais monter d'un côté et descendre de l'autre...
En route pour Tombalu donc, où bien évidemment il me fut impossible de localiser le sentier, ni cette "fontaine" dans le virage de la D84. Heureusement, un autochtone qui possédait un terrain juste après le virage en sortait à ce moment-là, après avoir garé sa voiture dans le minuscule emplacement en contrebas de sa propriété. A ma question sur le chemin partant de la "Fontaine", il me fit une réponse de Corso-Normand : "Oh, les sentiers par ici, vous savez ! Quant à la fontaine, je n'en ai jamais vu dans ce coin..."
09 h 30 : je découvris une trace à 10 m à droite de la propriété précédente, remontant le long d'un petit ruisseau évident et menant à la source en rive droite (Bravo pour les infos de l'indigène : la source était à 40 m de son terrain !). Quelques mètres plus haut, la trace obliqua franchement à droite au Sud en conformité avec le parcours sur la carte et devint tout à fait consistante, c'est à dire un vrai sentier. "Et bien voilà, seulement 30 mn pour trouver le départ de cette randonnée... Alleluïa !". J'atteignis rapidement un ruisseau et de l'autre côté de son gué... plus rien ! sauf un labyrinthe de traces diverses que je perdis un temps fou à explorer sans trouver de suite !
10 h 15 : troisième solution à essayer, chercher les sentiers, non indiqués dans le topo mais sur la carte IGN, partant parallèlement d'un point 577 entre le pont et la fontaine. Redescente donc et traversée vers le point en question où je passai trois quart d'heure à explorer en vain un versant surélévé au-dessus de la route, encombré de végétations et d'arbres divers et parsemé de traces variées relevant autant d'anciennes exploitations agro-rurales que de divagations diverses.
11 h 00 : légèrement énervé, je remontai au dernier point atteint du "sentier de Tombalu" pour tenter d'élucider le mystère de cette trace avortée. Nouvel échec, malgé une série d'explorations en spirale autour de son extrémité !
11 h 45 : super, j'étais de retour à ma voiture, écoeuré, trois heures après mon arrivée sur le terrain, sans avoir pu trouver la clé du mystère et en me demandant si je n'allais pas revenir à Piana. J'en profitais pour me restaurer rapidement et reprendre mes esprits : il ne serait pas dit que j'allais rentrer sans effectuer une nouvelle tentative avec emploi des grands moyens !
12 h 15 : troisième essai sur le "sentier de la Fontaine de Tombalu". L'idée était de retrouver le "sentier de ronde" venant de Chidazzu (vers Marignana) qui devait être rejoint plus haut vers 690 m d'altitude (130 m environ au-dessus de la route), en me disant que, ce sentier étant en ligne de niveau, j'en trouverais aisément les traces... Donc montée directe dans le maquis (peu épais) à partir du dernier point atteint depuis Tombalu, décompte des ruisseaux traversés sur la carte, surveillance de l'altimètre avec alarme à 690 m, et yeux fixés sur le sol pour trouver des "restes de sentier". A 690 m d'altitude, je m'arrêtai et entrepris une exploration en ligne de niveau : rien, pas une trace fiable ! En revenant vers l'Est (Marignana) jusqu'à un ruisseau, je finis par remarquer une ruine de masure qui pouvait correspondre à un point indiqué sur la carte le long du sentier en question. Bingo ! Juste le long de cette ruine, on pouvait apercevoir une cinquantaine de mètres de traces horizontales permettant de penser avoir localisé le sentier. Demi-tour, donc, et marche horizontale dans l'autre sens à la même altitude en espérant retrouver le sentier plus loin. Ce qui arriva 500 m plus loin où des traces horizontales, ténues d'abord puis de plus en plus cohérentes, se mirent à me guider pour la suite du parcours. Après le franchissement d'une vieille clôture boisée, ce devint un vrai chemin (pour la région !) et j'arrivai un peu plus loin à un embranchement, aux abords d'une éminence rocheuse, avec une porte en bois ouvrant sur un autre sentier en descente à travers des restes d'exploitation agricole : "je l'essaierai au retour", pensai-je alors, et je poursuivis la partie horizontale qui me mena sans plus de problèmes aux bergeries (?) de Scampi Solcu, deux belles "casette", à l'aplomb de l'aiguille SE du Capu a u Monte
13 h 20 : Après une bonne pause aux "casette" et quelques photos, nouveau départ, confiant, pour affronter la suite du parcours qui ne pouvait être qu'un apaisement après l'énervante montée précédente ! Après les bergeries, le sentier, bien tracé, continuait droit vers l'Ouest jusqu'à... Bocca di Femina Morta, le col au Sud sur les crêtes de Marignana, vers où il desservait une vielle mine de fer... mais où je n'allais pas ! Hé oui, il fallait quitter ce sentier et franchir le ravin de Campi Solcu, "envahi de maquis", vers le point IGN 759.
13 h 45 : Le franchissement de ce ravin de Campi Solcu s'annonçait "épineux", vu que le maquis qui l'envahissait est un impénétrable mur de végétation de 5 à 6 mètres de haut, épaisse et composée de l'entrelacement de tous ces merveilleux buissons et arbustes corses que sont les chênes-verts, arbousiers, lentisques, cistes, ...
Aucun moyen d'y pénétrer de plus de quelques mètres sans être rapidement bloqué dans sa progression et devoir ramper ! Je ne suis pas adepte du yoga ou de techniques équivalentes permettant de retrouver le "zen", mais parfois, comme ce jour-là, je le regrette ! Résistant à la confusion commençant à envahir mon esprit et à la tentation de changer de cible ("Finalement, Bocca di Femina Morta, ce n'est pas si mal !"), je réfléchis alors que la seule solution était de trouver le passage par où les rares randonneurs suivant Fabrikant était passé : ce n'était tout de même pas une première. Je remontai donc tout le ravin à la lisière du maquis en cherchant la moindre trace de pénétration et en quinze minutes environ j'en trouvais une, un peu plus haut que prévu à mon altimètre, mais peu éloignée du sentier, avec une magnifique entrée de tunnel sous maquis bas.
14 h 00 : l'entrée précédente découverte faisait accéder à un diabolique tunnel de végétation, étroit et bas, mais suffisamment agencé pour permettre une progression relativement aisée dans une semi-obscurité d'ambiance ! Il suivait le lit d'un petit affluent du Campi Solcu (à moins que ce ne soit ce ruisseau lui-même : en Corse on ne sait jamais, les noms changeant à chaque noeud hydrographique) et remontait vers le col de Pertusella sans essayer de sortir du maquis sur l'autre rive ! C'est donc 600 à 700 mètres de tunnel que je dus parcourir jusqu'au moment où le cours du ruisseau partait sur la gauche et où l'on trouvait une vague sortie sur la rive gauche, cinquante mètres sous Bocca di a Pertusella. Les premiers mètres enfin dégagés d'à peu près toute végétation !
14 h 30 : arrivée au col pour découvrir une vue magnifique sur la face Est du Capu d'Ortu, l'arête Nord du Capu a u Monte menant à son sommet arrondi et peu esthétique à droite du col et l'aiguille rocheuse sur l'arête SE du Capu, belle pointe évidente dont je fis aussitôt mon objectif.
15 h 20 : arrivée au sommet de l'aiguille 1049 m, au prix de combats supplémentaires contre les nombreux bosquets de maquis denses qui encombraient le versant rive gauche du Campi Solcu. Non, ce n'était pas une première, car un superbe cairn agrémentait ce sommet, montrant que d'autres, comme moi, avaient préféré escalader ce sommet plutôt que le Capu lui-même (ou bien ils s'étaient trompés ?). Magnifiques vues sur la région, malheureusement mal rendues ultérieurement à cause d'une pellicule de mauvaise qualité...
16 h 00 : je commençai la descente en reprenant les traces de montée en sens inverse jusqu'à l'embranchement du sentier de descente croisé à la montée à la "porte en bois". Ce sentier, assez bien tracé sauf sur la fin où il disparaît presque, me mena rapidement à l'enclos à cochons du pont de Vespaghju où j'avais cherché vainement à monter au départ et où j'arrivai vers 17 h 30.
Pour ceux que ce parcours intéresse, la carte du coin avec les deux sentiers de montée/descente que j'ai utilisés :
Informations pratiques:
- En supposant que vous trouviez sans hésiter le cheminement, le temps normal de montée me semblerait être de 2 h 30 en partant par Tombalu et 2 h depuis Vespaghju
- Le temps normal de descente est de 1 h 30
- Pour une journée complète, cette randonnée peut être utilement associée à la montée à Bocca di Femina Morta indiquée dans la description ci-dessus
- Ne pas oublier que les conditions du terrain peuvent avoir été sensiblement modifiées (ou même bouleversées !) depuis la date de mon passage (août 2002)...
Commentaires
Bonsoir Caro,
C'est sympa de te retrouver sur le Blog !
Je pense que tes problèmes d'accès ne sont que ceux que j'ai signalés et qui ont été provoqués par Club Internet qui fournit et administre mon domaine corse-sauvage.fr (j'en ai un autre en corse-sauvage.com, mais géré par Amen) et qui, par une fausse manipulation inexpliquée, a coupé la redirection www.corse-sauvage.fr (+ les adresses courriels associées) pendant plus de quinze jours...
En ce qui concerne les Dolomites, c'est certain que le coin est très beau aussi, mais je trouverais certainement beaucoup de raisons pour t'expliquer que c'est moins beau que la Corse ! Même si je n'y suis jamais allé, ce qui est inexplicable pour un vieux grimpeur comme moi : j'y ai projeté mes vacances en 1984 (j'ai même encore les cartes et les topos que j'avais achetés à l'époque), mais la naissance de ma fille nous a fait reporter ce projet et comme nous avions connu la Corse l'année d'avant...
chouette j'ai de nouveau accès au blog !
pour rebondir sur ce que dit Charles, j'ai testé cet été pendant 2 semaines les Picos de Europa , c'est très chouette, je le conseille mais c'est sans égal à ce qui pour moi reste le plus beau ( petite infidélités à la Corse, mais disons que la corse c'est diffférent , c'est aussi lié à une attache familiale et sentimentale pour moi)
Les Dolomites!
si je vous dis que ces 7 dernières années l'été j'y suis allée 4 fois... c'est peu dire
et là je viens d'y aller la semaine dernière, pour skier et randonner.
Autant vous dire qu'on y retourne dès l'année prochaine!
voilà petiie digression , mais ça fait du bien de revenir sur ce blog
Salut à tous,
Ne cherchez plus d'autre lieux de balades, ici vous avez tous ce que vous souhaité dépaysement tous les kilometres.Et si le folklo vous fait peur n'oubliez pas que la est tout le charme.
En ce qui concerne l'Espagne : effectivement, si je n'ai plus rien à faire en Corse, je sais où trouver des parcours dérivatifs !
J'ai supprimé un de tes commentaires, Charles : ton ordinateur bégaie !
Je reçois tout systématiquement en double de ta part depuis ce matin (courriels, commentaires, ...)
Si tu veux faire des infidélités à la Corse et faire un tour en Espagne, je connais pas mal de bons coins où aller ; je prépare du reste le tome 2 de mes guides de trekkings : après la Corse (parution mai prochain), je réaliserai l'Espagne du Nord (parution mai 2009) sous forme de traversées (d'une petite semaine) ou de boucles (de 3 à 4 jours) dans différentes régions tout simplement magnifiques : PN d'Aigues Tortes, des picos de Europa et d'Ordesa, sierras de Guara, de Montsant, du Maestrazgo, de Cadi, d'Albarracin, de Gudar, tour de l'Aneto, rivages de Cadaquès, pays basque, Somiedo, Riglos, désert des Bardenas, Ports de Tortosa-Beceite, etc... Et sans doute Montserrat sous forme d'un court séjour à définir...
Côté régions espagnoles, mes connaissances sont assez minces, puisque datant d'une expédition d'escalade au début des années 80 : je ne connais donc Siurana que de réputation, puisque c'est une site ouvert plus récemment et La Rambla n'a aucun secret pour moi (en photo !). A l'époque, je n'avais fréquenté que le massif de Montserrat et son extraordinaire poudingue pour la grimpe, ainsi que le non moins extraordinaire site des Riglos et son escalade kamikaze (à l'époque)
Et bien, dis donc, il faut bien regarder la carte pour retrouver ton ruisseau de Strettu di Cheiacu ! Je ne doute pas que ce soit une première, car je n'en ai même pas entendu parler en canyoning...
J'ai eu récemment une discussion avec eiuSTeSSu sur U Foru di a muntagna corsa (muntagnacorsa.actifforum....) concernant une approche du Capu a u Monte par les crêtes de Marignana : il prétend en effet que cette approche est plus simple et rapide !
Le seul problème était de descendre de Bocca di a Femina Morta pour aller au Capu : une photo de ce versant de Bocca di a Femina Morta depuis l'aiguille SE du Capu montre qu'effectivement ce doit être jouable et que cela évite les parties de maquis les plus délicates...
Il y a effectivement des problèmes de connexion au Blog en ce moment : ils sont liés à mon fournisseur de nom de domaine (corse-sauvage.fr) dont le système de gestion des adresses ne fonctionne pas depuis une semaine.
Résultats : tout ce qui est adresse avec corse-sauvage.fr ne marche pas.
En attendant, utilisez l'adresse directe du Blog...
Bonsoir,
Je suis rentré hier d'un petit trek espagnol (faute de neige pour skier dans les Pyrénées), en sierra de Montsant (où l'on peut faire 5 à 7 jours de rando très agréable, en traversée ou en boucle avec des ermitages rupestres, des passages cablés, des villages sympas, des falaises de toute beauté - dont Siurana, temple espagnol de l'escalade de haut niveau : sa voie la + célèbre, la "Rambla", est cotée 9a+, rien que çà ; on a mal aux bras - et au cou - rien qu'en regardant l'ampleur du surplomb !). Et personne en cette saison (les espagnols ne connaissent pas les vacances de février, ni celles de Pâques du reste, à l'exception de la seule semaine sainte).
J'ai du mal à me connecter au blog (j'ai pas encore compris pourquoi, peut-être cela touche-t-il d'autres personnes ?) ; pour ce qui est des commentaires relatifs au capu a u Monte, j'ai éprouvé les mêmes difficultés, voici qqs années à retrouver ce sentier (mais j'ai été bcp moins persévérant que Philippe) ; du coup, on était allé faire l'intégrale du ravin voisin, plus à l'W (cascade de Strettu di Cheiacu), en suivant le ruisseau (apparemment une première !)...
Dans ce secteur, le mieux est à mon avis de venir par les crêtes depuis Marignana (chapelle pré-romane de Casca Degna et rampes étonnantes du sentier de Femina Morta, au passage), mais je ne sais pas si, à partir de là, il est facile ou non de gravir le capu a u Monte...
L'an passé, de passage à Ota au mois de mars, on devait faire une seconde tentative dans le coin, qui a été découragée par une tornade nocturne (le matin de notre balade, on voyait couler une haute cascade sous le sommet, qui n'est active, d'après le patron du gîte d'Ota, qu'une fois par an seulement...).
Le capu a u Monte me paraît en tout cas relever de ces innombrables sommets corses, d'altitude modeste (la Sposata, le monte Saltare, capu a Medra, que j'ai tenté de gravir l'été dernier, sans succès, au départ de la MF de Pirio - le sentier se perd au-dessus de la clairière d'Eltru -...), mais à peu près invincibles sauf à apprécier les bonnes galères à travers le maquis !
Et bien, vazar, merci pour les compliments précédents et les commentaires pertinents qui les accompagnent !!
Bonjour !
Je n'étais pas revenu sur ce site depuis son ouverture, mais je vois que le blog a beaucoup progressé et je vous en félicite.
C'est devenu une véritable encyclopédie sur la Corse nature et les articles du blog sont très informatifs ou très amusants lorsqu'il s'agit d'histoires vécues.
Bravo aussi à François Despax qui donne visiblement une touche différente avec sa forme de randonnée (en trek) différente de la vôtre (à la journée en aller-retour), ce qui devrait intéresser une autre frange de visiteurs.
J'ai goûté aussi les interventions de Charles Pujos dont je ne pouvais ignorer les superbes documentations qu'il a fait paraître sur la nature corse.
Vous ne devriez pas trop vous poser de questions (Cf. commentaires article Trek autour de Chisa : corse-sauvage.fr/index.php... ) sur la pertinence de ce site et l'audience qu'il peut avoir. Visiblement, les activités nature limitées à la Corse ne touchent qu'une population limitée. C'est déjà bien évident sur l'île en toutes où peu de jeunes corses montrent de l'inclination pour ces pratiques, c'est encore plus évident en saison touristique où finalement la majeure partie des gens qui débarquent en vacances dans ces coins ne sait même pas qu'il y a de la montagne en Corse et passe les vacances sur le littoral pour des activités de plage... Mais j'ai vu qu'il y avait une rubrique Littoral sur le site.
Bonne continuation à tous !
Quelques compléments sur les commentaires de François :
1) Par expérience, et c'est ce que je voudrais faire comprendre sur ce site, il n'est pas possible en Corse de faire aveuglément confiance à un topo-guide quel qu'il soit : tout itinéraire (ou presque, à quelques exceptions près) doit être considéré comme soumis à des conditions alétoires d'entretien et de fréquentation et on peut être amené à affronter des conditions inverses d'un mois à l'autre. Nous en avons vécu nous deux un bon exemple à Monte Estremu : le sentier du couvent de Santa Maria trouvé par moi dans un état "retour à la nature" en août 2004 avec un superbe museum du "calycotome", et parcouru par toi-même en 2005 alors qu'il avait été démaquisé !!
2) D'accord sur le problème de diffuser des itinéraires offrant un certain intérêt basé sur les critères que tu indiques (bouclage, liaison, ...), mais j'y ajouterai tout de même d'autres critères (beauté, engagement, sauvagerie, ...) qui ne sont pas forcément gage de fréquentation intensive ultérieure mais qui permettent de sortir des guides habituels...
3) De toute manière, le Capu a u Monte dans son état de 08/2002 ne rentre pas dans les catégories précédentes : je ne le conseille donc pas, sauf comme école de recherche de sentiers discontinus, et ne le mettrai pas sur le site ! Le versant E de la Foce d'Orto permet effectivement une belle traversée vers les Calenche en admirant cette fabuleuse face E du Capu d'Ortu, mais je ne garantis pas son entretien permanent et celui qui y ira devra être préparé à d'éventuelles surprises !
4) Les scènes sont bien imaginées de ta part !
Tes mésaventures, Philippe, apportent plusieurs enseignements:
-en Corse plus qu'ailleurs, compte tenu de la progression du maquis, il est nécessaire avant d'emmener un groupe de touristes, de vérifier la viabilité des sentiers; les guides, même "récemment" remis à jour, ne peuvent la garantir; à ce propos, as-tu informé Denarié que son itinéraire 11 était à proscrire? J'ignore quel sera le sort de ce guide (les éditions Didier-Richard étant reprises par Glénat), mais il serait vraiment dommage que cette "bible" ne soit pas entretenue.
-dans nos explorations, je pense que nous devons privilégier les parcours qui offrent un intérêt de bouclage, de liaison... et qui de ce fait ont plus de chances d'être pratiqués; ce n'était manifestement pas le cas de l'aller-retour sur le Capu a u Monte. En revanche, dans le coin, j'aurais volontiers investigué la foce d'Orto versant E (itinéraire 14 de DR), débroussaillé en 81 (!), qui présente l'intérêt de pouvoir relier Ota (donc Evisa, etc..) aux Calanche, ou bien les crêtes de Marignana (pages 32 et 33 de DR), qui peuvent constituer une variante intéréssante de la fin du Mare a Mare nord. C'est un peu dans cet esprit que j'avais exploré le sentier reliant la bocca de Verghiolu au plateau d'Astenica, qui semble malheureusement ne pas continuer après la cabane forestière de Lumu.
Ceci étant, j'imagine les scènes:
-acte 1: "Qui veut m'accompagner à une super rando facile, courte, évidente avec un superbe point de vue final?-non merci, moi je suis fatiguée, moi je préfère rester sur la plage..."
-acte 2:la famille goguenarde accueillant son seigneur et maîttre à point d'heure, éreinté, suant, griffé de partout: "c'était chouette, chéri, cette rando?"