Cibles de la rubrique Ravinisme
Par PhE le dimanche 29 octobre 2006, 16:00 - Ravinisme - Lien permanent
Le nom de cette activité est sans doute une invention de Michel Fabrikant : elle consiste à remonter les lits des torrents en évitant au maximum l'eau, à l'inverse du canyoning qui descend ces mêmes torrents au plus près de l'eau !
La Corse en est le terrain de jeu privilégié en France avec les magnifiques failles creusées par l'eau dans le granit, aussi bien dans la Grande Barrière, versants Filosorma ou Porto, que dans les aiguilles de porphyre de Bavella...
Avec les complications apportées par le maquis et les obstacles que celui-ci peut mettre à votre progression, le ravinisme est en outre souvent la seule manière de pénétrer certains massifs, car les crues des ruisseaux corses tendent à raréfier la végétation dans les lits des ravins !
Le site Internet Corse sauvage en donne de nombreux exemples, principalement du côté du Filosorma et de Bavella, mais d'autres exemples de courses sont mis en ligne pour les massifs de Bonifatu, d'Ascu, Paglia Orba, Ota, Cruzini et Vizzavona
Maintenant, je ne sais pas trop si ce type de courses, même si elles sont devenues ma spécialité, intéresse beaucoup de visiteurs et quelles sont les informations dont les spécialistes ont besoin.
Commentaires
- Les bergeries sont ruinées depuis longtemps à La Uscella, mais la première fois que j'y suis monté (1986 ?), il y avait encore des vaches et je me demandais par où elles étaient passées : il faut dire que j'avais remonté le torrent sur la mauvaise rive (RD) au lieu de passer en RG beaucoup plus cool ! Il n'y a malheureusement plus d'élevage à Barghjana aujourd'hui...
- Arrivé au cirque, la fissure semble effectivement relativement facile sauf quand elle est parcourue par une cascade et, dans ce cas, je préfère passer ailleurs
- Même l'escalade de la fissure comporte un court passage délicat et la corde peut aider... le second ou les suivants : car il te faut toujours un premier qui sache passer sans aide (sinon, il faut emporter marteau, mousquetons, pitons/coinceurs, et que le second sache assurer !)
- Sur la course du ravin de Laoscella, j'ai parlé de Guillaume Ribein qui m'a fourni des photos prises en juillet 2005. Ils étaient 4 avec une corde, le 1er a passé la fissure, a encordé les autres, mais une fille a coincé (mal des rimayes sans doute) et ils ont dû redescendre !
- Même en solo, je prends une cordelette de 7 mm justement pour assurer mes descentes en désescalade, la descente étant plus dure que la montée...
- Donc la corde pour l'assurage de ceux qui ne sont pas à l'aise et pour les descentes (A remarquer d'ailleurs en haut de la fissure de Tondo, le piton avec la sangle de rappel pour la descente)...
- A noter que je ne suis pas le seul à avoir trouvé la descente de la falaise de Tondo délicate sans corde, même pour des grimpeurs : Charles Pujos m'a dit qu"il s'était fait aussi une belle frayeur à la descente malgré son très fort niveau d'escalade de l'époque !
- Le plus simple est donc de ne pas redescendre et d'aller au col des Maures, puis Ciottulu di I Mori...
un guars de Monte Estremo m'avait fait un petit plan pour ne pas rater le bon torrent ( sans ça c'est vrai c'est pas évident ) il y a bien un semblalt de chemin cairné mais des fois ça s'arrpte , du coup on passe bcp de temps à chercher et on n'avance pas très vite .
Je suis arrivée aux fameuses bergeries un peu par hasard en remontant le torrent là où ça passait et je ne savais pas où je me trouvais car effectivement les bergeries ( enfin c'est un bien grand nom ! ) ne sont pas indiquées sur IGN
je n'ai aucune notion d'escalade mais en gros arrivé à la fissure à quoi elle sert la corde ?
François,
La remontée de La Uscella (orthographe d'Antoine Acquaviva de Barghjana) jusqu'aux bergeries ruinées n'est pas très difficile (je ne dirais pas que c'est à vaches, mais elles y allaient à une époque !). J'ai quand même raté l'embranchement du torrent la première fois que j'y suis monté (et, du coup, je me suis retrouvé au sommet du Saltare : ça s'appelle perdre le Nord !).
Non, la seule difficulté, mais de taille, c'est, plus haut, d'escalader la muraille du fond du cirque de Tondo (même par la fissure où l'on risque de faire du canyoning)
Trop modeste Caro, car même la montée sur San Leonardo est pentue: je me rappelle il y a quelques années y avoir été doublé par une horde de motos teutones et pétaradantes; et que dire de celle de Puscaghja à Capronale...c'est le vélo qui a dû être heureux d'être porté!
N'as-tu pas eu trop de difficulté à remonter le vallon de Laoscella? Sur la carte, je ne repère pas la bergerie, mais je crois me rappeler que le "Fabrikant" en parle. J'avais rêvé d'une boucle revenant par la vallée du Fango, mais la description de Philippe de la remontée dudit vallon, à terminer quasiment à plat-ventre, m'en a un peu dissuadé. Ou alors, à faire en groupe!
Bof, chapeau quand même !
cela mérite quelques explications ( ne croyez pas que je sois une pro du vtt , loin de là )
on est parti de serrierra par la piste ( c'est long long jusqu'au col , on y perd nos forces ! ) ça roule facile jusqu'à un embranchement après San Leonardo , après c'est sûr qu'il faut descendre du vélo et pousser. Mais très franchement ça n'a rien d'exceptionnel , je vous assure , quand ça ne passe plus suffit de pousser
idem pour la montée vers Capronale et la première partie de la descente ( enfin je suis sûre que des pros peuvent descendre ça , mais je n'en suis pas là ! )
Et oui, je n'y avais même pas songé : comment fais-tu pour monter ton VTT à Puscaghja, caro ?
en VTT?!!! Basta!! J'ai souvent fait la montée de Bardiana jusqu'à la maison forestière ruinée en VTT mais je n'ai jamais pu monter au-delà. Quant à la descente de Caprunale..je pense qu'elle est faisable mais ce qui est fort c'est d'avoir atteint Puscaghja en vélo.
Chapeau, la descente de Capronale en VTT ! Je ne pratique pas ce sport et j'ai donc un peu de mal à juger la difficulté...
Sinon, bravo pour le reste :
- Vallée de Bocca Bianca vers Maghine : jusqu'à la Taïta, le sentier est aisé (jusqu'en 2004) et cette vallée n'a rien d'un ravin. Ensuite, le sentier n'existe plus et cela devient un "enfer vert" dans un paysage toujours peu "ravineux" sauf à une étroiture à une fourche de la Bocca Bianca. Mais curieusement, c'est là que le sentier revient (pardon, revenait !) et que cela redevient humain...
- Prise d'eau de la Cavicchia : en VTT, cela doit être facile si l'on suit intégralement la piste depuis Monte Estremu !
- Ravin de Laoscella : je suppose que le VTT a été laissé à la prise d'eau ? Plus grand monde ne va aux bergeries de Laoscella de nos jours : je n'y ai jamais vu personne ! Et ne crois pas que tu étais loin du cirque de Tondu, il est juste après à environ 45 mn de marche (la fissure à l'entrée) et 200 m de dénivelé, en passant sous le couloir montant à Bocca di Serra Pianella. Cela vaut d'ailleurs le coup d'aller y jeter un oeil quand on va aux bergeries puisque c'est relativement proche. Aller au-delà est plus problématique !
Oh je ne suis pas allée très loin dans tes parcours mais tes indications en poche ça m'a bien servi . Le gros avantage c'est que j etais en VTT ( on venait de Puscaghia en vtt , on a bien sur poussé une bonne partie du temps le vélo mais quel regal la seconde partire de la descente vers Monte Estremo)
donc facile d'avaler des kilomètres
comme le premier jour , venant de Puscagjhia je ne disposais plus de bcp d'heures je suis allée direction Maghine , j'ai du m'arreter vers les bergerie de Copraja ( parcours en sous bois , pas vraiment top , du moins jusqu'où je suis allée )
Le second jour , tjs en Vtt jusqu' à la prise d'eau , puis le ravin du Laoscella( superbe !! ) comme le temps etait tres menaçant je suis juste allée jusqu'au bergerie ruinée de Laoscella . J etais donc loin tres loin du cirque du Tondu tu t'en doute ( que je n'aurais pas franchi d'ailleurs , je voyais au loin des névés )
le ciel etait tres gris , ça créait une ambiance fantastique ( de la bergerie combien de temps jusqu'au pied du cirque selon toi ? )
Merci pour les autres suggestions ( je vais principalement ds le Nord ceci dit )
je me dis souvent qu'une vie n'y suffirait pas !
Suggestion personnelle :
- Commencer par le Haut vallon de Corracchia, qui est une course facile, mais avec tous les ingrédients des ravins (remontées de ruisseaux, traversées de versants, sans sentier, orientation, maquis aisé, ...) et un très beau vallon final jamais parcouru sous le sommet du Migliarellu !
Plus généralement, bien content de constater que certains sont intéressés par ces parcours : il suffit de se mettre dans la tête qu'ils sont faisables et, en prenant les précautions d'usage (météo, carte, boussole, altimètre, cordelette, sangles, ...), cà passe !
Un bon principe est de les faire de base en Aller/Retour comme je le pratique :
- Avantage : si cela ne passe pas (trop dur, "mal des rimayes", fatigue, ...), et bien c'est un "but" et on redescend, alors que si on part pour une traversée, on a tendance à vouloir forcer le parcours et à prendre trop de risques !
- Inconvénient (surtout en Filosorma !) : accumulation de dénivelé, courses très longues ou bivouacs, ...
Bonne chance pour t'essayer à ce type de course !
Evidemment, ce sont les parcours les plus sportifs et, pour certains, il est préférable d'avoir des notions d'escalade (de natation aussi !). Néanmoins, certains sont abordables sans escalade :
- Sur Falasorma : Bocca Bianca et Maghine (emporter la machete !) où le sentier est particulièrement "pittoresque"... quand il existe, mais où il n'y a strictement aucune grimpette, idem pour Gharghje Rosse en Cavicchia qui passe au pied du ravin de la Solitude
- Sur Bavedda : la Crête des Terrasses, si on ne se trompe pas dans l'itinéraire
- Sur Ascu : le cirque de Trimbulacciu si on reste dans le cirque sans monter à Bocca di Pampanosa ou Bocca Rossa
Bien sûr ceci étant la section du site qui a retenue toute mon attention! Plus c'est perdu et isolé et plus je veux y aller! Je t'envie d'avoir réalisé ces courses . Je n'ai eu que 2 jours cet été pour explorer le secteur mais je pense qu'il faut avoir des notions d'escalade ( que je n'ai pas ) pour aller au bout de certaines de tes courses. Mais encore merci de nous en parler et de nous faire rêver.